* Dans un billet précédent, plusieurs se demandaient d’où venait cette pierre apposée au coin de Moncton et Chemin Ste-Foy. Un historien (Jean-François Caron) se posait aussi des questions. Il a mené son enquête et nous en a révélé les résultats ce soir lors d’une conférence passionnante sur les pierres de Québec, dans le cadre des conférences de la Société Historique de Québec. Je vous livre un résumé de ses propos.
A Québec, au 19e siècle, Octave Migner, un très riche entrepreneur (manufacture de chaussures) est décédé, laissant une fortune à sa famille qui habitait rue Saint-Anselme, en Basse-Ville. La veuve décida de s’établir en Haute-Ville et d’y faire construire deux maisons, l’une pour elle et son garçon (Alexandre) qui continuait à s’occuper de l’entreprise. L’autre pour sa fille Sophie. Les deux maisons étaient des copies miroir. Celle de la veuve était au coin de l’avenue Brown et du chemin Ste-Foy. L’autre était tout à côté, à l’est. Détail très important : A l’époque, l’avenue Moncton partait de Grande-Allée mais s’arrêtait à Père-Marquette.
Sur les deux maisons qui étaient tout fait superbes et grandioses, des blasons en pierre avaient été apposés.
Un bon jour, l’avenue Moncton fut prolongée jusqu’au Chemin Ste-Foy et la maison Migner située à l’est fut tronquée pour laisser le passage. L’autre maison habitée par la mère demeura intacte.
Au fil des ans, les gens qui circulaient sur le Chemin Ste-Foy et qui voulaient emprunter l’avenue Moncton « coupaient le chemin » en circulant sur le terrain de la maison tronquée. Solution facile : l’occupant de cette dernière prit l’un des blasons en pierre et le posa sur le coin de son terrain où il y est encore.
La maison de la veuve Migner (coin Brown) fut un jour démolie pour laisser place à l’École Anne-Hébert. L’autre maison Migner située à l’est y est encore.
* Merci à un fidèle lecteur (G.Chassé) pour le plan d’assurances et le lien quant à Sophie Migner
N.B. M. Caron va un jour publier le texte de cette partie de sa conférence. Il a d’ailleurs possession d’une photo montrant la maison de la veuve Migner et qui lui a été remise par sa fille. La maison est magnifique et aurait été là jusqu’en 1970. Quant au texte entier de sa conférence, avec les illustrations, il faudrait que le public puisse en prendre connaissance un bon jour. C’était remarquable. Durant 90 minutes, la salle comble a été attentive du début à la fin. Bravo à cet historien.