Les fouilles archéologiques du site de la première tentative de colonisation du Canada tirent à leur fin. Après des années de travaux, les vestiges des installations de Jacques Cartier et de Jean-François de la Rocque de Roberval seront enterrés prochainement à nouveau. Nous avons pu faire une visite du site qui est actuellement fermé au public.
En 2005, on a voulu installer un belvédère panoramique sur le promontoire de Cap-Rouge sous le pont du Canadien National pour prolonger le parc municipal Cartier-Roberval. Des fouilles archéologiques préventives avaient été commandées et ont permis de découvrir ces ruines spectaculaires. Le gouvernement du Québec a alors alloué des fonds pour des fouilles en profondeur en 2006. En cette dernière année, les archéologues se sont concentrés sur la falaise puisqu’elle montrait des signes d’érosion. Ces travaux d’urgence expliquent pourquoi le chantier n’est plus ouvert au public comme ce fut le cas les années précédentes.
Nous avons pu voir des murets originaux construits entre 1541 et 1543. Le mortier a pratiquement disparu, mais les pierres sont bien visibles et bien alignées. Le chantier est vaste et il est recouvert de panneaux de contreplaqué pour le protéger.
Fort Charlesbourg-Royal
Ce fort fut nommé ainsi par Jacques Cariter en 1541. Roberval arriva un an plus tard et le renommera France-Roy. Des installations avaient été construites en haut de la falaise ainsi qu’au pied de cette dernière. On raconte que Roberval maltraitait ses hommes en les empêchant à manger et à boire pour les faire obéir.
Jacques Cartier prélèvera de la pyrite de fer du quartz de la falaise croyant à tort qu’il avait découvert des diamants. Ces faux diamants décrédibilisent ses explorations à son retour en France en 1542 et auraient entraîné leur arrêt par le roi François 1er.
Il serait retourné en 1543 pour retrouver un Roberval affaibli par un rude hiver marqué par le scorbut et des conflits avec les tribus d’Amérindiens. Ils auraient incendié le fort en septembre pour ne jamais y remettre les pieds.
La Villa Redcliff (1823-1906)
Le site fut occupé par la suite par la Villa Atkinson. Ce domaine construit en 1823 par l’industriel du bois Henri Atkinson. Elle fut détruite en 1906 lors de la construction du pont ferroviaire (tracel) du CN. Les archéologues ont découvert un coin des fondations de la maison sous le pont. Le reste de la maison se situera sous le remblai du Canadien National.
Il y a aussi des traces des fondations des écuries dans un boisé au sud de l’actuel parc Cartier-Roberval. D’ailleurs, nous avons constaté qu’un pilleur venait tout juste de détruire des vestiges de fondations dans la semaine qui a précédé notre visite. Cette portion du site n’est pas clôturée et est libre d’accès.
Les Actkinson avaient créé aussi une petite tourelle au coin du promontoire. Les archéologues ont pu trouver les traces de cette dernière.
La suite
Certains artefacts parmi les 4000 trouvés seront exposés dans une exposition en 2012 au Musée de la civilisation. Le site sera remblayé avec de la terre. Une terrasse sera construite par-dessus le site. La Commission de la capitale nationale installera des panneaux d’interprétation pour instruire les visiteurs sur ce site exceptionnellement riche en histoire.
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