Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Petit traité sur «les éteignoirs» (essai)

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 9 octobre 2007 18 commentaires

Chez nos « voisins du sud », il y a Rabaska. À une échelle plus locale, plus urbaine, rappelons-nous tout le débat entourant l’avenir des terrains des communautés religieuses au sud du chemin Saint-Louis et tout récemment, le « pas-dans-ma-cour » du projet d’agrandissement de La Champenoise [ces billets]…

Les « éteignoirs »: un discours « rarement pédagogique, souvent moralisateur et sans nuance »? De mon côté, je pourrais parler longuement du « climat idéologique » (au sens politique) qui afflige Québec depuis quelques années…

En tout cas, je vais sûrement lire cet essai… et m’efforcer de ne pas « pogner les nerfs »! ;-)

Source: Marc Simard, La Presse, 7 octobre 2007.

L’auteur enseigne l’histoire au Collège François-Xavier-Garneau. Ce texte est extrait de son livre Les éteignoirs – Essai sur le nonisme et l’anticapitalisme au Québec, publié aux Éditions Voix Parallèles. L’ouvrage sera en librairie la semaine prochaine.

Le climat idéologique actuel est, comme le déplorent plusieurs politiciens, entrepreneurs et penseurs, plutôt morose et confine à l’immobilisme, comme le montrent les débats acrimonieux qui s’élèvent au sujet de chaque projet de développement et les difficultés énormes que rencontrent les promoteurs et les gouvernements depuis plusieurs années déjà. (…)

La suite.

Voir aussi : Qualité et milieu de vie.


18 commentaires

  1. James

    9 octobre 2007 à 08 h 29

    Hehe, un de mes anciens prof.

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  2. Pierre-E. Paradis

    9 octobre 2007 à 16 h 19

    Entre cette caricature de go-gauche et les (tout aussi caricaturaux) gérants de chambres de commerce prêts à dire oui à n’importe quel projet « créateur d’emplois » sans tenir compte de ses impacts, il y a la masse des contribuables qui ne demande qu’à être mieux informée et consultée.

    Pour ne pas que se répète l’éléphant blanc de Mirabel, et pour ne pas qu’un éventuel Rabaska non-rentable ne gâche le paysage irrémédiablement (ou soit démantelé dans 30 ans au frais de ces mêmes contribuables pendant que GDF aura pris la poudre d’escampette) il faudra tout simplement que les capitalistes et les politiciens apprennent à faire leurs calculs et à les rendre publics.

    Ce n’est pas de l’immobilisme que d’être prudent et de considérer toutes les alternatives possibles à un projet, en tenant compte des coûts d’opportunité (gains et pertes dans d’autres secteurs d’activité, ex. le tourisme). C’est au contraire une manière d’en assurer le succès à long terme.

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  3. Francois

    9 octobre 2007 à 17 h 03

    À la lecture de la lettre de l’auteur, j’ai eu la même réaction que Pierre. Si son essai est à l’image de son article, il ratisse bien large et tombe dans un piège assez fréquent : la généralisation. Mettre sur le même pied, comme il en laisse l’impression — c’est ce que certains retiendront, j’en suis sûr –, disciples du Che pour qui les oppositions et les manifestations sont pratiquement des modes de vie et les citoyens qui s’organisent, écrivent des mémoires, les présentent lors d’audiences publiques et les défendent, est une façon de faire qui me laisse bien tiède. Je soupçonne qu’il existe des nostalgiques de Duplessis ; peuple sous scolarisé qui acceptait tout, sans broncher. Puis, il y a des promoteurs qui ne semblent pas avoir compris que la donne économique n’est qu’un aspect. Il y a l’environnement, le tissu social comme la perspective à long terme. J’ose espérer qu’il en a tenu compte.

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  4. Jeff M

    9 octobre 2007 à 20 h 44

    Tout ce débat repose essentiellement sur des valeurs, tout aussi nobles les une que les autres, mais qui s’opposent. Le développement de nouveaux produits immobiliers, industriels, technologiques et j’en passe n’est pas toujour compatible avec la préservation d’un paysage, d’une tranquilité dans un quartier, d’un environnement sauvage, etc… C’est certain que le Québec est l’un des endroits les plus à gauche en Amérique du Nord. Je dois dire que moi-même, individu s’identifiant au centre-droite, je n’ai pas de gros problème avec ça. La gauche n’est pas une maladie. La droite non plus. Ce sont des valeurs. Tout le monde joue sa « game » pour faire pencher la balance du côté qu’il souhaite. Tout ça on l’oublie souvent parce que les causes prennent souvent un caratère idéologique. C’est bien ce qui me chagrine le plus. On a toujours du mal à concevoir qu’une idée opposée à la notre puisse être tout aussi valable pour la société.
    Que préférez-vous pour notre monde? La liberté ou l’égalité? On ne peut pas toujours valoriser les deux en même temps!

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  5. Carol

    9 octobre 2007 à 20 h 47

    « Que préférez-vous pour notre monde? La liberté ou l’égalité? On ne peut pas toujours valoriser les deux en même temps »

    Et pourquoi pas !!!

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  6. Jeff M

    9 octobre 2007 à 20 h 55

    Je me suis peut être mal exprimé… on ne peut pas toujours développer les deux à l’extrème… c’est mutuellement exclusif. Entre la liberté totale de travailler à produire de la richesse sans contrainte et sans impôt et l’égalité totale dans la richesse matérielle de chacun, il y a nécessairement un compromis qui doit se faire. Ça devient pratiquement un principe de physique.

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  7. Jeff M

    9 octobre 2007 à 20 h 58

    Je pourrais aussi utiliser de cette façon l’exemple de la liberté de religion et l’égalité homme-femme.

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  8. Jean Cazes Utilisateur de Québec Urbain

    9 octobre 2007 à 21 h 37

    Je ne sais pas si c’est une tendance lourde, mais si c’est le cas, je ne reconnais plus le cégep que j’ai fréquenté à la fin des années 70. C’était la belle époque où des profs de géographie dévoués (Mme Nadeau et M. Leclerc) m’ont sensibilisé au massacre de la ville et des battures de Beauport qui se déroulait sous l’ère Lamontagne, et à l’importance de la résistance « citoyenne » symbolisée par le Comité Saint-Gabriel…

    Aujourd’hui? D’une part, un prof de « philosophie » de Garneau (Frédéric Têtu) affiche fièrement ses idées de droite et défend avec vigueur la sacro-sainte « libaâArrté » d’entreprises. D’autre part, maintenant, un prof d’histoire qui présente cet essai qui aura tout de même le mérite de susciter des débats. Je dis tout de même: pauvres étudiants! ;-)

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  9. xavier

    10 octobre 2007 à 09 h 55

    Simard est un cas particulier…. Disons qu’il est contesté dans son cégep même. En plus, il a un peu la grosse tête en tant qu’historien alors que ce qu’il produit est loin d’être génial… entre autre son manuel tout à fait moyen… Simplement, les gens de droite ont le beau rôle actuellement pour crier plus fort que les autres à Québec et au Québec. Le mot d’ordre semble être la «gauche» a tellement crier qu’on va crier plus fort qu’elle pour plus l’entendre, peu importe ce que ces gens ont à dire. En plus, on érige des caricatures grossières de tout ce qui n’est pas conservateur ou libertarien pour regrouper ça sous l’étiquette de «gaugauche». Je sais pas si c’est drôle ou triste.

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  10. Carl Pilon

    10 octobre 2007 à 16 h 09

    AH! J’ai eu Marc Simard comme prof la toute première session qu’il a enseigné à Grano. Il enseignait un cours sur « Les marginalités en Occident » qui était pas mal du tout. Ceux qui trouvent que son papier est un peu caricatural — bien entendu que c’est caricatural, c’est une lettre ouverte dans un quotidien, ce n’est pas un essai de 240 pages. On ne fait pas vraiment dans la nuance dans 6,7 ou même 10 paragraphes.

    Par ailleurs, même si j’en moi-même beaucoup de réserves face au « tout au développement » (cf. des posts précédents relativement aux sympathiques et très culturés élus beaucerons), par ailleurs, il faut aussi reconnaître que ce n’est pas nécessairement parce qu’un groupement s’oppose et vocifère que ce groupement, quel qu’il soit, est représentatif de la population en général. Au bout du compte, à qui revient la décision d’autoriser ou non un tel projet?

    Et pour ce qui est de ton intervention, Jean: faut-il maintenant imposer des tests de pureté idéologique aux professeurs?

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  11. Jean Cazes Utilisateur de Québec Urbain

    10 octobre 2007 à 22 h 33

    « Et pour ce qui est de ton intervention, Jean: faut-il maintenant imposer des tests de pureté idéologique aux professeurs? »

    Non, bien sûr, mais je pose aussi la question suivante: un jeune de 17 ans, qui s’inscrit au Cégep et doit suivre des cours de philosophie, est-il obligé d’avoir un prof (Têtu) qui est idéologiquement complètement à l’opposé de ses valeurs?

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  12. Jeff M

    10 octobre 2007 à 22 h 59

     » un jeune de 17 ans, qui s’inscrit au Cégep et doit suivre des cours de philosophie, est-il obligé d’avoir un prof (Têtu) qui est idéologiquement complètement à l’opposé de ses valeurs? »

    Je dirais qu’idéalement, il doit voir la plus grande variété de valeur possible dans le corps professoral. C’est ce qui permet la plus grande exploration. Jean, tu parles ici d’un cas de prof à droite , mais je dois dire qu’en général, la gauche me semble plus forte dans les cégep. Je me rappel, il y a quelques années, d’un prof que j’ai vu à une conférence, enseignant en sciences politiques au Cégep de Limoilou, qui accordait beaucoup d’importance dans ses discours aux théories de complots de domination du monde par les multinationales… Je n’ai plus son nom, délolé.

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  13. Manu

    11 octobre 2007 à 01 h 42

    Jean : cela commence bien avant le cégep… Je crois que pas mal tout le monde est d’accord sur une chose : tous les gens sont égaux devant la loi et ont les mêmes droits (ce qui peut parfois impliquer une inégalité de traitement, mais n’embarquons pas dans ce sujet…).

    Maintenant, considérant que la nature fait les être vivants foncièrement inégaux (sans quoi il n’y aurait jamais eu d’évolution entre autres), que dire du professeur de primaire qui affirme que tout le monde est capable d’accomplir les mêmes choses et que personne n’est meilleur qu’un autre, mais que c’est simplement que certains prendront plus de temps pour arriver au même point qu’un autre. (Anecdote : il y a même déjà eu un certain président de la fédération des étudiants de Cégep du Québec, la FECQ, dans les années 90, qui est allé défendre se point à la radio : tout le monde est capable de faire un doctorat et on devrait rendre tout ça gratuit pour permettre à tout le monde de le faire avec le temps que ça leur prendra….(soupir…) )

    Et que dire de l’autre professeur de primaire qui, à chaque conflit réel ou potentiel entre le syndicat et l’employeur (l’état) veille à vulgariser la situation en expliquant que leur gentil syndicat se charge d’aller chercher au méchant gouvernement tout ce qui leur est dû?

    Le lavage de cerveau ça commence très tôt…

    Mais quant au cégep, je suis d’accord avec Jeff. Il n’y a rien de mieux qu’un bon brassage d’idées quand on arrive justement à l’âge où on commence à être en mesure de se faire sa propre idée.

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  14. Carl Pilon

    11 octobre 2007 à 11 h 30

    Jean: parce que tous les cégépiens et cégépieds du Québec pensent la même chose? À part à penser à prendre une brosse le jeudi soir, pas sûr que le conformisme idéologique soit si répandu que cela. Du moins, j’ose l’espérer. Et je trouve que la question même* est ridicule — quoi, il ne faut pas choquer ces pauvres enfants avec des idées, genre, *différentes*? (oh mon dieu! Cachez cette opinion que je ne saurais voir!)

    Bleh.

    Même si le montréalisme exacerbé et le droitisme d’habitude du magazine m’horripile, j’achète et je lis de temps en temps l’Actualité. Et je survis. Alors j’imagine que les pauvres écoliers (!) à qui on inflige M. Têtu vont s’en remettre. Les cours de philo sont justement là pour apprendre à penser… laissons leur la chance de le faire.

    * »un jeune de 17 ans, qui s’inscrit au Cégep et doit suivre des cours de philosophie, est-il obligé d’avoir un prof (Têtu) qui est idéologiquement complètement à l’opposé de ses valeurs? »

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  15. JT

    11 octobre 2007 à 13 h 53

    Bel extrait. M. Simard décrit bien les rites de cette nouvelle religion civile. Malheureusement, c’est décevant de constater qu’un prof s’étonne puis dénonce un phénomène social aussi commun.

    On peut facilement retrouver dans d’autres phénomènes sociaux des rites initiatiques, sacrificiels, d’exorcisme, de consolidation de la cohésion d’un groupe, de célébration… associés à des mythes fondateurs, des textes, des personnages… et des mantras.

    La religion civile américaine en est un exemple patent. Que l’on prenne dans l’ordre le service militaire, prendre les armes pour défendre les valeurs américaines, l’adhésion au modèle of the american way of life par l’achat du véhicule (une mustang de préférence), de la maison et la parentalité (et la réussite professionnel), le discours à la nation du samedi soir, la fête nationale, la Conquête de l’Ouest et la Guerre d’indépendance, la constitution, les pères fondateurs… Each man are created equal…

    Ce n’est parce que les groupes sociaux (altermondialistes comme le peuple américain) ont recours à des constructions symboliques pour consolider la cohésion au groupe et qu’ils mobilisent pour ça des croyance qu’il faut discréditer ces groupes.

    Croire qu’ils devraient être rejeté c’est faire preuve d’une naïveté qui ne sied pas à un enseignant. Voilà un reproche qu’il est justifié de lui adressé. Ce qui n’empêche pas que ses étudiants peuvent effectivement adopter une posture critique par rapport aux opinions de leur professeur. Mais avant de pouvoir prendre cette distance, un certain bagage de connaissance doit être construit chez l’étudiant afin qu’il puisse autonome développer sa critique de manière .

    Ce n’est pas la seule question que soulève cet extrait. La première partie de l’extrait dénigre les moyens qui sont utilisés par les NIMBY parce qu’ils ne sont pas efficaces. Quel est le but de cette argumentation, les pousser à choisir plutôt pour des moyens violents ?

    Les moyens qu’ils énumèrent font partie de l’éventail des moyens auxquels ont recours les groupes sociaux pour faire valoir leurs intérêts dans l’intervalle qui sépare la tenue des élections (et lors des élections lorsque les intérêts qu’il défendent se retrouvent marginalisés). C’est des moyens que les femmes, les gaies, les noirs on utilisés pour obtenir une acceptation puis une reconnaissance des autres groupes sociaux.

    L’appartenance à ses groupes est effectivement devenu un objet de gratification dans certains groupes sociaux, tout comme le piercing, le port du pantalon cargo, du chandail du Che et la collection des pièces d’art naïf. Cette appropriation pour des fins identitaires de symboles politiques ou non les détourne effectivement en partie de leur sens. Soit. Est-ce que la valeur de l’opinion de celui qui expose sur le mur de son salon un masque de guerre africain est amoindrie par cette manière d’exprimer son identité ? Non.

    Ce que je retiens de cet extrait c’est la nostalgie de l’auteur pour l’euphorie du passage à la modernité. « Quel plaisir de détruire pour construire. » C’était possible dans les années soixante… Le problème c’est que ce qui est maintenant la cible des modernistes, c’est les fondements de ce qui sous-tend le système actuel.

    C’est évident que des résistances se font sentir lorsque l’on souhaite tout changer sans justifier suffisamment le changement sous prétexte de détenir l’autorité légitime. Cette légitimité est désormais ouvertement remise en question et cette remise en question ne peut pas être ignorée.

    La volonté de moderniser la décision publique en la dépouillant de ses vestiges irrationnels dissimule mal la volonté de tuer dans l’œuf l’émergence de nouveaux modes de gestion des affaires communes qui tienne compte de la réalité d’une société plurielle.

    Lorsque dans des cas comme celui de Rabaska, où la remise en cause de la légitimité porte sur l’expertise des autorités, souhaiter que se taisent les dissidents c’est jouer le rôle d’éteignoir de modernité.

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  16. Manu

    11 octobre 2007 à 22 h 36

    Je trouve les propos de M. Simard très sensés, tout comme ceux de JT… Je ne sais plus trop quoi en tirer, c’est plutôt embêtant!

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  17. marc simard

    18 octobre 2007 à 21 h 35

    Hé les Boys!

    J’aime bien que mes écrits amènent des débats. C’est la raison principale pour laquelle j’écris. Mais qu’on critique mon essai quand on n’en a lu que l’extrait publié dans La Presse (une partie de la conclusion), là je décroche. Allez lire le livre, diantre! Comme je l’ai toujours dit à mes étudiants, il faut forcer entre les deux oreilles. Par ailleurs, j’aimerais bien que le dénommé Xavier m’explique pourquoi mon manuel (en passant j’en ai écrit trois) est «tout à fait moyen». S’il a des arguments, il me fera plaisir d’améliorer mes manuels qui, bien sûr, ne sont pas parfaits. Sinon, notamment parce qu’il croit à l’exemple des anthropologues qu’ils sont «occidentalocentristes», qu’il se taise!

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  18. Jean Cazes Utilisateur de Québec Urbain

    18 octobre 2007 à 21 h 47

    La terre est petite, M. Simard! :-) Sérieusement, merci pour votre intervention!

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