Un billet prédécent en avril 2021
Un billet précédent en avril 2021
Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Commercial, Condo, Logement locatif ou social.
Érik Chouinard
Radio-Canada
Alors que la Ville de Québec appuie un projet immobilier au coin du chemin Saint-Louis et de la côte de Sillery, le Conseil de quartier de Sillery et des résidents du secteur croient toujours en leur projet de halte pour vélo. La ministre de la Culture pourrait être leur dernier salut et ils ne pourront pas compter sur le soutien de la Société de développement commercial (SDC) de Maguire.
« Cette vélostation est un carrefour qui servirait avant tout à identifier le site patrimonial de Sillery qui est indiqué à nulle part et à propulser l’histoire à aujourd’hui, vante la membre du Conseil de quartier de Sillery, Mary Shee. Ce serait une des premières stations de vélo urbaines, au Québec ».
« Dans le fond, il y aurait des palissades avec de l’information sur le site patrimonial; les cimetières, les sentiers, toute l’histoire serait racontée sur ces grands panneaux », ajoute-t-elle. Mary Shee voit l’endroit comme un lieu de rassemblement pour les gens à vélo ou en transport en commun pour qu’ils puissent s’y asseoir, y laisser leur vélo et aller à pied sur l’avenue Maguire.
La halte proposée a une allure qui s’inspire largement de la station-service désaffectée qui occupe toujours le terrain, gardant les mêmes dimensions et étant dotée d’un toit qui rappelle celui qui se dressait jadis au-dessus des pompes à essence.
Une vision qui satisfait le résident du secteur et avocat, Louis-Philippe Coulombe. Je m’y rallie maintenant parce que c’est la seule bonne option qui reste devant cet état de fait et ça pourrait être un pôle intéressant pour le système de vélopartage de la Ville de Québec, souligne-t-il.
Le président de la SDCSociété de développement commercial de l’avenue Maguire, Camil Lacroix, ne voit pas d’inconvénients particuliers au plan présenté par le conseil de quartier, mais il préfèrerait voir le quartier se densifier.
« On aimerait ça avoir des condos et du locatif. C’est sûr que ça apporte plus de monde dans le coin, un peu comme les Appartements sous les bois, plus en bas de la côte de Sillery », compare-t-il, affirmant avoir vu l’effet que ce complexe d’appartements a eu sur l’achalandage dans les commerces de l’avenue.
Un projet immobilier mal aimé
Le président de la SDCSociété de développement commercial ne sent toutefois pas le besoin de se prononcer sur la forme que prend l’immeuble à logements. Notre but, ce n’est pas de dire si c’est une belle bâtisse ou non, nous c’est d’avoir plus de densité, alors notre vision s’arrête là, reconnaît-il.
Parmi les résidents, ce projet immobilier de trois étages appuyé par la Ville est toutefois loin de faire l’unanimité. Le problème c’est que le site patrimonial et protégé se trouve derrière le lot et non pas devant. C’est ce volet derrière qui en pâtit, qui en prend pour son rhume avec ce gros volume, déclare Louis-Philippe Coulombe.
La Ville de son côté est prête à aller de l’avant. Le 5 juillet, elle a adopté une modification réglementaire du programme particulier d’urbanisme (PPU). La prochaine étape est la modification du zonage.
Une fois que le zonage sera en vigueur, le promoteur pourra faire ses demandes de permis pour construire. Mais dans ses demandes de permis, il devra solliciter l’avis de la Commission d’urbanisme de conservation de Québec (CUCQ) et de la ministre de la Culture, indique Louis-Philippe Coulombe. Ce sont ces deux instances qui auront le dernier mot.
Les derniers recours
Le résident ajoute que le site patrimonial de Sillery a la même valeur juridique que le Vieux-Québec et qu’il mérite donc les mêmes protections.
On ne va pas dans le Vieux-Québec pour voir une vieille maison ou un château, on y va pour voir son environnement. Si on commence à faire des immeubles énormes à condos, n’ayant pas en tête l’environnement, on perd la valeur patrimoniale, assure-t-il.
Le site patrimonial de Sillery est aussi important que celui du Vieux-Québec, alors il faut le faire connaître, plaide Mary Shee.
Les deux s’en remettent à la ministre de la Culture, Nathalie Roy qui, comme la CUCQCommission d’urbanisme de conservation de Québec, a le rôle de se prononcer sur l’existence et la forme de l’immeuble.
Est-ce qu’on continue avec des blocs ou on fait quelque chose pour les gens de Québec? C’est à la ministre de décider si on fait quelque chose pour demain ou si on reste avec quelque chose de complètement immense qui va bloquer les percées visuelles et tout, pose la membre du conseil de quartier.
Même si le projet immobilier n’obtient pas l’approbation ministérielle, pour que le projet de halte pour vélo voie le jour, il faudrait que la Ville de Québec prenne possession du terrain.
Nous y croyons toujours. Il faut aller vers demain. Ce dont je parle présentement, c’est ce qu’il va y avoir dans 10 ou 20 ans un peu partout à Québec. Une station vélo ça va être le futur, s’avance Mary Shee.
Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Commercial, Logement locatif ou social, Urbanisme.
Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
Un projet résidentiel d’une quarantaine de logements, dans la rue Saint-Paul du Vieux-Port de Québec, est embourbé «dans les sables mouvants administratifs», déplore le promoteur Yves Doyon, président du Groupe Norplex. Pendant ce temps, l’édifice de «bonne» valeur patrimoniale, qui a longtemps abrité le commerce de vaisselle Renaud et cie, se dégrade.
Le bâtiment de bonne dimension affiche les adresses 80 et 82, rue Saint-Paul. Voisin de l’École du Barreau, il est greffé à des entrepôts faisant face à la rue Quai Saint-André, en bordure du bassin Louise.
«On veut restaurer cet îlot, avec les entrepôts qui sont de l’autre côté», explique l’homme d’affaires, au cours d’un échange téléphonique avec Le Soleil. «C’est un projet qu’on travaille depuis plusieurs années.»
Norplex a acquis cette propriété commerciale en 2015. Depuis les années 1930, elle appartenait à la famille Rondeau, dont les générations successives ont exploité le commerce Renaud et cie.
«Dès qu’on a acheté l’immeuble, on était prêt à faire un projet», soutient Yves Doyon. «On est en demande de permis depuis 5 ans. On est prêt à construire. […] On parle d’habitation. On veut ajouter des résidents dans le secteur.»
Selon la dernière mouture des plans déposés, la façade ancienne de la rue Saint-Paul serait restaurée. Le reste de la structure érigée vers 1903, ainsi que les hangars de la rue Quai Saint-André, seraient démontés pour faire de la place à la nouvelle construction avec stationnement souterrain.
Le rez-de-chaussée sur Saint-Paul demeurerait commercial. Le reste du futur bâtiment serait aménagé en appartements ou copropriétés. «On est en mesure d’amener une quarantaine d’unités de résidence dans cet immeuble.» Il évalue son investissement à «au moins une quinzaine de millions».
Blocage ?
Le promoteur immobilier a toutefois l’impression que les instances gouvernementales freinent la transformation des vieux bâtiments du quartier. Notamment le ministère de la Culture, qui doit approuver tous les projets immobiliers dans le site historique du Vieux-Québec. «Il y a une résistance à ce qu’il se produise des choses. […] On se sent complètement bloqué.»
«Les fonctionnaires à la Ville sont intéressés à voir les choses avancer», évalue-t-il. Mais il perçoit une résistance au palier gouvernemental supérieur. «Tout est sur le neutre avec le ministère de la Culture.»
Yves Doyon n’est pas le premier investisseur à tenir ce discours au cours d’un entretien avec Le Soleil. Sur la rue Saint-Paul, le promoteur Nicolas Paradis dénonce l’intransigeance de l’État qui n’apprécie pas sa vision pour trois immeubles. Un peu plus loin, sur Saint-Vallier Est, Synchro immobilier se sent aussi lésé.
À l’abandon
Tandis que les visions des fonctionnaires et des promoteurs s’affrontent, les bâtiments anciens dépérissent. M. Doyon convient que le 80-82, rue Saint-Paul «a l’air à l’abandon». Il affirme aussi que l’intérieur n’est plus récupérable.
La Ville de Québec semble du même avis. Dans le rôle d’évaluation municipal, la valeur du bâtiment est fixée à 100 $. Le terrain, par contre, vaudrait 709 900$.
+
LA VILLE ACCOMMODANTE
La Ville de Québec s’affiche favorable au projet de construction de Norplex sur la rue Saint-Paul. Elle est prête à modifier sa réglementation afin de l’autoriser.
«Le propriétaire promoteur du 80-82, rue Saint-Paul souhaite procéder à d’importants travaux de restauration du bâtiment existant et agrandir ce dernier du côté de la rue Quai Saint-André à la suite de la démolition des anciens hangars attenants de ce côté de la propriété», lit-on dans un document officiel récent.
«Les travaux prévus visent la consolidation de ce bâtiment qui possède une valeur patrimoniale importante afin d’assurer sa conservation. De plus, sa transformation ainsi que son agrandissement permettront de renforcir le cadre bâti de ce milieu urbanisé depuis plusieurs siècles. La fonction résidentielle contribuera également au dynamisme et à l’animation du milieu dans l’objectif d’attirer de nouveaux résidents dans le Vieux-Québec.»
«Ce projet est d’intérêt public puisqu’il permet la conservation d’un bâtiment patrimonial et la consolidation du cadre bâti du secteur en plus de contribuer à l’atteinte de l’objectif d’attirer de nouveaux résidents.»
Zone inondable
Le problème, c’est que ce terrain se trouve en zone inondable. Et que le Schéma d’aménagement de la Ville ainsi que les normes gouvernementales québécoises interdisent la construction en zone inondable.
Il est toutefois possible d’obtenir une dérogation. Dans ce dossier, la Ville juge que ce serait opportun. Elle propose donc au ministère des Affaires municipales de modifier le Schéma d’aménagement du territoire pour que Norplex puisse aller de l’avant.
Un billet précédent en novembre 2020 avec illustrations du projet.
Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Commercial, Condo, Logement locatif ou social, Urbanisme.
La Ville de Québec dévoile aujourd’hui la version finale de sa Vision d’aménagement pour le pôle urbain Wilfrid-Hamel–Laurentienne afin de valoriser le paysage d’entrée de la ville et de dynamiser le secteur. La diversification des usages et la densification résidentielle sur les sites stratégiques et le long des artères, comme le boulevard Wilfrid-Hamel, sont souhaitées par la construction de nouvelles habitations de types variés. La Ville tient à profiter des projets émergents de promoteurs privés afin de se doter d’une vision lui permettant de mieux encadrer le développement et le réaménagement du secteur.
« Rappelons que le cœur de la transformation du pôle urbain passe inévitablement par la conversion de l’autoroute Laurentienne, a rappelé M. Régis Labeaume, maire de Québec. Nous venons donc réaffirmer aujourd’hui notre volonté de créer un réel boulevard urbain dans le secteur. Nous sommes évidemment ouverts à un scénario plus ambitieux porté par le ministère des Transports. Par ailleurs, les citoyens souhaitent des espaces plus verts et circuler librement entre les quartiers jusqu’ici difficilement accessibles, et ce, quel que soit leur mode de déplacement. »
Une bonification de la version préliminaire
La Ville a lancé une démarche de participation publique en février 2019 et une version préliminaire de la Vision a été présentée en octobre 2020. Les citoyens ont pu se prononcer et la version finale a été bonifiée afin de tenir compte de leurs commentaires.
Quelques ajustements sont apportés dans la version finale, dont les suivants :
· préciser l’offre résidentielle souhaitée afin de répondre à des besoins variés :
– types de constructions à privilégier (formes et types de logements);
– développement résidentiel selon les principes énoncés dans la Vision de l’habitation,
incluant l’offre de logements abordables;
– offre adaptée aux familles (entrée indépendante aux logements, façade en retrait de la rue, espaces extérieurs appropriables, proximité des services répondant à leurs besoins, etc.);
· détailler les hauteurs permises et les règles pour baliser la construction de plus grande hauteur afin de maintenir des composantes à l’échelle humaine le long des rues et des espaces publics, tout en assurant un développement équilibré sur l’ensemble du territoire;
· préciser le développement souhaité pour le secteur compris au sud du boulevard Wilfrid-Hamel afin d’intégrer une nouvelle offre résidentielle variée et de désenclaver les abords de la rivière pour en faciliter l’accès pour tous;
· en plus de soutenir la mise en place du transport en commun, diminuer les exigences quant au nombre minimal de places de stationnement;
· ajouter des axes de déplacements actifs pour reconnecter les quartiers;
· ajouter de nombreuses illustrations permettant de mieux visualiser les intentions pour le développement des sites stratégiques et l’aménagement des espaces publics connexes.
Un verdissement important
La version finale de la Vision d’aménagement présente aussi la stratégie de verdissement envisagée ainsi que les actions à privilégier pour :
· créer une trame verte associée aux axes de déplacements actifs de manière à relier les parcs et les espaces verts entre eux;
· préciser les intentions en ce qui concerne le réaménagement des voies de circulation, ainsi que leur verdissement;
· saisir toutes les occasions d’acquisitions de terrains afin de créer de nouveaux espaces de détente, des parcs et des places publiques;
· profiter de chaque intervention réalisée dans les voies publiques afin de bonifier le verdissement et de dépasser la cible minimale de canopée déterminée pour chaque quartier identifié.
Un parc urbain plus grand
Dans ce secteur, il est toujours prévu d’agrandir le parc Victoria à même l’actuel site de la centrale de police, lorsque celle-ci sera relocalisée. Dans l’objectif d’accroître la qualité de vie des résidants du quartier de Saint-Roch, plusieurs interventions sont envisagées afin de :
· permettre une meilleure connexion et une plus grande ouverture sur le quartier de Saint-Roch;
· mieux structurer les différentes zones d’activités du parc en y ajoutant des espaces de détente et de l’agriculture urbaine;
· repenser, au besoin, les cheminements de déplacements actifs qui desservent le parc;
· bonifier considérablement le verdissement, puisque l’agrandissement du parc Victoria représente à lui seul une augmentation de 1 % de la canopée pour le quartier de Saint-Roch.
Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Commercial, Densification, Logement locatif ou social, Transport.
Source : Jean-Michel Genois Gagnon, Journal de Québec, le 29 juin 2021
Campus de l’UQTR, unités d’habitation, résidence pour personnes âgées et espaces verts. La «métamorphose» de 850 millions $ du centre commercial Fleur de Lys s’accélérera ces prochains mois.
Lundi, les propriétaires de l’immeuble, Trudel Alliance, ont annoncé certains travaux qui débuteront en août. Mais avant de s’attaquer aux chantiers de briques et de mortier, ils ont décidé d’aménager pour la population un espace vert «au beau milieu d’un stationnement», à proximité de la rue Soumande.
«Notre objectif, c’est que la clientèle et les commerçants bénéficient d’une zone verte qui n’est pas dans le chantier. (…) Nous avons déplacé des arbres et retiré de l’asphalte pour mettre du gazon», indique au Journal William Trudel, président et fondateur de Trudel Alliance.
Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Commercial.
François Bourque
Le Soleil
Nouveau débat et mobilisation de citoyens sur un projet immobilier aux portes de l’arrondissement historique de Sillery.
Rien de commun cependant avec d’autres qui ont attiré l’attention ces dernières semaines. Celui du 955, Grande Allée (édifice de Loto-Québec) par exemple, que la Ville vient de renvoyer sur les planches à dessin.
Le projet d’immeuble résidentiel sur le site de l’ancienne station-service Ultramar, coin Maguire et chemin Saint-Louis, est d’une autre nature. Beaucoup plus acceptable au plan urbain et de la qualité de vie du voisinage.
La Ville de Québec souhaite y permettre trois étages et 17 logements avec un édicule donnant accès à une galerie sur le toit orientée sur le chemin Saint-Louis pour protéger l’intimité des voisins derrière.
Ce projet n’implique pas de démolition d’immeuble patrimonial. Pas de perte de paysage ou de points de vue précieux. Pas d’arbres, de boisés ou de verdure sacrifiés. Pas de hauteur démesurée. Pas d’effet de mur comme souvent avec les très gros immeubles.
Pas d’impact notable sur la circulation. Pas de matériaux ou de formes qui détonnent avec la rue Maguire ou la brique rouge des immeubles en face, chemin Saint-Louis (restaurant Montego et boutique Sports Maguire).
On est ici à proximité d’une rue commerciale où les résidents pourront aller à pied et on est tout près du transport en commun.
Au plan urbain, il est difficile de trouver à redire de ce projet dont un des promoteurs, Mario Bernardo, est propriétaire du Montego en face.
Ceux qui s’y opposent semblent oublier que le zonage actuel permet déjà quatre étages sur l’ensemble du terrain, plus un édicule sur le toit. Le zonage actuel oblige aussi à un rez-de-chaussée commercial.
Le changement proposé vise à réduire la hauteur permise à trois étages et fait disparaître l’obligation commerciale. Cela fait de la place pour cinq logements de plus que le zonage actuel (17 au lieu de 12).
L’amendement au PPU Sillery et au zonage vise aussi à permettre un seul bâtiment sur le site plutôt que deux ou trois. Cela rendrait possible un stationnement en sous-terrain plutôt qu’en surface.
On le sait. Tout immeuble nouveau, même le plus modeste ou le plus réussi, dérange l’ordre établi.
Les voisins immédiats y perdent toujours un peu d’air, d’intimité ou de vue. Leur réflexe de protéger leurs «acquis» est légitime, même quand l’intérêt général peut justifier un projet.
Échaudés par les ambitions parfois démesurées des administrations publiques, les conseils de quartier et autres groupes militants sont aussi devenus méfiants. On ne s’en surprend plus et il est difficile de les blâmer.
J’ai pourtant sursauté devant l’avis de la Coalition pour l’arrondissement historique de Sillery. Le groupe s’oppose à ce projet pour le motif que sa «modernité et l’emprise de la construction… détonnent avec l’esprit du lieu de ce carrefour».
L’esprit du lieu?
On parle ici d’une station-service désaffectée et de sa cour d’asphalte.
Partout ailleurs, les citoyens supplient la Ville d’activer la reconstruction sur les terrains vacants des anciens postes d’essence.
La Coalition et le conseil de quartier voudraient ici que la Ville ou la Commission de la capitale nationale achète le terrain et en fasse un parc ou une porte d’entrée de l’arrondissement historique de Sillery.
Ils évoquent la présence sur le terrain derrière de la maison patrimoniale Timmony (construction 1835) où ont logé les marchands de bois et anciens maires de Sillery Charles et James Timmony.
Cette maison est en effet reconnue pour sa valeur «supérieure» dans le répertoire du patrimoine bâti de la Ville.
L’accès à cette maison se faisait à l’origine par le chemin Saint-Louis, mais ce lien n’existe plus.
Vouloir le restaurer ou l’évoquer mènerait tout droit dans la cour arrière des citoyens qui habitent la maison qui a sa façade sur la rue Louis-H.-LaFontaine.
Pour atténuer l’impact visuel, la Ville exigera du promoteur qu’il aménage un mur vert du côté de la maison Timmony, m’informe la conseillère Émilie Villeneuve.
Pour ce qui est d’un parc, on convient tous de leur importance dans la vie des quartiers. Sauf que c’est difficilement un enjeu ici.
Il y a dans le quadrant voisin de ce même carrefour le grand cimetière Mount Hermon qui descend jusqu’à la falaise en contre-bas. C’est un des très beaux «parcs» de Québec.
Les autorités publiques ne peuvent quand même pas acheter tous les terrains vacants pour éviter aux voisins de subir un nouvel immeuble.
La Coalition plaide avec raison pour le respect du «plan de conservation du site patrimonial de Sillery». Celui-ci couvre tous les quartiers au sud du chemin Saint-Louis, de la côte Gignac à la rue de Laune. Cela inclut le secteur du chemin du Foulon au pied de la falaise.
Le ministère de la Culture a juridiction sur ce site et devra se prononcer sur le changement demandé au PPU et au zonage pour l’ancienne station Ultramar.
Je ne veux pas présumer de sa décision, mais le ministère avait approuvé l’actuel PPU Sillery créé en 2015.
Ce plan s’intéresse à toutes les caractéristiques du site historique : cadre naturel, réseau viaire (rues), système parcellaire (découpage des lots), cadre bâti, unités de paysage, qualités visuelles, patrimoine archéologique, etc.
Ces «témoignages» de différentes époques doivent être protégés dans «un esprit de continuité et de cohérence», indique le plan.
Pour les nouvelles constructions, le plan demande de s’inspirer des «caractéristiques historiques du milieu d’insertion», mais «sans imiter les bâtiments existants, de manière à affirmer son époque de construction».
La Commission d’urbanisme de la Ville de Québec devra aussi se prononcer sur l’architecture et l’intégration au voisinage du nouvel immeuble.
Dans l’ordre actuel des choses, la question du patrimoine arrive à la fin du processus d’approbation des projets.
Serait-il plus opportun de le faire au début? C’est ce que suggère Pierre Vagneux, président de la Coalition pour l’arrondissement historique.
Un questionnement «patrimonial» doit précéder la discussion, croit-il. M. Vagneux déplore que le «réflexe patrimonial» que l’on aurait dû avoir n’ait «pas été initié».
Je ne sais pas si ça aurait changé quelque chose dans le débat présent, mais la question mérite d’être posée.
Des citoyens et groupes de pression arrivent régulièrement à faire reculer les villes ou des promoteurs. Parfois sous la menace d’un référendum; parfois par la pression publique ou simplement par la discussion.
L’exemple le plus récent est celui du 955, Grande Allée, mais il y en a d’autres.
On a vu ce printemps le promoteur d’un gros projet résidentiel sur le chemin des Quatre-Bourgeois revoir les plans avec la Ville après avoir entendu les craintes des citoyens.
Nicolas Côté, de Clef Développement, a fractionné en quatre le «mur-édifice» qui était prévu; il a augmenté les marges de recul dans la cour arrière et a abaissé les hauteurs en deçà des hauteurs autorisées.
Au final, «le projet respectera l’ensemble de nos préoccupations, trois étages, environ 14 mètres de marge arrière et pas de mur édifice», se réjouit le porte-parole du groupe de citoyens du voisinage, Robert MacKay, dans un courriel envoyé au Soleil il y a quelques jours.
M. MacKay salue au passage la négociation menée par la Ville avec le promoteur. «Nous avons l’impression que les urbanistes de la Ville ont fait un bon travail et ont tenu compte de nos préoccupations», dit-il.
Cela vaut la peine d’être souligné.
L’été dernier, l’administration Lehouillier à Lévis a rapidement revu son plan de circulation aux abords du parc de l’anse Benson après avoir entendu les critiques de citoyens.
On ne dira jamais assez à quel point le dialogue et l’écoute permettent d’améliorer les projets et leur acceptabilité.
Mais il arrive aussi que des citoyens étirent l’élastique au point de compromettre la viabilité de tout projet et de condamner des terrains à l’immobilisme. Il faut alors être capable de dire c’est assez.
Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Commercial, Logement locatif ou social.
Source : David Rémillard, Radio-Canada, le 25 mai 2021
C’est finalement tout un quadrilatère du Vieux-Québec qui pourrait changer de visage avec le projet de l’îlot Charlevoix. D’abord présenté par la Ville comme un développement limité à un terrain désaffecté, près de l’Hôtel-Dieu, des discussions sont maintenant en cours afin de le connecter à la rue Saint-Jean.
Radio-Canada a appris que le développement immobilier prévu à l’îlot Charlevoix, dans la côte du Palais, fait l’objet de nouvelles analyses par la Ville de Québec. Le promoteur, groupe Capwood, a présenté de nouveaux plans à l’administration municipale, trois ans après avoir remporté l’appel de projets pour revitaliser ce secteur autrefois médiatisé pour sa colonie de chats errants.
Des discussions sont en effet en cours entre la Ville et le promoteur concernant l’îlot Charlevoix et un possible agrandissement du projet. Cette démarche suit le processus des projets majeurs à la Ville de Québec. Le projet est à l’étape préliminaire d’analyse, confirme la Ville dans un échange de courriels.
Selon nos informations, le projet immobilier s’étendrait maintenant à tout le quadrilatère formé des rues Charlevoix, de l’Hôtel-Dieu, Saint-Jean et de la côte du Palais. Dans la foulée, le groupe Capwood a fait l’acquisition de l’ancien bâtiment de la Banque de Montréal, rue Saint-Jean, lequel abrite présentement la boutique Cool As a Moose et un cabinet d’architecture.
Voir aussi : Arrondissement La Cité - Vieux-Québec, Commercial, Condo.
Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
Le conseil municipal de Québec vient de s’accaparer des pouvoirs des arrondissements pour planifier en bloc la transformation des 80 centres commerciaux de la capitale, destinés notamment à accueillir des tours d’habitation et des résidences pour aînés sur leurs stationnements.
D’ailleurs, une annonce est prévue ce jeudi en compagnie du maire de Québec, Régis Labeaume : la première pelletée de terre officielle de Nuvo Quartier, un complexe de 426 logements qui doit pousser sur le lot des Galeries de la Canardière, à l’intersection du boulevard Sainte-Anne et de l’avenue D’Estimauville.
La première phase de ce projet immobilier d’envergure, comptant 126 appartements, devrait être complétée à l’été 2022.
+
UNE SEULE VISION
«Les 80 centres commerciaux du territoire de la ville sont appelés à se transformer en tout ou en partie au cours des prochaines années, notamment avec l’ajout d’immeubles résidentiels de moyenne et de haute densité», lit-on dans un document municipal récemment diffusé. «Une vision d’ensemble des possibilités de réaménagement de ces centres commerciaux est souhaitée.»
Voilà pourquoi le conseil municipal vient de modifier la réglementation octroyant des pouvoirs aux arrondissements. Pour leur retirer des compétences.
«Les centres commerciaux sont répartis sur l’ensemble du territoire. Dans un souci de cohérence des planifications et du contrôle des constructions et des usages, le conseil municipal exercera certaines compétences en matière d’urbanisme dans les zones où ils sont localisés», ajoute-t-on.
«Le conseil municipal, dans les zones où sont localisés […] les centres commerciaux, sera compétent pour toute réglementation d’urbanisme. Plus spécifiquement, le conseil municipal pourra adopter des règlements afin de modifier les normes de zonage, de lotissement et autres règlements d’urbanisme.»
+
COMME AU MAIL CAP-ROUGE
La Ville de Québec cite en exemple le Mail Cap-Rouge du boulevard de la Chaudière quand nous lui demandons de nommer une transformation de centre commercial réussie, qui pourrait être reproduite.
Dans le stationnement, Chartwell a érigé une résidence pour aînés de 360 appartements en 2018, 2019.
«Le Mail Cap-Rouge est un exemple de redéveloppement prévu pour lequel des modifications à la réglementation ont été réalisées afin d’autoriser l’usage Habitation sur le site du centre commercial», pointe la conseillère en communication Audrey Perreault.
Mais, depuis l’érection de L’Envol de Charwell à Cap-Rouge, la Ville a poursuivi sa réflexion quant à l’aménagement de son territoire. Réflexion dont le fruit a été consigné l’an dernier dans sa Vision de l’habitation.
Pistes d’actions
«Dans les pistes d’actions de la Vision de l’habitation, il est souhaité de mieux exploiter le potentiel résidentiel de certains sites, notamment les centres commerciaux par l’ajout d’espaces résidentiels», observe Audrey Perreault. «La Vision cible les centres commerciaux comme des lieux propices pour accueillir de nouveaux logements, notamment des résidences pour personnes âgées, mais aussi d’autres types d’habitations.»
«À l’avenir, si un projet de développement de centres commerciaux associé à de l’habitation cadre avec les orientations de la Vision de l’habitation, des modifications à la réglementation seront autorisées par le conseil municipal.»
Consultation
Mme Perreault veut néanmoins rassurer les résidents des quartiers où des tours pourraient pousser sur les mers d’asphalte des centres d’achats. «Le fait de rapatrier ces zones de zonage sous la compétence du conseil municipal ne change en rien les règles de développement. Le processus d’approbation et de consultation [publique] demeure le même.»
Voir aussi : Commercial, Condo, Densification, Environnement, Institutionnel, Logement locatif ou social, Nouvel urbanisme.