Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
Et si on repensait la Ville aujourd’hui? Commençons par un seul secteur : le grand rectangle industriel qui coupe le Vieux-Limoilou de Maizerets; celui coincé entre le chemin de la Canardière et le Port de Québec; celui où s’érigent l’incinérateur municipal, l’usine de Papiers White Birch, un recycleur de métaux… Et si la Ville rasait tout pour construire un nouveau quartier au goût du jour?
Disons-le d’emblée, il y a un prérequis à la poursuite de votre lecture : oubliez un moment tout négativisme, rayez de votre vocabulaire le mot utopie et rangez votre calculatrice à fonds publics. Maintenant, vous pouvez poursuivre.
Il y a donc ce secteur industriel plutôt incongru au cœur de la capitale. Puis, il y a ces deux finissants d’une «double maîtrise» en architecture et design urbain : Charles Gosselin-Giguère et Simon Parent. Les comparses se sont dit que le temps est venu de transformer complètement ce quartier, d’en imaginer un tout neuf. Ils l’ont même déjà baptisé : Stadaconé, une référence à l’ancien village iroquoien.
Historiquement, les usages industriels sont installés en périphérie des villes, remarque Simon Parent. «Mais avec la croissance urbaine qui s’est faite au cours des 100 dernières années, ces équipements-là se sont retrouvés au centre.» Tout comme l’autoroute Dufferin-Montmorency et des activités portuaires un peu moches.
Ces infrastructures et bâtiments, héritages d’une autre ère, sont «en fin de vie», plaident-ils.
(…)
De la place pour l’équivalent de deux Limoilou en logements [28 000 personnes], deux Phares en bureaux, 17 pavillons Pierre Lassonde en bâtiments publics et 23 rues Cartier en commerces. Ils ajoutent des berges naturalisées, des quais, de la verdure…
«Très rentable»
Et il y aurait de l’argent à faire. Pour les promoteurs immobiliers. Pour le Port. Pour la Ville aussi, qui verrait ses revenus de taxes grimper avec l’augmentation rapide de la valeur foncière.
Les contribuables y trouveraient également leur compte, affirme le duo. Un piéton coûte beaucoup moins cher en infrastructure qu’un automobiliste.
«Ce serait très rentable», lance Charles Gosselin-Giguère.
26 décembre 2018 à 13 h 41
Très intéressant. C’est incroyable ce qu’on pourrait faire avec un peu de volonté. Le genre de densité et de quartier dont Québec aurait besoin.
Mon 30 sous qu’on n’a pas le courage politique de réaliser un tel projet. Je pense qu’on pourrait tout de même commencer par la partie du vieux port car c’est l’endroit ou il y aurait le moins de dérangement. je constate aussi qu’il y a une belle volonté de vouloir y intégrer les bateaux de croisières dans l’embouchure de la St-Charles, ce qui pourrait être un projet qui pourrait être réalisé à court terme.
Le fait aussi de diviser le projet en trois secteurs rend cette mise en place progressive. Faudra toutefois beaucoup de courage pour s’attaquer aux deux autres phases car ça demande de se débarrasser de White Birch, de l’incinérateur (ce que la ville en fera pas) et de l’autoroute Dufferin Montmorency (Principale voie d’Accès à la haute ville).
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26 décembre 2018 à 16 h 40
On connait les problèmes des dernières années de la White Birch, et à l’échelle unique de leur terrain, je pense que c’est un projet que la ville devrait garder en tête pour le jour où l’usine fermera pour de bon.
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26 décembre 2018 à 20 h 14
La White Birch va finir par fermer, c’est pratiquement une certitude étant donné l’avenir peu reluisant de ce secteur qui souffre énormément du passage des journaux au numérique. Le terrain deviendra donc vacant un jour, c’est une simple question de temps.
Par contre, la ville va toujours avoir besoin d’un incinérateur. C’est dommage pour les gens du coin mais c’est un mal nécessaire. Je vois mal comment la ville pourrait « vendre» l’idée de déménager le tout advenant que le site devienne vétuste. Parce qu’on s’entend, personne ne va vouloir ça proche de chez lui. Niveau acceptabilité sociale c’est zéro peu importe le secteur. Il est cependant vrai que c’est assez ridicule d’avoir une telle infrastructure en plein milieu de la ville…
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27 décembre 2018 à 09 h 52
On se doit d’encourager ces deux étudiants à promouvoir activement leurs idées à la fois nouvelles et bien construites. Ils ne sont pas les seuls étudiants de cette faculté à sortir des propositions rafraichissantes. Je me rappelle du corridor cyclable au-dessus de l’Aqueduc qui lierait St-Sauveur à Lebourgneuf. Une idée brillante qui semble ne pas avoir eu de suite. Même chose au sujet d’une idée de conversion du Colisée. Le maire l’avait rejeté du revers de la main, sans vraiment donner de détails. C’est dommage que les professionnels de la ville soient aussi avares de commentaire lorsqu’une question les concerne.
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27 décembre 2018 à 17 h 12
Plusieurs commentaires ici sur QuébecUrbain citent en exemple la ville de Malmö. J’aime bien ce qu’ils ont fait avec le site du chantier naval Kockums et l’usine SAAB.
La ville s’est donné l’ambitieux objectif d’être neutre ( d’un point de vue «environmental » ) pour 2020 et d’utiliser 100% d’énergie renouvelable en 2030.
« The city has committed to becoming climate neutral by 2020, and by 2030 the city is further committed to energy use based entirely on 100% renewable energy. »
Un documentaire diffusé sur Canal + aborde le sujet de ce que la ville de Malmö a fait.
Pour en savoir plus, l’étude suivante est très intéressante:
« Malmö, Sweden: Integrating Policy Development for Climate Change and Sustainable Development
Professor Ann Dale, Canada Research Chair in Sustainable Community Development, Trudeau Fellow (2004), Royal Roads University, School of Environment and Sustainability
Published January 25, 2011 »
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30 décembre 2018 à 13 h 48
Pour crée une ville ou il ni a rien on commence par crée de l’activité économique comme une usine ou un port ce qui devien le centre de la ville et les travailleurs installe leur familles a proximité . A Quebec on déplace l’activité économique vers les banlieue et on crée l’étalement urbain ce qui était le centre ville commercial ce transforme en nouvelle banlieue de condominium haut de gamme avec quelque commerce de service ou les salaires ne suffise pas pour devenir propriétaire de ces condos a prix élevé et les travailleur doive aller résidé loin pour avoir des logements abordable.
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31 décembre 2018 à 09 h 46
Il n’y a pas d’emplois au centre-ville? Comme s’i y avait que les travailleurs d’usine ou du port qui désirent demeurer près de leur travail. Ces travailleurs qui ont fait le choix du bungalow avec piscine vont comme par magie rétro-pédaler et aller s’installer en ville?
L’avenir est vers les usines, la manutention ou vers des emplois qui demandent plus de connaissances?
Le coût de la vie ici en Amérique du nord est-il compatible avec les salaires des travailleurs d’usines qui son compétitives dans un contexte de libre échange? Être en compétition avec la Chine, l’Inde, le Vietnam et le Mexique, on sait ce que ça donne.
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