Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


La voiture freine l’économie, dit un expert

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 27 octobre 2008 11 commentaires

Source: Nadia Ross, Le Soleil, 26 octobre 2008.

L’utilisation de l’automobile est un frein pour l’économie de Québec, estime Paul Villeneuve, chercheur associé au Centre de recherche en aménagement et développement de l’Université Laval. Le conférencier était invité au premier des quatre forums du Renouveau municipal, devant une soixantaine de citoyens, hier matin [samedi] à la bibliothèque de Charlesbourg.

Selon le chercheur, l’absence d’industrie automobile dans la région envoie l’argent des gens de Québec vers l’extérieur. Outre les concessionnaires automobiles, aucune entreprise ne bénéficie directement d’une croissance du parc automobile. De 1991 à 2006, il s’est accru de 48 %, passant de 293 232 voitures à 433 209, estime le Renouveau municipal de Québec (RMQ).

Il en va de même pour le pétrole, dit M. Villeneuve. Hormis le cas d’Ultramar, les profits sur les ventes d’essence s’en vont vers des géants étrangers et son coût monte en flèche depuis huit ans. «Un litre d’essence, qui se détaillait en moyenne 71,9 cents le litre en 2000, se vendait cette année 127,1 cents le litre, un bond de 76,8 %», soutient le RMQ dans son document intitulé «Une voie d’avenir pour le transport, note d’information et de sensibilisation».

Un autre coût important se rattache à l’utilisation de la voiture, écrit le RMQ. Les grands axes routiers de Québec vieillissent et devront faire l’objet d’investissements majeurs au cours des prochaines années. Sans compter le fait que Transports Canada a estimé les coûts de la congestion à Québec à 50 millions $ pour 2006. (…)

La suite. À consulter, entre autres billets: Benoît Robert: Depuis 15 ans, le créateur de Communauto concilie économie, environnement et valeurs humanistes.

Voir aussi : Environnement, Qualité et milieu de vie, Québec La cité.


11 commentaires

  1. Manu

    28 octobre 2008 à 12 h 42

    Whoa! comment faire passer un message avec un raisonnement fallacieux…

    Ok, d’entrée de jeu, les infrascrutures sont une dépense, ce qui nuit à l’économie… MAIS seulement si elle ne sert pas à la promouvoir. Imaginez, si un spectacle « culturel » peut rapporter des millions en retombées, imaginez les retombées crées par la présence d’infrastructures routières permettant à tout le monde d’assister à ce spectacle (et aussi de faire des emplettes, de sortir un peu partout, etc.). Cela vaut pour n’importe quel moyen de transport! En particulier, pour l’autombobile, cela permet aux gens de se déplacer à leur guise et de faire rouler l’économie! Ça permet même aux gens des envirions de Québec de venir dépenser facilement leur argent à Québec, ou encore de venir y travailler, ce qui permet aux entreprises d’ici d’avoir accès à un plus grand bassin de travailleurs.

    Ensuite… ok, on ne construit pas d’automobiles à Québec. À ce que je sache, on ne construit pas non plus d’autobus (pas plus que le Diesel qu’ils utilisent) ni de tramway (et même s’il était électrique, ça ne rapporterait pas à la ville de Québec).

    Donc?

    Il est évident que plus on consomme localement, plus on aide l’économie locale, et plus on consomme des produits de l’extérieur, moins on aide l’économie locale. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre ça. Mais ça vaut pour n’importe quoi, et vraiment pas juste l’automobile! Ça vaut aussi pour l’autobus, le tramway… C’est aussi valable pour la nourriture (imaginez qu’on vous dise de boire du Pepsi d’Alex Coulombe plutôt que du jus d’oranges qui poussent à 4000 km d’ici) ou pour les vêtements (laissons tomber Sears, Labaie, etc. et allons tous en choeur chez Myco Anna), etc.

    Toutefois, cela n’implique aucunement que l’automobile freine l’économie de Québec. Avoir de chiffres à l’appui, on verrait peut-être même qu’elle y contribue, car ce qu’elle apporte surpasse peut-être les simples dépenses « non-locales » qu’elle engendre.

    Je suis d’accord qu’on promeuve et qu’on favorise le transport en commun, mais pas par de tels discours sans queue ni tête.

    Je me demande d’ailleurs si ce chercheur Paul Villeneuve conclut réellement que l’automobile freine l’économie de Québec? Ou bien est-ce seulement une partie de ses résultats qui mentionnent que sur certains aspects ce serait le cas (mais que dans l’ensemble ce ne serait pas nécessairement le cas). C’est facile de prendre un petit bout de résultat de recherche, le sortir de son contexte, et de l’interpréter à notre manière.

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  2. nicogag

    28 octobre 2008 à 13 h 03

    @Manu :

    «À ce que je sache, on ne construit pas non plus d’autobus (pas plus que le Diesel qu’ils utilisent) ni de tramway (et même s’il était électrique, ça ne rapporterait pas à la ville de Québec).»

    Oups ! voilà qui s’appelle se mettre un pied dans la bouche. Le Québec est un des plus importants fabriquant d’autobus en Amérique. On y trouve notamment deux importantes entreprises : Novabus (autobus urbains) et Prévost car (interurbains).

    Nova Bus opère deux usines au Québec, respectivement situées à Saint-Eustache et Saint-François-du-Lac. L’usine de Saint-Eustache est le lieu d’assemblage des véhicules et l’usine de Saint-François-du-Lac construit les structures ainsi que certaines pièces et composantes utilisées dans la fabrication des véhicules.

    Prévost car est le plus important manufacturier d’autocar «Grand tourisme» en Amérique du Nord. Le siège social et l’usine d’assemblage sont à Sainte-Claire de Bellechasse. L’entreprise emploie 1350 personnes au Québec.

    Peut-être ignores-tu aussi que Bombardier est précisément un fabricant de matériel roulant pour tramway et métro. L’usine de LaPocatière fabrique du matériel roulant pour des dizaines de réseaux de transport en commun partout dans le monde et créé des miliers d’emplois directs et indirects dans la région de Kamouraska.

    La compagnie Alstom, le géant mondial du transport ferroviaire et urbain, emploie des centaines de personnes à son usine de Saint-Laurent (Montréal)

    Les firmes d’ingénieurs québécoises, SNC-Lavalin, Roche etc. ont des contrats partout dans le monde pour concevoir des réseau de métro, des monorails, des trains rapides, des tramways. Ça aussi ce sont des retombées pour le Québec. Compte tenu de l’extraordinaire expertise que nous avons dans l’industrie du transport en commun, on peut effectivement dire, comme Paul Villeneuve, qui est loin d’être l’imbécile que tu dépeints, que le Québec aurait tout avantage à miser sur le développement du transport en commun ici pour créer des emplois ici et des retombées économiques beaucoup plus importantes que peut apporter la voiture.

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  3. Erick

    28 octobre 2008 à 13 h 58

    Je crois que ce qui freine l’économie ce n’est pas l’automobile elle-même mais notre dépendance à celle-ci. Par exemple, je serais curieux de connaitre le nombre de gens qui vivent dans des petits villages de campagne et qu’ils y sont condamnés au B.S. parce que faute de posséder une auto ils ne peuvent pas accepter un emploi au salaire minimum dans un village voisin, emploi qui ne serait pas suffisamment rémunéré pour leur permettre de financer une auto.

    Ce qui m’agace avec le transport routier c’est qu’on y dépense (ou investit, à vous de juger) des sommes colossales alors qu’on gratte les bouts de chandelles avec le transport en commun et le transport ferroviaire. L’autoroute 20 coûte à elle seule des centaines de millions par année juste pour la « repaver » sans compter les autres entretiens. A l’échelle nationale ça se traduit en dizaines de milliards. Vu sous cet angle, notre projet de tramway à 1 milliard ne coûte pas si cher que ça. Même le TGV à 30 milliards sur 20 ans ne m’apparait pas si cher que ca vu sous cet angle. Mais… notre RTC a un budget annuel de 150 M$, alors essayez donc de doubler son budget en allant chercher ce petit 150 M$ sur le budget des routes… bonne chance!

    Là dessus, je suis en partie d’accord avec les propos de M. Villeneuve, mais je suis aussi d’accord avec @Manu comme de quoi cet article est tendancieux et ne prend en compte qu’une seule partie de l’équation.

    Avez-vous une idée du nombre de travailleurs juste ici à Québec qui travaillent dans le domaine de l’auto? Garagistes, concessionnaires, vendeurs de pièces, vendeurs et fabricant de gogosses inutiles pour les flasheux, etc…. Même si je suis le premier à reprocher aux gouvernements de nous avoir autant endetté pour peut-être trop développer notre réseau routier, et que je suis moi-même écoeuré de l’omniprésence trop forte de l’auto, faut bien admettre qu’elle contribue quelque part à l’économie. Ce n’est pas un phénomène nouveau, la construction de routes date des Romains…

    L’autre problème dans cet article, c’est qu’il serait peut-être bon de dissocier « automobile » et « pétrole ». Quand même les autos rouleront à l’électricité, le coût des structures de transport restera le même. De plus, le pétrole ne sert pas juste aux autos. Je trouve qu’on a encore beaucoup trop de systèmes de chauffages au mazout et au gaz dans une province aussi prospère en énergie renouvelable quasi propre (hydro-électricité).

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  4. Accès transports viables

    28 octobre 2008 à 15 h 56

    L’article présente certains faits en vrac, mais il ne présente pas une analyse complète de la situation et le titre choc aurait peut-être dû être remplacé par « la voiture contribue 5 fois mois à l’économie québécoise que le transport collectif ».
    Toutefois, l’effet de fuite lié à l’usage, voire la dépendance, de l’automobile est bien réel et la balance commerciale de la province s’en trouve largement affectée. Un étude effectuée par le groupe Secor pour le compte de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en 2004 le chiffre à environ 50%, contre 10% pour le transport en commun.
    Pour une réflexion exhaustive et des hypothèses intéressantes sur ces questions où il est très difficile d’avoir les chiffes justes, la lecture de l’ouvrage de Richard Bergeron, « L’économie de l’automobile » s’avère extrêmement pertinente. L’ouvrage est solidement documenté et explore les différentes faces du problème, de manière encore plus large que les commentateurs de ce forum ont suggéré.

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  5. Kilo

    28 octobre 2008 à 20 h 01

    « Avez-vous une idée du nombre de travailleurs juste ici à Québec qui travaillent dans le domaine de l’auto? Garagistes, concessionnaires, vendeurs de pièces, vendeurs et fabricant de gogosses inutiles pour les flasheux, etc….  »

    Et voilà!

    Elle ne parle pas de ça ton étude mon Po-Paul…
    Bien sûr que non, car notre Ti-Paul est probablement aveuglé par sa haine sans merci des voitures…tout comme le bon vieux Jean Cazes.

    Nice try!

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  6. Manu

    28 octobre 2008 à 20 h 44

    @nicogag : l’article et la conférence parlait DE Québec, et non DU Québec… sinon, je suis d’accord avec ce que tu dis pour LE Québec. Maintenant on s’entend!

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  7. Jean Cazes Utilisateur de Québec Urbain

    28 octobre 2008 à 21 h 13

    « Elle ne parle pas de ça ton étude mon Po-Paul…
    Bien sûr que non, car notre Ti-Paul est probablement aveuglé par sa haine sans merci des voitures…tout comme le bon vieux Jean Cazes. »

    Bof! En mon nom, et en celui de l’un de mes anciens profs de géographie! ;-)

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  8. Kilo

    28 octobre 2008 à 23 h 25

    Excellent point jean…excellent point.

    Moi aussi c’est ce que je réponds quand je me rend compte que mon argument ne tiend pas la route!

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  9. nicogag

    29 octobre 2008 à 08 h 36

    @Kilo qui dit «Moi aussi c’est ce que je réponds quand je me rend compte que mon argument ne tiend pas la route!»

    …parce que dire que Paul Villeneuve et Jean Cazes sont aveuglés par leur haine de l’auto, ce qui disqualifierait par le fait même tous leurs arguments pour le transport en commun, ça c’est un argument qui tient la route?

    Je trouve que dans les circonstances, quand on reçoit une attaque aussi gratuite et aussi peu subtile, la réaction de Jean est au contraire la plus intelligente possible : BOF ! Ça vaut même pas la peine de s’en faire.

    Je peux toutefois me permettre de répondre plus durement à la place de Jean, puisque je ne suis pas visé par ta charge : Se faire insulter par un imbécile, c’est parfois aussi gratifiant que de recevoir un compliment.

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  10. Jean Cazes Utilisateur de Québec Urbain

    29 octobre 2008 à 08 h 38

    Je cite Accès transport viable:

    « Toutefois, l’effet de fuite lié à l’usage, voire la dépendance, de l’automobile est bien réel et la balance commerciale de la province s’en trouve largement affectée. »

    Kilo: les arguments sur les coût collectifs de l’étalement urbain aux plans social et environnemental ont été largement diffusées sur Québec Urbain. Inutile de les répéter: on a un moteur de recherche, pour ça!

    Qu’on trouve une étude qui prouve le contraire, et il me fera PLAISIR d’en faire un billet. Et je n’y ajouterai même pas un commentaire d’introduction en italique! ;-)

    Cela dit, Paul Villeneuve, en passant, est depuis des lustres un spécialiste reconnu en développement régional au Québec et non une grande gueule sans culture qui dit n’importe quoi (je ne parle pas de toi, ici)…

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  11. Manu

    29 octobre 2008 à 13 h 19

    @Jean : il ne faut pas mélagner l’économie de la ville de Québec, qui est supposément mise à mal par l’automobile, avec les « coûts sociaux » de l’étalement urbain. D’ailleurs, le coût de création des rues résidentielles est refilé dans la valeur des terrains et des constructions à venir, donc payée par ceux qui s’y construise, et leur entretien est largement assuré par les taxes municipales. Du plus, en bout de ligne, la plupart de ces coûts sont payables à des entreprises locales (firme d’ingénieurs, excavateurs, poseurs de tuyaux, de béton, d’asphalte, et déneigeurs…).

    Bref, il s’agit donc d’un coût pour la société car on doit payer des gens d’ici pour travailler, mais cela est injecté dans l’économie locale. Il faut bien faire la disction entre les deux.

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