Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
Un terrain à l’abandon depuis plusieurs années au pied de la falaise, au bas de la côte de l’Aqueduc dans Saint-Sauveur, servira finalement d’assise à une copropriété de 9 «maisons de ville» et deux appartements.
Au fil des ans, les nombreux automobilistes et piétons grimpant la côte menant tout droit au quartier Montcalm ont peut-être aperçu les pancartes promotionnelles promettant des logis neufs. Un affichage périmé qui a déjà été recouvert par des artistes urbains voulant sans doute colorer le paysage de barrières métalliques chambranlantes protégeant un trou sablonneux.
Voilà un peu moins d’une décennie que des développeurs songent à transformer le grand lot situé au confluent des rues de l’Aqueduc, Franklin et Châteauguay. Celui qui avait mis la main sur l’ancien garage du coin et l’immeuble résidentiel voisin a tout démoli en 2013. Dès décembre de cette année-là, un projet de copropriétés était promu.
Cet homme d’affaires beauceron a cependant eu quelques pépins parce qu’il avait rasé et décontaminé le site sans autorisation préalable. Cela lui avait valu un avis d’infraction, rappellent d’anciens documents officiels remis aux élus de la capitale.
Il faut croire qu’il était pressé de faire le ménage. Le lot était souillé par divers produit pétrolier, car, depuis au moins les années 1960, une station-service Shell y trônait, tel qu’on peut le voir dans les archives photographiques de la Ville de Québec. Plus récemment, un atelier de mécanique, sans pompes à essence, occupait une partie du terrain.
Le promoteur de l’époque a également bataillé afin de convaincre la mairie de Québec de modifier le zonage. Il désirait construire plus haut que permis, sur quatre étages, avec un stationnement souterrain. Dans un premier temps, cela lui avait été refusé. Mais la Ville avait finalement acquiescé, rêvant d’y voir germer un complexe de 21 logements.
«Livraison juin 2014», clamait alors une publicité bien en vue, croquis du bâtiment à naître à l’appui. Une affiche qui a tenu quelques années avant de s’effondrer, tout comme le projet immobilier.
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Venons-en au plan actuel de 11 logis. Les 9 «maisons de ville» auront deux ou trois étages, avec terrasse sur le toit; elles sont vendues entre 250 000 à 390 000 $. Il y a aussi deux appartements, dont un loft à 150 000 $.
Le projet a un nom : Accès Urbain.