Francis Vailles
La Presse
Quand j’étais petit, une question me trottait dans la tête. En fait, plusieurs questions, de tous ordres, mais entre autres celle-ci : quand donc y aurait-il assez de maisons pour tous ? Quand donc cesseraient les nombreuses mises en chantier dans mon quartier et ailleurs ?
En vieillissant, j’ai compris que la construction de nouvelles maisons se poursuivrait tant que la population serait en croissance. Autrement dit, presque toujours. Je suis devenu propriétaire, j’ai dépensé une fortune en rénovations et j’ai acquis la certitude de pouvoir éventuellement revendre mon trésor à bon prix.
Or voilà, la question troublante est revenue me hanter : avec le vieillissement de la population, se dirige-t-on vers un surplus de propriétés existantes à vendre ? Qui sera prêt à payer un bon prix pour nos maisons si les vieux sont plus nombreux à quitter pour l’au-delà que les jeunes qui grandissent ? (…) À Québec, l’écart acheteurs-vendeurs passera de 3100 en 2010 à 1700 en 2030 (-45 %).