Louise Boisvert
Le Soleil
La série de reportages sur le tramway dans la ville française de Grenoble démontre l’ampleur de la tâche qui attend l’administration Labeaume sur le plan des communications. Les interventions devront se faire sur tous les fronts. Le maire devra s’adresser à tous les citoyens et pas seulement ceux qui appuient le projet.
Le maire de Québec s’est prêté, plus tôt cette semaine, à l’exercice de regarder tous les reportages préparés par Radio-Canada sur le tramway de Grenoble.
Régis Labeaume a voulu rectifier le tir : Québec n’a pas l’intention d’aller aussi loin que sa cousine française.
Le maire a bien compris depuis le début qu’il ne faut absolument pas donner l’impression que l’on oppose automobile et transport collectif.
Il faut trouver cet équilibre dans le discours pour garder une certaine acceptabilité sociale.
Le maire veut plutôt « donner des options de mobilité ». Par exemple, permettre à une famille de la banlieue de se départir d’une de ses deux voitures.
Grenoble n’a pas à jongler avec ces enjeux. Le maire écologiste, Éric Piolle, ne ménage pas ses efforts pour donner encore plus de place au tramway. Plusieurs obstacles se sont ajoutés ces dernières années pour décourager les automobilistes.
Là-bas, les changements climatiques et le développement durable font partie du discours.
Bien communiquer
Le maire Labeaume reconnaît que la communication sera indispensable pour la réussite de son projet. À Grenoble, la première ligne de tramway, lancé il y a plus de trente ans, s’est faite avec 53% d’appuis seulement. Un pourcentage comparable à celui que recueille le projet de réseau structurant de Québec.
Régis Labeaume est convaincu que les critiques s’estomperont une fois la mise en service du tramway, comme à Grenoble où le dernier tronçon du tramway s’est réalisé sans opposition. « C’est comme cela pour tous les grands projets à Québec, ça hurle » aime-t-il répéter.
Combattre le cynisme
Cette confiance absolue du maire voulant que le tramway finisse par rallier ses plus féroces adversaires pourrait lui jouer des tours. En minimisant les critiques, il prête flanc encore plus à la critique.
Il reste encore sept ans avant la mise en service du réseau structurant.
Il reste des électeurs à convaincre que le projet structurant est le meilleur et que le mode de transport retenu répond véritablement aux besoins.
Il reste un dialogue à établir au sujet de l’habitation et de la densification avec des citoyens parfois méfiants de la parole de l’administration Labeaume.
Il reste des propriétaires à exproprier.
Il reste les inquiétudes des commerçants qui devront tenir le coup durant la phase des travaux. Les reportages témoignent du mécontentement qui règne, même une fois les travaux terminés.
Tout cela est bien réel.
Le maire répète qu’il a tout prévu pour établir une bonne communication. Une bonne communication, ce n’est pas de mettre en ligne les 5200 pages de documentation.
Ce n’est pas non plus de discréditer chaque question des adversaires sous prétexte qu’ils ne connaissent rien au projet ni aux enjeux.
C’est plutôt de profiter de toutes les occasions pour expliquer, informer et rassurer.
24 février 2019 à 10 h 31
Le plus gros défi est d’obtenir les 1,2 milliard de dollars du fédéral. Trudeau n’est pas digne de confiance. Labeaume aurait plus de chances avec les conservateurs. S’ils prennent le pouvoir à l’automne, ils vont d’après moi se comporter comme les caquistes et démontrer leur sérieux par rapport aux TEC.
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24 février 2019 à 11 h 30
« S’ils prennent le pouvoir à l’automne, ils vont d’après moi se comporter comme les caquistes et démontrer leur sérieux par rapport aux TEC. »
Démonstration par l’absurde?
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