Ginette Paquin
Opinions
Le Soleil
POINT DE VUE / Après des coupes massives d’arbres matures sur la route de l’Église (56 arbres), sur Roland-Beaudin et près de l’aréna de Sainte-Foy (90 arbres) et de 27 arbres dans le boisé De Rochebelle pour y faire pénétrer un immense stationnement, le prolongement de l’avenue Roland-Beaudin aurait pour effet de nuire encore plus à ce seul milieu de vie naturel du quadrilatère et par le fait même à la qualité de vie des résidents actuels et futurs, des jeunes de l’école De Rochebelle et des enfants qui le fréquentent.
La circulation automobile longerait ou passerait dans la partie est du boisé De Rochebelle dans un corridor étroit puis derrière la bibliothèque de Sainte-Foy, traverserait deux terrains de soccer sur les terrains de l’école secondaire De Rochebelle pour s’arrêter à l’angle d’Hochelaga, boulevard que la ville veut élargir et déposséder de tous ses arbres matures (300 arbres) ce qui permettra d’y transférer les automobiles du boulevard Laurier quand le chantier du tramway y prendra place.
Cet élargissement aura des impacts négatifs sur le bien-être des résidents du secteur, plus particulièrement entre de l’Église et De Rochebelle.
Le trafic de Roland-Beaudin devra s’arrêter à l’angle d’Hochelaga. Donc, il y aura une intersection à l’angle de route de l’Église, une deuxième 100 pieds plus loin à l’angle de Roland-Beaudin, puis la troisième à l’angle de Lavigerie, la quatrième à l’angle de De Rochebelle et enfin la cinquième de l’autre côté du viaduc Henri-IV pour tourner à gauche dans la bretelle menant aux ponts et à Duplessis.
On parle également de l’élargissement de Lavigerie qui entraînerait la disparition du parc du même nom utilisé par les résidents vivant juste à côté et les travailleurs du coin. Évidemment, j’allais oublier! La coupe des nombreux autres arbres matures en bordure de l’actuelle Lavigerie. Tout ça pour les automobiles au détriment de ceux qui fréquentent le secteur actuellement encore vivable.
Bref, nous, les résidents du quadrilatère dont certains y vivent depuis de nombreuse années, devraient dorénavant accepter d’être entourés d’une mer d’asphalte et de bruit avec pollution augmentée et d’être dépossédés de tous nos arbres matures, de notre parc, de notre verdure qui seraient remplacés par des îlots de chaleur, des grands vents balayant ces immenses surfaces asphaltées, un trafic supplémentaire incessant qui viendrait toujours et encore bloquer autour de nous en essayant de se rendre tant bien que mal aux autoroutes et aux bretelles des ponts. Quel bon plan en effet. N’importe qui pourrait faire mieux.
Nous sommes arrivés dans ce secteur avant vous, décideurs actuels de Québec. De quel droit devriez-vous tout nous prendre ce que nous avons de beau, de tranquille, de sécuritaire, pour satisfaire vos projets qui n’ont aucun sens sur le terrain?
Je considère que nous avons des droits acquis et que votre désinvolture dépasse les bornes. J’espère que vous ou d’autres décideurs dans notre ville vont comprendre que ces plans doivent être revus dans une autre perspective, c’est-à-dire avec l’objectif prioritaire de privilégier, conserver et protéger les espaces de vie naturels que nous avons déjà et tous nos arbres matures pour le bien-être des résidents, et non pas celui d’augmenter les surfaces asphaltées pour le bénéfice des automobiles. Le changement d’objectif est plus que nécessaire et donnerait un tout autre plan. Nous ne sommes plus à l’ère de la table rase puis on recommence à zéro. Les changements climatiques, vous connaissez? Ça fait des années qu’on en parle. Vous pensez-vous encore à l’abri de leurs effets néfastes? Pas les citoyens.
La densification ne doit pas se faire aussi proche des bretelles des ponts et des entrées et sorties des autoroutes. Il faut consulter les résidents qui seront affectés par ces plans, dont moi-même, si vous ne pouvez pas faire mieux. Et si les candidats à l’élection partielle de lundi dans Jean-Talon avaient le temps de se prononcer sur ces enjeux, que diraient-ils?
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Un autre texte de la même citoyenne paru en novembre 2018