Le court métrage Mon Parc, mes Plaines retrace l’histoire du parc des Champs de batailles nationaux ou plus communément nommé les Plaines d’Abraham. Ce film de l’ONF a été réalisé en 2008 par Carole Laganière. Il a été produit à l’occasion du 100e anniversaire de la fondation de la commission fédérale qui gère ce parc.
Le film montre plusieurs aspects des Plaines dont la bataille des Plaines comme sa vocation environnementale en tant que poumon de la vie citadine, la défense de Québec avec la Citadelle et les tours Martello, la Ross Rifle Factory, les casernes militaires devenus des logements temporaires pour familles démunies surnommés Punaise-ville, la prison de Québec, l’observatoire dans la Tour Martello no. 1, les travaux d’aménagement, le réservoir d’eau potable souterrain, le jardin Jeanne d’Arc, Quebec Skating Rink et le Québec Golf Club. Le film se termine en soulignant comment il devenu le lieu de rassemblement par excellence de la Ville de Québec.
(1897) M. Trudel fit construire une passerelle de 40 pieds de longueur au-dessus de la côte du Palais afin de permettre à sa clientèle d’avoir accès aux bains turcs sans avoir à sortir à l’extérieur. Malheureusement pour lui, la construction de cette passerelle avait été réalisée sans l’accord de la ville et les permis nécessaires ce qui provoqua la colère et l’indignation de nombreux commerçants de Québec qui, par leurs représentations, forcèrent finalement la démolition de la passerelle et ce malgré toutes les tentatives de sauvetage de la part de M. Trudel, y compris une démarche jusqu’en cour Suprême.
Ça serait le plus vieil établissement hôtellier à Québec. Il a vu le jour le 1830 sous le nom de l’Hôtel Albion au coin de la Côte du Palais de la rue Charlevoix (Nous avons mentionné cet hôtel dans notre récit sur les Francs-Maçons à Québec). Il a subit 2 incendies majeurs et a été fermé entre les années 1978 et 1988. Toutefois, on attribue le titre du plus vieil hôtel en opération ininterrompu au Clarendon qui avait ouvert en 1858. Pour vous situer, le Château Frontenac a ouvert ses portes en 1893.
Nous avons fait une rectification au préalable par rapport à la plaque commémorative qui avait été posée originalement à l’extérieur et réinstallée à l’intérieur du Manège militaire de Beauport. La plaque originale en bronze avait été volée et elle fut remplacée et installée à l’intérieur suite à une recommandation de la police.
En 1845, deux grands feux dans St-Roch et St-Jean-Baptiste ont rasé de grandes portions de ces quartiers. On décida en 1852 quelques années plus tard de doter la Ville de Québec d’un réseau d’aqueduc et on a choisi d’installer la prise d’eau dans les hauteurs de Loretteville.
Le 1er Château d'eau érigé en 1852 (photographe et date inconnu)
L’ingénieur américain George R. Baldwin recommande qu’on établisse la prise d’eau sur la rivière Saint-Charles à Saint-Ambroise de la Jeune-Lorette. L’élévation est alors suffisante (140 mètres) pour créer la pression nécessaire pour desservir le point le plus haut de Québec, soit la Citadelle (100 mètres). On y construit un petit barrage pour créer un château d’eau. On dissimule la prise d’eau à l’intérieur d’un petit bâtiment en pierres conçu par Charles Baillairgé qu’on nommera le « Château d’eau ».
La conduite de 15 kilomètres
La première conduite en fonte avait un diamètre de 18 pouces (45 cm) et se rendit dans le quartier Saint-Sauveur sous la rue de l’Aqueduc. L’accroissement de la demande en eau amène l’obtention d’un contrat très controversé à l’ingénieur Horace Janson Beemer pour la pose d’une seconde conduite de 30 pouces en 1882. Une portion du tracé passe sous les terres de la Nation huronne-wendat.
Voici une carte créée à l’aide de Google Maps. On peut repérer ainsi facilement le tracé historique de ces conduites qui a été creusé au pic et à la pelle par nos ancêtres. On remarque qu’aucun bâtiment n’entrave le tracé.
Rue de la prise d’eau à la rue de la Cedrière
Magasin Archambault du boulevard Lebourgneuf
Sous le boulevard des Galeries au Times Hotel
Rue Rivard suivie d’une longue servitude dans le parc industriel dans Vanier
Avenue Proulx au sud du boulevard Hamel
Pont de l’Aqueduc
Rue de l’Aqueduc
Un nouveau bâtiment en 1949
Au fil des ans, la municipalité de Château d’eau s’est fondée en 1926 autour de cette installation et plus tard a été fusionnée en 1965 à Loretteville. Le premier bâtiment a servi jusqu’en 1948 alors qu’il fut remplacé par un petit bâtiment avec une architecture d’allure médiévale étrangement élaborée en 1949 lors de travaux d’amélioration de la prise d’eau. Ce joli bâtiment est celui qu’on peut admirer aujourd’hui sur la rue de la Prise d’eau à Loretteville. En 1969, la Ville de Québec a construit à proximité une usine de traitement de l’eau.
Merci à Jean Légaré, de Canot Légaré, de s’être proposé spontanément à me faire une ballade sur la St-Charles, ce qui m’a permis de prendre la photo du château d’eau.
Mise à jour 2010-10-28: Mario Lussier, président de la Société d’histoire de la Haute-Saint-Charles, m’a informé que la prise d’eau n’a jamais été sur les terres huronnes. Toutefois, une portion de la conduite d’eau passe sur leur terre. Le billet a été corrigé en conséquence.
L’historienne-blogueuse Vicky Lapointe a écrit un très bon portrait sur le photographe amateur Fred C. Würtele. Il est l’auteur de centaines de photographies de très bonne qualité de la Ville de Québec et sa périphérie. Sa collection complète est à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Une grande proportion (sinon la totalité) est numérisée et disponible en ligne.
D’ailleurs, les photos de Würtele sont souvent utilisées dans les billets Voyage dans le temps que nous publions régulièrement. On pourrait dire qu’il aurait été un excellent collaborateur à ce blogue!
Suite à la publication des deux billets (1er et 2e) de Francis sur l’Hospice St-Charles, j’ai appris via les pertinents commentaires des lecteurs du blogue que cet édifice était originalement l’Hôpital de la Marine. Cet édifice était situé sur la rue Dorchester sur l’emplacement actuel de deux édifices de l’Agence du revenu du Canada sur la rue de la Pointe-aux-Lièvres dans l’extrémité nord du quartier St-Roch.
Inauguré en 1834, l’hôpital de la Marine de Québec se consacre aux soins des marins et des immigrants malades. Il est situé un peu à l’écart de la ville afin d’empêcher la propagation des épidémies.
Lorsque les grandes épidémies de choléra et de typhus éclatent, dans la première moitié du 19e siècle, les mesures destinées à contrer la propagation de la contagion sont d’abord temporaires. Il faut faire face à l’urgence du moment, hospitaliser et, surtout, isoler un très grand nombre de malades. On les installe tant bien que mal dans des locaux loués ou dans des tentes. Néanmoins, des établissements permanents seront créés pour soigner les personnes atteintes de maladies contagieuses, comme l’hôpital de la Marine à Québec. Ce dernier remplace l’Hôpital pour émigrés du faubourg Saint-Jean, devenu vétuste.
Voici des photos de ce magnifique édifice:
Hôpital de la Marine en 1865 (Musée McCord)
Hôpital de la Marine – Façade et profil gauche – Vers 1875
Hôpital de la Marine – Façade et profil droit – Vers 1875
Ce matin nous avons présenté le fruit de nos recherches sur le Manège militaire de Beauport. Ce bâtiment construit en 1914 pendant la Première Guerre Mondiale qui a servi d’espace d’entrainement pour la milice (aujourd’hui connu sous la réserve militaire) et dès son ouverture il a servi comme camp de concentration. Voici l’extrait audio de notre entrevue de ce matin:
La plupart des gens connaissaient l’existence du Manège militaire de Québec qui a connu une fin tragique alors qu’un incendie très violent l’a détruit un 4 avril en 2008. Toutefois, saviez-vous qu’un autre manège était sur le territoire de la Ville de Québec? C’est certes un bâtiment plus modeste, mais il va tout de même fêter ses 100 ans d’existence en 2014. Voici le fruit de nos recherches et notre visite du Manège militaire de Beauport.
La construction
Le manège a été construit en 1914 au début de la Première Guerre mondiale. Son terrain est donné à la Défense nationale par Joseph-Edouard Bédard, ancien bâtonnier du Québec (1900-1901) et ancien maire, et aussi par Edmond Giroux, agent d’assurance et maire à l’époque du village de Beauport. Selon l’acte de cessation, le bâtiment qui sera construit dans le but « d’encourager l’instruction militaire et la gymnastique dans la paroisse de Beauport ».
Aussi, en relisant l’acte de vente (No 149115 – Beauport), on peut lire cette clause très intéressante:
Si le Gouvernement venait à abandonner ce Manège, le terrain devra nous revenir de plein droit. (…) Le dit Manège sera entretenu par le Cessionnaire à ses dépens. Si pendant deux ans consécutifs le cessionnaire cessait d’employer le dit immeuble comme Manège et de l’entretenir suivant sa destination, cet immeuble ferait retour de plein droit aux cédants ou à leurs représentants légaux et ce sans indemnité de part ou d’autre.
Il faudrait demander aux héritiers des familles Bédard et Giroux s’ils surveillent de près la nature et le niveau d’activité des Forces canadiennes dans ce bâtiment. :-)
Le premier camp de concentration permanent au Québec
C’est un fait sombre et très méconnu, mais la région de Québec a accueilli deux camps de concentration pour emprisonner des citoyens originaires des pays de l’Europe de l’Est pendant la Première Guerre mondiale. Le premier camp au Québec fut emménagé au sous-sol de ce Manège militaire et il a servi à emprisonner environ 12 personnes à la fois pendant les années 1914 à 1916. Le second camp avait été établi à Shannon en 1915 sur le site du Camp militaire Valcartier ouvert l’année précédente.
Les prisonniers étaient d’origine ukrainienne, austro-hongroise, suisse, russe, turque et bien évidemment allemande. Selon le récit de plusieurs sources, les prisonniers étaient très bien traités aux deux endroits. Les prisonniers se plaignaient d’ailleurs du manque d’activités pour se désennuyer dans l’édifice de Beauport. On emprisonnait des familles entières incluant les enfants à cette époque. Il a été impossible de savoir si des enfants ont été détenus à Beauport même.
D’ailleurs, une cérémonie de commémoration de ce troublant fait historique a été tenue devant l’édifice le 30 septembre 2006:
La plaque de cuivre extérieur de 2006 a été malheureusement volée. L’association a produit une seconde plaque qui a été installé à l’intérieur.
Les prisonniers ont des noms
Voici des noms de personnes qui ont été détenus à Beauport. Cette liste partielle a été compilée grâce aux informations sur le site de l’Association ukrainienne-canadienne des droits civils. Les « roll call » officiels auraient été détruits.
Todar Chernei
Georgie Meroniuk
Mille Cvitkovic
John Sokolowsky (Autriche)
Antoni Swiertkowski
Nikola Derryk (Autriche)
Frans Travinczek
Les occupants militaires à travers les années
Dès sa construction, il accueille le 87th Quebec Regiment qui changera de nom pour le Régiment de Québec en 1920. Ce régiment est déménagé en 1942 pendant la Deuxième Guerre mondiale dans les Maritimes et plus tard à Terre-Neuve jusqu’en 1954. Il revient alors à Beauport jusqu’à son démantèlement en 1954. Plusieurs unités se succèdent dont les Voltigeurs jusqu’en 1970, année où 713e (Québec) Escadron des communications s’installa jusqu’à ce jour. Les Voltigeurs avaient amménagé l’escalier pour que les pièces d’artillerie puisse être entré à l’intérieur, les roues passant de chaque côté de l’escalier.
Le 713e Régiment des communications (Beauport)
L’unité voit le jour en 1920 sous l’appellation de la 5e compagnie du Corps royal canadien des signaux et elle est localisée au Manège militaire de la Grande-Allée. Avec le temps, l’utilisation des ondes radio dans les opérations militaires prend de plus en plus d’importance et celle de l’unité s’en suit. En 1922, elle devient le 5 Signals Battalion Canadian Corps of Signals. En 1970, elle déménage finalement à Beauport sous l’appellation du 713e (Québec) Escadron des communications pour devenir un régiment et prend son nom actuel du 713e Régiment des communications (Beauport). L’emblème du 713e Régiment des communications
Le bâtiment aujourd’hui
Le bâtiment semble avoir changé de revêtement extérieur. La couleur de la brique ne semble pas celle d’origine. D’ailleurs sur les photos les plus anciennes, il n’y avait pas de brique sur les côtés. La hauteur des deux tours a été abaissée. Selon le 713e régiment, les tours actuelles étaient là en 1970 lorsqu’ils ont pris possession des lieux. L’arrière du bâtiment est en bois recouvert de tôle métallique. L’arrière du manège. L’extension sert de bric-à-brac, tel que le montre la photo de droite.
Lorsqu’on rentre par la porte d’en avant, on arrive dans un court corridor bordé par quelques bureaux. Au bout du corridor, on se rend dans le gymnase. Le plafond de la salle de gymnase a été abaissé pour permettre son isolation. Originalement, le bâtiment avait un plafond cathédrale. Il y a un mess au rez-de-chaussée. La salle principal, utilisée entre autre comme gymnase. Le mess du rez-de-chaussé. On montre à droite la cloche qui trône dans tous(?) les mess des Forces. Celui la fait sonner paie la tournée!
Le deuxième étage est occupé principalement par le mess des officiers. Le troisième étage donne l’accès aux combles du gymnase et à quelques bureaux, dont ceux à l’intérieur des tours.
Le sous-sol de l’édifice contient la machinerie pour le chauffage. Il y a des salles de bain et douches et une salle de conférence. L’ancienne voûte cryptographique avec ses 4 serrures distinctes (clés détenues par 8 personnes) est maintenant vide puisqu’elle a été déménagée. Vers l’arrière du sous-sol, on peut voir l’ancienne voûte des armes. Dans le sous-sol, nous n’avons pas vu de traces témoignant de son ancienne utilisation en tant que centre de détention. Le plus très jeune escalier menant au sous-sol, et l’ancienne voûte cryptographique aux 4 serrures À gauche, la salle de conférence. Au bout, la trappe semblait connecter avec l’exterieur du bâtiment lors d’un autre temps. À droite, on voit la salle des machines.
Le Bureau d’examen des édifices patrimoniaux du gouvernement fédéral a reconnu la valeur patrimoniale de l’édifice en 1991.
Le 713e Régiment est maintenant installé aussi dans l’ancien local d’Ameublement Tanguay sur le boulevard Ste-Anne. Les activités principales ont été déménagées dans ce nouveau bâtiment plus grand. Le bureau de Commandant et une armoire à souvenir. Les combles, maintenant isolés. Standard drill plan, document sur lequel le manège est basé. À droite, le compte rendu des activités du 7 décembre 1921.
Nous avons parlé du bunker nucléaire de Valcartier ce matin aux auditeurs du FM93. Je vous invite à lire le billet complet qui comprend notre le récit de notre visite et les photos prises par Francis Vachon. Voici l’extrait audio de notre entrevue de ce matin:
Les archéologues de Québec sont peut-être à deux doigts d’une découverte majeure : les fosses communes des soldats morts lors des batailles des plaines d’Abraham et de Sainte-Foy en 1759 et en 1760.
Martin Halle, un lecteur du blogue, nous a gentiment fait parvenir des photos prises avec son cellulaire. On voit bien le dessus des cercueils. La fosse est situé ici sur Google Maps.