Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Volée de critiques du projet d’immeuble de 20 étages dans Saint-Roch

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 7 décembre 2024 7 commentaires

Nathalie Côté
Droit de parole

Cent quarante personnes se sont présentées au conseil de quartier de Saint-Roch, jeudi 23 octobre, pour assister à une « activité de participation publique de la Ville » sur le projet du promoteur Trudel à l’îlot Dorchester. Les gens se sont présentés en grand nombre : une deuxième salle a été mise à leur disposition et une centaine de personnes ont participé en ligne. Pierre-Luc Lachance, conseiller de Saint-Roch–Sauveur, était présent en ligne. Sur place : Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère de Cap-aux-Diamants, accompagnée de deux représentants du promoteur et des représentants de la Ville. Mélissa Coulombe-Leduc a annoncé d’emblée : « Ce soir, on est dans une rencontre d’information. On est vraiment en amont du processus. » Elle a précisé que cette première rencontre précède à tout ce qui pourrait suivre comme consultation publique légale sur l’aménagement et l’urbanisme.

Le projet immobilier planifié par le groupe Trudel compte quatre bâtiments de 7 à 12 étages et un immeuble de 20 étages, dont les 10 derniers seraient réservés à un hôtel. Le promoteur prétend que cette partie est essentielle à la rentabilité du projet et présente les dépassements au zonage actuel conditionnels à sa réalisation. Les règles actuelles du PPU de Saint-Roch (plan particulier d’urbanisme) adopté en 2017 par la Ville de Québec limitent la hauteur des constructions à 10 étages dans cette partie du quartier Saint-Roch.

(…)

Nicolas Saucier, du quartier Saint-Roch, a rappelé : « J’étais membre du conseil de quartier quand on a adopté le PPU. Il faut faire attention. Dans la limite maximum qu’on avait mise à l’époque, c’était l’édifice Beenox qui était le plus haut des édifices du secteur. » Le promoteur se réfère aujourd’hui à la Tour Fresk pour justifier la hauteur du projet. Pour Nicolas Saucier : « C’est un peu comme si on disait aux gens de la rue Cartier [qu’] on va construire quelque chose d’aussi haut que le Concorde… J’ai vécu dans Sillery, dans Saint-Roch, à Montréal. Partout les propriétaires achètent des terrains en connaissant les normes en vigueur. Ils tentent toujours de changer les normes. C’est un peu agaçant à la longue. Je ne vous vise pas vous (les Trudel), mais c’est comme un pattern qu’on voit tout le temps », a-t-il laissé tomber.

Un citoyen de Saint-Roch a aussi demandé si une étude sur les vents a été réalisée : « Pas encore », a répondu le promoteur. « On ne peut faire une étude des vents à cette étape-ci, cela est trop coûteux ». Des gens ont aussi critiqué le fait qu’un supermarché s’installe au rez-de-chaussée du projet. Ils ont noté l’importance de consolider la rue Saint-Joseph qui a déjà plusieurs espaces commerciaux vacants. Un citoyen s’est plutôt demandé qu’elles garanties ont-ils d’y voir un supermarché dans le projet. Là encore, le promoteur affirme que cela est conditionnel aux modifications de zonage.

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Voir aussi : 0 - Revue de presse, Arrondissement La Cité-Limoilou, Commercial, Condo, Logement locatif ou social.


7 commentaires

  1. daloudii Utilisateur de Québec Urbain

    7 décembre 2024 à 08 h 55

    C’est vraiment déprimant, effectivement. Depuis des décennies, aucun projet d’envergure ne parvient à prendre forme. On dirait que tout se termine en compromis : soit annulé, soit réduit jusqu’à en devenir complètement banal. Québec, qui a pourtant une beauté et un potentiel exceptionnels, n’a presque aucune nouvelle infrastructure emblématique, qu’il s’agisse de transports, de quartiers rénovés, ou même de bâtiments marquants. Et à chaque tentative – que ce soit pour le troisième lien, des lignes de métro ou de tramway, ou la revitalisation d’un quartier – il semble toujours y avoir un petit groupe de résidents qui bloque tout et laisse le projet se perdre dans les procédures et compromis.

    Et lorsqu’il y a enfin un effort de construction ou de rénovation, le résultat est souvent quelconque, sans grande inspiration. On voit aussi la lassitude des promoteurs, qui finissent même par vendre leurs terrains, faute de pouvoir avancer. Ils n’ont ni le temps ni les ressources à perdre dans ce contexte où tout semble constamment freiné. C’est triste, et c’est un immense gâchis pour une ville aussi belle.

    On marche sur la tête, c’est sûr ! Le projet de l’îlot Dorchester est l’exemple parfait : il apporterait vie, commerces de proximité, logements nombreux, et même un hôtel pour dynamiser le quartier – tout ce qu’il faut pour enrichir la communauté locale. Et pourtant, ce n’est jamais suffisant : trop haut, pas assez de logements sociaux, mauvais matériaux, perte de stationnement…

    Il est désolant de voir le développement d’une ville paralysé par des préoccupations qui, certes, comptent individuellement, mais qui à grande échelle limitent l’évolution urbaine et freinent la croissance économique. À force de vouloir satisfaire chaque revendication, on bloque des projets qui bénéficieraient à tous. Cette rigidité et cet égoïsme figent toute initiative et étouffent le dynamisme de la ville. On en vient à se demander ce qu’il faudrait pour que ces projets puissent enfin voir le jour

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    • Luc

      7 décembre 2024 à 09 h 47

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    • PPDaoust

      7 décembre 2024 à 10 h 54

      J’ai assisté à la rencontre. Le projet va bien. Il est mené, promu et défendu par de jeunes gens ouverts à la discussion, brillants, posés et qui ont le grand mérite de regarder dans toutes les directions. Pas juste à gauche. Ils ont été supers.

      Le promoteur a très justement parlé des nouvelles conditions du marché qui, très différentes de celles de 2017, leur obligeant à aller dans une grande volumétrie.

      Ce sera un gros bloc le mieux fait possible, où l’exploitation d’un parking en garnotte pour encore 40 ans. C’est plate mais c’est ça, ont-ils essentiellement dit. Tout le monde a compris. Y compris les contestataires, désarmés, dans la place.

      Pour moi, la vraie question du projet Dorchester, c’est l’ajout d’automobiles dans des quartiers étouffés par leur présence. Le promoteur le sait et je crois qu’il réussira à en faire baisser significativement le nombre. C’est une carte qu’il sortira le temps venu.

      Justement, parlons compromis.

      Pour moi ils sont nécessaires. Dans le cas de projets très impactants, les travailler nous freine, certes, mais ça nous permet aussi d’éviter très efficacement les petites ou grandes catastrophes.

      On le sait tous, urbanistiquement parlant, St-Roch et SJB en ont vécu des désastres, tous produits à une époque très « cowboy » de notre histoire où justement, le saint graal du progrès, c’était l’auto qui a, pendant longtemps, détruit tout sur son passage.

      Quant à l’immense gâchis qui se déroulerait en ce moment, le manque de dynamisme, la tristesse ambiante, voire votre déprime, cette lecture s’impose :

      https://ici.radio-canada.ca/info/long-format/2119520/niveau-vie-quebec-economie-immobilier-revenus-population

      Vous comprendrez que je ne partage pas du tout votre pessimisme quant au développement social et économique de notre ville.

      Je vous rassure. Vous n’êtes pas seul à subir ce genre de critique de ma part.

      Bonne fin de semaine.

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    • Le lecteur assidu

      7 décembre 2024 à 15 h 40

      À daloudii

      👉 ➕1️⃣

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  2. Francois

    7 décembre 2024 à 10 h 41

    Merci! Je n’aurais pas pu mieux dire! À quand une mobilisation citoyenne pour les gens qui sont pour le projet!?!

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  3. Francois Utilisateur de Québec Urbain

    7 décembre 2024 à 10 h 46

    Merci pour votre commentaire! Je n’aurais pas pu mieux dire! À quand une mobilisation citoyenne pour le projet! J’espère que la ville va y aller de l’avant et modifier le PPU aux bénéfices des habitants du quartier au lieu d’écouter une poignée de résidents qui n’acceptent pas la densification!

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  4. Jeff M

    7 décembre 2024 à 11 h 49

    Est ce que quelqu’un peut me confirmer ou m’infirmer si le processus qui nous occupe est exempté de l’obligation du processus référendaire?
    référence: loi sur l’aménagement et l’uranisme

    Sur le site web du gouvernement du Québec:
    « Les chartes des Villes de Longueuil, de Montréal et de Québec prévoient que les conseils de celles-ci peuvent, malgré tout règlement adopté par un conseil d’arrondissement, permettre par règlement la réalisation d’un projet qui est relatif :
    (…)
    à un établissement résidentiel, commercial ou industriel dont la superficie de plancher est supérieure à 25 000 mètres carrés »

    Si je me souvient bien, le projet de Trudel dépasse les 25000 m2

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