Alexandra Perron
Le Soleil
(…) Cohabitat Québec, c’était le projet chéri, voire le projet d’une vie de Michel Desgagnés. (…) Sociocratie. Quelle sorte de bibitte c’est ça? Il s’agit en fait d’une méthode de gouvernance qui vise le consentement de tous basé sur la discussion et le compromis.
Exemple, il faut trancher sur la couleur d’un mur. En démocratie, si la majorité le veut rouge, la minorité qui le préférerait vert vivra avec. En sociocratie, si quelqu’un s’objecte, on réfléchit en quoi on peut faire tomber ces objections. Quitte à abandonner la proposition ou à trouver autre chose, comme un mur rouge et vert.
Chez Cohabitat, chaque comité fonctionne par sociocratie.
Les Danois ont 400 projets de la sorte * Dominique Hardy (Le Soleil)
25 février 2013 à 22 h 23
Belle infopub.
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25 février 2013 à 22 h 30
Mais encore?
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25 février 2013 à 22 h 47
J’imagine que le « Mais encore » m’étais destiné M Cazes ?
C’est une belle infopub de la part de la journaliste. Je la trouve sacrément complaisante.
« Je suis curieuse. On se met tous un jour à rêver d’un monde meilleur, mais de là à le concrétiser… »
« En passant, on vivrait plus vieux dans un cohousing, justement parce qu’on est entouré » (j’aurais aimé avoir la source de cette affirmation)
L’exemple sur le mur rouge et vert m’a aussi bien déridé.
Bref, ca semble idyllique ce projet. Tant mieux pour ceux qui y vivront.
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25 février 2013 à 22 h 51
Il y a plusieurs années, nous avons eu à Québec un projet similaire qui ne s’est finalement pas réalisé: « La banlieue-jardin Churchill-Roosevelt ».
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25 février 2013 à 23 h 22
Belle initiative !
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26 février 2013 à 00 h 11
La sociocratie présente des avantages et des risques.
+Avantages : des décisions robustes, généralement plus justes et mieux réfléchies, bénéficiant d’une plus grande cohésion, etc.
-Risques : des dynamiques de groupe malsaines, bien documentées en psychologie sociale ; par exemple, le « Groupthink » , le « Scapegoating » , etc.
Bien que les risques mentionnés puissent aussi se matérialiser–et se matérialisent effectivement–dans d’autres modalités de gouvernance, l’approche ‘démocratique’ (la règle de la majorité qui emporte la décision) présente l’avantage, quant à elle, d’autoriser la dissension, au-delà même de la décision. La sociocratie ne tolère pas cette dissension : la divergence d’opinion doit être résolue à tout prix, cette résolution constituant un enjeu identitaire–nous ‘sommes’ un groupe sociocratique, nous ‘devons’ parvenir à une décision sans objection. La démocratie, quant à elle, protège le point de vue minoritaire qui pourra perdurer au sein de la conscience collective passé le moment de la décision et malgré le choix assumé par le groupe du point de vue de la majorité.
L’authentique sociocratie, pour exister au bénéfice du collectif mais dans le respect de l’individualisme, nécessite une maturité que peu de groupes détiennent effectivement. Dès lors qu’un groupe moins mûr fera face à un différend portant sur une décision perçue comme lourde de conséquence–identitaire, existentielle, ou autre et, partant, source d’angoisse et d’irrationnel–, alors les probabilités sont fortes de voir se manifester toute la gamme des stratégies occultes (formation de clans, décentrage du lieu de pouvoir, réflexe de la déférence à une autorité, évaporation de l’empathie, diffamation, manipulation, etc.) visant à contourner d’une manière ou d’une autre les règles sociocratiques pourtant convenues en surface, ceci afin de revenir dès que possible, et par tous les moyens, à une apaisante homéostasie, si précaire puisse-elle être à l’analyse d’indicateurs objectifs de la santé du collectif.
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26 février 2013 à 08 h 23
Très belle explication. Merci pour l’éclaircissement.
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26 février 2013 à 16 h 16
Donc en résumé (un peu simpliste), dans la phrase « Chez Cohabitat, chaque comité fonctionne par sociocratie. », le terme « fonctionne » est un euphémisme.
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3 mars 2013 à 04 h 54
@Manu : La définition d’un « euphémisme » est : « Figure de pensée par laquelle on adoucit ou atténue une idée dont l’expression directe aurait quelque chose de brutal, de déplaisant. ». Je peine à comprendre le sens exact de ton résumé. à savoir, que le terme « fonctionne » constitue un euphémisme dans le cas des comités chez Cohabitat. Je présume que tu remets en question le caractère authentiquement fonctionnel de ces comités, ou bien, la réalité de la mise en oeuvre de la sociocratie dans les prises de décisions importantes. Bien entendu, ni moi, ni–je présume–toi ne sommes en mesure de juger, de notre point de vue extérieur, de ce qui se passe dans ces comités. Manifestement, le projet lève de sol, donc on constate une certaine efficacité. En outre, l’efficience d’un processus de décision sociocratique dépend des enjeux qui y sont traités. Pour tenter un image un peu boiteuse, une déchiquetteuse à papier fonctionnera bien, jusqu’à qu’à ce qu’on y insère une feuille d’acier. La question, pour un individu intéressé à intégrer un projet comme Cohabitat est, à savoir, dans quelle mesure la culture du groupe est réellement investie dans les valeurs qui sous-tendent le choix de la méthode de prise de décision sociocratique et, peut-être plus important encore, la nature même de ces valeurs. Pourquoi choisit-on de s’afficher sociocrates ? Pourquoi est-ce important pour nous comme groupe ? Dans quelle mesure notre identité est-elle dépendante de ce choix et jusqu’où irons-nous pour conserver cette identité si l’existence même du groupe se trouvait menacée ? Je n’ai que des questions, les réponses se trouvant dans le quotidien du projet en objet.
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28 mars 2013 à 16 h 19
Un mur rouge et vert… Solution qui fera que tout le monde trouvera le mur laid, autant les partisans du rouge que ceux du vert. C’est du nivellement par le bas et un moyen parfait de créer de la bisbille. Les partisans de l’une ou l’autre des couleurs s’accuseront mutuellement d’être responsable de la laideur du mur.
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