François Bourque
Le Soleil
Lorsque je l’ai convié à cet entretien, Pierre Boucher, ex-directeur général de la Commission de la capitale nationale, s’est mis à fouiller dans sa mémoire et ses vieux agendas.
Il savait que c’était quelque part en 1997, mais n’a pas retrouvé la date précise. Il se souvient cependant de «l’étincelle» : aller côté fleuve, depuis les ponts de Québec et Pierre-Laporte jusqu’au pont de l’île d’Orléans, à l’Est.
«En toute modestie, c’est né dans ma tête à trois heures du matin d’une nuit d’insomnie», raconte M. Boucher.
Cette version romantique de ce qu’il décrit comme le point de départ du projet de la promenade Samuel-De Champlain est cependant contestée.
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Mme Delisle, le ministre et député local Gil Rémillard et le ministre des Transports Marc-Yvan Côté y avaient dévoilé un projet qui frappait par son ambition… et par l’irréalisme de son budget: 6,5 millions $ pour transformer l’autoroute Champlain en boulevard urbain, dégager un accès au fleuve, refaire le quai Frontenac au pied de la côte de Sillery et de là, faire courir une piste cyclable et un lien piéton jusqu’au pont de Québec.
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Les poids lourds du gouvernement du PQ (dont Paul Bégin et André Boisclair) donnent le feu vert à un projet alors évalué à environ 225 millions $. L’annonce se fait le 26 juin 2002 en présence du premier ministre Bernard Landry.
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L’élection provinciale d’avril 2003 viendra changer la donne.
Le Parti libéral prend le pouvoir, Sam Hamad devient le ministre de la Capitale et le «projet du PQ» est écarté, rapporte M.Boucher, qui remettra alors sa démission.
La suite
Le génie du lieu François Bourque, Le Soleil. Un extrait: Les travaux de la promenade n’étaient pas terminés. L’urbaniste Réal Lestage était ce soir-là à calibrer avec l’ingénieur le brouillard du Quai des brumes.
Il se souvient avoir vu un couple s’approcher et déplier une nappe sur le monolithe de pierre. Sortir deux bouteilles de vin pour un souper aux chandelles. Il s’est tourné vers l’ingénieur: « On a réussi »