Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Archives pour la catégorie « Arrondissement Beauport »

Québec et son littoral sous un autre angle

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 mars 2021 1 commentaire

Jean Carrier
Beauport Express

La Table citoyenne Littoral Est a terminé un exercice intrigant où elle a demandé, dans le cadre d’un concours, à 21 étudiants universitaires de livrer une vision différente de celle de la Ville de Québec pour le littoral Est.

Les battures de Beauport revues et améliorées de l’équipe gagnante du concours. Photo gracieuseté
«Nous avons divisé les participants en 9 équipes et nous avons présenté les résultats des travaux en février devant 82 personnes. Les alternatives proposées pour remplacer la zone d’innovation technologique et le projet Laurentia sont intéressantes et s’inscrivent parfaitement avec notre vision citoyenne basée sur la démocratie participative, l’écologie et l’inclusion sociale», fait ressortir le fondateur de la Table citoyenne Littoral Est, Simon Parent.

Pour le principal intéressé, le concours représente une façon unique de proposer des alternatives pour redonner l’accès au fleuve. «C’est une tendance qui prend de l’ampleur et que l’on peut voir dans plusieurs villes américaines, dont Boston. Redonner l’accès à l’eau aux citoyens est primordial et je pense que les propositions prennent compte également des changements climatiques qui est un enjeu important pour le futur», précise l’homme âgé de 30 ans.

Penser différemment

Enfouissement de l’autoroute 440, création d’un corridor de biodiversité, création d’un grand parc riverain dans le quartier Maizerets et d’un parc communautaire, revitalisation des battures de Beauport, aménagement d’une bande maritime s’avançant sur l’eau et l’aménagement de sentiers pédestres et cyclistes qui apporteraient un regard renouvelé sur l’usine Stadacona de Papiers White Birch. Les idées originales ne manquent pas pour remplacer le territoire qui est réservé aux deux projets proposés par la Ville de Québec.

Réaliste?

On reproche parfois aux environnementalistes de rêver en couleurs, une image qui fait sourire le designer urbain.

J’estime que notre vision proposée, qui encourage l’économie locale et la création de logements en symbiose avec son environnement, est beaucoup plus réaliste que celle proposée par la Ville. La zone technologique est faite pour encourager les investissements étrangers et n’offre absolument rien pour le logement, qui est un enjeu important dans ce secteur. On connaît également tous les problèmes environnementaux liés au projet Laurentia. Pour nous, c’est ça qui est réaliste.»

L’article

La page Facebook de la Table citoyenne Littoral Est

* Merci au lecteur assidu.

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Environnement.

Un parc urbain de 2 millions$ à la Baie de Beauport

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 mars 2021 3 commentaires

Judith Desmeules
Le Soleil

Le Port de Québec dévoile le concept de son futur parc urbain dans le secteur de la Baie de Beauport, qui représente un investissement de plus de 2 millions $. Il prévoit planter des «centaines d’arbres».
«Ça mijote depuis quelques années dans notre marmite. On l’a connecté à Laurentia et on est prêts à le présenter», indique le président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec Mario Girard, en entrevue avec Le Soleil.

Le parc doit évoluer avec le développement du projet Laurentia et verra donc le jour en 2024.

Ce désir de créer cet espace vert fait partie des engagements pris par le Port de Québec dans son plan d’action de développement durable 2017-2022. Grâce au projet Laurentia, la réalisation du parc urbain est accélérée et bonifiée.

«L’endroit où on veut faire le parc, c’est un endroit qui est sablonneux. Ça prend de la terre pour planter des arbres. Avec Laurentia, on a beaucoup d’excédents de terre. Au lieu d’aller porter cet excédent en camion ailleurs, on l’utilise pour accélérer le développement du parc urbain qui a besoin de beaucoup de terre fine», explique M. Girard.

Le Port aménagera de nouveaux espaces récréatifs et plantera des centaines d’arbres et arbustes. Il rendra verts quelque quatre hectares de terrain de la zone récréotouristique, ce qui représente une superficie égale à cinq terrains de soccer.

L’annonce vient d’ailleurs s’ajouter au projet de réaménagement de la baie de Beauport annoncé en juin 2020.

Avec le parc urbain, le Port propose un aménagement de plusieurs secteurs végétalisés par des espèces indigènes de la forêt boréale, la prairie fleurie et un boisé à arbres feuillus.

«L’objectif, c’est un parc accessible, on veut que ça soit une promenade diversifiée qui met en évidence les différents milieux naturels. Ça va être très éducatif aussi, une belle expérience avec la plage de la baie et la forêt, ça va plaire à tout le monde», soulève M. Girard.

Cette combinaison de différents milieux naturels permettra aussi de développer la biodiversité écosystémique en créant de nouveaux habitats pour la faune de Québec, précise-t-on dans le communiqué dont Le Soleil a obtenu copie jeudi.

Contribuer à une meilleure qualité de l’air

L’annonce du projet ne vient pas sans rappeler la controverse qui entoure le projet Laurentia. Mario Girard continue de défendre le terminal de conteneurs, il juge que ce parc urbain est un autre avantage qui se dessine.

«La grande majorité comprend qu’on fait des développements, on avance. Ils ont bien lu les détails du projet. Il y a d’autres choses qui s’en viennent dans les prochaines semaines. Tout ça pour diminuer l’empreinte des terminaux portuaires», soutient-il.

Le projet Laurentia prévoit entre autres un sol asphalté du secteur, ce qui entrainera des «ilots de chaleur», note M. Girard.

«Avoir un parc à proximité vient régler ce problème de chaleur», explique le pdg de l’Administration portuaire.

«Pour améliorer la qualité de l’air dans Limoilou, l’une des suggestions était de planter des arbres. On vient aussi faire notre part de ce côté-là, en plus de venir contribuer à la carboneutralité du projet Laurentia», ajoute-t-il.

Rappelons que le projet Laurentia veut faire du port de Québec le terminal de conteneurs en eau profonde avec des caractéristiques environnementales se voulant les plus vertes en Amérique du Nord. Il voit le jour grâce à un investissement conjoint de 775 M$.

«Avec la baie de Beauport tout juste à côté du parc, ça va être un endroit pas mal intéressant. Ça va être encore plus populaire et c’est ce qu’on veut. On est fiers de ce secteur-là. D’autres vont nous envier, même à l’international, c’est assez unique», termine Mario Girard.

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Voir aussi : Arrondissement Beauport, Parc.

Des travaux majeurs sur le boulevard Raymond à Beauport

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 15 février 2021 3 commentaires

La Ville de Québec entreprendra en mai prochain la première des deux phases de travaux majeurs qui transformeront en beauté et en fonctionnalité le secteur du boulevard Raymond, auquel sera additionnée une zone industrielle harmonisée à son environnement.

« Les travaux dans le secteur du boulevard Raymond amélioreront grandement une des portes d’entrée du nord et de l’est de l’arrondissement de Beauport, a mentionné M. Régis Labeaume, maire de Québec. En plus de réaménager le boulevard et d’ajouter une piste cyclable, nous développerons la zone industrielle et construirons un mur antibruit au dépôt à neige pour assurer la quiétude des résidants du quartier. Tout le secteur sera revitalisé, et la qualité de vie des citoyens et l’expérience des usagers de la route en seront grandement bonifiées.»

L’ensemble des travaux nécessite un investissement total de 32 millions $.

Des ajouts souterrains et en surface

Les travaux d’ingénierie consisteront principalement à ajouter deux voies de circulation au boulevard Raymond, des voies de virage aux intersections, un trottoir, une piste cyclable et une banquette pour de l’aménagement paysager.

« L’intersection du boulevard Raymond et de l’avenue Larue est empruntée chaque jour par environ 25 000 véhicules, a ajouté M. Jérémie Ernould, conseiller municipal de l’arrondissement de Beauport et membre du comité exécutif responsable des travaux publics. Une mise à jour de l’ensemble des infrastructures était nécessaire et nous en profitons pour redorer de belle façon un secteur qui en avait besoin. »

Des travaux souterrains auront aussi lieu afin de relier le réseau d’aqueduc à la nouvelle zone industrielle. Ces travaux permettront de desservir cette zone en eau potable, tout en sécurisant l’alimentation en eau des citoyens.

Un mur antibruit au dépôt à neige

La construction du mur antibruit, déjà annoncée, s’ajoute à la séquence des travaux de réaménagement du secteur. Longeant le boulevard Louis-XIV, ce mur bordant le dépôt à neige aura une longueur approximative de 1 000 mètres et une hauteur variant entre 4 et 6 mètres.

Élaborés en tenant compte des résultats d’une étude acoustique, le mur ainsi que plusieurs autres mesures d’atténuation réduiront considérablement les sons en provenance du dépôt à neige dans le voisinage.

Une nouvelle rue pour la zone industrielle

Une toute nouvelle rue verra le jour dans la zone industrielle de Beauport, secteur sud. Parallèle au boulevard Raymond, elle sera accessible par le prolongement des rues Adanac et Clémenceau.

Afin d’harmoniser pleinement la zone industrielle à son environnement, il sera nécessaire d’apporter une modification au zonage industriel actuel. Par cette modification, plus restrictive en raison de considérations environnementales, des matériaux absorbants limitant la propagation du son ainsi qu’une plantation d’arbres plus importante seront exigés, et il ne sera pas permis d’y faire de l’entreposage à l’extérieur.

Le processus de consultation publique pour la modification réglementaire à cette modification du zonage débutera en mai, pour une adoption souhaitée en juillet.

Le communiqué et des illustrations des travaux à venir

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Transport.

Le RTC déploiera de nouveaux services dans Beauport dès le 21 août 2021

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 4 février 2021 Commentaires fermés sur Le RTC déploiera de nouveaux services dans Beauport dès le 21 août 2021

(…)

Dans l’optique de répondre aux attentes des clients et de s’adapter à la trame urbaine en évolution, le nouveau parcours 56 s’ajoute aux modifications déjà proposées. De plus, le parcours 54 offrira 42 départs vers le Cégep Limoilou et remplacera avantageusement le parcours 55 qui n’offrait que 2 départs vers cette même destination.

Voici les faits saillants :

ajout de 4 nouveaux parcours eXpress (pour un total de 16 à Beauport);
parcours plus directs et rapides;
plus d’options pour les travailleurs du NCH (prolongement du parcours 54, en plus du parcours 61 récemment prolongé);
ajout d’un aller-retour le midi et d’un retour en soirée pour les étudiants (parcours 300);
parc industriel Armand-Paris mieux desservi (parcours 56);
lien direct entre Charlesbourg et le quartier Courville avec le prolongement du parcours 59 jusqu’au terminus Chute-Montmorency;
lien direct entre le quartier Montmorency et plusieurs destinations dans le quartier Courville avec le parcours 53;
fréquence bonifiée vers l’axe Clemenceau et les Promenades Beauport (parcours 54);
800 places supplémentaires dans deux nouveaux Parc-O-Bus régionaux, dont 400 en 2020 au Parc-O-Bus Sainte-Anne;
le domaine de Maizerets maintenant desservi par le parcours 52;
renforcement des liens nord-sud et est-ouest.

Le communiqué

Nouveau réseau 2021

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Transport en commun.

Les Soeurs de la Charité rachètent leurs terres de Dallaire

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 22 décembre 2020 5 commentaires

Source : Jean-Luc Lavallée, Journal de Québec, le 22 décembre 2020

Le promoteur Michel Dallaire renonce à son projet de mini-ville à Beauport sur les terres des Sœurs de la Charité. Ces dernières viennent de reprendre possession de leurs terres et n’ont pas encore décidé ce qu’elles en feront.

Le Journal a mis la main sur un acte notarié qui révèle que la société en commandite Terres d’Espérance, propriété à parts égales de la Fondation Famille Jules-Dallaire et des Sœurs de la Charité, cède les terres exclusivement aux religieuses beauportoises. Elles rachètent leurs terres pour 34 M$.

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Terres des Soeurs de la Charité: la Ville de Québec essuie un nouveau revers.

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Étalement urbain.

Projet de 35 maisons à Beauport sur un cimetière et les terres des sœurs

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 31 octobre 2020 Commentaires fermés sur Projet de 35 maisons à Beauport sur un cimetière et les terres des sœurs

Jean-Luc Lavallée
Journal de Québec

La Ville de Québec est sur le point d’autoriser un projet de construction de 35 résidences unifamiliales, à Beauport, sur l’ancien cimetière et les terres des Sœurs servantes du Saint-Cœur de Marie qui ont déménagé dans les dernières années.

Ce projet est dans l’air depuis deux ans et demi. En 2018, les religieuses s’étaient adressées au tribunal pour exhumer les restes humains de 601 personnes, principalement des religieuses, enterrées dans le cimetière de leur communauté.

La cour avait autorisé ce déménagement pour le moins inusité. Les restes humains avaient ensuite été inhumés au cimetière Saint-Charles. Les Sœurs servantes du Saint-Cœur de Marie, elles, ont déménagé dans une nouvelle résidence sur le site des Jardins d’Évangéline à Beauport. Leur ancien couvent de l’avenue des Cascades sera éventuellement restauré, agrandi et converti en résidence pour aînés.

Le projet domiciliaire de Nova Construction sur le vaste terrain à l’arrière du convent, incluant la portion de l’ancien cimetière, vient de franchir une étape importante. Les élus du comité exécutif ont entériné le projet de lotissement. Les travaux de prolongement de la rue Étienne-Parent et l’ouverture d’une nouvelle rue au sud de l’avenue Coubertin pourraient débuter en décembre.

Un projet populaire

Joint par Le Journal, Peter David, de Nova Construction, dit avoir déjà trouvé preneur pour une vingtaine de terrains sur 35, réservés avant même que le projet soit officialisé. «Je n’ai jamais vu ça», dit-il au sujet de l’engouement qu’il a constaté.

La présence d’un cimetière, pendant plusieurs décennies, n’a pas rebuté non plus les futurs acheteurs, qui ont tous été mis au courant. «Aucun n’a reculé. La présence des sœurs était même perçue comme quelque chose de rassurant. Ce sont des anges», a relaté M. David.

«Un développement au sud de l’autoroute de la Capitale, avec des maisons unifamiliales, ça fait des années qu’il n’y en a pas eu», rappelle-t-il. La rareté de terrains à proximité de la ville, des services et de l’autoroute pour des maisons neuves isolées aurait donc séduit plusieurs acheteurs potentiels. Les maisons coûteront 450 000 $ en moyenne, peut-on lire dans des documents de la Ville. La réalisation du projet devrait s’étaler jusqu’en 2024.

L’article

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Résidentiel.

Le nouveau pont de l’île d’Orléans dévoilé

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 octobre 2020 1 commentaire

Source : Marc-André Gagnon, Journal de Québec, le 23 octobre 2020

Le ministre des Transports, François Bonnardel, a dévoilé ce matin le concept du futur pont de l’Île-d’Orléans, dont les travaux préparatoires à la construction débuteront en 2022, pour une mise en service prévue à la fin de 2027.

Au terme d’une analyse réalisée au cours de l’été par un comité d’experts, des trois propositions reçues, c’est finalement celle soumise par le consortium Groupement Origine Orléans, composé des firmes Stantec et EXP, qui a été retenue.

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Nouveau pont de l’île d’Orléans : prévu pour 2022.

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Transport.

Nouveau projet : le Destimo

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 19 octobre 2020 6 commentaires

Entre le nouvel immeuble de la CNESST et le premier édifice du fédéral, un projet résidentiel est en train de voir le jour : le Destimo. Du studio au 5 1/2, les 192 unités mettront un terme à la phase 2 de la revitalisation de ce secteur, qui comprend aussi un parc, que je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter. Maintenant, que les premiers pas sont faits dans ce secteur, voyons voir les prochaines étapes qui permettront de changer ce secteur qui a fait l’objet de plusieurs annonces avant une réelle prise en charge.

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Logement locatif ou social.

Immeuble de la CNESST – état des travaux (5)

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 19 octobre 2020 2 commentaires

Un projet dans le secteur d’Estimauville qui tire à sa fin, c’est le futur siège social de la CNESST. L’extérieur est presque complété et on s’affaire à compléter le bâtiment à l’intérieur et finaliser le garage étagé.

Immeuble de la CNESST – état des travaux (4).

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Institutionnel.

L’insouciance historique pour les paysages du fleuve

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 17 octobre 2020 Commentaires fermés sur L’insouciance historique pour les paysages du fleuve

François Bourque
Le Soleil

Échaudés par le saccage passé des paysages du fleuve, des citoyens se mobilisent contre un projet résidentiel aux portes de l’arrondissement historique de Beauport.

Le promoteur Bild propose 67 logements locatifs dans deux immeubles de quatre étages (14 mètres) sur le terrain de l’ancien garage Beauport Auto, boulevard des Chutes.

Un changement de zonage est requis, la limite actuelle étant de deux étages. La clientèle visée est celle de résidents de maisons unifamiliales qui souhaitent continuer à habiter le quartier.

Le conseiller du district et président de l’arrondissement Beauport, Stevens Melançon, voit le projet d’un bon œil. Une «densification intelligente» qui répond à un besoin de logements «moyenne gamme», dit-il.

«Je ne suis pas un enfant d’école», insiste-t-il. «Je ne me fais pas avoir souvent. C’est un bon projet» avec un «constructeur très sérieux qui a une approche exceptionnelle».

Des citoyens du voisinage voient cependant les choses autrement. L’histoire les a rendus méfiants. Ils craignent que le quatrième étage du projet Le Laurent ampute davantage leur vue sur le fleuve mise à mal par des projets immobiliers précédents.

Et par les arbres qu’ils ont laissé pousser sur leurs terrains, me permettrais-je d’ajouter.

Ils craignent aussi l’effet d’entraînement d’un zonage à 14 mètres sur l’ensemble du boulevard des Chutes.

Le conseil d’arrondissement devait statuer sur le changement de zonage mardi dernier, ce qui aurait enclenché le processus menant à un référendum.

L’ancien «prof de math» a fait ses calculs. Sentant la soupe chaude, il a préféré retirer le projet. «Ça va se régler en jouant sur les hauteurs», croit-il.

«On planche sur la possibilité d’atteindre la cible de 11 mètres» proposée par des citoyens, confie Léonie Lemay, associée chez Bild.

D’autres sur le boulevard des Chutes préféreraient le statu quo (deux étages) par crainte de la circulation et d’une perte d’ensoleillement.

Avec un étage en moins, les résidences de l’avenue Royale conserveraient les vues qui restent sur le fleuve (et la valeur immobilière qui y est associée).

«Le bon voisinage est important», plaide Mme Lemay, dont la jeune entreprise veut demeurer propriétaire du futur immeuble.

Le projet initial a déjà été revu à la baisse et les phases ultérieures sur des terrains voisins ont été abandonnées.

Un projet «vert» dans «le respect du cadre bâti», décrit Mme Lemay, qui croyait être arrivée à un bon compromis.

Erreur. «On voit bien que ça ne passe pas», dit-elle. «On a vu que les citoyens sont irrités par le projet. On avait sous-estimé l’amertume par rapport à d’autres projets».

On a en effet tendance à sous-estimer les conséquences durables des projets enfoncés dans la gorge des citoyens.

Bild pense aussi avoir sous-estimé l’intérêt des citoyens pour l’histoire. Il a redessiné le hall pour qu’il l’évoque l’ancien moulin à eau du terrain voisin.

Le conseiller Mélançon a essayé de convaincre des citoyens du bien-fondé du projet Le Laurent.

Un rôle qui a étonné (et déçu) ceux qui croyaient leur conseiller «à l’écoute des citoyens». «On le sent du côté des promoteurs», déplore Marie-Ève Côté.

M. Mélançon a constaté lui aussi que les citoyens «ont été échaudés».

On peut les comprendre.

Une dame de l’avenue Royale m’a fait parvenir des photos avant-après de sa cour arrière.

Sur la première, lors de l’achat, la vue sur le fleuve et la pointe de l’île était complètement dégagée, hormis une cheminée et une tour de béton de l’ancienne cimenterie Saint-Laurent.

Sur la seconde, un paysage refermé par les arbres et les condos des Façades de l’Île.

À la fin des années 2000, des citoyens s’étaient mobilisés pour essayer de sauver leur vue sur le fleuve menacée par de nouveaux projets.

Ils avaient obtenu que les bâtiments soient réduits d’un étage et orientés nord-sud pour en limiter l’impact. On leur a aussi promis des décrochés architecturaux aux étages supérieurs.

Cette promesse n’a pas été tenue. Ni celle sur l’uniformité des cinq immeubles à construire. La Ville avait oublié (volontairement ou pas) de les inclure dans les fiches techniques du zonage.

«On s’est fait avoir», jette André Bureau, qui habite l’avenue Royale. Une partie de sa vue sur le fleuve est depuis obstruée par les condos locatifs Les Belvédères sur le Fleuve.

M.Buteau, qui avait participé aux discussions, en a tiré une leçon : «On ne veut plus négocier avec la Ville».

Le propriétaire de la Maison Félix-Laberge (construite entre 1760 et 1830), en retrait de l’avenue Royale, se réjouit de la démolition de l’ancien garage en contrebas de son terrain. Il se méfie cependant de la suite.

Le promoteur l’a rencontré pour l’assurer qu’il ne perdrait rien de sa vue sur le fleuve depuis sa galerie. Il a perçu qu’on lui a menti. «Ça va faire un mur», redoute-t-il.

Un mur? Je ne sauvais dire, mais certainement une vue amputée. Le promoteur a fait des simulations visuelles sur cinq sites de l’avenue Royale. Une seule vue était touchée, dit-il.

Peut-être, mais les plus belles vues du secteur ne sont pas celles depuis la rue, mais celles depuis les résidences et balcons pour lesquels il n’y a pas eu de simulation.

Le promoteur dit l’avoir proposé, mais rapporte que les propriétaires concernés ont décliné. Auraient-ils accepté qu’ils n’auraient sans doute pas cru à des résultats qui auraient montré un faible impact visuel.

Les « voeux pieux » des pouvoirs publics

Il y a quelque chose de troublant à ce que les citoyens doivent mener seuls la bataille de la protection des vues patrimoniales de l’arrondissement historique de Beauport.

Comme si ces vues n’étaient qu’un caprice ou un plaisir privé.

Tous les documents publics de la Ville et des gouvernements disent pourtant l’importance des vues sur le fleuve depuis l’avenue Royale :

Plan directeur d’aménagement et de développement (PDAD) de la Ville; Schéma de la communauté métropolitaine; Plan de conservation de l’arrondissement historique; Charte du paysage; Chaire de tourisme UQAM sur les routes touristiques; Répertoire des lieux patrimoniaux du Canada, etc.

Le paysage de cette descente en paliers vers le fleuve était même une des caractéristiques décrite dans l’acte fondateur de l’arrondissement historique en 1965.

Tous ces documents réitèrent l’importance du paysage en général et de celui, particulier, de l’avenue Royale et de ses terrasses offrant des panoramas sur le fleuve et l’île d’Orléans.

«Des vœux pieux», commente le conseiller Mélançon à propos du PDAD de la Ville. J’ai sursauté. Son lapsus (ou aveu) résume bien l’attitude des pouvoirs publics.

«Aucun règlement de la Ville n’accorde de privilège de protection des percées visuelles», rappelle-t-il. «Ce n’est pas un droit. C’est plate, mais c’est ça.»

«On fait attention aux vues dans la mesure du possible, mais il faut aussi loger les gens de façon convenable, plaide M. Mélançon.

Bien sûr qu’il faut permettre aux citoyens de se loger décemment et en restant dans leur voisinage, si c’est ce qu’ils désirent.

Mais pourquoi inscrire partout l’importance du paysage si c’est pour céder ensuite à toutes les tentations fiscales?

L’insouciance historique pour les paysages du fleuve à Beauport est à l’image du traitement réservé à son arrondissement historique. Celui-ci court sur 6 km le long de l’avenue Royale, de la rivière Beauport au Manoir Montmorency.

Un site patrimonial «mal-aimé», décrit M.Robert Bergeron, qui habite depuis 45 ans l’avenue Royale où on recense environ 500 maisons classées ou d’intérêt.

M.Bergeron était à vider ses gouttières lorsque je l’ai interrompu. Nous avons conservé dans le vacarme et les vibrations des camions et gros Métrobus qui passent à sa porte.

«Une rue sacrificielle», dit-il, en montrant l’ancien chemin Royal, étroit et sinueux, transformé contre nature en une grande artère de circulation impossible à traverser à pied aux heures de pointe.

Mobilier urbain dépareillé, trottoirs raboutés et absents du côté sud; fils aériens disgracieux, bâti parfois incongru et négligé, etc.

L’arrondissement historique ne reçoit rien (ou trop peu) des attentions publiques auxquelles on pourrait s’attendre. À part des subventions aux rénovations, dont la facture est souvent gonflée par des entrepreneurs qui veulent en profiter.

Les pouvoirs publics exigent des citoyens qu’ils demandent (et payent) un permis pour repeindre leur maison de la même couleur ou changer la moindre poignée de porte.

Mais ils ferment les yeux sur des projets immobiliers qui défigurent le paysage ou obstruent à jamais les vues «patrimoniales». Triste constat.

L’article

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Environnement.