Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Camelots nouveau genre

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 13 août 2008 5 commentaires

Guy Fournier et sa conjointe Diane Grondin livrent le journal depuis 20 ans à l’île d’Orléans. Le Soleil, Erick Labbé.

Source: Marie-Josée Nantel, Le Soleil, 13 août 2008.

Il y a quelques années, les ados québécois se levaient à l’aurore pour livrer à pied le journal à Guy Fournier. Aujourd’hui, c’est plutôt M. Fournier qui, en voiture, a pris la relève de ces camelots. L’enfant-roi n’a que faire de gagner quelques dollars comme livreur.

«Il n’y a plus un petit gars qui veut se lever à 5h du matin pour livrer le journal. Il demandera plutôt à son père de lui donner 20 $», croit Guy Fournier, un camelot de 59 ans.

Avec sa conjointe, Diane Grondin, il parcourt en camion 75 000 kilomètres par an pour livrer la copie qui accompagne le café matinal de ses voisins, à l’île d’Orléans. En poste depuis 20 ans, ce couple de mohicans travaille de minuit à 7h, sept jours sur sept, 360 jours par an, sans jamais prendre de vacances.

«C’est un métier exigeant, cons­tate Mme Grondin. J’ai déjà embauché un jeune comme camelot. Après un mois et demi, il a quitté son poste parce qu’il n’en pouvait plus. Il me disait qu’il n’avait plus de vie.» (…)

Selon Bruno Savard, directeur des ventes au Soleil, un camelot à pied livre au maximum une trentaine de journaux par heure. Les trajets motorisés ont donc toujours été plus prisés en régions, à cause de l’étendue à couvrir.

La désertion des jeunes accentue encore plus la disparition du camelot piétonnier, au point où il fait partie du passé dans l’île d’Orléans.

«Le camelot qui livre le journal à pied, ça n’existe plus à Montréal», confirme Normand Therrien, directeur des services à domicile de Messagerie Dynamique.

Dans la région de Montréal, Messagerie Dynamique livre le Journal de Montréal et Le Devoir avec 2000 camelots, dont plus des deux tiers offrent un service motorisé.

«C’est rendu folklorique», ajoute celui qui estime que la livraison motorisée a commencé à s’imposer vers l’an 2000.

Dans la région de Québec, l’entreprise emploie 1374 camelots pour livrer Le Journal de Québec, dont 20 % seulement sont véhiculés.

Quant au journal Le Soleil, il fait affaire avec son propre réseau d’agents distributeurs. Chaque matin, 1200 camelots livrent ce journal, dont 300 en auto. (…)

La suite.

Voir aussi : Commercial, Qualité et milieu de vie, Québec La cité.


5 commentaires

  1. Manu

    13 août 2008 à 11 h 01

    Si les abonnés sont assez éparpillés, j’imagine que ça se fait pas si mal en auto, sinon, j’y verrais un bon cas d’utilisation de « petits véhicules » comme le Segway. Cela peut sûrement fonctionner même dans les rues cahoteuses, les entrées en gravier, les pentes, etc. car j’entendais justement aux nouvelles ce matin qu’à Baie St-Paul ils s’en servent pour des sentiers accidentés dans la forêt pour rendre ceux-ci accessible aux personnes moins en forme. De plus, à l’heure où se fait la distribution, les camelots ne seraient pas gênés par le trafic automobile ni par les piétons sur les trottoirs (car c’est ce qu’on reproche au Segway en ville)

    Sinon, dans un autre ordre d’idée, de plus en plus de gens ont des ordinateurs portables dans la maison, qu’on utilise au salon ou dans la salle à manger, comme on utilisait jadis un crayon et un bloc note. Pour ces gens, une version électronique pourrait faire l’affaire (et les écrans plats d’aujourd’hui ne fatiguent plus les yeux commes les écrans cathodiques d’antan). On veut continuer de le lire sur l’heure du dîner au bureau? Eh bien pour ceux qui travaillent devant un ordinateur (et il y en a de plus en plus), il suffirait de copier la version du jour sur une clé USB le matin, et hop! ou encore, d’y accéder directement par le Web, si l’employeur n’en restreint pas l’accès.

    Il y a déjà plusieurs périodiques, comme le Protégez-Vous par exemple, qui sont disponibles en abonnement électronique (avec accès aux anciens numéros) pour un plus faible coût (autant pour nos poches que pour l’environnement) que la version papier. J’imagine que le journal suivra cette vague (si ce n’est pas déjà le cas? je n’ai même pas vérifié), même s’il ne se lit pas à la même fréquence ni dans le même contexte.

    Finalement, technologie aidant, on n’est probablement qu’à quelques années du moment où aura accès à un ordinateur abordable assez puissant pour lire un journal qui sera de la taille d’une feuille 8,5 x 11, en un peu plus épais, et pourra se rouler comme une feuille pour le transporter. Cette technologie existe déjà autant pour les écrans que pour les circuits et les piles.

    Sinon, ce sera autre chose mais les ordinateurs « ultra-portables » sont à nos portes, autres que les ordinateurs de poche, déjà très populaires, mais qui ne sont pas l’idéal pour lire un journal). Il viendra alors sûrement un jour où il n’y aura pas plus de camelots qu’il y a aujourd’hui de marréchaux-ferrants.

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  2. Sebastien Gauthier

    13 août 2008 à 16 h 26

    Ce n’est pas seulement le metier de camelot qui est en voie de disparition, c’est toute l’industrie des medias imprimes. Pourquoi pensez vous que Quebecor World est presqu’en faillite ? Pourquoi s’encombrer d’une version papier d’un journal quand on peut avoir l’acces en ligne ? Personellement, je n’achete jamais de journal mais je lis une quantite industrielle d’articles sur le net. Autre temps, autres moeurs il faut croire.

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  3. Carol

    13 août 2008 à 17 h 19

    « Ce n’est pas seulement le metier de camelot qui est en voie de disparition, c’est toute l’industrie des medias imprimes. Pourquoi pensez vous que Quebecor World est presqu’en faillite ? Pourquoi s’encombrer d’une version papier d’un journal quand on peut avoir l’acces en ligne ? Personellement, je n’achete jamais de journal mais je lis une quantite industrielle d’articles sur le net. Autre temps, autres moeurs il faut croire. »

    Pour ma part je préfère toujours lire un bon livre papier que lire sur écran. Sauf pour de cour texte de nouvelle ! Et c’Est un plaisir de lire ! Sur écran après 1 heure, pus capable !!!

    Bref chacun son opinion !

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  4. Denis

    13 août 2008 à 19 h 50

    « Et c’Est un plaisir de lire ! Sur écran après 1 heure, pus capable !!! »

    Sans tomber dans les clichés, je crois également qu’il s’agit d’une question de génération.

    Il doit y avoir probablement plus de jeune habitué d’avoir les yeux rivés sur un écran.

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  5. Graeme

    14 août 2008 à 16 h 05

    Si on veut retenir des ados pour ce travail, alors il faut les payer plus que quelques dollars. Les paie-t-on au moins au salaire minimum ?

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