Québec, le 16 septembre 2011 – La Ville de Québec tiendra des assemblées de consultation publique sur son projet de modifications des limites de territoire des conseils de quartier et de révision des mécanismes de participation citoyenne.
La Ville souhaite ainsi moderniser sa politique de consultation publique afin de faciliter davantage la participation citoyenne à la vie municipale.
La population et les organismes intéressés sont invités à prendre connaissance des modifications proposées et à transmettre leurs commentaires lors des assemblées publiques de consultation qui auront lieu dans chaque arrondissement du 21 septembre au 13 octobre
16 septembre 2011 à 23 h 24
Je retiens le point essentiel des modifications, soit de faire coÏncider les limites des quartiers aux districts électoraux, comme étant très, très mauvaise. Je vais tenter de m’expliquer brièvement, en espérant faire comprendre mon point de vue sans trop de détails.
District électoraux:
Les districts électoraux doivent répondre à une exigence démographique, et idéalement géographique, mais pas nécessairement. On doit donc, NÉCESSAIREMENT, pour respecter ces exigences
– scinder des quartiers (« quartiers » au sens familier du terme, le lieu où on vit, et non le sens administratif), i.e. « il faut bien tracer la ligne quelque part », et rabouter des bouts ci et là pour former des districts conitgüs et de poids démographiques sensiblement égaux. À quiconque croit pouvoir faire un meilleur découpage, faites l’exercice complet pour voir…
Ainsi, on se retrouve dans bien des cas, notamment le mien, avec une très mauvaise représentation des citoyens. Les « enjeux locaux » sont scindés tout comme les quartiers et les principales préoccupations des citoyens peuvent souvent être dans le district voisi. Par le fait même, l’inverse se produit aussi : des quartiers qui n’ont pratiquement rien en commun (école, épicerie, etc. ni même, par exemple, de rue avec un trottoir pour relier les deux) se retrouvent dans le même district. L’élu doit donc composer avec une mosaïque de portions de quartiers et des citoyens qui y habitent.
Bref, les citoyens y sont mal représentés dans bien des cas, à moins d’être assez chanceux pour tomber dans un district qui délimite assez bien un « milieu de vie commun », soit un ou plusieurs quartiers dans une trame continue.
C’est un mal nécessaire et la ville n’a pratiquement aucune marge de manoeuvre à cet égard.
Quartiers:
Un quartier doit d’abord être vu comme une question « identitaire », i.e un sentiment d’attachement à un lieu, un milieu de vie, souvent autour d’un noyau identitaire: le tradtionnel centre de village dans sa version contemporaire, avec typiquement école, parc, supermarché, et autres commerces de proximité.
La limite entre ceux-ci est parfois évidente: des frontières naturelles (ex: rivière et ses berges) ou anthropiques (parc industriel, autoroutes avec peu de routes transversales, etc.). D’autres fois, la trame est plutôt continue et l’appartenance à un quartier, ou la taille de celui-ci, dépend de la perception de chacun de son milieu de vie.
À ce compte là, on aurait peut-être 50 ou 100 quartiers. Donc si ont veut en avoir environ le même nombre il faut tout de même les fusionner deux ou trois à la fois. Idéalement on regrouperait principalement ceux pour lesquels plusieurs citoyens se déclarent « entre les deux » ou « dans les deux ». Mais jamais il ne viendrait à l’idée de regrouper les citoyens de part et d’autres de vastes frontières anthropiques et naturelles.
La ville est passablement libre de délimiter ses quartiers comme elle l’entend.
Solution proposée par la ville:
S’assurer que les quartiers soient aussi mal découpés que les districts électoraux. D’accord, il n’y aura plus de chevauchement compliqué entre les limites des districts et celles des quartiers. Mais il n’y aura plus non plus de représentation des citoyens quant à leurs préoccupations « locales ».
En d’autres termes, on a un mal nécessaire au niveau des districts électoraux, et on va appliquer cela aux quartiers pour être certain que ce soit aussi mauvais et que les disfonctionnements coïncident.
Pis encore, on présente cela comme un avantage.
Un avantage pour quelques personnes qui sont responsables d’imaginer les divisions territoriales (ça simplifie un tantinet leur travail), d’assurer la communication avec les élus, et à la limite, les élus eux-mêmes. Mais pour les citoyens? Absolument aucun avantage, mais plutôt un gros désavantage.
Par analogie, imaginez que lors des fusions municipales, le gouvernement provicial ait décidé d’ajuster les limites des nouvelles villes (lesquelles sont des « créatures » du gouvernement provincial, i.e. des divisions administratives) sur celles des circonscriptions électorales.
Ridicule vous dites?
C’est ce que la ville veut faire avec ses quartiers.
Évidemment, il y a tout un monde entre les enjeux « locaux » d’une ville et ceux de ses quartiers. Ceux d’une ville nous touchent plsu dans l’ensemble de notre vie (le temps qu’on y habite du moins) tandis que ceux de notre quartier touchent plutôt à notre quotidien. Les conséquences de l’idée farfelue proposée ici par la ville ne sont pas aussi « graves » que celle qu’aurait engrendé la folle concordance ville-circonscription, mais mérite néanmoins qu’on s’y attarde.
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18 septembre 2011 à 18 h 25
Totalement d’accord avec toi.
J’ai été estomaqué en regardant la carte des nouvelles délimitations de quartier. Les frontières naturelles ne sont en aucun cas pris en fonction et on se retrouve avec des quartiers très hétérogènes.
Si, et je dis « SI » vraiment le problème est que les structures de quartier coûtent trop cher, alors fusionnons-en! Maizerets et Lairet. Vieux-Miloilou/Saint-Roch, etc. Ça serait certainement moins pire que de créer ces Frankensteins de quartiers.
Limoilou cassé en deux, avec une grosse partie du vieux Limoilou intégrés aux zones outre-18ème rue beaucoup plus banlieuzardes. Saint-Roch brisés avec une partie arbitrairement déménagé dans Saint-Sauveur et l’autre intégré à un méga-quartier incluant à la fois Saint-Jean Baptiste et une partie de Limoilou. Ouf, si on voulait détruire l’homogénéité des quartiers, on ne ferait pas mieux!
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16 septembre 2011 à 23 h 29
En passant, avant qu’on me le suggère, je vais tâcher de faire mon devoir de citoyen « consulté » et reprendre mon commentaire (et ceux à venir s’il y a lieu) plus en détail pour le transmettre à la ville avec quelques exemples et illustrations. Évidemment, ce ne sera probablement pas en personne, car je ne connais pas beaucoup de gens de moins de 45 ans (environ) qui soient disponibles à 19h un soir de semaine…
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17 septembre 2011 à 08 h 21
Pourquoi pas l’inverse. On pourrait coller les districts électoraux aux quartiers. Même si les district n’ont pas la même taille, il existe maintenant des outils mathématiques pour compenser les distorsions. C’est ce qui est utilisé à Zurich. En prime, le système est proportionnel.
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17 septembre 2011 à 11 h 37
Ce serait l’idéal, mais seul le gouvernement provincial peut changer la loi à cet effet. Considérant les déboires des fusions-défusions (sans compter qu’à Montréal, chaque arrondissement, sauf Ville-Marie il me semble, a sa propre mairie), je doute fort que le gouvernement veuille ouvrir cette boîte de pandore.
Dans l’immédiat, on pourrait en profiter pour quand même redécouper les quartiers mieux qu’ils le sont présentement. Tant qu’à changer, vaudrait mieux changer pour mieux que pour pire.
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18 septembre 2011 à 18 h 09
Incroyable!
À en croire cette proposition, j’ai déménagé sans m’en rendre compte! J’habite maintenant un nouveau quartier! Je ne peux pas croire que quelqu’un a eu autant de temps à perdre pour élaborer une proposition aussi absurde.
Les quartiers ne sont pas des unités administrative, comme notait Manu, mais des unités identitaires. Les gens qui s’impliquent dans les conseils de quartier le font parce qu’ils ont un attachement et un désir d’améliorer le plus possible la qualité de vie dans leur secteur.
Si maintenant j’ai à me prononcer sur les enjeux d’un autre secteur, me sentirai-je interpellé? Beaucoup moins. Ma fille n’ira pas à l’école du quartier voisin, je n’irai pas plus y faire mes courses et continuerai à aller dans mon « vrai » quartier, bref, les enjeux qui me toucheront comme citoyens seront ceux d’un quartier où je ne pourrai plus m’impliquer dans les instances démocratiques? Ridicule, voire anti-démocratique.
Déjà que le dernier charcutage de districts électoraux était pas fort, là on charcute les quartiers pour se modeler à un découpage strictement administratif et pas génial en partant?
Cette proposition est un déni de quelques siècles d’occupation du territoire, les responsables n’ont regardé aucune carte historique, pas tenu compte des paroisse et même pas des obstacles naturels et anthropique, même la St-Charles!
Je ne sais pas si c’est aussi absurde dans les autres arrondissements, mais dans le miens… pas fort! À la limite, si c’est si forçant pour un élu de se taper une réunion par conseil par mois et de maîtriser les enjeux locaux, des regroupement, mais en respectant les limites traditionnelles et identitaires, auraient été moins offensants!
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18 septembre 2011 à 22 h 22
Je suis très perplexe, on détruit des noms de quartiers bien établies, et on fusionne des quartiers qui me semble ne pas vivre les mêmes réalités.
Par exemple, Montcalm et le Vieux Québec sont très différent, mais on les fusionnes ? Et Saint Jean Baptiste et Saint Roch, deux noms perdu pour créer un méga district fusionné avec une partie de Limoilou : trois secteurs qui ont probablement des problèmes bien différents.
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