Source: Éric Boucher, Québec Hebdo, 1er février 2008.
(…) Après avoir exploité, avec un succès mitigé, l’impact environnemental du projet, la nouvelle coalition nationale semble vouloir seller de nouveaux chevaux de bataille afin de mobiliser la population contre Rabaska. On s’appuie sur les revirements dans les dossiers du Suroît et du Mont-Orford. Les préoccupations touchant la sécurité, la préservation d’un paysage patrimonial significatif et l’approvisionnement énergétique sont au cœur de la nouvelle démarche visant à secouer l’opinion publique. (…)
Selon André Belisle de l’AQLPA, tout l’argumentaire du projet est basé sur une série de demi-vérités et sur le travail de centaines de lobbyistes à la solde des promoteurs. Il affirme que le travail du commissaire du BAPE a été escamoté parce que la prémisse était biaisée. «Au lieu de se demander si nous avons besoin de ce projet, on devrait voir s’il respecte les normes en vigueur. On a besoin de plus de logique et moins de politique», ajoute-t-il. (…)
Si la coalition reste déterminée, rien n’assure que la population embarquera dans cette énième cavale? Selon Marie-Christine Patry, une ex-résidente de Beaumont, dont les résidents étaient des plus rébarbatifs au projet, beaucoup de citoyens de l’endroit ont avalé la pilule depuis et souhaitent passer à autre chose. Selon elle, «plusieurs d’entre eux, commenceraient même à être fatigués des sparages des groupes environnementaux». (…)
La suite. Aussi, Le Soleil vient de publier un important dossier sur le sujet: ces trois articles (Gilbert Lavoie, Martin Pelchat et Isabelle Roy). À consulter aussi, ce billet: Plus grosse manif anti-Rabaska.
4 février 2008 à 10 h 08
Ce que je ne comprend pas, c’Est qu’on a supposé une demande pour le gaz naturel selon les entrepreneurs. Avec la fermeture de la centrale électrique au gaz de Bécancour, la demande sera de beaucoup diminué…
http://www.cyberpresse.ca/article/20071207/CPSOLEIL/71206228/6586/CPSOLEIL
Il me manque un bout, ou bien donc on ne sait pas tout l’info sur ce sujet…
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 10 h 37
Inquiète toi pas, je ne connais pas grand monde qui soit prêt à investir 1 milliard de $ sans être sûr qu’il y aura des clients
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 11 h 43
…des clients au sud de la fontière qui vont nous payer en argent de Monopoly?
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 11 h 44
La question, ce n’est pas de savoir s’il y a des clients. La question, c’est de savoir où sont ces clients ? Parce que s’ils sont américains, il n’y a aucune raison valable d’implanter le terminal ici, plutôt qu’aux États-Unis. Ça couterait moins cher de l’installer là-bas. Surtout avec la valeur du dollar américain, il n’y a pas d’avantage de devise à l’implanter ici.
Il est où alors l’avantage ?
Si les clients sont ici, il faut aussi demander pourquoi ils auraient besoins de plus de gaz que maintenant ? Pourquoi pas de l’électricité de la Romaine, de la Rupert, de Baie des Sables ? Pourquoi pas de l’électricité économisée à Limoilou ? Ça créerait plus d’emploi.
Moi je ne veux pas la réponse de Matrix ou bien de Stéphane, je veux que ce soit les experts de la régie de l’énergie qui nous le disent.
Si tous les risques, on les prend pour permettre à l’Ouest de n’utiliser son gaz que pour extraire le pétrole des sables bitumineux, moi je veux des redevances sur l’extraction du pétrole de l’ouest. Je veux ma part des pétrodollars. Je veux que le calcul de la péréquation tienne compte des revenus tirés de l’exploitation du pétrole.
Il me semble que ces demandes sont justes. Adressons-les à Harper ! Il saura certainement rallier sa base politique de l’Ouest à cette proposition pleine de bon sens. ;) Après tout, nous sommes tous des frères Canadiens. Nous devons partager nos richesses pour que la vaste famille de l’unifolié traverse sereinement les épreuves difficiles, telle que celle que connait le secteur manufacturier en ces temps où la NASA traque la course du huard dopé par les prix du pétrole et des autres ressources !
(D’ailleurs, ceux qui se demandent qui est avantagé par le tram, ce ne serait pas le temps de reprendre votre rengaine ? Je me trompe, ou vous n’argumentez pas de la même manière dans ce dossier. Pourquoi ? En tout cas, votre réponse m’intéresse. Je veux savoir à qui profite Rabaska.)
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 12 h 02
« des clients au sud de la fontière qui vont nous payer en argent de Monopoly?
» C’est quoi cet argument là?
C’est quoi qu’il y a de mal à vendre des biens aux Américains afin de faire rentrer de l’argent au pays. On le faisait avec notre bois et maintenant qu’ils n’en veulent plus on capote. Si on peut trouver quelque chose d’autre à leur vendre, let’s go. C’est de la business. Pourquoi serions-nous automatiquement perdant de vendre du gaz aux Américains? C’est quoi cette mentalité de looser là?
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 12 h 03
« Je veux savoir à qui profite Rabaska »
En partie à Desmarais.
Par contre, JT, je comprends pas tout à fait ce que le tram viens faire là-dedans, explique le sens de ta question s.v.p.
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 12 h 33
« C’est quoi cette mentalité de looser là? »
Ce qui est « looser » c’est d’accepter des usines malpropre sur notre territoire pour combler le besoin d’autrui qui n’en veulent pas chez-eux.
Et si au lieu d’exproprier quelque fermiers et leurs champs de patates, on expropriait une partie de Limoilou pour y batir cette usine?
Tiens tiens, je crois qu’on est moins d’accord tout d’un coup!!!
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 13 h 25
Loser, pas looser.
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 13 h 49
« Et si au lieu d’exproprier quelque fermiers et leurs champs de patates, on expropriait une partie de Limoilou pour y batir cette usine? »
J’adore la comparaison, je trouve que ça vient rajouter du poid à l’argumentation.
Limoilou et des champs de patates…….
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 14 h 42
@ Erick : Lorsqu’on échange sur le tram, il y en a toujours un pour dire que ça profite à certains groupes aux intérêts particuliers. (C’est vraiment une accusation lancée en l’air, je ne me souviens pas qui a écrit ça, mais je l’ai lu sur QU) J’ai juste l’impression que ceux qui s’opposent au tram avec ce genre d’arguments, n’ont pas le même courage et la même ténacité lorsque vient le temps de débattre de la pertinence de Rabaska. Pourtant, les deux sont des investissements majeurs…
Je ne veux pas relancer l’histoire du tram, je souhaitais seulement relever la différence. Tient par exemple, ce sont : Deux investissements de 1 Milliards de $
– l’un qui produit d’énormes quantités de gaz à effets de serre, qui accroît la dépendance aux énergies fossiles et la vulnérabilité du Canada au chantage gazier de la Russie*, qui fait peser des risques non négligeables sur la santé et la sécurité des populations locales…
– et l’autre, qui diminue notre dépendance aux énergies fossile, qui crée nettement plus d’emploi.
Alors, je me demande bien où sont-ils ceux qui défendent l’intérêt public à grands coups de Times New Roman© lorsqu’on nous menace de projets aussi saugrenus ?
*Écoutez le reportage : « Le système Poutine » pour comprendre le risque de dépendre d’une puissance si imprévisible.
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 16 h 35
L’art de comparer un projet financé par notre argent avec un projet impliquant de l’argent du privé. C’est du même calibre que la comparaison de construire à Limoilou VS un champ de patate.
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 18 h 02
L’idée « loufoque » de Limoilou n’est pas de comparer Limoilou à un champ de patates, mais bien de montrer que si l’on déménage un tel projet dans notre propre cour, on risque bien de changer d’avis. Tant que ca se passe ailleurs, on ne voit que les avantages et on se sacre bien des inconvénients, mais quand on transporte le même projet chez-nous… oups on change de langage! On parle pourant des mêmes avantages et des mêmes inconvénients.
Pourtant, mon idée aussi loufoque qu’elle puis paraitre, créerait des emplois, amènerait des taxes à la Ville, ferait vivre plein de sous-contractants locaux, etc.
Mais tout d’un coup, OUPS, la belle usine qu’on est content de voir de bâtir entre Lévis et Beaumont, elle est moins belle et moins le fun si elle se bâtit à Limoilou ou un autre quartier de Québec, malgré les avantages qu’elle apporte… On réalise tout d’un coup le problème de circulation de camions, la pollution, le risque pour notre sécurité, les citoyens expropriés, etc. Bref tout dont on se balance quand ca se passe ailleurs!!!
Avouez que j’ai réussi à mettre du piquant dans la discussion…
Signaler ce commentaire
4 février 2008 à 22 h 10
Pensez « Big! », au diable l’écologie et le patrimoine, vive la fuite en avant et arrêtons d’être « looser » (c’est-à-dire ne pas avoir à coeur une société plus conviviale et axée dorénavant sur l’économie d’énergie à l’heure de Kyoto)…
Mes couleurs sont connues: il serait temps qu’on donne l’exemple, et je suis contre ce type de mégaloprojet. Mais que l’on m’apporte des arguments convaincants prouvant hors de tout doute sa pertinence, tant du point de vue humain qu’environnemental, il me fera plaisir d’en faire un billet, disons, non partisan…
En attendant, quand je lis certains commentaires, j’ai l’impression de réécouter « Elvis Gratton 1 »: « Les Amaricains, ils l’ont, l’affaââire »! ;-)
Signaler ce commentaire
5 février 2008 à 19 h 49
Le problème quand on veut analyser « à qui profite de terminal » c’est qu’il peut profiter de différentes façons. Il y a des facteurs externes au projet qui peuvent changer.
1- Combien de terminal y aura-t-il au Québec?
On sait tous que le terminal de Gros Cacouna a déjà été autorisé, mais sa réalisation n’est pas encore confirmé. Son promoteur doit obtenir au préalable un contrat d’approvisionnement avec un fournisseur de gaz naturel. Il semblerait que la demande mondiale soit beaucoup plus forte que l’offre, ce qui rend l’obtention d’un tel contrat si difficile. Il en est de même pour Rabaskas.
Dans l’hypothèse où un seul projet se réalise, on peut présumer que la demande intérieure soit en grande partie suffisante, surtout que l’énergie devient toujours de plus en plus rare. Si les deux projets se réalisent, là, ça semble beaucoup et il y aurait certainement beaucoup d’exportation, mais je ne crois pas que ça arrivera.
2- Le gaz naturel se subtitura-t-il au mazout?
On sait que le gouv du Québec a l’intention de mettre sur pied un programme pour subtituer le mazout, plus polluant que le gaz naturel. Je me demande cependant si un tel programme fera réellement diminuer la consommation de mazout. Car après tout, de l’énergie, nous en consommons toujours plus. Et augmenter l’offre d’énergie n’est pas une bonne façon d’augmenter l’efficacité énergitique. Tout ça me paraît plutôt hasardeux.
3- À qui profitera les retombées fiscales?
La ville de Lévis profiterait de redevances, mais pas sa voisine immédiate, qui aurait pourtant le terminal dans le décor. Cette question politique pourrait rester à l’ordre du jour pour longtemps dans cette petite municipalité et peut être demeurer un dossier sensible pour tous les gouvernements concernés si Beaumont réussi à s’allier habilement avec d’autres groupes d’intérêt (écologistes). Il m’apparaît clair que le projet viendrait provoquer une forte division dans les municipalités du secteur dont l’issue se révèlerait après une lutte politique.
4- Qui sera le fournisseur?
Là, je ne m’y connais pas beaucoup. Mais il a été mentionné que de dépendre de la Russie serait un gros inconvéniant dû à son instabilité. Personellement, j’ai plutôt l’impression que la Russie est beaucoup plus stable qu’il y a 10 ou 15 ans, quand bien des gens avait même du mal à se nourrir. La démocratie russe est fragile, mais ce pays s’enrichie économiquement. Démocratie et stabilité sont deux choses différentes.
Signaler ce commentaire
5 février 2008 à 23 h 39
De l’avis même de l’Agence Internationale de l’énergie, les russes ont vendu du gaz qu’ils n’avaient pas! Faut pas se leurrer, les européens, le sindiens et les chinois vont passer bien avant nous dans leur programme de distribution. Reste le Qatar et l’Algérie, mais pour combien de temps encore.
Signaler ce commentaire
6 février 2008 à 10 h 30
« On sait que le gouv du Québec a l’intention de mettre sur pied un programme pour subtituer le mazout, plus polluant que le gaz naturel »
Me semble que le Gouvernement serait bien mieux de subventionner une conversion à l’électricité qu’à un autre combustible. Dans le secteur résidentiel, c’est évident. Dans le secteur industriel, je ne sais pas si c’est vraiment possible. Dans les millieux des transports, c’est possible pour les chemins de fer et des réseaux de transport en commun municipaux, mais pas au niveau des automobiles et des camions. Faudrait toutefois construire d’autres grands barrages pour suffir à la demande.
Effectivement, comme le citent Jeff M et Yvan Dutil, le terminal ne se réalisera probablement jamais.
Mais c’est bien correct quand même qu’on s’attaque à ce genre de comportement de « dictateur » de nos gouvernements depuis quelques années (ex: fusions-forcées, loi 142, Suroit, Orford, contrat de gré-à-gré, etc.)
Signaler ce commentaire
7 février 2008 à 11 h 26
Je crois qu’il est permis de prétendre que les Bromontois les plus rébarbatifs au projet se trouvent parmi les riverains du terminal méthanier. Il est vrai que 10 propriétaires habitant dans la zone 1,5 km autour du site ont demandé à Rabaska d’obtenir la garantie de la valeur marchande de leurs propriétés. Oui, ces gens sont passés à autre chose. Ils ont décidé d’aller vivre ailleurs! De vider les lieux. Ils avaient leurs raisons. De plus, le marché immobilier est à plat dans ce secteur, car il n’y a pas de gens qui s’en foutent assez pour venir s’y installer! À preuve, Rabaska a dû acheter une maison sur la route 132 parce qu’elle n’était pas encore vendue après plus d’un an de mise en vente. Le propriétaire est allé vivre ailleurs. Même à l’Île-d’Orléans, on a vu une hausse marquée de maisons mises en vente en face du futur port.
Faut-il souhaiter que toutes les familles vivant dans un rayon de 1,5 km quittent le territoire pour faire la place à Rabaska? Que 133 familles quittent leurs maisons, que l’école Ste-Famille ferme ses portes. De plus, comme l’a dit Anna Brandl « que les 126 enfants de l’école primaire de Saint-Laurent I.O., par exemple, n’ont pas à risquer leur vie en jouant dans une cour de récréation aussi près que 600 mètres du passage prévu des méthaniers de Rabaska, une distance presque trois fois moindre que la norme américaine. D’ailleurs, le Canada est fermement résolu à bloquer le passage de méthaniers dans la baie de Passamaquody au N.B. pour exactement les mêmes raisons. »
Ce projet est insensé. Il ne faut pas passer à autre chose devant l’inacceptable.
Signaler ce commentaire
7 février 2008 à 20 h 16
Eh ben… ce que l’on appréhendait semble déjà s’annoncer
http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2008/02/07/007-port-methanier-cacouna_n.asp
Signaler ce commentaire
8 février 2008 à 11 h 11
Analyse intéressante que celle de Jeff M.
Quand je demandais à qui profite le (les) projets, c’était aussi une façon de demander qui sera désavantagé…
J’ai parfois craint de passer pour un alarmiste et parano en écrivant certains commentaires sur ce sujet sur QU… Mais un article du Devoir confirme mes craintes : Sécurité énergétique: Rabaska affaiblirait le Québec http://www.ledevoir.com/2008/02/08/175225.html
En le lisant, on se met à douter de l’impartialité du BAPE… Pourquoi sinon avoir ignoré l’analyse de ce chercheur. Ce qui semble d’autant plus inquiétant, c’est qu’ils n’ont pas d’arguments pour en contester les conclusions…
– ici, je vous suggère d’aller lire l’article du Devoir avant de poursuivre…
Puis voulez-vous bien me dire pourquoi le Canada est-il toujours aussi optimiste quand vient le temps de prévoir le pire ? Il faut être téméraire pour concéder une partie de sa souveraineté énergétique au profit des États-Unis. (sur le plan militaire on n’en parle même pas….)
En passant, le problème à propos de la Russie ce n’est pas son instabilité politique, c’est qu’elle utilise le chantage gazier comme un outil de politique étrangère. (Comme l’OPEP en d’autres temps…) L’Europe s’est fait couper le gaz lorsque les oligarques russes se sont sentis menacés. En tout cas, c’est ce que soutiennent les auteurs du documentaire « Le système Poutine », qu’a été diffusé à Zone Doc (SRC). (Je ne l’avais pas expliqué… dsl)
Pour revenir à la souveraineté énergétique concédée au États-Unis… C’est comme partager son lunch avec un boulimique et espérer qu’à la fin on sera rassasié (ce qui n’existe pas en matière de gestion de l’énergie comme l’écrit Jeff M).
Je l’écris de nouveau, bientôt, tout bon nationaliste canadien sera souverainiste. L’indépendance du Canada sera son salut économique et politique.
Tout ça n’était évidemment pas dans le mandat du BAPE. On ne parle plus d’environnement… mais de politiques énergétiques ! Pour ne pas risquer notre souveraineté à la roulette russe, il nous manque donc l’analyse de la Régie de l’énergie.
Signaler ce commentaire
8 février 2008 à 14 h 00
Quel gâchis toute cette histoire qui a toutes les apparences de corruption et de copinage. Tant de cachettes et de tromperies c’est inquiétant de devoir remettre en question les organismes et les gouvernements à qui on confie la responsabilité de nous protéger. Combien de décisions sont prises dans ces conditions douteuses? Je vous invite à voter dans le forum. Pour ou contre Rabaska
https://www.quebecurbain.qc.ca/forum/index.php?showtopic=1291
Signaler ce commentaire
8 février 2008 à 18 h 04
@JT
Si je comprends bien cette connerie d’ALENA, si on décidait de développer notre électricité « propre » au maximum (des nouveaux méga-barrages, des éoliennes et des panneaux solaires partout), on aurait le même genre de problème avec, cette fois, l’électricité. On empirerait notre situation plutôt que l’améliorer. En suivant ce principe, la meilleure façon d’assurer notre sécurité énergétique serait de retourner à l’époque des cavernes!!! Coudon, on s’est fait fourrer ou quoi avec l’ALENA????
Signaler ce commentaire
10 février 2008 à 13 h 11
@ Erick
Si on décidait de vendre davantage de nos ressources énergétiques renouvelables à nos voisins boulimiques, ce ne serait pas la même chose que si on leur revendait du gaz. La différence, c’est qu’en matière d’énergies renouvelables, on est maître chez nous.
Le gaz, il ne vient pas d’ici, on n’a aucun contrôle sur l’approvisionnement. Si des raisons politiques ou un contexte économique (incapacité des producteurs à répondre à la demande ou spéculation du marché sur cette capacité, épuisement des ressources…) ou pire encore, la conjugaison de ces deux scénarios font que notre approvisionnement en gaz est suspendu, le Canada sera obligé de continuer à approvisionner les États-Unis dans une proportion égale à celle qui prévalait par le passé. (D’après ce que je comprends de l’article de Louis-Gilles Francoeur.) Autrement dit, c’est le Canada qui supporte le risque de la dépendance américaine aux énergies fossiles.
Quant aux énergies renouvelables, c’est nous qui contrôlons l’approvisionnement, il n’y a aucune raison (sauf naturelles, une probabilité qui est plutôt faible selon les scénarios climatiques) que nous ne soyons plus en mesure d’assurer aux américains un approvisionnement équivalent aux clients américains, sauf s’il y a une fluctuation subite de la demande intérieur pour ces énergies. Cette fluctuation pourrait subvenir après une nouvelle crise énergétique causée par une diminution de la disponibilité sur les marchés des énergies fossiles (le gaz). C’est ce qui est arrivé dans les années 70 par exemple…
Bref, on ne s’en sort pas. Si on importe du gaz pour l’exporter directement aux États-Unis, on est aussi vulnérable que si l’on importe du gaz pour diminuer la demande intérieur en électricité et profiter de cette nouvelle disponibilité en énergie pour vendre les surplus d’électricité aux États-Unis. Ces deux scénarios menace la prospérité de notre économie… pour une poignée de jobs que les gars de la ftq seraient bien contents d’occuper et patati et patata.
Si au contraire on se lançait sérieusement dans des programmes d’économies d’énergie comme l’ont fait les autorités du Vermont, on pourrait de dégager des surplus d’énergie qui seraient alors disponibles pour être revendus aux États-Unis, dans que notre sécurité énergétique ne soit compromise.
Quand un État s’engage dans un traité international, il consent à abdiquer une certaine partie de sa souveraineté… Parfois ça peut-être à l’avantage du pays… Dans le cas de l’ALENA, le risque que les intérêts canadiens soient desservis semble important. Sur ces questions, le Canada a toujours été négligeant.
Quand on regarde l’épisode du bois d’œuvre par exemple, on se rend bien compte que le pouvoir de négociation du Canada n’est pas le même que celui des États-Unis. Le pouvoir économique n’est tout simplement pas le même. Résultat : le Canada est souvent contraint à des compromis qui ne sont pas nécessairement à l’avantage de ses citoyens et de son industrie, au moins à long terme. L’évolution des échanges de grandes quantités d’eau est d’ailleurs extrêmement préoccupante…
Sur les questions commerciales c’est une chose, mais sur les questions de sécurité militaire et énergétique c’est inquiétant. Avec les changements climatiques et les scénarios d’épuisement des ressources, y réfléchir donne froid dans le dos. Si vous voulez dormir tranquille, essayer plutôt de penser à autre chose pour vous changer les idées. Écoutez Loft story ou n’importe quoi… Débattez de la couleur de la peau ou du sexe de celui qui devrait être le prochain PM, mais évitez de réfléchir et surtout de parler de ces questions beaucoup trop angoissantes qui portent sur les véritables enjeux derrières les campagnes électorales.
Signaler ce commentaire
11 février 2008 à 10 h 48
@JT
Bonne analyse de ta part. C’est ce que je penses aussi. Je crois qu’on a au Québec encore assez de potentiel hydro-électrique pour non seulement nous débarasser à 90% des énergies fossiles sur notre territoire, mais en plus en vendre une grosse partie à nos voisins du sud et les aider à réduire leur pourcentage d’énergie malpropre. Notez que je dit bien « potentiel », non pas « capacité ». Pour que le potentiel devienne une capacité, il faut y construire d’autres couteux méga-barrages et programmes de conversion à l’électricité.
On est un des (sinon « le ») pays les mieux placés pour affronter les changements climatiques, on peut être un « leader » en développement durable, à condition de mettre nos culottes…
Effectivement, la crise du bois d’oeuvre nous a montrée comment le tribunal de l’ALENA était sans valeur. On a un gros problème, on est pogné tous seuls sur la même « ile » que les Américains.
Pour le coté « politique » de la chose, je penses pas mal la même chose, c’est pourquoi le débat actuel de la prochaine présidence américaine intéresse autant les autres pays que les américains eux-mêmes.
Comme vous dites aussi, le fait d’avoir de belles ressources naturelles et une armée minable est inquiétant. Je fais générallement rire de moi quand je dis « qu’un jour les américains vont nous envahir »!! Ca peut paraitre exagéré, mais je suis « sérieux »! Quand ils vont manquer d’eau potable, d’énergie et de matières premières, ils vont vouloir nous posséder. Ils n’auront peut-être pas besoin de le faire par la force, les compagnies américaines vont plutôt commencer par acheter nos réservoirs de ressources pour se servir en premier, et nous « revendre » les restes à gros prix. Et si on s’y oppose via des nationalisations (de l’eau par exemple), alors ils se trouveront bien une raison bidon de nous envahir comme ils l’ont fait en Irak. A en croire ce que j’ai lu ci-dessus sur l’ALENA, ils ont déjà commencé à se servir de nous…
Signaler ce commentaire
11 février 2008 à 12 h 46
@ Erick
« on a au Québec encore assez de potentiel hydro-électrique pour non seulement nous débarasser à 90% des énergies fossiles sur notre territoire… »
Oui, ou même du potentiel en économie d’énergie, si on parvient à être aussi efficace que le sont les gens du Vermont.
Le problème, c’est qu’une grande partie des énergies fossiles qui sont utilisées au Québec le sont pour le transport. Pour atteindre cet objectif ambitieux de (90%) et réduire la dépendance au énergies fossiles, il faudrait se donner les moyens de le faire, y compris en transport…
On peut décider d’attendre que la voiture électrique ait été inventé et commercialisée à un prix compétitif. Mais il y a de grandes chance qu’elle le soit après le prochain choc énergétique. D’après moi, pour être conséquent, il faut donc utiliser MAINTENANT tous les moyens qui sont à notre disposition pour prévenir ce choc.
Ce qui veut dire :
– Améliorer la performance des véhicules en calquant les normes de consommations d’énergies pour les véhicules des leaders mondiaux (les européens ou les chinois, mais surtout pas les américains comme l’annonce Harper)
– Améliorer le transport en commun urbain et éventuellement inter-urbain
– Repenser nos villes pour prioriser les déplacements à pied, à vélo, en transport en commun. (densité et mixité fonctionnelle)
-Accroitre la R&D
…
Signaler ce commentaire
11 février 2008 à 12 h 47
Désolé pour les fautes. Vaut mieux relire avant d’envoyer…
Signaler ce commentaire
11 février 2008 à 16 h 04
@JT
Effectivement, le transport est le plus gros problème pour l’électricité car ce sera toujours difficile d’électrifier des autos, camions, bateaux ou avions sans que ceux-ci doivent transporter leur propre mini-centrale éléctrique avec eux ce qui les rend inrentable sur le plan environnemental. C’est pourquoi dans un billet ci-dessus j’ai parlé de transport ferroviaire et transport en commun urbain. Voilà à peu près ce que je pense:
1) Favorisation du transport en commun, autant urbain qu’inter-urbain.
2) Favorisation du transport ferroviaire sous toutes ses formes (trains de voyageurs, marchandises, métro, tramway, etc.)
3) Électrification des circuits d’autobus urbains (à défaut d’autres types de véhicules)
4) Électrification des voies ferrées (pourquoi 90% des chemins de fer suédois sont électrifiés alors que moins de 1% des chemins de fer canadiens le sont?)
Grosso modo, ca veut dire: « s’arranger » pour rediriger le plus d’autos vers les transports en commun (surtout en millieu urbain), et « s’arranger » pour redigirer le transport terrestre des marchandises longue-distance vers le train, ne conservant le camionnage (gros pollueur) que pour la desserte locale. Ensuite on électrifie les voies ferrées et le tour est joué!!!
Evidemment il resterait encore des véhicules polluants en circulation, mais en quantité beaucoup moindre.
5) Et pour les installations fixes (bâtiments résidentiel, commercial et industries légères), conversion à l’électricité des systèmes au mazout, gaz naturel etc.
6) Les industries lourdes: ???
Avec tout cela vous pouvez signer Kyoto ou n’importe quel accord du genre les yeux fermés sans vous soucier de nuire à votre développement économique.
p.s. j’aime votre utilisation du mot « MAINTENANT » en majuscule.
Signaler ce commentaire
12 février 2008 à 10 h 08
Voila sur le même sujet, une lettre publiée dans la section Opinion du Devoir : « De maîtres chez nous à… Rabaska? » http://www.ledevoir.com/2008/02/11/175616.html
Signaler ce commentaire
12 février 2008 à 10 h 17
Merci, JT, pour ce lien!
Je retiens avant tout cette phrase-clé des plus pertinentes et qu’on ne cesse pourtant de répéter ad nauseam, dans les milieux intellectuels, sous toutes sortes de formules:
« Le portrait est pourtant simple. La consommation d’hydrocarbures ne cessant d’augmenter, la planète se dirige tout droit vers un monumental cul-de-sac énergétique, écologique et économique. »
À quand un Michel Jurdant ou un sage comme Suzuki à la tête de nos gouvernements pour en finir avec la fuite en avant?
Jean Cazes
Bacc géographie et cert. Environnement.
Signaler ce commentaire
12 février 2008 à 11 h 17
@JT
J’adore cet article. Ca peut difficilement être plus clair.
« Ils veulent notre bien… » Disons plutôt « ils veulent NOS biens »!!
Signaler ce commentaire
13 février 2008 à 16 h 10
Tiens, voici une petite nouvelle pour mettre encore plus de crémage sur le gateau…
http://www.cyberpresse.ca/article/20080213/CPSOLEIL/80213005/6787/CPSOLEIL
Signaler ce commentaire
13 février 2008 à 17 h 41
Maintenant, imaginez que cela arrive à un QFlex de 212 000 mètres cubes dans la Traverse du Nord du St-Laurent. Peut-être que vous ne connaissez pas ce chenal. Il est situé à l’ouest du bras sud de l’Île-d’Orléans, ce passage, en réalité totalement méconnu du public parce qu’invisible sur les cartes géographiques, est cette étroite canalisation fluviale de seulement 305 mètres de large mais s’étendant sur plus de 32 kilomètres.
La totalité du trafic maritime en route ou en provenance des Grands-Lacs doit obligatoirement passer par cet étroit corridor. Malgré cette réalité ni le gouvernement du Québec ni les commissaires du BAPE, ni la Direction régionale de Transports Canada (Région de Québec) n’ont été en mesure de nous fournir une analyse des impacts économiques à long terme sur le transport des marchandises pouvant résulter de l’implantation d’un terminal méthanier en amont de la Traverse du Nord.
Personnellement, je crois que les activités portuaires seraient perturbées pendant plusieurs jours en amont du port méthanier de Lévis. Ce sont ainsi de nombreux ports qui en subiraient les conséquences économiques. Entre autres, on peut penser à Montréal, Toronto, Sarnia, Hamilton, Chicago, Milwaukee, Cleveland, Detroit …
Signaler ce commentaire
28 février 2008 à 13 h 01
Le système Poutine, du Kremlin au KGB (2 de 2), 20h ce soir à RDI
Je vous jure, quand on écoute ce documentaire et que l’on apprend que Gazprom va être partenaire dans le projet Rabaska, ça donne froid dans le dos.
http://www.radio-canada.ca/television/guide_horaire/RDI/index.asp?numerodiff=32582389®iongh=10&numero=405&date=2008-2-28&dateDuGh=2008-2-28
Signaler ce commentaire