C’est le rêve de plusieurs d’être propriétaire et d’avoir son propre terrain. Ce fut une réalité pour bon nombre de résidents de la région de Québec dans les années 60 et 70 alors qu’on assistait carrément à l’urbanisation rapide des villes en périphérie de Québec. Elle avait d’ailleurs ralenti au début des années 80 suite à des hausses record de taux d’hypothécaires. Aujourd’hui, il suffit de regarder rapidement notre territoire pour constater qu’il existe énormément de résidences construites dans ces années là.
L’étalement urbain a donc débuté dans ces années là. À cette époque, les banlieues n’étaient que de petits villages ruraux ou seuls les grands édifices des communautés religieuses ressortaient du paysage. D’ailleurs, la plupart des anciennes villes, avant la dernière fusion de 2002, étaient elles-mêmes des fusions de ces petites paroisses. La plupart des constructions à cette époque étaient le bungalow. Une maison plain-pied d’environ 40 pieds par 25 pieds avec sous-sol.
Le boom immobilier des années 60 et 70 était largement causé par l’arrivée de centaines de milliers de baby-boomers sur le marché du travail. Ces jeunes adultes fraîchement débarqués des bancs d’école trouvaient facilement des emplois dans la fonction publique entre autres. Ce sont d’ailleurs autant d’hommes et de femmes qui ont accédé au marché du travail. Une situation qui rendait alors plus difficile d’avoir autant d’enfants que la génération précédente. La génération qui suit a donc été moins nombreuse que prévu.
Aujourd’hui, la retraite a sonné pour beaucoup d’entre eux. Leur résidence unifamiliale n’est peut-être plus ce dont ils ont besoin. Ils vendront d’ici quelques années. Est-ce qu’il y aura preneur pour toutes ces habitations? Est-ce que la génération Y est assez nombreuse pour occuper le parc immobilier de Québec? Est-elle intéressée par ces vieux bungalows?
Ce sont pour la grande majorité des constructions d’entrée de gamme à l’origine. Ont-elles la capacité de prendre de la valeur à l’infini comme une maison patrimoniale? Devront-elles subir des travaux de rénovation majeurs pour conserver leur valeur? Si oui, est-ce qu’un « monsieur bricole » sommeille au fond de chacun d’eux? Je ne crois pas.
Le maire Régis Labeaume tente depuis quelques semaines de convaincre les membres de la Commission métropolitaine de Québec d’imposer un moratoire sur le développement résidentiel pour contrer l’étalement urbain. Il craint que l’installation de fosses septiques dans les zones sans les services risque de nuire à la qualité de l’eau dans les différentes prises d’eau de la Ville de Québec.
Est-ce que la Ville ne craindrait pas plutôt une éventuelle dévaluation du marché résidentiel dû à une trop grande offre? Veut-elle cesser l’ajout de nouvelles résidences dans le parc immobilier de Québec? Est-ce que la qualité de l’eau et la question environnementale n’est qu’un petit prétexte pour cacher un plus grand problème?
Il est peut-être à contre-courant ces jours-ci de poser ce genre de questions, puisqu’on est présentement dans une bulle immobilière. De plus, on me dit que ces fameux bungalows se vendent généralement dans l’espace d’une semaine. Mais, tout de même, je regarde les faits démographiques et immobiliers et je crains personnellement un surplus de résidences veillantes sur le territoire. Ayant parlé à plusieurs professionnelles en immobilier, je constate que je partage cette inquiétude avec quelques-uns d’entre eux. Aussi, je suis propriétaire d’un bungalow construit en 1977. Je me sens directement interpellé par cette problématique.
Quelle est votre opinion à ce sujet? Croyez-vous que l’on se dirige vers une dévaluation des propriétés résidentielles à Québec?