Maxime Couture
Le Devoir
Le spectre de l’acceptabilité sociale n’est plus l’apanage des projets bulldozer de développement immobilier sauvage ou de construction d’une nouvelle usine émettant des particules dangereuses. Il s’étend désormais à des initiatives pour lesquelles jadis nous tenions pour acquis qu’elle serait naturelle.
L’ère où la construction d’une école, d’un parc ou d’une usine de traitement des eaux était accueillie avec unanimité est révolue. Aujourd’hui, chaque projet, indépendamment de sa taille ou de son envergure, est scruté, analysé et, souvent, contesté. L’unanimité d’un projet est devenue une chimère, car à chaque projet son opposant, son chialeux. Il y aura toujours quelqu’un pour trouver qu’on a trop mis de cannelle ou pas assez de sucre dans le projet. Chaque proposition est un appel à un dialogue, parfois conflictuel, parfois constructif, mais devenu nécessaire.
La polarisation n’est plus l’exception, elle est devenue la règle. Cependant, comme communauté, nous avons le devoir de transformer le réflexe de désaccord en collaboration. Un projet doit s’insérer dans un milieu, une communauté, un écosystème. Ignorer cette réalité, c’est aliéner des alliés potentiels et exacerber des oppositions.