Stéphanie Martin
Le Soleil
Malgré l’insistance du conseiller Yvon Bussières, l’administration Labeaume n’a pas l’intention de sauver l’église du Très-Saint-Sacrement.
« Ce n’est pas dans les affaires municipales. Je vais aller loin : ça ne nous regarde pas. » De France, où il participe à une mission économique, le maire de Québec, Régis Labeaume, a été catégorique. Il a fermé la porte à toute intervention de la Ville dans le dossier de l’église juchée en haut de la côte Saint-Sacrement. Sa mise en vente a été confirmée par la fabrique, qui n’est plus en mesure d’assumer les coûts de rénovation que nécessite l’édifice religieux.
« Ce sont des églises, ça regarde le diocèse, la fabrique, ça ne regarde pas la Ville de Québec. On va tenter de nous amener dans le dossier, M. Bussières l’a fait, puis il l’a fait très correctement, mais je veux être très clair : ce n’est pas un dossier municipal », a tranché le maire.
(…)
Le maire a anéanti cette possibilité.
« Elle n’est pas dans les huit églises qu’on a choisies et on n’ajoutera pas d’églises. Il y a des critères très clairs sur lesquels c’est basé et on n’ajoutera pas d’églises. »
Il a lancé la balle dans le camp du gouvernement provincial. « Nous, on gère une ville, on ne gère pas les églises et un diocèse. Qu’ils aillent voir le gouvernement. »
La vice-présidente du comité exécutif et responsable du patrimoine, Marie-Josée Savard, a elle aussi fermé la porte à double tour. « On a déjà un montant d’argent prévu sur 10 ans, 30 millions $, et malgré ça, on sait qu’on aurait besoin de davantage. […] On ne peut pas toutes les sauver. » La Ville n’a pas l’intention de classer l’édifice non plus, dit Mme Savard.
Dans son rapport sur la préservation du patrimoine religieux, le groupe de travail présidé par John R. Porter identifiait l’église du Très-Saint-Sacrement comme étant « carrément en péril » en raison de « l’état alarmant de [sa] structure ». « On peut s’interroger sur leurs chances de survie », écrivait le groupe, citant aussi l’église Saint-Cœur-de-Marie, qui est pour sa part dans un état de détérioration avancée.
Préservation du patrimoine culturel à caractère religieux de la Ville de Québec
27 novembre 2018 à 23 h 48
Cette église plutôt que le jou-jou cyclable du maire au vieux-port.
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28 novembre 2018 à 05 h 33
Au sujet du joujou cyclable…
Si à l’époque les arguments de la Ville n’avaient pas été traités comme du pipi de chat par le directeur du Port Ross Gaudreault, personne n’aurait besoin aujourd’hui d’une passerelle cyclable surélevée parce que la Gare maritime aurait été construite au bon endroit et non sur la Pointe-à-Carcy, un cul-de-sac avéré depuis deux siècles. Cf.: http://gensdebaignade.org/documents/Construction_gare_maritime_croisieres_devant_Vieux_Quebec_2000.pdf
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28 novembre 2018 à 17 h 31
Le maire qui affirme que « ce n’est pas de ses affaires » de faire les démarches pour sauver l’église, a pourtant pris le pouvoir de bloquer les projets à l’église Saint-Coeur-de-Marie, sur Grande Allée, pour supposément la protéger. Craint-il plutôt que l’histoire judiciarisée contre l’entrepreneur Lessard puisse se répéter et n’ose plus intervenir dans ce genre de situation?
La ville a pourtant un rôle à jouer, avec le gouvernement provincial, lorsque vient le temps de protéger des édifices phares d’un quartier comme celui-ci. Même si elle n’est pas classée, elle représente tout de même une pièce importante du patrimoine bâti de la ville et surtout de ce secteur.
J’encourage le conseiller Bussières à ne pas lâcher le morceau pour empêcher la démolition!
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1er décembre 2018 à 10 h 06
Même en prônant la laïcité, je trouve que c’est totalement les affaires de la ville et du gouvernement. Ces bâtiments sont du patrimoine collectif, quasi seuls bâtiments d’envergure de la ville, agissant en repères forts tant géographiques qu’identitaires pour la ville. Ça vaut pour le clocher de l’église à Saint-Sauveur aussi. Le promoteur est vraiment cheap de ne pas embaucher des architectes capables de faire des merveilles avec le bâtiment sans altérer son intégralité historique architecturale et décorative. L’innovation n’a pas toujours besoin d’être coûteuse. Je ne comprends même pas pourquoi le Québec ne s’est pas déjà doté d’une telle politique en matière de patrimoine, comme c’est le cas dans de nombreux pays. Juste aberrant.
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1er décembre 2018 à 10 h 31
Pour votre information et également ce document
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