Par Gérald Gobeil le 2 septembre 2010 Commentaires fermés sur Restauration des rives de la St-Charles
L’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord (APEL) est fière d’annoncer la restauration de douze terrains riverains de la rivière Saint-Charles situés en amont de la prise d’eau potable. Ce projet, dont la valeur globale est estimée à 150 832 $, sera réalisé avec l’appui financier de la Ville de Québec, du gouvernement du Canada agissant par l’entremise du ministère de l’Environnement ainsi que de la Fondation Hydro-Québec pour l’environnement.
Luc Fournier du Journal L’Actuel a obtenu la confirmation suite aux rumeurs quant à l’avenir du centre d’achats Carrefour Neufchâtel sur l’avenue Auvergne. Il ferme le 30 septembre et sera démoli. Un plus petit centre d’achat configuré en « power center » le remplacera par la suite.
Au Carrefour Neufchâtel, aucun client. Un homme passe le balai sur le plancher qui n’a pas été sali. Les vendeuses des quatre ou cinq magasins encore ouverts tournent la tête lorsque l’auteur de ces lignes passe devant leur magasin, comme surprises d’y voir quelqu’un. Le centre commercial sera détruit. Tous les magasins seront fermés le 30 septembre.
Source : Isabelle Mathieu, Le Soleil, le 23 août 2010
Le nouveau règlement sur la construction dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles n’ira pas jusqu’à interdire les constructions avec fosse septique, comme le demandait au départ l’administration Labeaume. Mais, a appris Le Soleil, il va les encadrer plus sévèrement.
Nous avons fait une rectification au préalable par rapport à la plaque commémorative qui avait été posée originalement à l’extérieur et réinstallée à l’intérieur du Manège militaire de Beauport. La plaque originale en bronze avait été volée et elle fut remplacée et installée à l’intérieur suite à une recommandation de la police.
En 1845, deux grands feux dans St-Roch et St-Jean-Baptiste ont rasé de grandes portions de ces quartiers. On décida en 1852 quelques années plus tard de doter la Ville de Québec d’un réseau d’aqueduc et on a choisi d’installer la prise d’eau dans les hauteurs de Loretteville.
Le 1er Château d'eau érigé en 1852 (photographe et date inconnu)
L’ingénieur américain George R. Baldwin recommande qu’on établisse la prise d’eau sur la rivière Saint-Charles à Saint-Ambroise de la Jeune-Lorette. L’élévation est alors suffisante (140 mètres) pour créer la pression nécessaire pour desservir le point le plus haut de Québec, soit la Citadelle (100 mètres). On y construit un petit barrage pour créer un château d’eau. On dissimule la prise d’eau à l’intérieur d’un petit bâtiment en pierres conçu par Charles Baillairgé qu’on nommera le « Château d’eau ».
La conduite de 15 kilomètres
La première conduite en fonte avait un diamètre de 18 pouces (45 cm) et se rendit dans le quartier Saint-Sauveur sous la rue de l’Aqueduc. L’accroissement de la demande en eau amène l’obtention d’un contrat très controversé à l’ingénieur Horace Janson Beemer pour la pose d’une seconde conduite de 30 pouces en 1882. Une portion du tracé passe sous les terres de la Nation huronne-wendat.
Voici une carte créée à l’aide de Google Maps. On peut repérer ainsi facilement le tracé historique de ces conduites qui a été creusé au pic et à la pelle par nos ancêtres. On remarque qu’aucun bâtiment n’entrave le tracé.
Rue de la prise d’eau à la rue de la Cedrière
Magasin Archambault du boulevard Lebourgneuf
Sous le boulevard des Galeries au Times Hotel
Rue Rivard suivie d’une longue servitude dans le parc industriel dans Vanier
Avenue Proulx au sud du boulevard Hamel
Pont de l’Aqueduc
Rue de l’Aqueduc
Un nouveau bâtiment en 1949
Au fil des ans, la municipalité de Château d’eau s’est fondée en 1926 autour de cette installation et plus tard a été fusionnée en 1965 à Loretteville. Le premier bâtiment a servi jusqu’en 1948 alors qu’il fut remplacé par un petit bâtiment avec une architecture d’allure médiévale étrangement élaborée en 1949 lors de travaux d’amélioration de la prise d’eau. Ce joli bâtiment est celui qu’on peut admirer aujourd’hui sur la rue de la Prise d’eau à Loretteville. En 1969, la Ville de Québec a construit à proximité une usine de traitement de l’eau.
Merci à Jean Légaré, de Canot Légaré, de s’être proposé spontanément à me faire une ballade sur la St-Charles, ce qui m’a permis de prendre la photo du château d’eau.
Mise à jour 2010-10-28: Mario Lussier, président de la Société d’histoire de la Haute-Saint-Charles, m’a informé que la prise d’eau n’a jamais été sur les terres huronnes. Toutefois, une portion de la conduite d’eau passe sur leur terre. Le billet a été corrigé en conséquence.
Avec un peu de retard, l’axe est-ouest qui reliera Lac St-Charles au boulevard Valcartier, et à Henri-IV via Montolieu, est maintenant en chantier. Reste à voir si la date de livraison prévu, décembre 2010, sera maintenu.
Nous avons parlé du bunker nucléaire de Valcartier ce matin aux auditeurs du FM93. Je vous invite à lire le billet complet qui comprend notre le récit de notre visite et les photos prises par Francis Vachon. Voici l’extrait audio de notre entrevue de ce matin:
Peu de gens connaissaient l’existence d’un abri nucléaire à Québec. Un bâtiment conçu pour protéger 400 personnes lors d’une éventuelle attaque nucléaire. Cet abri et 5 autres ont été construits pour abriter le gouvernement intérimaire de leur province respective. Nous avons visité celui de Valcartier pour vous.
L’abri de Valcartier a été construit en octobre 1963 au coût de 223 625 $. Ce montant peut paraître peu, mais si on l’indexe à 2010, cela nous fait un montant de 1,6 M$. Le bâtiment est sur 2 étages de 80 mètres (262′) par 40 mètres (131′). Le rez-de-chaussée est recouvert de terre et de gazon. Un escalier permet d’accéder à l’autre étage au sous-sol.
Un plus grand « bunkers » (4 étages) avait été construit à Carp en banlieue d’Ottawa (localisation sur Google Map) pour le gouvernement fédéral. L’opposition fédérale à l’époque se moquait de ces installations et les surnommait les « Diefenbunkers ». Un surnom inspiré de John Diefenbaker, le premier ministre canadien à l’époque. Le bâtiment de Carp appartient au Musée de la Guerre froide et peut être visité par le public.
Le rez-de-chaussée
On accède au rez-de-chaussée par un court tunnel. Au bout de ce dernier, plusieurs portes doubles renforcées doivent être franchies pour accéder à l’intérieur. Une porte simple sur la droite permet d’accéder aux douches de décontamination. À gauche, l’entrée du bunker. Au centre, le tunnel vu de l’intérieur. Puis à droite, la première porte blindée.
Une des portes renforçée, avec une vue rapproché des barrures
Douches de décontamination
Lors d’une contamination de radiation à l’extérieur, celui ou celle qui aurait voulu pénétrer dans le « bunker », aurait dû jeter ses vêtements et se doucher. Les douches ressemblent à des postes douaniers. On y entre d’un côté et on en sort décontaminé de l’autre. Chaque douche a sa porte pour créer un sas fermé. Ce sont des douches normales avec un plancher de béton.
C’est l’une des pièces les plus originales du bâtiment. De nos jours, elle est fermée à clé en tout temps et n’a subi aucune modification au fil des années. Lors de la visite, il n’y avait même pas d’ampoule électrique dans le plafonnier. La photo de gauche montre la porte d’entrée du bunker, vue de l’intérieur. Le rond blanc en haut était un système de ventilation. La porte blanche à gauche est l’entrée des douches de décontamination, que l’on peut (presque) voir sur la photo de droite.
Fait intéressant, on peut accéder à une cage d’escalier à l’aide d’une lourde porte renforcée. C’est un escalier en colimaçon très étroit en métal qui se rend au toit. La cage d’escalier a des murs en béton et on remarque de nombreuses traces d’écoulement d’eau de pluie depuis longtemps. Elle se descend aussi au sous-sol dans une pièce d’entreposage. Il est impossible d’ouvrir les portes de l’intérieur de la cage d’escalier. Un occupant du bâtiment doit le faire. Cet escalier aurait pu servir de sortie de secours pour accéder à un hélicoptère sur le toit. À gauche, l’entrée de l’escalier de secours. Au centre, l’intérieur du minuscule endroit. L’escalier débouche sur la photo de droite, prise du bâtiment en ciment à droite sur la toute première photo de cet article
Dortoirs
L’essentiel des chambres à coucher est au rez-de-chaussée. Ce sont des petites pièces avec un ameublement rudimentaire. Il existe des chambres seules, pour officiers, et des chambres à 2, 4 et 6. Le mobilier original est toujours là sauf les matelas qui ont été renouvelés. Il y a des petites tables de nuit et des commodes 3 tiroirs arborant la robe et le turquoise pâle qui témoignent bien de leur âge vénérable. Dans certaines chambres plus grandes, il y a des casiers de rangement fermés vissés au mur. Certaines chambres ont des lavabos.
Cette section est un peu un labyrinthe. Plusieurs corridors étroits ont été faits pour accéder aux petites chambres. L’orientation est difficile. Le labyrinthe des dortoirs, suivant d’une chambre simple, puis double, et une chambre à 6. Enfin, deux commodes d’un autre temps, toujours utilisées
Les salles de bains communes
Il y a des salles de bains séparées pour les hommes et pour les femmes. Dans celle des hommes, il y a une petite tablette en métal devant chaque miroir pour déposer ses effets personnels (rasoir, brosse à dents, etc.). Les urinoirs du côté des hommes sont défectueux et ils étaient condamnés lors de notre visite.
Sans avoir visité le côté des femmes, j’ai remarqué à distance qu’on avait eu la délicate attention de peindre les murs d’une couleur rose pâle ou d’un lilas. Autre signe de l’époque, les machines de lavage du linge y étaient installées aussi. Les salles de bains, toujours décorées à la mode « école primaire 1970 »
Le sous-sol
Le sous-sol comporte plusieurs pièces communes. Certaines sections n’ont pas pu être visitées puisqu’elles servent actuellement pour des activités confidentielles. Cela nous a tout de même permis de visiter plusieurs locaux intéressants.
Grands locaux
Les forces utilisent de grandes pièces comme salles de formation. D’ailleurs, lors de notre passage plusieurs soldats étaient présents pour des formations dans le cadre de leur montée en puissance pour se rendre en Afghanistan. Pour les technophiles, il y avait aussi une salle d’entraînement avec des simulateurs informatiques de combat.
Fait inexpliquée, certaines grandes salles étaient adjacentes à une petite pièce ayant de grandes fenêtres. Un genre de poste de garde.
Chambres des dignitaires
Une des plus grandes curiosités lors de notre visite était des quartiers des dignitaires. On peut lire les inscriptions originales sur les portes « GROUPE MINISTÉRIEL », « L-T GOUVERNEUR » et « AVOCAT/JUGE ».
Dans chacun des appartements, il avait 2 très petites pièces pouvant accueillir un lit et parfois un bureau. Les chambres sont humbles, elles ne sont pas décorées et pas luxueuses. Tout le mobilier original a été retiré. Il n’est pas possible de savoir pour l’instant quand et où il a été transféré. Nous avons tenté de savoir sans succès si la chambre du premier ministre avait un lit à deux places comme le « bunker » de Carp.
En se rendant au fond, une porte nous permet d’accéder à une salle de bains commune réservée aux dignitaires. La salle de bains inutilisée est comparable à celles des autres.
Toute cette section est fermée et est inutilisée par les Forces canadiennes. Nous avons vu quelques articles militaires entreposés, mais ces pièces sont fermées à clé en tout temps. Remarquez le haut-parleur à l’intérieur de la chambre du juge-avocat
Salle des machines
Il y a deux salles des machines sur chacun des étages, mais celle du sous-sol semble la plus grande. Nous n’avons pas pu la visiter pour des raisons logistiques. Mais, selon le responsable de l’immeuble, une grande partie servait à la ventilation. Jusqu’aux années 2000, le bâtiment n’échangeait pas son air avec l’extérieur. Le système de ventilation recyclait l’air ambiant tout l’assainissant à l’aide d’énormes filtres. Selon des témoignages de personnes ayant séjourné dans l’immeuble dans les années 90, l’air était sec et un peu étouffant.
Bâtiment pour la Garnison depuis les années 90
La guerre froide s’est terminée autour de 1991. On nous dit que l’abri a perdu sa vocation première à la même époque. Il est dorénavant utilisé pour les besoins courants des Forces armées canadiennes. Comme stipulé plus haut, ses grandes salles servent pour la formation de groupes et ses dortoirs servent en cas de débordement lorsque beaucoup de soldats séjournent à la base.
Quelques mises à jour techniques
De l’équipement moderne de ventilation a été installé et l’air est échangé comme tout bâtiment moderne. Des gicleurs ont été installés dans toutes les pièces pour se conformer au code du bâtiment.
Observations et faits intéressants
Aucun ascenseur n’avait été prévu. Toutefois, un treuil électrique a été installé au plafond de la cage d’escalier centrale. Elle permet de hisser une cage de métal servant à monter et descendre de lourdes pièces de matériel au sous-sol. Le treuil est original et on dit qu’il date de 1964. Il sert toujours.
Le responsable de l’immeuble nous a indiqué que la plupart (ou peut-être la totalité) des murs intérieurs sont en béton et recouverts de gypse. D’ailleurs, nous avons remarqué que de grandes portes dans les corridors permettent de fermer et d’isoler des sections du bâtiment. Sa position n’est plus secrète, il est situé sur la rue de la Grande Hermine sur le base de Valcartier.
Visite de l’abri en 1975
Une équipe de tournage de Radio-Canada avait visité le « bunker » en 1975. On a pu reconnaître plusieurs pièces qu’on a visitées. Peu de choses ont changé.
On y voit un corridor et une chambre avec des lits superposés (on n’a pas vu ça lors de notre visite). Aussi, on voit les toilettes des hommes qui n’ont pas changé du tout. On voit à la fin la salle à manger et la cuisine au fond de la pièce.
Nous tenons à remercier Captaine Évelyne Lemire des Affaires publiques de la Garnison Valcariter pour sa collaboration et sa générosité à faire découvrir ce lieu inusité aux lecteurs de Québec Urbain.
L’Association des riverains du lac Saint-Charles s’impatiente face au problème des résidences du chemin de la Grande-Ligne dont les fosses septiques sont non conformes. Une vingtaine de fosses septiques polluent le lac Saint-Charles, une source d’eau potable pour 250 000 habitants de la région.
L’Association souhaite que la Ville de Québec débloque les fonds pour stopper cette source de pollution. La Ville a proposé de raccorder les résidences concernées au réseau d’égouts municipal. Toutefois, les propriétaires ont rejeté cette proposition, car ils auraient dû payer 75 % de la facture, ce qui aurait représenté, pour certains, des dizaines de milliers de dollars.