Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
Les deux grandes maisons bourgeoises du XIXe siècle plantées sur le chemin Sainte-Foy, coin avenue de l’Alverne dans Montcalm, seront sauvées et restaurées, promettent les propriétaires. Ils veulent même enlever l’asphalte qui les étouffe pour faire pousser des jardins… S’ils peuvent ériger quelque 90 copropriétés sur 6 ou 7 étages en arrière-cour.
L’architecte Pierre Martin, son frère Louis et leurs associés entendent ainsi rentabiliser l’entreprise. Et développer les vastes lots surtout couverts de stationnements. Un projet sommairement évalué entre 20 et 25 millions $.
Après plusieurs années à cogiter, à faire des plans, ils sont prêts : «Notre rêve, c’est de commencer cet automne», indique Pierre Martin, attablé avec Le Soleil. Les acheteurs pourraient ainsi emménager au printemps 2021.
Il reste cependant des étapes avant que les pelleteuses s’activent. À commencer par vendre le concept à la Ville et aux citoyens. Car il devra y avoir des consultations publiques, une dérogation au zonage étant nécessaire pour passer des 4 étages permis, aux 6, voire 7 étages souhaités.
Aussi, mercredi soir, Pierre Martin s’est mouillé en présentant pour une première fois le projet qu’il espère réaliser au conseil de quartier Montcalm. Une soirée d’échanges avec la population pour prendre le pouls, expliquer.
Un peu plus tôt dans la journée, il avait pris le temps de nous présenter ses plans. Sur le chemin Sainte-Foy, donc, les villas seraient conservées, mais transformées. La maison Petry-Amyot (ancien complexe funéraire Lépine-Cloutier) abritera une salle de réception, une salle d’entraînement et deux logements sur deux étages. La voisine, la maison Moutaine-Kirouac, abritera 4 copropriétés aussi sur deux étages. Le cœur des deux habitations serait occupé par de grands halls ouvrant sur des couloirs menant à l’immeuble de l’arrière-cour.
«On recycle les immeubles, on les rénove, on les restaure», s’enthousiasme Pierre Martin. Même s’ils ne sont pas officiellement classés «patrimonial» par l’État, leur valeur historique est importante pour la Ville. Les deux seront donc préservés. Et mis en valeur avec de la verdure, qui recouvrera environ 42 % des lots.
M. Martin plaide toutefois que ces travaux, ainsi que l’espace fait aux plantes, ont un coût qu’il faut rentabiliser. D’où le développement à l’arrière.
«Il y a une chose qu’on demande et c’est de la hauteur.» Sans permission spéciale, les promoteurs pourraient grimper jusqu’à 13 mètres. Ils aimeraient convaincre que la qualité de leur présentation vaut un 18 mètres. Et pourquoi pas un 21 mètres qui permettrait d’aménager quelques «penthouses»?
Il y aura cependant des «unités» pour des budgets diversifiés, assure M. Martin. «Il faut que j’aie des appartements pour toutes les bourses.»
Si son rêve se réalise, le complexe cachera également environ 85 stationnements en sous-sol. L’accès d’abord prévu par la ruelle arrière a été déplacé sur l’avenue de l’Alverne.
Les deux bâtiments historiques et leur grand terrain sont évalués par la Ville de Québec à près de 3,8 millions $.
Un billet précédent en 2015 pour le même endroit … et un projet de 4 étages