Source : Baptiste Ricard-Châtelain, Le Soleil, le 8 mai 2011
(Québec) Les égouts du nord de la capitale, saturés par les fortes précipitations, ont été déversés dans la rivière Saint-Charles cette semaine. Rien d’inhabituel, puisque, seulement en 2010, notre eau souillée a été rejetée 78 fois dans la nature, selon les données les plus fraîches obtenues auprès du ministère des Affaires municipales.
«On a quelques endroits où le débit des structures d’égout était trop élevé. On a dû utiliser la « surverse » pour réduire le débit», confirme un porte-parole de la Ville, Jacques Perron, en entrevue téléphonique. Le trop-plein de l’arrondissement de La Haute-Saint-Charles est donc détourné vers le cours d’eau serpentant à travers la cité jusqu’au fleuve. «Ce n’est pas une situation exceptionnelle. Ça arrive en temps de pluie. […] Il peut y avoir plusieurs [débordements] par année.»
Secteur Maizerets: Fini les refoulements d’eaux usées
Québec continue son travail pour améliorer l’eau de la St-Charles.
8 mai 2011 à 09 h 26
Il y a quelques années, j’ai fait une thèse de maîtrise sur la rivière St-Charles. Une étude comparative avec d’autres rivières citadines comme la Rivière Charles à Boston. Cette dernière est très bien aménagée, les berges sont appréciées de la population et très achalandées. Surtout, la rivière ne connait peu ou pas les problèmes qui affligent la St-Charles à Québec. Il faut mentionner qu’à Québec, lors de la construction à coût de millions des 14 (!) bassins de rétention entre 2002 et 2006, il ne devait plus avoir de problèmes dans le futur. C’était certain. Or, ce ne fut pas le cas et le déversement d’eaux usées dans la St-Charles menace son écosystème qui a lui aussi été soutenu à coût de millions. La renaturalisation des berges de la rivière St-Charles s’inscrit dans un courant aménagiste nord-américain concernant les rivières citadines. Il faut constater le succès qu’ont connues d’autres villes en Amérique du Nord (le Paseo del rio à San Antonio au Texas, la Willamette River qui traverse le centre-ville de Portland en Oregon, on peut en nommer plusieurs…) dont Boston avec l’aménagement des rivières urbaines et, peut-être, en tirer des idées.
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8 mai 2011 à 12 h 16
La quantité de pluie qui est tombée, couplée à la fonte des neige était tout de même exceptionnelle. De plus, je me rappelle avoir lu que les bassins allaient diminuer le nombre d’occurrences de ces déversement et non pas les empêcher à jamais.
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8 mai 2011 à 16 h 45
Si on y vas avec la logique:
– L’eau est passée des égouts aux bassins.
– Les bassins ont régulés le débit pendant un certain temps.
– Ils sont devenus trop plein
Et voilà, un débordement. Je suppose que l’eau qui était dans les bassins ne s’est pas retrouvée dans la nature. C’est surement juste le trop plein. Donc, c’est probablement moins pire que si on en avait pas eu.
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8 mai 2011 à 20 h 31
Je connais relativement bien les bassins pour y travailler parfois. Ce que dit Pier Luc est exact; les bassins ont été conçus afin de retenir les eaux les plus contaminées qui ‘lavent’ le réseau d’égoût durant les premières heures d’une averse. Le surplus, moins contaminé, se retrouve déversé dans la rivière. Ce n’est que lorsque le débit acheminé aux stations de traitement des eaux diminu que l’eau est repompée vers ces dernières pour être traitées. Le principale problème du réseau d’égoût de Québec se trouve en son coeur; le réseau est combiné en très grande majorité. Il ne sépare pas les eaux pluviales des eaux sanitaires, engorgeant les conduites lors de fortes pluies. Changé ce fait ne se fera pas en peu de temps; peut-être une fois que toutes les conduites seront changées et que les eaux seront séparées… à coups de plusieurs centaines de millions.
Cependant, je peux vous dire que certaines installations récentes sont déjà brisées et ne régularisent pas convenablement les débits pou quoi ils ont étés conçues. On peut aussi dire que la réparation de certaines installations sont reportées en raison de réductions budgétaires. Je ne m’étendrai pas sur ce sujet qui pourait devenir très glissant.
Une chose est certaine, si vous voulez avoir une eau de meilleure qualité, il faudra travaillé sur plusieurs autres aspects et le nerf de la guerre est l’argent. Déjà que le budget des eaux usées a été amputé de plusieurs millions, je ne crois pas que la situation risque de s’améliorer avec le nouveau colisée…
J’aurais une question d’ailleurs pour vous M Jean-Philippe Dumont, est-ce que la question d’ouvrir le barrage entre la rivière et le fleuve pendant les grandes marées a été étudié? Selon moi, faire entrer l’eau dans la rivière pour qu’elle puisse, lors de son retrait, extraire les sédiments pourrait aider la faune et la flore à y vivre. Ce procédé à été utilisé ailleurs au Canada et la faune et la flore en a profité. Merci.
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8 mai 2011 à 22 h 49
En attendant une réponse du principal intéressé…
À moins que je ne me trompe, il y a quand même un bon mètre de dénivelation entre les quais du port (généralement plus haut que le niveau du fleuve…) et le fond de la rivière sous la 3e avenue/rue du Pont par exemple. Il faudrait donc d’abord que le fleuve inonde le port et une partie de la basse-ville avant de s’y rendre. Ça arrive de temps à autres, mais il ne faudrait pas compter là-dessus!
Mais mon mètre n’est qu’une estimation, je suis peut-être dans le champ…
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8 mai 2011 à 22 h 50
oups, c’était en réponse à Charles ci-haut. J’ai juste mal placé ma réponse…
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