(Québec) Moins de condos, plus de logements locatifs, quelques projets «famille» avec maisons de ville. Quand Charles Marceau, directeur des grands projets à la Ville de Québec, se penche sur l’offre résidentielle dans la capitale, il parle d’un marché «discipliné».
Qu’entend-il par là? «Si une année, les promoteurs se font dire qu’il y a trop de condos, ils vont diversifier leurs produits, aller plus dans le locatif. S’ils se font dire qu’il y a trop de logements locatifs haut de gamme, ils vont construire un peu plus bas de gamme. Ils sont capables de s’ajuster.»
Ces gens, dit-il, sont bien informés, ils vont aux conférences de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et consultent des études de marché. «Si un promoteur met en vente un immeuble à condos et qu’il n’en vend pas la moitié, il va le dire aux autres. Ça se parle à Québec.» (…)
Quelques petits projets originaux ont persisté. «Il y a toujours de la place pour les projets novateurs dans les quartiers centraux», croit M. Marceau en prenant comme exemple Tandem condos sur cour en construction sur le site de l’îlot Irving, rue Saint-Jean. Des condos qui se sont envolés comme des petits pains chauds.
Mais dans l’ensemble, il y a eu un transfert vers le marché locatif, analyse-t-il. «Il y a cinq ans, on était à 1 % de taux de vacance des logements locatifs. Il en manquait partout. En 2015, selon les statistiques, on est passé à un taux d’inoccupation de 3,9 %, ce qui est encore en dessous d’un marché équilibré. En 2017, on prévoit monter jusqu’à 5 %, ce qui est encore raisonnable.» (…)
Il remarque par ailleurs qu’on annonce beaucoup de «condos locatifs». «Les promoteurs construisent en formule condo, mais ils louent pour se sécuriser. Si le marché fait en sorte que la copropriété devient plus attrayante, ils peuvent le transformer en condo.» (…)
Pour savoir quels quartiers la Ville cherche à développer, il suffit de surveiller les programmes particuliers d’urbanismes (PPU) déposés, indique M. Marceau. «C’est un signal aux promoteurs pour dire que c’est là qu’on met l’accent.»
Un PPU sert entre autres à décider des hauteurs et des gabarits des immeubles dans un secteur, du type d’habitation souhaitée ou encore de la proportion à consacrer à diverses infrastructures ou espaces verts.
Récemment, le PPU du site patrimonial de Sillery a été adopté. M. Marceau parle aussi de celui de Sainte-Foy. «Il y a beaucoup de projets sur les planches à dessin qui devraient partir incessamment.»
Il mentionne encore le PPU du secteur Belvédère dans le quartier Saint-Sacrement, qui est en cours. Une zone qui a «beaucoup de potentiel» et devrait voir surgir des projets variés en droite ligne avec les orientations chères à la Ville de Québec : densification, développement durable.