Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Démolition de l’église St-Joseph (Quartier St-Sauveur)

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 13 juin 2012 16 commentaires

* Photo de l’église Notre-Dame-de-Grâce démolie pas tellement loin de l’église St-Joseph et qui a fait place à une coopérative de logements

* Ce matin, dans le journal Le Soleil, une lettre était publiée quant au sort de l’église St-Joseph qui sera démolie pour faire place à autre chose. A la radio de Radio-Canada, l’auteure de cette lettre a été interviewée ainsi que la conseillère Hamelin.

C’est ici

* Un extrait de cette lettre: Tout cela, toujours, autour de l’église Saint-Joseph – qui s’annonce dès la Pente-Douce, à gauche de sa croix de chemin. Tout un pan de notre histoire récente, et pas des moins glorieuses : celle de la condition ouvrière de Québec, ses tanneries, manufactures de chaussures et de corsets – une densité de population à vous faire rêver, Monsieur le Maire, comme en témoignèrent les quatre paroisses qui furent nécessaires à un seul quartier pour accueillir les prières de tout ce beau monde. A l’heure où Gabrielle Roy racontait Saint-Henri (Bonheur d’occasion), Roger Lemelin mettait la paroisse Saint-Joseph au centre du monde, par les nombreuses traductions de ses romans.

Or, j’apprends que l’église de ce quartier mythique sera détruite. Il ne saurait en être autrement, puisqu’elle tombe en ruine. Normal : depuis 1998, date où elle a été vendue par la fabrique, elle n’a plus été entretenue par les nouveaux acquéreurs.

* L’église qui a inspiré Roger Lemelin est en décrépitude Isabelle Paré (Le Devoir)

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Patrimoine et lieux historiques.


16 commentaires

  1. Simon Bastien Utilisateur de Québec Urbain

    13 juin 2012 à 22 h 06

    Pour ceux et celles qui se demandent où elle se situe : http://goo.gl/maps/keTU

    Dans l’article du Devoir, on peut ajouter au palmarès des églises récemment démolies celle de Saint-Pie-X.

    Cas typique : église achetée par un entrepreneur en 1998, qui l’a laissée à l’abandon, ce délabrement lui permettant de justifier aujourd’hui sa démolition pour bâtir un projet neuf. Et vlan! C’est tout le respect qu’on a de notre patrimoine historique et religieux…

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  2. J M Utilisateur de Québec Urbain

    14 juin 2012 à 19 h 53

    comme disait Réjean Ducharme : « bons débarras ». C’est le temps de construire quelque chose d’utile et si possible pas trop moche.

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    • Gérald Gobeil Utilisateur de Québec Urbain

      14 juin 2012 à 22 h 23

      Je trouve que vous y allez un peu vite. Les églises sont ici (au Québec) des édifices qui font partie intégrante de notre Histoire. Le journaliste Antoine Robitaille (Le Devoir) est même intervenu un jour sur ce blogue pour le rappeler. Ce qui m’étonne tout en me décevant dans tout ça, c’est que les Fabriques peuvent vendre à n’importe qui ces édifices en n’ayant aucunement l’assurance ou l’obligation que les lieux seront entretenus. Et rien (sauf erreur) n’oblige les municipalités du Québec à faire ainsi. Des centaines d’églises du Québec seront donc dans un avenir prévisible démolies pour faire place à autre chose. Je sais toutefois que plusieurs municipalités ou villes en deviennent propriétaires afin de leur donner une autre vocation (bibliothèque, salle de rencontres, etc) et répartir sur tous leurs citoyens les coûts du maintien de l’immeuble. Je me rappelle de la visite en France d’une vieille église du 12e siècle retapée au coût de 600 000 euros …
      On ne peut évidemment comparer les budgets de la France (60 000 000 de contribuables) et du Québec (7 000 000 de payeurs de taxes).
      Mais de là à dire « bon débarras » ….

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      • Manu

        14 juin 2012 à 23 h 01

        C’est pas parce que quelque chose fait partie de notre histoire qu’on doit le garder.

        Devrait-on préserver par exemple dans leur état d’origine les orphelinats du règne de Duplessis sous prétexte qu’ils font partie de notre histoire?

        Il y a de ces sombres pages d’histoire, comme la dominance de la religion et ses symboles (le cas présent de l’église) qu’on doit parfois tourner… on peut se rappeler nos erreurs sans en préserver les monuments. Évidemment, certains n’y voient pas un sombre page d’histoire, se contentant d’anecdotes heureuse et de joyeux souvenirs d’enfance. Mais d’une part, ça ne reste qu’anecdotique et non généralisé à la société, et d’autre part, pratiquement tous les lieux peuvent avoir cette prétention anecdotique. A ce compte là, il faudrait toujours tout préserver, incluant les champs de paquerettes, et ne plus rien détruire ou construire.

        Autre exemple, est-ce qu’on doit aussi préserver tous les ponts et poncaux inutilisés et décrépits qui se trouvaient sur une ancienne route de colonisation du 19e siècle? Que dire d’ailleurs des chemins de fer convertis en piste cyclables et parcs linéaires?

        Quand l’église n’est plus que décorative (et une décoration qui coûte cher à entretenir en bon état) et qu’on pourrait mieux utiliser cet espace, il y a là aussi matière à « renouveler ».

        C’est ma réfexion sur le sujet, sans plus…

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      • Simon Bastien

        15 juin 2012 à 11 h 08

        Manu, les églises étaient bien plus que de «vulgaires ponceaux décrépits», comme tu le dis. Elles ont aussi été le coeur de bien des quartiers et villages, elles sont souvent des joyaux d’architecture trop rare au Québec; elles n’ont certainement une valeur historique plus importante que d’autres bâtiments comme des blocs à logements ou des orphelinats.

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      • Manu

        15 juin 2012 à 13 h 34

        Ok pour la généralisation… mais pour celle-ci, était-ce un joyeux d’architecture? je ne sais pas, je pose la question…

        Et d’accord pour la valeur historique. Mais ça ne change rien à ce que je disais: que cette « valeur historique » n’est pas nécessairement une raison pour conserver quelque chose. Ça peut même au contraire motiver une démolition.

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      • J M Utilisateur de Québec Urbain

        16 juin 2012 à 09 h 27

        On a tendance à surprotéger les églises sous prétexter que le petit Jésus y habitait. On aime bien les convertir en musée de ceci et de cela, en centre d’interprétation, gratter les fonds de tiroir historique à la recherche de cossins, pour exhiber 3 chasubles, des burettes témoins sileucieuses d’abus et des photocopies d’une lettre écrite par monseigneur machin; pour 5 000 visiteurs qui sont tombés dans le piège. Évidemment, ce ne sera pas rentable et tel un veau non sevré, tétera la mamelle du ministère du patrimoine à tout jamais.

        Lorsqu’on les transforme en condos, il y a tellement de contraintes que ça finit par faire des unités sombres en hauteur avec des angles inutilisables au coeur d’un labyrinthe.

        Le seul projet qui semble avoir réussi est l’école du cirque à limoilou qui a su envahir judicieusement cet espace. Bravo!

        J’admets que « bons débarras » était théâtral au risque d’avoir toute la curaille aux trousses! Mais c’était le but! ;-)

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      • Gérald Gobeil Utilisateur de Québec Urbain

        16 juin 2012 à 13 h 50

        @ JM

        Désolé, mais la conservation de ces immeubles n’a rien à voir avec « le petit Jésus ». Je pourrais facilement vous montrer un chef d’oeuvre signé Baillairgé dans une église de la Beauce. Il y a là un patrimoine qui est non seulement historique mais unique.

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  3. Frédéric

    15 juin 2012 à 14 h 29

    Manu dit : « [La] « valeur historique » n ’est pas nécessairement une raison pour conserver quelque chose. Ça peut même au contraire motiver une démolition ».

    Aucun exemple de démolition motivée par la valeur historique ne me vient en tête. Vous pouvez m’éclairer?

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    • Manu

      16 juin 2012 à 23 h 06

      Vite de même on peut penser au mur de Berlin… mais évidemment on n’en est pas ici dans un cas aussi extrême. Les portes du Vieux-Québec qui jouaient un rôle important sous le régime britannique et qui entretenaient une nette « séparation » sociale ont bien été détruites (et/ou reconstruites bien autrement) et ce n’était pas seulement sous prétexte de laisser passer plus de charettes!

      Évidemment, il y a aussi bien des monuments, constructions, etc. visés par des actes hostiles, terroristes, des guerres, etc. Je ne crois pas que ce soit le cas ici toutefois, bien que certains dans « la rue » ces temps-ci qui y voient une réelle guerre socio-économique.

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  4. Charles

    15 juin 2012 à 17 h 43

    Je penses que Manu entrevoit les vieilles églises comme des restants de l’empire catholique oppressif qui nous a écrasé pendant si longtemps…..

    ..ou quelque chose du genre?

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    • Manu

      16 juin 2012 à 23 h 11

      Quelque chose du genre en effet.

      Si c’est un chef d’oeuvre architectural, on peut bien entendu le conserver, mais si ce n’est qu’une église comme bien d’autres avec le même genre d’histoire, je n’y vois que peu d’intérêt. Semble-t-il que cette seconde possibilité est avérée selon les autorités compétentes.

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  5. Charles

    17 juin 2012 à 11 h 29

    Je crois que c’est une petite vision cynique et médiocre que tu as. Le Québec s’est construit autour du catholicisme. Et soudainement on dynamite les dernières églises de quartier parce que c’est passé date? Bravo. Et je ne suis même pas religieux ou catholique pour une cenne..

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    • Manu

      23 juin 2012 à 14 h 08

      Ce n’est pas médiocre, mais plutôt « très résumé » ici dans mes commentaires. Juger la pensée de quelqu’un sur une phrase ne vaut pas grand chose. D’ailleurs il n’est aucunement question de « passé date ». Ce n’est pas non plus parce qu’un certains pays a pu être construit autour, par exemple, de l’esclavage ou de la subordination générale d’un peuple, d’une race, qu’on doit rendre hommage à ces principes fondateurs.

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  6. Francis L Utilisateur de Québec Urbain

    18 juin 2012 à 11 h 19

    Difficile de trouver des vocations à toutes les églises de notre paysage. On sauve les plus belles et les plus importantes, mais il y en a tellement d’autres qui ne sont pas laides, mais simplement plus ordinaires.

    Et ces grands bâtiments ne sont pas faciles à convertir. Mais je trouve qu’une bonne solution, c’est ce qui a été fait au pavillon Judith Jasmin de l’UQAM. On a sauvé qu’une petite partie de l’église Saint-Jacques, mais suffisamment pour se rappeler de son existence.

    http://www.uqam.ca/campus/pavillons/j_hist.htm

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