Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Archives pour la catégorie « Histoire »

2e chronique au FM93 sur le temple maçonnique

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 7 juillet 2010 5 commentaires

Voici l’extrait audio de notre 2e passage à l’émission Bouchard en parle du FM93 animée par Jean-François Gilbert et Marianne Drouin. On présente cette semaine le temple maçonnique que j’ai eu le plaisir de visiter avec Francis récemment. Pour en savoir plus sur ce sujet, on vous invite à lire ce billet de fond: Visite de l’énigmatique temple maçonnique de Québec

Chronique #2 FM93 à Bouchard en parle – Temple maçonnique

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Vieux-Québec, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.

Visite de l’énigmatique temple maçonnique de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 7 juillet 2010 15 commentaires

Vous êtes sûrement passés devant cet édifice des centaines de fois sans remarquer rien d’inhabituel. Une bâtisse commerciale de près de 150 ans abrite à son sommet le temple des francs-maçons de Québec depuis son édification en 1861.

Les francs-maçons sont une société initiatique, philosophique et philanthropique. Wikipédia offre une description encore plus vague en parlant d’un ensemble polymorphe de phénomènes historiques et sociaux formant un espace de sociabilité. Les premiers francs-maçons à Québec provenaient de certains détachements de soldats britanniques arrivés après la conquête. Ils ont occupé divers lieux dans la ville avant de se construire des temples officiels.

Les premières années et l’Auberge le Chien d’Or

La première manifestation publique documentée des francs-maçons à Québec a été en 1764. Le Lieutenant Miles Prentice invitait dans le Quebec Gazette, les lecteurs à prendre part à la fête maçonnique de la St-Jean d’été. Les réunions maçonniques étaient tenues à cette époque dans diverses tavernes de la ville dont la taverne Soleil sur la rue St-Jean et une autre sur la rue St-Vallier dans St-Sauveur.

L’ancien Hôtel Albion a aussi reçu les réunions maçonniques pendant un certain temps. Il s’agissait du meilleur hôtel de l’époque à Québec et elle appartenait à un franc-maçon du nom de Thomas Payne. Le nom de l’hôtel était emprunté sans doute de la loge Albion (voir plus bas) dont Payne faisait partie. L’hôtel a changé de nom plus tard pour le Stadacona et finalement l’Hôtel Victoria. L’emplacement original de l’Albion était au coin des rues Charlevoix et Côte du Palais, soit en face de l’emplacement actuel de l’Hôtel-Manoir Victoria. Cet hôtel a aussi servi pour les réunions du conseil municipal de Québec avant la construction de l’Hôtel de Ville.

Anciennement sur le terrain de l’édifice Louis S.-St-Laurent se trouvait la maison de Timothée Roussel, maître chirurgien. Elle avait été acquise autour de 1786 par Prentice pour en faire l’Auberge le Chien d’Or. L’auberge comprenait une salle franc-maçonnique, le « Freemasons’ Hall », qui permettait de tenir les réunions entre membres. La maison fut plus tard vendue pour y installer un bureau de poste et, en 1869, elle fut démolie pour être remplacée par un nouveau bâtiment. Toutefois, on a pris le soin de conserver la plaque originale de la maison. Elle est posée sur l’édifice actuel.

Masonic Hall: 51 Garden Street

masonic lodge - general outdoor view 01Les francs-maçons de Québec occupent le 51, rue des Jardins depuis 1862. Ils avaient fait construire cet édifice de 4 étages en 1861. Elle fut inaugurée le 8 août. Le temple a été aménagé au 4e étage. Les trois autres étages ont toujours été loués à des fins commerciales.

L’extérieur de l’édifice arbore deux symboles typiques. À l’entrée, on voit une plaque avec le design d’un compas et d’une équerre déposés sur un livre. En haut de la façade, sous la corniche, on voit les mêmes symboles sculptés dans la pierre.

Le 4e étage est composé de 2 grandes salles. La salle de rituel est sur la façade de la rue St-Louis. Le plafond de cette salle est en forme de dôme et des nuages et des étoiles y sont peints. Le plancher est recouvert d’un tapis bleu foncé et des fauteuils de cérémonie en bois de différentes tailles sont installés le long des 4 murs. Une seconde salle avec un style gothique sert aux réunions plus sociales. Son plafond est soutenu par diverses arches et poutres de bois foncés. Les murs de cette salle sont ornés de divers souvenirs maçonniques, dont le plan de localisation original de la bâtisse et un encadrement de l’article original du journal Quebec Mercury, lors de l’inauguration de l’édifice en 1861.

masonic lodge - general inside view 01 Masonic templs - banquet room
À gauche, salle de rituel. À droite, la salle de banquet.

Les francs-maçons sont installés au dernier étage car, selon leurs croyances, un temple ne doit pas avoir de toit. Puisque ce n’était pas toujours possible, il doit être du moins le plus proche de l’être supérieur aux cieux.

L’édifice a subi plusieurs rénovations au fil des ans dues à son âge vénérable. Un ascenseur a été aménagé en 1956 et les escaliers de bois ont été remplacés. L’électricité a été refaite entièrement et les fenêtres de bois ont été remplacées au coût impressionnant de 100 000 $.

L’entretien onéreux de l’édifice historique est possible grâce aux revenus de location. L’emplacement a toujours été prisé par les bureaux d’avocats. L’ancien Palais de justice de Québec (Édifice Gérard D.-Lévesque), maintenant occupé par le Ministère des Finances, était le voisin immédiat à une autre époque. Le rez-de-chaussée est occupé par le Conti Caffe.

masonic lodge - chairs masonic lodge - chairs masonic lodge - chairs
Le mobilier, notament les chaises, est de toute beauté. Le « vénérable Maître » occupe le siège du centre et préside avec un maillet.
masonic lodge - Holy bible
Le « Volume de la Sainte Loi », représenté par la Bible, est déposé au centre du temple. Une des conditions pour devenir franc-maçon est de croire en un être divin, peut importe la religion. Seul l’Ancien Testament est considéré par les francs-maçons, car partagé par les trois religions mésopotamiennes.

Qui sont les francs-maçons de Québec?

Les membres sont répartis dans 2 groupes dits « loges symboliques » : St. John’s Lodge No. 3 et Loge Albion n°2. Cette dernière fut fondée en 1752 en Angleterre et elle est venue s’établir en Amérique puisque ses membres faisaient partie d’un détachement britannique. Les fondateurs des 2 loges étaient principalement des militaires et l’effectif a longtemps été dominé par ces derniers. D’ailleurs, plusieurs anciens combattants et quelques militaires sont parmi les membres actuels.

La société s’imliquait dans les affaires publiques à ses débuts. Exemple, les francs-maçons prenaient part dans la plupart des inaugurations d’édifices et de monuments publics en leur confiant la pose de la pierre angulaire (exemple, le Monument de Wolfe). L’Église catholique a toutefois voulu les éradiquer en menaçant d’excommunion toute personne s’affichant comme franc-maçon. Cette chasse aux sorcières les a habitués à être discrets, voire même secrets.

La franc-maçonnerie fut principalement anglophone jusqu’en 1987. Le fonctionnement de la loge Albion s’est converti alors au français. En date d’aujourd’hui, il y a autant de membres dans chacune des loges anglophone et francophone. C’est un fait étonnant puisque les anglophones représentent aujourd’hui seulement 2 % de la population de Québec. Aussi, la franc-maçonnerie attire beaucoup les nouveaux arrivants. Il y a une proportion élevée d’immigrants qui adhère à cette société. De plus, seuls les hommes sont admis parmi les membres. Il y a déjà eu jusqu’à 400 membres à Québec, mais aujourd’hui on en dénombre 200. Il y a 4 500 membres dans toute la province.

Masonic temple - died at was plaque
Une plaque immortalise les francs maçons de la loge de Québec mort au combat durant la Première Guerre. Il aurait été débattu de la pertinence de remplacer le drapeau par celui du Canada, mais il a été décidé de conserver le Britannique, couleur sous laquelle se sont battus les Canadiens à l’époque.
masonic lodge - voting box
Toute décision importante étant décidée par vote secret, ce système de votation par boule a, qui sait, peut-être été utilisé lorsqu’il a été décidé de garder les couleurs britanniques au dessus de la plaque.

Nous voulons remercier l’Association Maçonnique Bénévole de Québec de nous avoir si gentiment accueillis dans leur temple et de nous avoir permis de faire découvrir à nos lecteurs ce lieu secret de Québec.

Références et sites d’intérêt :

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Vieux-Québec, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.

Voûtes du palais de l’intendant et de la brasserie Boswell/Dow

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 juillet 2010 2 commentaires

Voûtes du palais de l'intendant

Ces voûtes sont les vestiges du second palais de l’intendant construit en 1715. C’est l’intendant Michel Bégon de La Picardière qui l’avait fait construire et l’a habité. Il fut détruit lors de l’invasion américaine en 1775. On décida de reconstruire aussitôt un bâtiment au dessus de ces voûtes. L’édifice a servi plus tard en 1825 pour y établir la brasserie Boswell qui s’appela plus tard Dow en 1925. Elle fermera ses portes en 1971.

Voir aussi : Arrondissement La Cité - St-Roch, Histoire, Lieux magiques, Patrimoine et lieux historiques.

1re chronique au FM93 sur les Tours Martello

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 30 juin 2010 17 commentaires

Voici l’extrait audio de notre 1er passage à l’émission Bouchard en parle du FM93. On discute cette semaine des tours Martello. Pour en savoir plus sur ce sujet, on vous invite à lire nos billets sur la Tour Martello no. 3 et no. 4.

Chronique #1 FM93 à Bouchard en parle – Tours Martello

Je vous invite aussi à écouter l’excellente entrevue de Gérald Gobeil qui a été diffusé en même temps à la Première Chaîne de Radio-Canada.

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Haute-ville, Histoire, Lieux magiques, Patrimoine et lieux historiques.

Démolition de la Tour Martello no. 3

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 29 juin 2010 46 commentaires

Tel que mentionné dans le billet sur la Tour Martello dans St-Jean-Baptiste, l’armée britannique avait construit quatre tours Martello formant une ligne de défense à l’ouest de Québec. Aujourd’hui seuls les tours 1, 2 et 4 sont toujours existantes. La tour no. 3 avait été démolie en 1904 pour faire place au Pavillon McKenzie de l’Hôpital Jeffrey Hale. Ce site est situé au 300, boulevard René-Lévesque Est.

Le premier pavillon sur ce terrain avait été construit en 1901. Lorsque le besoin d’agrandir s’est fait sentir, la tour inutilisée était un encombrement. On a choisi alors de la démolir.

Ces immeubles ont été utilisés à cette fin jusqu’en 1955 alors qu’on la déménagea à son site actuel au coin de l’avenue Samuel-Holland et chemin Ste-Foy. La Sûreté du Québec a alors pris possession de ces immeubles en 1957 pour en faire son quartier général jusqu’en 1979. Année où ils déménagèrent au 5005 boulevard Pierre Bertrand proche de l’autoroute Métropolitaine (Capitale) fraîchement construite.

(crédits photos Fred C. Würtele)

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Haute-ville, Histoire, Patrimoine et lieux historiques, Voyage dans le temps.

Maison Cléophas Girardin vers 1925

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 26 juin 2010 Commentaires fermés sur Maison Cléophas Girardin vers 1925

Voici de l’information provenant du site de la Société d’art et d’histoire de Beauport:

La Maison Girardin conserve encore plusieurs éléments qui témoignent des premières constructions : panne faîtière, cordon de cheminée, traces de la ligne de toit, vestiges de fondations. Ses murs pignons renferment deux grands âtres en pierre de taille. Sa charpente nous fournit les indices des étapes de construction de la maison actuelle. À l’intérieur de ses murs épais et blanchis, sous son toit patiné par le temps, la maison respire encore la vie qui l’animait autrefois.

L’emplacement fut d’abord le site de deux habitations successives en bois : la première, une maison en colombages construite par Vincent Brunet au début du 18e siècle; et la seconde dans les années 1760 par Charles Vallée. Cette dernière, construite en pièces sur pièces, sera acquise en 1782 par Joseph Bédard qui y ajoutera une boutique de forge.

Deux ans plus tard, la propriété passera aux mains d’Ignace Girard dit Girardin, forgeron. C’est ce dernier qui construisit la maison de pierre actuelle, probablement vers 1800. Lorsqu’il meurt en 1807, l’apparence extérieure du bâtiment est identique à ce que l’on voit aujourd’hui. La maison restera dans la famille Girardin jusqu’en 1925, année où Jacques-Cléophas la vend aux religieuses de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal.

Cette maison abrite aujourd’hui le centre d’interprétation de l’arrondissement historique de Beauport. Il est possible de la visiter.

Google StreetView

Voir aussi : Arrondissement Beauport, Histoire, Patrimoine et lieux historiques, Résidentiel, Voyage dans le temps.

Du golf dans le Vieux-Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 17 juin 2010 1 commentaire

Déployé sur les plus beaux sites touristiques de la ville, ce parcours de neuf trous mettra au défi vos aptitudes sportives tout comme vos connaissances historiques.

Le golf

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Vieux-Québec, Conférences / évènements, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.

Explorez Place Royale

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 16 juin 2010 1 commentaire

Source : Portail Québec, le 16 juin 2010

QUÉBEC, le 16 juin /CNW Telbec/ – Les plus anciennes traces de présence
humaine découvertes dans le secteur de Place-Royale remontent à près de 5 000
ans… Bien avant l’arrivée des premiers Européens! Ayant été tour à tour
place publique, marché public et lieu d’exécution des criminels, Place-Royale
reçoit le statut, en 1967, de site historique d’importance nationale. Grâce à
une toute nouvelle cyber-exposition unique, le Musée de la civilisation à
Québec permet dès aujourd’hui l’exploration de Place-Royale et ses alentours.
Le tout est rendu possible grâce au soutien financier du ministère du
Patrimoine canadien dans le cadre du Fonds des partenariats du Programme de la
culture canadienne en ligne. Ce site a été produit par le Musée de la
civilisation, en partenariat avec la société Idéeclic, le ministère de la
Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, le service
national du RÉCIT en Univers Social, et l’École Multidisciplinaire de l’Image
de l’Université du Québec en Outaouais.

la suite


Place Royale, d’aujourd’hui à hier.


Merci au Musée de la Civilisation pour se site.

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Champlain / Vieux-port, Histoire, Lieux magiques, Patrimoine et lieux historiques.

Le « Bunker » de Valcartier: une relique de la guerre froide à Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 7 juin 2010 20 commentaires

Peu de gens connaissaient l’existence d’un abri nucléaire à Québec. Un bâtiment conçu pour protéger 400 personnes lors d’une éventuelle attaque nucléaire. Cet abri et 5 autres ont été construits pour abriter le gouvernement intérimaire de leur province respective. Nous avons visité celui de Valcartier pour vous.

L’abri de Valcartier a été construit en octobre 1963 au coût de 223 625 $. Ce montant peut paraître peu, mais si on l’indexe à 2010, cela nous fait un montant de 1,6 M$. Le bâtiment est sur 2 étages de 80 mètres (262′) par 40 mètres (131′). Le rez-de-chaussée est recouvert de terre et de gazon. Un escalier permet d’accéder à l’autre étage au sous-sol.

Un plus grand « bunkers » (4 étages) avait été construit à Carp en banlieue d’Ottawa (localisation sur Google Map) pour le gouvernement fédéral. L’opposition fédérale à l’époque se moquait de ces installations et les surnommait les « Diefenbunkers ». Un surnom inspiré de John Diefenbaker, le premier ministre canadien à l’époque. Le bâtiment de Carp appartient au Musée de la Guerre froide et peut être visité par le public.

Le rez-de-chaussée

On accède au rez-de-chaussée par un court tunnel. Au bout de ce dernier, plusieurs portes doubles renforcées doivent être franchies pour accéder à l’intérieur. Une porte simple sur la droite permet d’accéder aux douches de décontamination.

À gauche, l’entrée du bunker. Au centre, le tunnel vu de l’intérieur. Puis à droite, la première porte blindée.


Une des portes renforçée, avec une vue rapproché des barrures

Douches de décontamination

Lors d’une contamination de radiation à l’extérieur, celui ou celle qui aurait voulu pénétrer dans le « bunker », aurait dû jeter ses vêtements et se doucher. Les douches ressemblent à des postes douaniers. On y entre d’un côté et on en sort décontaminé de l’autre. Chaque douche a sa porte pour créer un sas fermé. Ce sont des douches normales avec un plancher de béton.

C’est l’une des pièces les plus originales du bâtiment. De nos jours, elle est fermée à clé en tout temps et n’a subi aucune modification au fil des années. Lors de la visite, il n’y avait même pas d’ampoule électrique dans le plafonnier.

La photo de gauche montre la porte d’entrée du bunker, vue de l’intérieur. Le rond blanc en haut était un système de ventilation. La porte blanche à gauche est l’entrée des douches de décontamination, que l’on peut (presque) voir sur la photo de droite.

Salle à manger

La salle à manger est la plus grande pièce de l’abri. Elle est située au fond à droite. La cuisine était dans la même pièce et elle occupait le mur du fond. Elle comportait plusieurs exemplaires d’électroménagers. Aujourd’hui, l’équipement de cuisine a été retiré, mais on voit toujours la céramique turquoise sur le dosseret.

Fait intéressant, on peut accéder à une cage d’escalier à l’aide d’une lourde porte renforcée. C’est un escalier en colimaçon très étroit en métal qui se rend au toit. La cage d’escalier a des murs en béton et on remarque de nombreuses traces d’écoulement d’eau de pluie depuis longtemps. Elle se descend aussi au sous-sol dans une pièce d’entreposage. Il est impossible d’ouvrir les portes de l’intérieur de la cage d’escalier. Un occupant du bâtiment doit le faire. Cet escalier aurait pu servir de sortie de secours pour accéder à un hélicoptère sur le toit.

À gauche, l’entrée de l’escalier de secours. Au centre, l’intérieur du minuscule endroit. L’escalier débouche sur la photo de droite, prise du bâtiment en ciment à droite sur la toute première photo de cet article

Dortoirs

L’essentiel des chambres à coucher est au rez-de-chaussée. Ce sont des petites pièces avec un ameublement rudimentaire. Il existe des chambres seules, pour officiers, et des chambres à 2, 4 et 6. Le mobilier original est toujours là sauf les matelas qui ont été renouvelés. Il y a des petites tables de nuit et des commodes 3 tiroirs arborant la robe et le turquoise pâle qui témoignent bien de leur âge vénérable. Dans certaines chambres plus grandes, il y a des casiers de rangement fermés vissés au mur. Certaines chambres ont des lavabos.

Cette section est un peu un labyrinthe. Plusieurs corridors étroits ont été faits pour accéder aux petites chambres. L’orientation est difficile.

Le labyrinthe des dortoirs, suivant d’une chambre simple, puis double, et une chambre à 6. Enfin, deux commodes d’un autre temps, toujours utilisées

Les salles de bains communes

Il y a des salles de bains séparées pour les hommes et pour les femmes. Dans celle des hommes, il y a une petite tablette en métal devant chaque miroir pour déposer ses effets personnels (rasoir, brosse à dents, etc.). Les urinoirs du côté des hommes sont défectueux et ils étaient condamnés lors de notre visite.

Sans avoir visité le côté des femmes, j’ai remarqué à distance qu’on avait eu la délicate attention de peindre les murs d’une couleur rose pâle ou d’un lilas. Autre signe de l’époque, les machines de lavage du linge y étaient installées aussi.

Les salles de bains, toujours décorées à la mode « école primaire 1970 »

Le sous-sol

Le sous-sol comporte plusieurs pièces communes. Certaines sections n’ont pas pu être visitées puisqu’elles servent actuellement pour des activités confidentielles. Cela nous a tout de même permis de visiter plusieurs locaux intéressants.

Grands locaux

Les forces utilisent de grandes pièces comme salles de formation. D’ailleurs, lors de notre passage plusieurs soldats étaient présents pour des formations dans le cadre de leur montée en puissance pour se rendre en Afghanistan. Pour les technophiles, il y avait aussi une salle d’entraînement avec des simulateurs informatiques de combat.

Fait inexpliquée, certaines grandes salles étaient adjacentes à une petite pièce ayant de grandes fenêtres. Un genre de poste de garde.

Chambres des dignitaires

Une des plus grandes curiosités lors de notre visite était des quartiers des dignitaires. On peut lire les inscriptions originales sur les portes « GROUPE MINISTÉRIEL », « L-T GOUVERNEUR » et « AVOCAT/JUGE ».

Dans chacun des appartements, il avait 2 très petites pièces pouvant accueillir un lit et parfois un bureau. Les chambres sont humbles, elles ne sont pas décorées et pas luxueuses. Tout le mobilier original a été retiré. Il n’est pas possible de savoir pour l’instant quand et où il a été transféré. Nous avons tenté de savoir sans succès si la chambre du premier ministre avait un lit à deux places comme le « bunker » de Carp.

En se rendant au fond, une porte nous permet d’accéder à une salle de bains commune réservée aux dignitaires. La salle de bains inutilisée est comparable à celles des autres.

Toute cette section est fermée et est inutilisée par les Forces canadiennes. Nous avons vu quelques articles militaires entreposés, mais ces pièces sont fermées à clé en tout temps.

Remarquez le haut-parleur à l’intérieur de la chambre du juge-avocat

Salle des machines

Il y a deux salles des machines sur chacun des étages, mais celle du sous-sol semble la plus grande. Nous n’avons pas pu la visiter pour des raisons logistiques. Mais, selon le responsable de l’immeuble, une grande partie servait à la ventilation. Jusqu’aux années 2000, le bâtiment n’échangeait pas son air avec l’extérieur. Le système de ventilation recyclait l’air ambiant tout l’assainissant à l’aide d’énormes filtres. Selon des témoignages de personnes ayant séjourné dans l’immeuble dans les années 90, l’air était sec et un peu étouffant.

Bâtiment pour la Garnison depuis les années 90

La guerre froide s’est terminée autour de 1991. On nous dit que l’abri a perdu sa vocation première à la même époque. Il est dorénavant utilisé pour les besoins courants des Forces armées canadiennes. Comme stipulé plus haut, ses grandes salles servent pour la formation de groupes et ses dortoirs servent en cas de débordement lorsque beaucoup de soldats séjournent à la base.

Quelques mises à jour techniques

De l’équipement moderne de ventilation a été installé et l’air est échangé comme tout bâtiment moderne. Des gicleurs ont été installés dans toutes les pièces pour se conformer au code du bâtiment.

Observations et faits intéressants

  • Aucun ascenseur n’avait été prévu. Toutefois, un treuil électrique a été installé au plafond de la cage d’escalier centrale. Elle permet de hisser une cage de métal servant à monter et descendre de lourdes pièces de matériel au sous-sol. Le treuil est original et on dit qu’il date de 1964. Il sert toujours.
  • Le responsable de l’immeuble nous a indiqué que la plupart (ou peut-être la totalité) des murs intérieurs sont en béton et recouverts de gypse. D’ailleurs, nous avons remarqué que de grandes portes dans les corridors permettent de fermer et d’isoler des sections du bâtiment. Sa position n’est plus secrète, il est situé sur la rue de la Grande Hermine sur le base de Valcartier.

Visite de l’abri en 1975

Une équipe de tournage de Radio-Canada avait visité le « bunker » en 1975. On a pu reconnaître plusieurs pièces qu’on a visitées. Peu de choses ont changé.

On y voit un corridor et une chambre avec des lits superposés (on n’a pas vu ça lors de notre visite). Aussi, on voit les toilettes des hommes qui n’ont pas changé du tout. On voit à la fin la salle à manger et la cuisine au fond de la pièce.

Références et autres sites d’intérêt

Nous tenons à remercier Captaine Évelyne Lemire des Affaires publiques de la Garnison Valcariter pour sa collaboration et sa générosité à faire découvrir ce lieu inusité aux lecteurs de Québec Urbain.

Voir aussi : Arrondissement Haute-St-Charles, Histoire, Lieux magiques, Patrimoine et lieux historiques, Voyage dans le temps.

La Tour Martello no. 4: Le trésor caché du Faubourg Saint-Jean-Baptiste

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 1er juin 2010 27 commentaires

La Tour Martello no.4 ˆsur la rue Lavigueur / Photo Francis Vachon

La Tour Martello #4 ˆsur la rue Lavigueur / Photo Francis Vachon

Saviez-vous qu’une tour de défense militaire datant près de 200 ans est située à la limite de la falaise du Faubourg Saint-Jean-Baptiste? Une tour inaccessible au public qui est difficilement atteignable par les multiples rues étroites à sens unique de ce quartier. Elle nous surprend lorsqu’on tombe face à face à elle, puisqu’elle empiète sur la moitié de la rue Lavigueur. De plus, elle est complètement cachée de la basse-ville par l’importante végétation du cap.

La construction des tours

L’effort de fortification des Britanniques a débuté en 1800 après une nouvelle menace d’invasion américaine. La construction des tours a débuté en 1808. Les trois premières tours ont été complétées en 1810. La quatrième tour fut complétée 2 ans plus tard, soit en 1812, par manque de main-d’oeuvre disponible et due aux trop courtes saisons de travaux.

Tour Martello no.4 en 1838 par un artiste inconnu (Archives Canada)

La structure d’une tour comme celle-ci est très solide. L’armée britannique avait dû faire face à ce type de construction en 1794 à la pointe de Mortella en Corse. Pendant 2 jours, la tour avait résisté à des bombardements de 2 navires équipés de multiples canons . Les Britanniques furent impressionnés par la robustesse de cette tour. Ils ont donc décidé d’en bâtir plusieurs un peu partout dans le monde et d’en copier l’architecture. Toutefois, ils se sont trompé dans le nom en les nommant « Martello » au lieu de «Mortella».

La tour no. 4 mesure 42,5 pieds en diamètre, elle est 26,5 pieds de haut et ses murs ont 6 à 11 pieds d’épaisseur. La tour no. 1 est légèrement plus grosse avec un diamètre de 44,5 pieds et une hauteur de 29,1 pieds. La tour no. 2 a donc un diamètre de 56 pieds et une hauteur de 33 pieds. Les tours du centre, les nos. 2 et 3, étaient plus grosses que celles à l’extrémité (nos. 1 et 4). Les murs sont bâtis avec un mélange de pierre de calcaire disponible à Charlesbourg et Beauport et de la pierre de grès disponible à l’Ange-Gardien.

La terrasse de la tour s’appuyait sur une chambre forte voûtée avec un énorme pilier central. On pouvait alors y placer un lourd et puissant canon qui pouvait pivoter sur 360 °. L’assise de la tour était plus large pour améliorer sa solidité.

Un système de défense avancé

Les quatre tours ont été construites pour empêcher ou du moins ralentir l’envahisseur américain à atteindre Québec. À cette époque, la Ville de Québec s’étendait uniquement à l’intérieur des fortifications. Les tours étaient situés à environ un kilomètre de la Ville. Les murs à l’ouest des forts étaient épais de 3,5 mètres (12 pieds) du côté ouest et beaucoup plus minces du côté de la Ville (1,5 mètre).

Les murs épais étaient conçus pour résister aux boules de canon ennemies. Les murs intérieurs étaient conçus pour être détruits facilement par les canons situés à Québec et dans les autres tours si l’ennemi en prenant le contrôle d’une tour. En autres mots la terrasse du canon et la chambre voûtée n’étaient pas au centre du bâtiment.

La différence d'épaisseur des murs / Photo Francis Vachon

La différence d'épaisseur des murs / Photo Francis Vachon

Un fort autonome

Les tours ont été conçus pour être occupés pendant une lune (environ un mois) par une garnison de soldats. La tour no. 4 pouvait loger 12 hommes. Lors des changements de garde, les soldats sortaient et entraient de la tour par une porte au 1er étage et à l’aide d’une échelle amovible. Cette dernière était alors hissée vers le haut dans la tour par les soldats pour éviter qu’un ennemi y mette les pieds. Il y avait 2 quarts de travail. 6 hommes montaient la garde sur la terrasse de la tour au 2e étage alors que les 6 autres opéraient la tour (bois de chauffage, cuisine, poudrière, etc.) et se reposaient.

L’escalier étroit

L'Escalier menant à l'espace supérieur

Pour circuler entre les 2 espaces de travail, un escalier était construit à même le mur le plus mince. Elle était très étroite et elle épousait la courbe du mur de la tour. Un soldat en haut de l’escalier pouvait alors se défendre avec son fusil et se réfugier le long du mur pour éviter de se faire tirer en cas d’invasion.

L’espace d’entreposage et la poudrière

Le rez-de-chaussée avait une vocation plus utilitaire et d’entreposage. On y entreposait la nourriture et l’eau grâce à de vastes réservoirs sous le plancher. On pouvait hisser l’eau avec des chaudières grâce à des cordes rattachées au plafond voûté du 2e et à travers des trappes au plancher. Le RDC logeait aussi la poudrière qui était isolée dans un coin dans sa propre voûte en pierre.

Jamais mise à l’épreuve

Lors de la guerre anglo-américaine de 1812, les tours Martello de Québec étaient pleinement fonctionnelles et prêtes à recevoir l’ennemi. Toutefois, lors de la bataille de Châteauguay le 25 octobre 1813, les troupes de Charles de Salaberry ont défait les 4 000 troupes du major-général Wade Hampton et les empêchant ainsi de monter le fleuve Saint-Laurent et atteindre Québec.

La tour au fils des ans

L’emplacement des tours no. 3 et no. 4 à l’extérieur des champs de bataille les ont en quelque sorte isolés. La tour no. 4 s’est fait enclaver dans un quartier résidentiel par le développement domiciliaire de la fin du 19e siècle. Autrefois, située au bout du cap dans un champ, elle empiète maintenant sur la rue Lavigueur. La Ville de Québec a construit la rue en faisant abstraction de la présence de la tour. Les véhicules automobiles doivent la contourner puisqu’elle occupe la moitié de la voie de circulation comme le témoigne le plan de localisation de 1987.

Démolition de la tour no. 3 en 1905

Démolition de la Tour Martello no. 3 (archives de la Ville de Québec)

On est allé jusqu’à détruire une autre tour, la no. 3, en 1905 pour permettre la construction du MacKenzie Memorial Building en 1906 de l’Hôpital Jeffrey-Hale lorsqu’elle était située jusqu’en 1955 sur la Colline Parlementaire (voisin du Grand-Théâtre). L’emplacement précis de la tour est bien identifié sur Wikimapia.

Création de la Commission des champs de bataille nationaux en 1908

J’ai été incapable de voir un lien officiel entre la fondation de la Commission et les événements. La Commission a d’ailleurs fait l’acquisition de la tour no. 4 en 1910. L’armée britannique possédait jusqu’alors l’équipement. Fait étonnant, un gendarme de l’armée britannique a surveillé et habitué la tour avec sa famille de 1892 à 1907.

La famille qui a habité dans la Tour Martello no. 4 de 1892 à 1907 (archives de la Ville de Québec)

Travaux de restauration

Les trois tours subiront des travaux de restauration en 1910, 1937, 1964 et 1992. Les travaux de 1964 comprenait des nouveaux planchers de béton pour remplacer les planchers de bois probablement pourris. Les travaux en 1992 ont été très importants puisqu’ils comprenaient un nouveau toit, des travaux de mortier et un nouvel escalier extérieur et seules les tours 1 et 2 ont reçu des nouveaux planchers de bois.  D’ailleurs, elle fut la seule à ne pas recevoir un plancher de bois fidèle à ceux d’origine.

Les toits

Le toit de la tour no.4, vue de l'intérieur / Photo Francis Vachon

La terrasse à l’origine n’avait pas de toit. Le toit aurait été construit 11 ans plus tard en 1823. On constatait que l’eau et la neige endommageaient trop la maçonnerie et les pièces d’artillerie. Les premiers toits étaient bas. Le dernier toit reconstruit en 1992 offre un bon dégagement pour les occupants.

La tour no. 4 aujourd’hui

Cette tour ne fait pas partie du circuit touristique dû à son emplacement peu accessible. Elle n’est pas exploitée par la Commission des champs de bataille nationaux. Elle demeure la propriété de la Commission qui a la responsabilité de son entretien et sa surveillance. Le CCBN n’a pas de plans futurs pour la tour autre que le statu quo.

Elle ne contient aucun bien ou artefact de l’époque. Elle est entièrement vidée de son contenu historique. Son foyer est condamné et les pièces d’artillerie sont toutes retirées. Son canon principal, autrefois installé sur le toit, a été déménagé et installé sur les Plaines d’Abraham sur l’avenue Tâché.

D’ailleurs, les agents de sécurité de la CCBN font régulièrement des tournées sur la rue Lavigueur. La sécurité est assurée par le Corps canadien des Commissionnaires qui rendent des services dans la plupart des sites et édifices du gouvernement fédéral.

Les Compagnons de l’ère médiévale depuis 1996

Une association d’adeptes de l’époque médiévale a pris son envol après les fêtes des médiévales de 1993 et 1995. La Ville de Québec s’est entendue avec la Commission des champs de bataille pour prêter la Tour Martello no. 4 à ce groupe en 1996. L’entente s’est renouvelée plus officiellement en 2008 avec la CCBN directement.

Les Compagnons sont en sorte les gardiens de la tour. Ils ont la responsabilité de veiller sur elle et l’occuper. Elle serait autrement vide et pas surveillée. Ils défrayent aussi le coût des assurances habitation qui atteignent les 2 500 $ par année due à la particularité du bâtiment. La Commission a toutefois la responsabilité de la préservation des lieux, des coûts en électricité et de l’entretien du bâtiment.

Aujourd’hui, l’association regroupe 20 bénévoles qui organisent des soupers banquets avec une thématique médiévale au 2e étage (la terrasse recouverte du toit). Le bâtiment est leur lieu de rencontre et il sert à entreposer leurs costumes et accessoires. Ils doivent être discrets par respect au voisinage qui est à proximité. Ils s’imposent un couvre-feu de 23 h pour toutes leurs activités en soirée.

D’ailleurs, l’ex-président de l’association, André Chagnon, et une des administratrices, Huguette Desroches ont permis à Francis Vachon et moi de faire une visite complète de la tour. Nous les remercions pour leur accueil inconditionnel.

Les aménagements décoratifs réalisés par Les Compagnons de l’ère médiévale. La photo de gauche montre le pilier central / Photo Francis Vachon

Faits intéressants

  • Lors de notre visite, il faisait un écrasant 30 ° avec beaucoup d’humidité. Une fois rendu à l’intérieur, on aurait cru avoir changé de saison. C’était très confortable tout en restant assez humide.
  • Malgré que la tour est officiellement fermée au public, les Compagnons sont très accueillants et vous êtes les bienvenus à visiter la tour lorsqu’ils sont sur place.

Pour en savoir plus :

MAJ 2010-06-02 : J’ai ajouté le plan de localisation de 1987 dont je faisais mention dans le texte. Ça va aider davantage dans la compréhension.

MAJ 2010-07-20 : J’ai retiré l’information que la tour glissait vers le cap et que la hauteur des marches était un moyen de trébucher l’ennemi. J’ai ajouté l’emplacement actuel du canon. J’ai corrigé les faits sur les rénovations sur les planchers des tours.

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Haute-ville, Histoire, Lieux magiques, Patrimoine et lieux historiques, Québec La cité, Voyage dans le temps.