Annie Morin
Le Soleil
(Québec) «L’acceptabilité sociale, ça va dans les deux sens!» lance dans un cri du coeur un promoteur immobilier qui démolit et reconstruit des résidences dans les quartiers centraux de Québec. Jérémie Pomerleau, qui habite lui-même Sillery, en a marre de subir la réprobation d’opposants qui sont aussi ses voisins.
Le jeune père de famille a donné rendez-vous au Soleil sur sa rue, la rue Dickson, où il réside depuis 2014 et où il a construit cinq maisons d’allure moderne sur les ruines d’anciens bungalows.
C’est dans ce secteur que l’intense débat public sur la densification a débuté, même si dans ce cas précis il n’y a pas eu d’ajout de logements, car il s’agit de résidences unifamiliales. Leur hauteur, leur style et l’aménagement en façade – souvent un garage souterrain et peu de verdure – ont toutefois entraîné les protestations de certains voisins. (…)
Notre interlocuteur n’épargne pas les élus, qu’il considère trop sensibles à la contestation. Selon lui, l’obligation de présenter un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) après toute démolition en vue d’une reconstruction est superflue. Comme il construit des maisons «sur mesure», Jérémie Pomerleau souligne que cela l’oblige à plusieurs allers-retours entre le client, l’architecte, l’arpenteur et la Ville, ce qui ralentit le processus d’approbation et fait grimper les coûts. Son record personnel est de huit PIIA pour des jumelés à Sainte-Foy.
L’homme d’affaires juge que certains principes appliqués par les fonctionnaires ont des effets pervers. «Ils limitent tellement la largeur des entrées de cour qu’on a de la misère à stationner deux autos une à côté de l’autre. On va dans la rue pour que ça soit moins compliqué… ils posent des pancartes pour limiter le stationnement à deux heures!»
La suite
Un billet précédent Plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA): des effets