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François Bourque
Le Soleil
CHRONIQUE / C’était un autre projet, un autre lieu et une autre époque, mais les similitudes sont troublantes entre la Grande Place et Le Phare.
À la fin des années 80, le maire Jean Pelletier, que Régis Labeaume considère comme son «mentor», avait forcé le projet de la Grande Place dans Saint-Roch, malgré une forte opposition.
Comme aujourd’hui pour Le Phare.
On prévoyait à l’époque deux tours à bureaux de 25 à 30 étages, un centre commercial, deux hôtels, 350 condos de luxe, un grand stationnement souterrain, etc. Le promoteur exigeait pour son projet une ligne de tramway-métro de 10 km vers Charlesbourg, une autoroute souterraine entre Dufferin et le boulevard Langelier et d’autres investissements publics.
Comme pour Le Phare, le terrain était plutôt inhospitalier. La différence est que celui de la Grande Place menaçait un voisinage patrimonial, ce qui n’est pas le cas du Phare.
Le projet de la Grande Place avait été soumis à la consultation publique, comme vient de l’être Le Phare.
Des citoyens et groupes en avaient dénoncé le gigantisme, la rupture avec les gabarits du voisinage et les enjeux de circulation.
«Trop gros, trop inhumain», avait alors titré Le Soleil au lendemain d’une journée d’audiences.
Le service d’urbanisme de la Ville de Québec avait résumé ainsi la vingtaine de mémoires reçus en 1989 :
«De manière générale, il y a eu unanimité quant à la nécessité de réduire l’ampleur du projet, et cela, même de la part des groupes d’affaires.
«On souhaiterait un projet qui s’intègre plus harmonieusement à son environnement, qu’il soit moins “intériorisé” et s’ouvre davantage sur la trame urbaine. On déplore en général le style monolithique et son caractère étranger par rapport à Québec.»
Ce passage décrit presque mot pour mot ce qu’on a entendu aux consultations de cet automne sur Le Phare.
Au lendemain des audiences, l’administration Pelletier avait demandé au promoteur Laurent Gagnon de revoir son projet en tenant compte des critiques.
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