Source: François Bourque, Le Soleil (rubrique), 9 juin 2007.
Un désert d’asphalte poussiéreuse balayé par le vent. Des immeubles vides, les vitres sales, la mine basse. Une ville du Far West abandonnée par des chercheurs d’or déçus.
Des buissons desséchés roulant dans le stationnement de l’ancien Canadian Tire du boulevard Sainte-Anne ; la musique de Morricone dans les westerns de Leone. Celle qui raconte la plaine et la torpeur, en attendant qu’il se passe quelque chose.
Il ne s’est rien passé ce jour-là. J’ai traversé le désert à vélo, pressé d’en finir. Comme on traversait à l’époque les terrains vagues du Saint-Roch des années 80. (…)
La recette qui a fait le succès de Saint-Roch peut-elle relancer le quartier D’Estimauville ? Possible. Il y a plusieurs similitudes :
– de grands espaces vacants, propriété de la Ville ; proximité avec le centre-ville ; présence de Jean-Paul L’Allier dans le projet (il est le président du c.a. de la NeuroCité) ;
– à D’Estimauville comme à Saint-Roch, il faudra des gestes forts des pouvoirs
publics ;
– à Saint-Roch, ç’a été un jardin public, le déménagement d’institutions d’enseignement et de recherche, des programmes de subventions importantes, en outre, pour les nouvelles technologies ;
– à D’Estimauville, on va créer un accès entre le quartier et la baie de Beauport toute proche. Le gouvernement offre aussi de l’aide pour le plan d’affaires. (…)
11 juin 2007 à 21 h 50
Est-ce que la présence d’une rue commerciale où les piétons sont bienvenus (la rue St-Joseph) n’a pas donné confiance aux investisseurs et permis d’animer le quartier St-Roch ?
Autrement dit, ce que je me demande, c’est : est-ce que d’Estimauville pourra se développer sans permettre la mixité des usages ?
Est-ce qu’on peut espérer un nouveau St-Roch dans un quartier où les déplacements entre les commerces se font en voiture et où le piéton a le sentiment d’être dans un mauvais western ?
Il me semble que le quartier Lebourneuf offre un bon exemple d’un développement moyennement réussi. Il y a bien des commerces et des bureaux, mais on ne parle pas là de qualité de vie. Il n’y a pas ce plaisir de vivre que l’on retrouve à marcher rue St-Roch ou St-Jean. C’est un tout à l’auto avec un certain espace, quand même, réservé au vélo. (Mais je ne crois pas qu’un trottoir ou une piste cyclable suffisent pour que l’on puisse dire que l’on ait fait place aux transports actifs.)
Cet aspect du projet m’est encore inconnu.
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12 juin 2007 à 00 h 18
Je trouve excellente la description de JT de la situation du piéton dans ce secteur. Je me demande même si le sujet a déjà été abordée dans les présentations du projet…
Dans ce cas-ci, suivant la comparaison de JT, si on voulait avoir une « petite rue commerçante et pas mal piétonne », il ne s’agirait en effet pas d’une simple « revitalisation » comme dans St-Roch, mais bien d’une transformation radicale, d’une construction à partir de presque rien.
Il y a bien un petit centre d’achat local, mais j’imagine mal la reconversion de cet endroit pour l’instant. On pourrait, dans un fol élan, créer de toute pièce une rue commerçante le long d’Estimauville (en réduisant la largeur des voies à celles de René-Levesque ou celle de Charest depuis les travaux dans St-Sauveur). On serait loin de St-Joseph, mais du chemin Royal au Domaine Maizeret, ça serait sûrement plus vivant. Toutefois, à part les travailleurs et quelques résidents, cela n’attiera pas grand monde s’il n’y pas d’autres attraits à proximité
Une petite rue du genre en bordure du fleuve aurait aussi eu son charme (du genre « promenade »). Cependant, une voie ferrée, un dépôt à neige et une autoroute masquent un « tantinet » l’esprit bucolique de la rive et ses roseaux dans le vent…
Bref, j’ai plus l’impression qu’on va se retrouver avec quelque chose qui ressemble plus à une version réduite du Parc Technologique, mais tout en étant plus près de la ville, et franchement plus accessible en autobus et en vélo.
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12 juin 2007 à 10 h 57
Je ne crois pas que la revitalisation de St-Roch a eu lieu en raison de la proximité des commerces ou de son style urbain, ce que semble suggérer JT. La vague d’investissement a eu lieu tout de suite après que le gouvernement du Québec ait adopté une zone où les entreprises hi-tech bénéficierait d’importants crédits d’impôts. À cela s’ajoute la venue de L’ÉNAP, l’INRS, TÉLUQ, et d’autres que j’oublie sûrement. J’ai déjà lu que les 2/3 des emplois crées à St-Roch l’ont été par le secteur public. Je l’ai toujours dit et répété, on doit la renaissance de ce quartier à une intervention massive des pouvoirs publics essentiellement. Et ce que je vois à d’Estimauville me semble très comparable à ce modèle de développement et on peut être optimiste. En voyant tout ça, la configuration physique ne me paraît pas le plus déterminant pour la croissance économique d’un secteur. St-Roch ne serait jamais devenu ce qu’il est sans ce que j’ai énuméré ci-haut. Personne n’aurait voulu risquer un investissement dans un plywood city qui repoussait tout le monde. Idem pour d’Estimauville dans une moindre mesure.
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12 juin 2007 à 22 h 36
Il ne peut y avoir de « nouveau st-Roch » a cet endroit car st-roch fait partie de la ville-centre… (ce qui ne sera pas le cas pour ce secteur)
C’est une image qu’il faut donc abandonner!
Ce qu’il y a d’intéressant dans ce projet de neuro-cité, c’est qu’il peut créer un PÔLE-URBAIN comme l’est le secteur Ste-Foy , (de route de l’Eglise à Du Vallon)
Le pôle urbain Ste-Foy s’est développé autour du centre d’achats…
Le projet de Neuro-cité pourrait être le déclencheur pour un pôle urbain a l’est qui ferait pendant a celui de ste-Foy a l’ouest (sans en avoir l’envergure toutefois)
Ce secteur silllonné d’autoroutes ressemblerait davantage au pole urbain de ste-foy qu’a st-Roch
On pourrait imaginer autour de la neuro-cité , un grand magasin tres attractif (du genre IKÉA) un grand ministere fédéral et un grand édifice provincial… et ca ferait « boule de neige »…(hotels, restaurants, commerces etc )
L’intéret d’un tel projet a cet endroit précis est qu’il réanime un secteur urbain en déclin… au lieu de passer le buldozer ou de construire une Neuro-cité au « diable vert » dans les banlieus lointaines et de reconstruire des infrastructures routieres neuves
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