Élisabeth Fleury
Le Soleil
La nouvelle mouture du projet de troisième lien présentée jeudi par le gouvernement Legault ne convainc pas du tout deux experts à qui nous avons parlé, l’un en génie des structures, l’autre en aménagement du territoire et développement régional.
Bruno Massicotte est professeur au Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique Montréal. C’est à lui que le ministère des Transports avait confié en 2015 la réalisation d’une étude de préfaisabilité sur un troisième lien routier à l’est de Québec.
Pour le professeur Massicotte, il ne fait pas de doute que Québec a besoin d’un troisième lien routier. Actuellement, dit-il, «on a un lien et demi, parce que le vieux pont de Québec, c’est un demi-lien, qui sert seulement à la circulation légère, où il ne peut pas y avoir de camions lourds».
«On a donc seulement le pont Pierre-Laporte, et il vieillit. Il a besoin de réparations, et il va en avoir encore besoin dans le futur. C’est un lien névralgique vieillissant et il faut penser à y donner» un coup de main, expose Bruno Massicotte.
Selon lui, ce lien routier additionnel serait idéalement un pont, et non un tunnel, parce que moins coûteux et moins complexe à construire. Et il devrait être construit dans le même secteur que les ponts actuels, plus particulièrement à l’endroit où passe la ligne à haute tension d’Hydro-Québec. Ce serait à son avis «l’endroit le moins problématique».
L’étalement urbain? Qu’il s’agisse d’un pont ou d’un tunnel, le troisième lien ne sera pas construit avant plusieurs années, souligne Bruno Massicotte, «ce qui laisse le temps de penser à comment on veut gérer l’étalement urbain, de penser à des règlements, à des politiques pour minimiser cet étalement du côté sud».
Le professeur à Polytechnique Montréal ne croit pas qu’un troisième pont construit un peu à l’ouest des deux autres «favoriserait beaucoup l’étalement urbain parce qu’on est déjà dans une zone où l’étalement a eu lieu». «Ce serait moins pire qu’à l’est, le pire endroit pour l’étalement urbain, avec les terres agricoles qu’on retrouve par exemple entre Lauzon et Montmagny», avance Bruno Massicotte.
Le spécialiste en génie des structures convient que la nouvelle mouture du projet de troisième lien présentée jeudi par le gouvernement Legault est une version améliorée du projet initial, qui prévoyait la construction d’un seul (méga) tunnel sur deux étages.
«D’un point de vue sécurité et coûts, c’est mieux. On voit qu’il y a eu un exercice pour réduire le coût au minimum pour avancer dans le dossier et faire accepter quelque chose socialement», remarque M. Massicotte, qui a néanmoins «toujours des doutes sur le choix du tracé et du tunnel».
Le professeur souligne qu’un tunnel, en plus d’être coûteux et complexe à construire, n’est «pas très bon pour le camionnage».
«On ne peut pas y transporter de matières dangereuses. […] Il peut y avoir des camions lourds, mais dans un tunnel long comme ça, avec des côtes — il va y avoir un bon dénivelé entre le dessous du fleuve et l’autoroute 20, par exemple —, les camions, ça roule pas vite. Si vous êtes un automobiliste et que vous suivez un camion, vous allez peut-être rouler à 30 km/h. L’expérience usager ne sera peut-être pas la même que sur un pont, où on peut changer de voie, ce qu’on ne peut pas faire dans un tunnel», rappelle Bruno Massicotte, réitérant qu’un pont, en termes de coûts et d’efficacité, «c’est mieux».
Puis il y a la nature des sols à prendre en compte quand on construit un tunnel. À ce chapitre, Bruno Massicotte s’inquiète moins de la qualité des sols sous le fleuve où seront creusés les tunnels, «du roc pour l’essentiel», que de celle dans le secteur d’ExpoCité, où la principale sortie routière du projet «bitube» est prévue.
«Dans ce secteur-là, c’est du sol mou, du sable, de la glaise. Passer un tunnel dans ça, c’est souvent ce qu’il y a de plus complexe, parce que ce qui est au-dessus veut s’effondrer […]. Il faut mettre des coques en béton pour s’assurer que ce qui est en haut ne bouge pas. […] Pour moi, c’est bien plus ça qui empêche de faire le tunnel que tout le reste», résume l’ingénieur.
Un tunnel pour le transport en commun
Bruno Massicotte verrait davantage un tunnel qui servirait exclusivement au transport en commun et qui relierait le secteur des Galeries Chagnon à Lévis «ou un peu plus au sud, entre les Galeries Chagnon et l’autoroute 20, là où il y a une zone commerciale avec des hôtels et le centre des congrès», et le quartier Saint-Roch à Québec.
«On pourrait avoir aussi une station au centre-ville de Lévis, un peu plus centrale. Et le tunnel ressortirait en Basse-Ville, dans Saint-Roch, pour faire un arrimage avec le tramway», suggère M. Massicotte, qui verrait même une ligne de tramway ou de métro passer sous le fleuve pour rejoindre Lévis.
«Pourquoi pas? Un peu comme on a une ligne de métro qui relie les centres-ville de Montréal et de Longueuil. Ça pourrait être des autobus aussi, plus flexibles», propose le professeur, qui préfère laisser aux experts du transport collectif le soin d’identifier ce qui serait le meilleur mode dans un tel scénario.
Spécialiste en aménagement du territoire et en développement régional, Jean Dubé est d’accord avec l’idée d’un troisième lien sous-fluvial exclusivement dédié au transport collectif «si la CAQ veut absolument s’entêter avec un troisième lien».
Le professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval le répète : ajouter des voies routières ne règle pas les problèmes de congestion, au contraire. «Ça crée de la congestion. C’est ça la conclusion de la science», rappelle Jean Dubé.
« Je ne vois pas comment on peut dire qu’avec un troisième lien autoroutier, on va régler un problème de congestion. Si c’était le cas, Québec serait l’exception dans le monde. »
— Jean Dubé, chercheur au Centre de recherche en aménagement et développement de l’Université Laval
Il faut, selon l’économiste, offrir des alternatives aux automobilistes, ce qu’ils n’ont pas à l’heure actuelle. Le problème, c’est que la ville de Québec et les alentours ont été développés presque exclusivement autour des autoroutes et de l’utilisation de la voiture, note-t-il.
«On n’a pas d’alternatives à la voiture, donc les gens continuent de l’utiliser en masse. Ce qu’il faut, c’est tenter d’éliminer des voitures, et encore plus des voitures solo, du trafic. Et non offrir encore plus de possibilités pour qu’il y ait encore plus de gens qui se déplacent en voitures solo», insiste Jean Dubé, qui a coécrit l’essai «Comment survivre aux controverses sur le transport à Québec?», paru l’an dernier.
Oui, les ponts sont vieillissants, convient Jean Dubé. «Mais à Montréal, ils ont bien fait la démonstration qu’il était possible de remplacer un pont par un autre en même temps pratiquement et dans un délai on ne peut plus raisonnable, et sur lequel [le nouveau pont Champlain] on a aussi fait place à un nouveau système de transport en commun. On peut penser à développer autrement. […] Si la CAQ veut absolument s’entêter à aller de l’avant avec un troisième lien, il ne faut pas qu’il y ait de voitures dedans», tranche le professeur.
«Un projet pour la Rive-Sud»
Pour Jean Dubé, il y a «beaucoup de contradictions dans tout ça». «Quand je regarde les plans qui sont faits, à chaque fois qu’on parle de diminuer la congestion routière à Montréal, on parle d’investir dans le transport en commun, mais quand on parle de diminuer la congestion routière à Québec, on parle d’investir dans les autoroutes. Pourtant, c’est le même problème. Pourquoi la solution est différente?» demande-t-il.
Selon Bruno Massicotte, le projet de la CAQ est ni plus ni moins «un projet pour la Rive-Sud». «C’est un projet qui ne sert à rien pour la Rive-Nord, qui ne sert pas du tout la ville de Québec, qui va amener de la congestion, des autos, des travaux pour la ville de Québec. […] Les gens de Québec vont subir la construction du tunnel, le trafic, et ils n’ont pas de gain. Les gains principaux, c’est pour les gens de Lévis», insiste l’ingénieur.
Bruno Massicotte ne serait pas surpris qu’un meilleur projet émerge dans un an, une fois les élections passées. «Oui, ça prend un troisième lien. Mais il faut trouver la meilleure solution, et je ne pense pas qu’on soit rendu à la solution finale. Il faut laisser les politiciens faire de la politique», laisse tomber le spécialiste en génie des structures, qui croit qu’en attendant, «ils peuvent faire des travaux qui ne seront pas inutiles».
* Illustration du gouvernement du Québec
Cinquième troisième lien : toujours deux pour un (Simon-Pierre Beaudet)
15 avril 2022 à 06 h 56
Enfin, le gouvernement caquiste nous parle d’étalement urbain! Et quelle manière originale d’en parler! « Rééquilibrer le développement vers l’est », magnifique!!! 10/10
Ce projet, un peu moins gros, mais avec les mêmes problématiques fondamentales, peut se targuer d’avoir l’appui d’un pallier de gouvernement sur trois.
Ce projet, avec des échéanciers incertains, devra voir la CAQ gagner probablement deux élections générales encore pour s’assurer de son démarrage.
Avec une « mise à jour » à chaque année, nous aurons enfin au bout de 10 ans un résultat darwinien, parfaitement adapté à son environnement politico-social. Hâte de voir la créature.
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15 avril 2022 à 08 h 00
C’est n’importe quoi… donc 2 tunnels de 12 mètres versus 19 mètres. Petit calcul pour nos politiciens… Un tunnel de 19 mètres à une circonférence de 59 mètres, un tunnel de 12 mètres à une circonférence de 41 mètres, alors oui en règle de trois, le cout passe de 10 milliard pour un tunnel à 19 mètres à 7 milliard pour un de 12 Mètres. Mais là chers ministres qui se foutez du développement durable et qui tentez de nous endormir avec de supposées économies en temps, vous nous dites que vous allez en faire 2… je ne sais pas mais dans ma tête ca fait 2 x 7 milliards non ???, dans les deux cas ajoutez les travaux connexes qu’on ne chiffre surtout pas… 5 milliards… beau gaspillage… ajoutez donc un tube simple, pour un métro reliant un réseau efficace à Québec et Lévis…
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15 avril 2022 à 17 h 59
Quelques réponses:
https://www.journaldequebec.com/2022/04/14/2-tunnels-plus-economique-et-plus-securitaire
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15 avril 2022 à 08 h 12
Je suis d’accord avec ces deux experts. Rien à redire.
Tout fait du sens contrairement aux élus de la CAQ et des municipalités de la Rive-Sud, particulièrement Lehouillier, qui, de par leur malhonnêteté extraordinaire, continuent à nuire à l’image de la classe politique.
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15 avril 2022 à 08 h 21
🟨 On jase…
💎 « Pour le professeur Massicotte, il ne fait pas de doute que Québec a besoin d’un troisième lien routier. »
✅ En accord au niveau du principe;
💎 « Selon lui, ce lien routier additionnel serait idéalement un pont, et non un tunnel, parce que moins coûteux et moins complexe à construire. »
✅ Du gros bon sens;
💎 « Et il devrait être construit dans le même secteur que les ponts actuels, plus particulièrement à l’endroit où passe la ligne à haute tension d’Hydro-Québec. »
♦️ Oups…
♦️ Perso, en désaccord;
♦️ La « multiplication des pains » ( on est en plein temps Pascal ! ) pour ajouter au buffet sur une table qui déborde ?
💎 « Ce serait à son avis «l’endroit le moins problématique».
♦️ Oups…
♦️ Perso, en désaccord;
♦️ L’expression « moins problématique », même si elle apparaît ici aller de soi ne « tient pas la route » car, avec respect, je soumets que le facteur utile aurait dû être ici considéré prioritaire ;
👉🏿 À suivre
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16 avril 2022 à 08 h 43
🟨 On jase… (suite)
💎 « Le professeur souligne qu’un tunnel, en plus d’être coûteux et complexe à construire, n’est «pas très bon pour le camionnage».
✅ Coûteux
✅ Complexité
✅ Commodité restreinte
💎 «… réitérant qu’un pont, en termes de coûts et d’efficacité, «c’est mieux».
✅ D’accord
💎 « Un tunnel pour le transport en commun »
✅ En principe oui, si c’est faisable, sous réserve de ce qui suit:
💎 « Bruno Massicotte verrait davantage un tunnel qui servirait exclusivement au transport en commun et qui relierait le secteur des Galeries Chagnon à Lévis «ou un peu plus au sud, entre les Galeries Chagnon et l’autoroute 20, là où il y a une zone commerciale avec des hôtels et le centre des congrès», et le quartier Saint-Roch à Québec. »
✅ Humblement , ça rejoint presque mot pour mot ce que j’ai déjà suggéré sur le site de Québec-Urbain ; conséquemment, je m’abstiens d’en rajouter.
💎 « Le professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval le répète : ajouter des voies routières ne règle pas les problèmes de congestion, au contraire. «Ça crée de la congestion. C’est ça la conclusion de la science», rappelle Jean Dubé. »
♦️ J’ai des réserves;
♦️ Comme disait feu mon beau-père c’est selon » !
♦️ Comme simple quidam, avec respect, je trouve cette conclusion de la science un peu dogmatique en l’espèce !
👉🏿 À suivre
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16 avril 2022 à 11 h 06
🟨 On jase… (suite)
💎 « Je ne vois pas comment on peut dire qu’avec un troisième lien autoroutier, on va régler un problème de congestion. Si c’était le cas, Québec serait l’exception dans le monde. »
— Jean Dubé, chercheur au Centre de recherche en aménagement et développement de l’Université Laval
✅ En principe, oui;
♦️ Je rajouterais qu’un 3e lien, si tant est qu’on viendrait à juger cela nécessaire de le construire entre les 2 ponts existants ou juste au côté ouest du pont Pierre-Laporte accentuerait la congestion plutôt que le contraire, tant pour y accéder depuis les rives nord ou sud.
💎 « Il faut, selon l’économiste, offrir des alternatives aux automobilistes, ce qu’ils n’ont pas à l’heure actuelle. »
✅ Oui, en principe.
♦️ Hormis qu’elles auraient dû être là depuis des décennies et que nous avons dû composer en conséquence, peut-on concevoir de faire le nécessaire à cet égard « demain », à un coût raisonnable ?
♦️ Perso, je n’y crois pas.
♦️ On doit composer pour servir toutes les ceusses qui ont à se déplacer i.e. en auto, en camion, en moto, à bicyclette, à pied.
♦️ Un éléphant ça se mange une bouchée à la fois !
💎 « Le problème, c’est que la ville de Québec et les alentours ont été développés presque exclusivement autour des autoroutes et de l’utilisation de la voiture, note-t-il. »
✅ Oui; le mal est fait et il ne s’évaporera pas;
♦️ On les scrape ? Faudrait pas charrier ! Oui, je reconnais que cela ne constitue point de vue. À cet effet, je vous cite : «On n’a pas d’alternatives à la voiture, donc les gens continuent de l’utiliser en masse. »
💎 « Ce qu’il faut, c’est tenter d’éliminer des voitures, et encore plus des voitures solo, du trafic. Et non offrir encore plus de possibilités pour qu’il y ait encore plus de gens qui se déplacent en voitures solo», insiste Jean Dubé, qui a coécrit l’essai «Comment survivre aux controverses sur le transport à Québec?», paru l’an dernier. »
✅ Bon, si on admet que cela est La Vertu, ok;
♦️ Mais vous conviendrez qu’il y a toujours 2 côtés à une médaille, aussi mince soit-elle.
👉🏿 À suivre
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16 avril 2022 à 18 h 16
🟨 On jase…(suite et fin)
💎 « Mais à Montréal, ils ont bien fait la démonstration qu’il était possible de remplacer un pont par un autre… »
🔶 Remplacer le pont de Québec ou le pont Pierre-Laporte ? Oui, je présume que c’est techniquement possible;
🔶 Tout serait alors réglé ? Avec respect, je ne le crois pas.
💎 « … on a aussi fait place à un nouveau système de transport en commun. On peut penser à développer autrement. […] Si la CAQ veut absolument s’entêter à aller de l’avant avec un troisième lien, il ne faut pas qu’il y ait de voitures dedans», tranche le professeur. »
🔶 La solution miracle ?
🔶 La « résurrection » de la région ?
🔶 Désolé, ce n’est ni suffisant ni réaliste !
💎 « Pour Jean Dubé, il y a «beaucoup de contradictions dans tout ça». «Quand je regarde les plans qui sont faits, à chaque fois qu’on parle de diminuer la congestion routière à Montréal, on parle d’investir dans le transport en commun, mais quand on parle de diminuer la congestion routière à Québec, on parle d’investir dans les autoroutes. Pourtant, c’est le même problème. Pourquoi la solution est différente?» demande-t-il. »
🔶 Malgré tout mon respect pour cet expert, mon GBS m’amène tout au moins à exprimer une certaine réserve;
🔶 Montréal, en fait la grande région de Montréal est à ce point pourvue de ponts, sans oublier L-H-L, que la seule solution consiste à peaufiner l’île et son pourtour d’un système de transport en commun performant à tous égards;
🔶 À défaut, et à proscrire sans qu’il soit besoin de développer mon argumentaire, « on » est toujours ben pas pour doubler en hauteur les ponts tout le tour de l’île et ultimement « battre » New-York !
🔶 Quant à Québec, j’y viendrai plusse loin, plusse tard.
💎 « Selon Bruno Massicotte, le projet de la CAQ est ni plus ni moins «un projet pour la Rive-Sud». «C’est un projet qui ne sert à rien pour la Rive-Nord, qui ne sert pas du tout la ville de Québec, qui va amener de la congestion, des autos, des travaux pour la ville de Québec. […] Les gens de Québec vont subir la construction du tunnel, le trafic, et ils n’ont pas de gain. Les gains principaux, c’est pour les gens de Lévis», insiste l’ingénieur. »
🔶 Arrêtons de penser Rive-Sud, Rive-Nord, ville de Québec, etc…
🔶 À défaut, ne nous en déplaise, on i.e. nous tous et toutes les ceusses qui vont nous suivre allons devoir en payer le prix, oui.. le prix !
💎 « Bruno Massicotte ne serait pas surpris qu’un meilleur projet émerge dans un an, une fois les élections passées. «Oui, ça prend un troisième lien. Mais il faut trouver la meilleure solution, et je ne pense pas qu’on soit rendu à la solution finale. Il faut laisser les politiciens faire de la politique», laisse tomber le spécialiste en génie des structures, qui croit qu’en attendant, «ils peuvent faire des travaux qui ne seront pas inutiles».
🔶 Mi-tou je rejoins B. Massicotte.
🔲 Ajout sommaire :
♻️ Compte tenu des nombreux commentaires que j’ai lu à ce jour sur Québec-Urbain je crains…. je crois que ma proposition d’un Ⓜ️étro, même léger, entre les 2 Rives, soit réalisable;
♻️ Le cas échéant, et comme je l’ai déjà écrit sur Québec Urbain, je craindrais de me voir un jour, seul ou pas, forcé de fuir pour sortir d’un long couloir sous-terrain ;
♻️ Ça fait que…
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15 avril 2022 à 09 h 01
Un peu toujours la même chose quand on présente un projet à Québec. On entend parler du projet pendant 3 heures, après on entend parler les opposants pendant 3 semaines (les oppositions politiques, les autres paliers de gouvernement, les « pas dans ma cour », les « experts », les groupes de pression, de gauche, de droite, écolo et tout et tout). Résultat: on ne fait rien pendant un an ou deux, et après on présente une nouvelle version du projet. Devinez quoi? 3 heures de présentation, puis on nous ressort les mêmes pour venir nous dire que ça ne va pas. Et après on se demande pourquoi on ne peut pas faire de projets majeurs à Québec. Pourquoi il n’y a pas de 3e lien, pas de projet de transport en commun qui a décollé durant toutes ces années, pas de tours qui se bâtit sur le Boulevard Laurier. Il ne s’agit pas de donner un plein pouvoir sans opposition, mais quand l’opposition finit par avoir les pleins pouvoirs, ce n’est pas souhaitable non plus.
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15 avril 2022 à 12 h 03
C’est pas mal comme ça que ça se passe un peu partout en Amérique du Nord Dany.
Un exemple parmi tant d’autre?
Le projet de Brooklyn–Queens Connector à New York est né en 1989, et la construction n’est toujours pas débutée. Allez lire sur le sujet. C’est intéressant de comparer notre trajectoire à la leur.
Nous, à peine 4 ans après la présentation du projet de réseau structurant, les travaux sont bien amorcés. Eux ils sont rendu à 33 ans d’attente. C’est donc remarquable ce qu’il se passe chez nous.
Quant au 3e lien, les experts affirment avec raison qu’à Montréal, ils ont été capables de remplacer rapidement et à bon coût le Pont Champlain qui était oh combien plus magané que notre actuel Pont Pierre-Laporte.
Comme quoi il est tout à fait possible d’attendre que l’opportunité soit évidente plutôt que s’empresser à rêver en couleurs avec un tunnel ridicule pour se conformer à la « mode » de l’étalement urbain (mode = terme employé par le dynosaure Bonnardel hier).
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15 avril 2022 à 13 h 21
Oui je ne prétends pas que c’est seulement à Québec, mais cela reste tout de même frustrant de voir autant de « contre tout » attaqué chaque projet, non pas pour l’améliorer, mais pour nous ramener au statu quo. Évidemment il y a aussi des gens de bonne foi qui veulent les améliorer, mais c’est en général toujours juste « un gros non ». Pour le Tramway, c’est vrai que cela fait « juste » 4 ans depuis la présentation, mais on parle d’un possible Tramway à Québec depuis le début des années 2000, donc depuis un bon moment.
Pour le 3e lien, de mon côté je ne suis pas contre, mais j’aimerais que ceux qui sont contre amène des solutions alternatives au moins, plutôt que de seulement « être contre ». En 2032, le pont de Québec aura 113 ans, le pont Pierre-Laporte en aura 62. Pour moi il est évident que l’on doit avoir au minimum 2 liens autoroutiers entre les 2 rives, alors si on ne va pas de l’avant avec un tunnel de centre-ville à centre-ville, au moins on doit proposer un projet de pont de remplacement à l’Ouest, parce que le statu quo ne sera pas viable à l’infini. On ne peut pas se retrouver avec un seul lien entre 2 villes majeures du Québec, peu importe à quel point on déteste ou pas les voitures.
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15 avril 2022 à 15 h 20
» si on ne va pas de l’avant avec un tunnel de centre-ville à centre-ville, au moins on doit proposer un projet de pont de remplacement à l’Ouest, parce que le statu quo ne sera pas viable à l’infini. »
Je vous suis complètement. Vous avez raison. Les verts, urbanistes en herbe et groupes de pression, parfois, ont une vision très personnelle des enjeux.
Moi je pense que ça prend un pont neuf à l’ouest, donnant la large part à un système de transport publique haute capacité sur rail, d’où mon accord avec les experts de l’article.
Moi j’ai déjà proposé un nouveau Pont de Québec à Cantilever, juste à côté de l’ancien. Même profil. Plus large, moderne, et à une fraction du prix en termes de construction et d’opération.
Comme je l’ai souvent écrit, même le Colisée de Rome, dont la valeur historique dépasse immensément celle de notre pont, a été reconstruit plein de fois dans son histoire.
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17 avril 2022 à 13 h 55
@Dany Lo
Je suis entièrement d’accord avec vous, les grands projets à Québec se font souvent tirer vers le bas par les oppositions de toutes sortes. On ne compte plus les projets annoncés qui n’ont pas levés, pour une raison ou une autre. Souvent de grands débats qui ne mènent à pas grand chose. Il est impossible de rallier 100% des gens, tout le temps, alors à un certain point il faut aller de l’avant. Pour rester attrayante ou le redevenir aux yeux de certains, Québec doit aller de l’avant avec ses grands chantiers. Le status quo n’est pas une solution, même si une frange de la population le souhaite.
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15 avril 2022 à 09 h 06
Ce sera une super bonne idée après ils vont devoir élargir Laurentien et Dufferin pour recevoir la ‘’congestion’’ qu’ils vont créer à Québec parce que les gens qui arrivent de Québec, pour aller travailler à Québec vont se butter à ceux qui ont décidé d’aller vivre à St-Michel de bellechasse pour sauver des taxes mais qui travaillent à Québec…
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15 avril 2022 à 14 h 08
J’adore la comparaison avec Montréal.
Juste pour mentionner que Montréal est entourée d’eau. Laval aussi. Normal qu’on ait plusieurs ponts. Plusieurs de ces ponts sont sur des voies non-navigables, ce qui demande un plus petit budget.
Aussi, combien de tunnels à Montréal font 8 km ?
Ceci dit, doit-on conclure que ces ponts ont réglé la congestion ? Au contraire, la congestion à Montréal est plus élevée qu’à Québec. C’est tellement élevé que l’idée de régler la congestion en bâtissant des nouveaux ponts n’est même plus populaire politiquement.
Il y a une seule manière pour une ville de continuer à croître sans exhaspérer les problèmes de congestion : contruire du transport en commun. Point final.
Un SRB qui passe par le pont de Québec pourrait être réalisé à une fraction du prix. On pourrait même avoir un mini ligne de métro à un prix raisonnable, afin de vraiment relier les deux centre-villes (cependant soyons réalistes, la demande actuelle ou future ne justifie pas un métro).
Parlant du pont de Québec, il faut avoir l’heure juste. Soit qu’on avance de l’argent pour faire des rénovations majeures (à 10% du budget du 3e lien), soit qu’on le remplace avec un pont dans 20 ans. Dans les deux cas, ça va coûter moins cher que ce projet de 3e lien, qui ne fait absolument aucun sens.
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16 avril 2022 à 08 h 22
Oui
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16 avril 2022 à 10 h 16
Et pourtant Montréal est sans conteste mieux pourvu en transport en commun que Québec et qui prend sa source à Longueuil et à Laval.
Est ce que ca a diminué la congestion à Montréal? Non
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16 avril 2022 à 11 h 37
» Est ce que ca a diminué la congestion à Montréal? Non »
A-t-on cessé d’investir dans les infrastructures pour l’auto-solo à Montréal?
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22 avril 2022 à 22 h 12
Mon beau-frère qui fait la navette de Repentigny à Longueuil m’a dit que le train de banlieue de Mascouche a eu un effet positif sur la congestion.
Luc a en partie tort. Le trafic parasitaire de MTL vient des banlieues éloignée.
« A-t-on cessé d’investir dans les infrastructures pour l’auto-solo à Montréal? »
À part la 30, qui a détourné (youppi) une bonne part du transport routier lourd qui passait avant par la 40… Pas grand chose.
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23 avril 2022 à 08 h 22
« À part la 30, qui a détourné (youppi) une bonne part du transport routier lourd qui passait avant par la 40… Pas grand chose. »
Lisez l’articxle que je mentionne ci-dessous et vous constaterez que sous ce gouvernement la part consacrée au les infrastructures routières a vu son écart grandir avec celle du transport collectif contrairement à sa promesse électorale.
Et même s’y c’était part égale ( 50% vs 50% ) l’avance acquise au fil du temps ne sera jamais comblée.
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16 avril 2022 à 10 h 24
Pour que ce soit vraiment intéressant pour l’arrondissement Desjardins et qu’on puisse concurrencer l’automobile (si on veut vraiment se rendre au centre ville plus rapidement), ca prendra plus que revamper le pont.
Il faudra une voie dédiée, ce qui obligera de retrancher une voie actuellement dévolue à l’automobile sur le pont. Jusque la ça va. Par contre, il faudra plus d’ambition que le projet du maire Lehouillier sur le boulevard Guillaume Couture et ce, sur toute sa longueur. ce qui implique des voies réservées, l’élargissement du boulevard, de nombreuses expropriations. Surtout dans le secteur St-David et St-Romuald. On n’est plus à 10%. À ca, il faut éviter les transferts modaux. Car plus il y a de transfert, plus le temps de transport augmente.
Donc de l’arrondissement de Desjardins au centre ville je doute qu’il soit possible de descendre en bas de 45 Minutes à une heure. L’automobile est encore plus rapide. Ca prend donc quelque chose de plus ambitieux si on veut vraiment diminuer la part de l’automobile.
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15 avril 2022 à 14 h 41
10 milliards – ca ferait un reseau plus important que le REM entre Lévis et Beauport en passant….ajoutez cela au tramway imaginez… la région serait en affaire … ! Mais non la caq et les con-servateurs veulent leurs gros chars ! LibArté !
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16 avril 2022 à 10 h 23
» Mais non la caq et les con-servateurs veulent leurs gros chars ! LibArté ! »
Freedom Solo Drivers!
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16 avril 2022 à 14 h 19
Pour comprendre ce gouvernement de la CAQ en ce qui concerne les infrastructures routières et celles de transport collectif, je suggère de lire l’article de Gabriel Béland publié dans La Presse du 22 mars 2022.
Budget du Québec
Les routes devant le transport collectif
Voici deux extraits très révélateurs:
« Le gouvernement se défend d’avoir manqué à ses engagements. Selon la présidente du Conseil du trésor, Québec tient sa promesse si on prend en compte les projets de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) comme le Réseau express métropolitain (REM), des investissements à venir mais qui ne sont pas encore en chantier, ou encore les élargissements d’autoroute pour installer des voies réservées. »
« « Je viens d’une région où ce n’est pas du transport collectif, c’est une région rurale où il faut continuer à entretenir le réseau routier. C’est vital pour nos régions », a ajouté la présidente du Conseil du trésor, qui vient de la Mauricie. »
Bref, tenir sa promesse pour le 3e lien c’est important.
Pour la promesse d’investir autant en transport collectif que dans les routes, ce n’est pas important.
Pour la réforme du mode de scrutin, encore une fois ce n’est pas important.
Une fois de plus on va m’accuser d’être partisan tout en répétant ad nauseam que ce gouvernement a été élu pour réaliser ses promesses.
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