Patricia Cloutier
Le Soleil
Le temps d’attente avant d’obtenir un taxi devrait être moins long à Québec à la sortie d’un spectacle ou en descendant de l’avion.
Le ministre des Transports François Bonnardel a rendu public jeudi soir un nouveau projet pilote, valide jusqu’à la fin de l’année 2019, qui permettra aux taxis de la grande région de Québec de mieux concurrencer Uber. Les taxis auront dorénavant l’autorisation de se rendre en groupe à certains points chauds de la ville, et ainsi répondre plus rapidement à la demande.
Ce projet pilote permet à tous les taxis de la ville de Québec d’aller chercher des clients à l’aéroport de Québec, au terminal de croisière du Vieux-Port, à la gare fluviale Québec-Lévis, aux gares du Palais et de Sainte-Foy, de même qu’au Centre Vidéotron.
«C’est là une grande avancée. Enfin, lorsqu’il y aura une demande forte et spontanée, tous les taxis de Québec pourront venir et collaborer pour répondre aux besoins des clients. Ça fait des années qu’on demande ça», réagit Abdallah Homsy, porte-parole du Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec (RITQ).
À Lévis, le gouvernement permet à tous les taxis de se rendre à la gare fluviale ou à la gare de Charny lorsque l’achalandage le réclame.
Ce projet pilote indique également que les territoires des taxis ne s’appliquent plus à Québec lorsqu’un client demande un taxi par l’intermédiaire d’une application mobile. Le ministère des Transports crée un nouveau registre des applications mobiles qui seront autorisées.
Cette ouverture aux applications est «un soulagement» pour le RITQ, qui a développé ces derniers temps l’«app Taxi Coop» au coût de 500 000$.
Cette application disponible sur téléphone cellulaire est utilisée par plus de 15 000 personnes chaque mois.
M. Bonnardel croit important d’aider les taxis à être plus efficaces. «J’avais avisé l’industrie du taxi quand je les ai rencontrés voilà un mois déjà qu’on allait aller de l’avant, les supporter et trouver de quelle manière on pouvait moderniser l’industrie et travailler avec eux.»
Fusionner les territoires
M. Homsy salue le projet pilote du gouvernement caquiste, qu’il qualifie d’«audacieux» et décoche du même coup une flèche à l’ancien gouvernement libéral. «Pendant les quatre années précédentes, on avait l’impression que le gouvernement faisait exprès de créer une concurrence déloyale, en donnant des avantages aux autres et en maintenant des règles archaïques pour les taxis.»
Le RITQ espère maintenant que la prochaine étape sera la fusion totale et complète de tous les territoires de taxi à Québec. «Ça a pas de bon sens, qu’en pleine tempête ou lorsqu’il y a de la congestion, on n’ait pas le droit d’aller chercher des clients dans tel ou tel secteur. On a des taxis qui roulent à vide pour retourner dans leur territoire et ça, c’est pas bon pour l’environnement», commente M. Homsy.
À Québec, l’industrie du taxi est toujours divisée en territoires qui correspondent aux limites des anciennes ville avant les fusions municipales. La coop de taxi de Sainte-Foy et Taxi Laurier sont toutefois opposées à une fusion de tous les territoires de la ville, craignant de perdre de la clientèle.
Pas de Uber à Lévis
Il y a quelques semaines, le ministre Bonnardel a également reconduit les projets pilote qui concernent la compagnie Uber au Québec et Téo Taxi à Montréal.
Bien que la CAQ se soit engagée lors de la dernière campagne électorale à permettre à Uber de faire des affaires à Lévis, ce n’est pas demain la veille que ça se produira. «On va pas plus loin pour Uber», a soutenu le ministre Bonnardel en mêlée de presse, avant d’ajouter «pas pour le moment».
La ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, a par la suite précisé que son gouvernement tiendrait son engagement, mais que les choses doivent se faire «dans l’ordre».
C’est que le ministre Bonnardel doit se pencher prochainement sur une solution à plus long terme pour régulariser l’industrie du transport de personnes au Québec et faire en sorte que la concurrence soit saine entre les taxis, qui doivent respecter de nombreuses règles, et les nouvelles entreprises qui s’installent.
8 décembre 2018 à 14 h 41
L’industrie du taxi en est une hyper conservatrice et les propriétaires de permis ont été les artisans de leur propre malheur en résistant au changement. Il y a une vingtaine d’années il y avait eû une grande opposition à l’introduction des écrans dans les voitures alors qu’un bon nombre de propriétaires s’opposaient à la venue d’ordinateurs dans leur voiture. Ces « ordinateurs » étaient des bidules qu’un enfant de 5 ans aurait pu utiliser. Plusieurs auraient souhaité qu’on continue à opérer par radio téléphone une technologie qui datait des années quarante.
Très clairement il s’agit d’un premier pas vers la fusion de tous les territoires car à long terme l’industrie et la clientèle en sortiront gagnant.
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