Un billet précédent en 2018.
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Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Patrimoine et lieux historiques.
David Rémillard
Radio-Canada
Seule ville de la province à compter sur une instance comme la Commission d’urbanisme et de conservation, Québec n’échappe pourtant pas aux démolitions de bâtiments à valeur patrimoniale. Si la situation semble sous contrôle dans les arrondissements historiques, des voix réclament de nouveaux pouvoirs pour la Ville et une révision de la Commission.
Dans son rapport rendu public la semaine dernière, la vérificatrice générale du Québec a vilipendé le ministère de la Culture et des Communications, taxant l’État de n’avoir aucune vision pour conserver le patrimoine bâti. Le constat, particulièrement sévère, était global et généralisé.
La Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (CUCQ) n’a cependant pas fait l’objet d’une analyse approfondie. L’instance décisionnelle est unique au Québec de par ses pouvoirs et son rôle de tribunal administratif.
L’église Saint-Cœur-de-Marie, la maison des Pasquier, la Villa Livernois : des bâtiments à valeur patrimoniale ont disparu ces dernières années, négligés, détruits ou abandonnés. D’autres donnent l’impression d’être sur le respirateur artificiel, comme la Maison Pollack, sur la Grande Allée.
Pourtant, ils figurent tous à l’inventaire du patrimoine bâti de la Ville de Québec.
Dans ce contexte, Jean Rousseau, conseiller municipal du district de Cap-aux-Diamants, où la Commission est fort active, dresse un bilan mitigé de ses actions, surtout à l’extérieur du Vieux-Québec.
Il admet d’emblée qu’elle accompagne bien les citoyens propriétaires dans leurs demandes de travaux, a fortiori dans les arrondissements historiques. Elle est très exigeante, ajoute-t-il, à propos de son rôle de maintenir la cohérence architecturale des différents territoires sous sa responsabilité.
Mais l’élu de Démocratie Québec identifie plusieurs lacunes quand vient le temps de protéger des bâtiments à valeur patrimoniale en manque d’amour, ou qui ne sont plus dans les plans de développement d’un propriétaire. Cette stratégie de la démolition par abandon a d’ailleurs été relevée par la vérificatrice générale.
Il prend pour exemple l’église Saint-Cœur-de-Marie, détruite après des années d’affrontement avec un promoteur. Ou encore la Maison Pollack, toujours debout, mais abîmée au point d’être la prochaine qu’on va perdre.
Quand on regarde les bâtiments dont elle a la responsabilité, quand on est rendu là, on voit que ses pouvoirs, ça ne veut rien dire, ça n’a pas de portée, se désole Jean Rousseau. Si vous êtes dans un environnement où le patrimoine ce n’est pas important, la Commission ne signifie pas grand-chose.
Et quand les leviers manquent et qu’il faudrait se tourner vers l’autorité supérieure qu’est le ministère de la Culture, M. Rousseau n’y va pas par quatre chemins : À Québec, on a une capacité de bien faire. […] Par contre, le ministère de la Culture n’est pas du tout aidant, il est aux abonnés absents. Il nous nuit, littéralement.
Et ce, même si la Ville jouit d’une grande expertise comparativement à la majorité des municipalités de la province.
Le conseiller relève également une certaine opacité de la Commission d’urbanisme. Il se questionne aussi sur un potentiel biais politique à travers ses orientations. Il soutient que dans certaines situations, la Commission est à la traîne du comité exécutif.
En vertu du règlement qui la gouverne, l’instance est présidée par le maire de la ville. Régis Labeaume a délégué cette tâche à la conseillère Suzanne Verreault. Deux autres élus d’Équipe Labeaume y siègent actuellement, alors que les six membres restants sont des architectes, des conseillers en patrimoine ou encore des urbanistes.
Impossible toutefois d’évaluer son travail en profondeur. Les délibérations se font à huis clos, elle ne publie pas ses avis ni de rapport annuel. Elle a toutefois l’obligation d’expliquer ses décisions à ceux qui lui déposent des projets.
Le Bureau de l’ombudsman de la Ville de Québec ne peut l’évaluer non plus. Notre bureau ne peut enquêter sur les décisions du conseil de ville, du comité exécutif, d’un conseil d’arrondissement, d’un comité ou d’une commission de la Ville, y rappelle-t-on.
Voir aussi : Patrimoine et lieux historiques.
* On se rappellera que cette idée de Gilles Maheux a fait l’objet de plusieurs billets sur Québec Urbain et ce, depuis 2010. C’est à voir et à découvrir, à un prix minime.
Québec, le jeudi 11 juin 2020 – Gilles Maheux, concepteur et producteur de LUDOVICA MINILAND, est heureux d’annoncer la réouverture de l’exposition ce samedi 13 juin 2020 à Fleur de Lys, à la suite de sa fermeture obligatoire due à la pandémie. L’attrait touristique, qui se veut un impressionnant parcours intérieur parsemé de plus de 3000 maquettes miniatures construites à partir d’un jeu de construction célèbre et représentant des gratte-ciels, des monuments, des ponts, des châteaux, des rues, des symboles connus et même des villes, qui était installé en permanence dans le centre commercial depuis maintenant deux ans accueillera à nouveau les visiteurs dès 10h ce week-end.
L’équipe de LUDOVICA a redoublé d’efforts afin d’offrir au public une exposition presque deux fois plus grande et une visite en toute sécurité.
Des milliers de visiteurs ont déambulé dans les allées de l’exposition qui rassemble depuis les dernières années plusieurs centaines de maquettes et pas moins de 10 millions de minibriques. Cet été, LUDOVICA gagnera en envergure avec de nouvelles reproductions rapatriées directement d’Europe par le concepteur et créateur Gilles Maheux, qui présente ses œuvres aux quatre coins du monde depuis plus de 10 ans. Aux nombreuses thématiques déjà présentes, notamment la Tour Eiffel, la Familia Sagrada, le Taj Mahal, la Tour de Pise, le Colisée de Rome, l’Empire State Building et la tour du CN, s’ajouteront le Golden Gate de San Francisco, Notre-Dame de Paris, la Cathédrale de Milan, le Parlement de Québec, Angkor Wat, le Vatican, Schönbrunn, l’Arc de Triomphe et bien d’autres. En plus de ces constructions célèbres choisies pour leur beauté architecturale, il sera aussi possible d’admirer une gigantesque reproduction regroupant quelques villes entières, dont New York, Chicago, Las Vegas, Dubaï et Shanghai. L’œuvre de 45 000 pi2 proposera une ouverture sur le monde lors d’une promenade magique de 60 à 120 minutes où les visiteurs pourront découvrir plus de 35 cités dans le monde, l’histoire de certains bâtiments ainsi que les différences de hauteur entre plusieurs édifices. La mission de LUDOVICA « Le monde miniature » est d’apprendre tout en s’amusant dans cet environnement magique.
Afin de se conformer aux normes gouvernementales imposées en lien avec la COVID-19, l’exposition prendra la forme d’un parcours bien balisé et un nombre de 100 visiteurs à la fois sera permis. La collaboration de tous sera demandée afin de respecter la distanciation sociale. Bien que l’exposition s’admire avec les yeux et non avec les mains, des distributeurs de désinfectant pour les mains seront mis à la disposition des visiteurs. Il est possible de faire l’achat des billets à l’avance sur le Web.
LUDOVICA MINILAND a été créée en 2010 par Gilles Maheux, avec l’idée de créer à Québec le plus grand parc architectural du genre en Amérique. Forte de l’expérience et de la réputation enviable de son concepteur dans le domaine de l’architecture, LUDOVICA MINILAND s’impose très tôt à l’extérieur de Québec comme une exposition montante, énergique et créative. Elle élargit rapidement sa réputation, son marché et son offre de service. En moins de deux ans, LUDOVICA MINILAND est devenue une exposition de premier plan, déployant ses ressources au Québec et jusqu’à l’étranger, au service d’organisations de toutes natures et envergures. LUDOVICA a été désigné comme l’un des 15 plus beaux musées à voir au Québec par la revue Châtelaine et a été sacrée l’une des expositions les plus spectaculaires dans le monde par les livres « Believe it or not! » et « Big Livre de l’Incroyable! » publiés par les musées Ripley.
Prix d’entrée :
13$ / adulte
11$ / senior (65 et +)
9$ / enfant (5 et +)
Gratuit pour les enfants de 4 ans et moins
Voir aussi : Conférences / évènements, Fêtes populaires et événements publics, Patrimoine et lieux historiques.
Antoine Robitaille
Journal de Québec
Vous vous demandiez peut-être comme moi pourquoi le pic des démolisseurs se faisait aller aussi souvent dans les dernières années.
Les maisons Pasquier et Boileau, le Moulin du gouffre, l’Église Saint-Cœur-de-Marie, etc. Des exemples, il y en a tant.
J’ai mieux compris en lisant le rapport de la vérificatrice générale déposé mercredi.
Le 225, Grande Allée Est, siège du ministère de la Culture et des Communications (MCC), va trembler jeudi.
Car le texte du rapport est truffé de phrases ayant l’effet de la dynamite.
« La notion d’intérêt national n’est pas définie. »
« Le MCC…
… n’a pas défini sa vision en matière de patrimoine immobilier.
… ne réalise pas de veille afin d’actualiser ses connaissances en patrimoine.
… ne fait pas preuve de proactivité en matière d’identification des immeubles pouvant présenter un intérêt patrimonial.
… ne détenait même pas l’information complète sur la valeur patrimoniale du parc immobilier » de l’État.
Une des plus drôles : « Le MCC n’a pas les outils informatiques requis pour colliger toutes les informations et générer des connaissances utiles sur le patrimoine. »
Nulle surprise qu’on mette une éternité (parfois 20 ans !) à classer des édifices qui, entre-temps, se détériorent et, devenant dangereux, s’effondrent ou sont démolis.
La « démolition par abandon » est une sorte de mûrissement. Le propriétaire vandale attend. Le fruit mûrit… puis la « pépine » et le pic le « cueillent ». Poétique, non ?
Pour des exemples concrets, abonnez-vous au groupe Facebook « L’évolution du patrimoine bâti et des paysages au Québec ». Ses artisans sont plus efficaces que le MCC, qui ne réalise pas de veille…
Nulle surprise qu’on mette une éternité (parfois 20 ans !) à classer des édifices qui, entre-temps, se détériorent et, devenant dangereux, s’effondrent ou sont démolis.
La « démolition par abandon » est une sorte de mûrissement. Le propriétaire vandale attend. Le fruit mûrit… puis la « pépine » et le pic le « cueillent ». Poétique, non ?
Pour des exemples concrets, abonnez-vous au groupe Facebook « L’évolution du patrimoine bâti et des paysages au Québec ». Ses artisans sont plus efficaces que le MCC, qui ne réalise pas de veille…
L’urgence
J’ai compris une autre chose avec ce rapport. La décision de la ministre Nathalie Roy, tombée vendredi, de signer un avis d’intention de classement pour l’église du Très-Saint-Sacrement à Québec.
Le geste a surpris même ceux qui ont réclamé un classement de l’édifice ! Le bien nommé cardinal Lacroix aussi, sauf que lui souhaitait la vente et la démolition. Il a qualifié le classement d’« irresponsable » ! (Jésus s’était attaqué aux « vendeurs du temple ». Triste ironie : aujourd’hui au Québec, le clergé est composé de « vendeurs de temples »…)
Revenons à la ministre, qui, récemment, a sans doute appris le dépôt imminent du rapport de la VG. Or, Mme Roy, depuis sa nomination en novembre 2018, n’a rien révolutionné en matière de patrimoine. Au contraire, on pilonne de l’historique à qui mieux mieux. J’imagine la scène : « Vite, trouvez-moi quelque chose à classer ! »
Permettez une autre hypothèse : après sa réaction initiale aux critiques de la VG (qui fut de jeter la responsabilité sur les gouvernements antérieurs), elle voudra annoncer… une autre enquête !
Ce serait une grave perte de temps. De beaux rapports indiquant quoi faire, ça ne manque pas. La VG le démontre : Arpin (2000), révision de la Loi sur le patrimoine culturel (2011), qui impliqua des mois de consultation ; Courchesne-Corbo (2016).
Assez de coûteux bla-bla ! Pendant ce temps, des « biens inestimables et irremplaçables » (dixit la VG) se détériorent, ou sont carrément démolis. La révolution en patrimoine, ce serait d’agir pour vrai.
Voir aussi : Patrimoine et lieux historiques.
Source : Jean-Luc Lavallée, Le Journal de Québec, le 29 mai 2020
Menacée de disparition, l’église du Très-Saint-Sacrement sur le chemin Sainte-Foy à Québec vient d’être sauvée par la ministre de la Culture, Nathalie Roy, qui a signé un avis d’intention de classement pour la protéger.
La ministre dit souhaiter préserver cette église dont «l’intérêt patrimonial repose sur ses valeurs historique, artistique, architecturale et paysagère», peut-on lire dans un communiqué diffusé vendredi matin.
L’église du Très-Saint-Sacrement: un adieu.
Un développement majeur dans ce dossier :
Le diocèse s’oppose à ce que l’église du Très-Saint-Sacrement soit patrimoniale.
Source : Radio-Canada
Voir aussi : Arrondissement La Cité - Haute-ville, Message d'intérêt public, Patrimoine et lieux historiques.
Alexandre Duval
Radio-Canada
Le domaine de Maizerets, à Québec, sera le terrain d’importants investissements au cours des deux prochaines années. La Ville vient de lancer un premier appel d’offres pour rénover la grange-étable, un bâtiment de 1755 dont l’intérêt patrimonial et archéologique ne fait aucun doute.
La Société du domaine Maizerets caresse cet important projet depuis presque 15 ans. Quant au maire Régis Labeaume, il le promet depuis 2013.
Un premier pas avait été franchi l’automne dernier. La restauration de la grange-étable, évaluée à 4,4 millions de dollars, avait été inscrite au plan quinquennal d’investissement 2020-2024 de la Ville.
Avec l’appel d’offres lancé au début du mois de mars par la municipalité, le projet est désormais sur les rails.
La Ville est à la recherche de services en architecture pour construire des salles multifonctionnelles à l’intérieur de la grange-étable. Elle veut aussi mettre en valeur les éléments archéologiques qu’elle renferme.
Le défi sera de taille. La grange-étable est l’un des rares bâtiments de ferme à avoir traversé l’épreuve du temps sur le domaine de Maizerets. Les éléments architecturaux d’origine devront donc être préservés.
Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.
Bonjour M. Gobeil,
Cette semaine nous avons découvert un vestige du passé dans le vieux Québec sous l’ancien écriteau de la caisse Desjardins du Vieux-Québec. J’ai pensé que vous seriez intéressé par ces photos ! Il est inscrit cigares citadelle limitée en français sur un coin et en anglais sur l’autre coin.
Salutations!
D.B.
Merci à ce fidèle lecteur. Et pour une explication, l’excellente page Facebook de la Société historique de Québec.
Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.
Isabelle Porter
Le Devoir
L’ancienne résidence du maire de Québec, un bâtiment à valeur patrimoniale, a été démolie par ses nouveaux propriétaires sans permis pour le faire. La Ville envisage d’intenter des recours judiciaires.
En octobre, l’actuel propriétaire Yves Laperrière a obtenu un permis de la Ville pour agrandir la résidence sur la rue du Cap-au-Diable, sur le flanc des falaises de Sillery. Le plan qui avait été soumis permettait aux yeux de la Ville de préserver l’intérêt architectural de la maison érigée en 1966.
Or le 22 janvier, des inspecteurs ont découvert que la maison avait été détruite. La Résidence Paul-H. Bilodeau figure pourtant au répertoire du patrimoine urbain de la municipalité. Elle ne fait pas l’objet d’un classement en tant que tel, mais sa valeur est jugée d’intérêt.
Elle a été dessinée par un architecte réputé et est considérée comme représentative du courant moderne en architecture de l’époque. Sur sa fiche, on précise que « sa forme générale doit être préservée ».
L’architecte qui a dessiné ses plans, André Robitaille (1922-2009) a aussi dessiné le pavillon principal de la Forêt Montmorency et les résidences de l’Université Laval (pavillon Parent), entre autres.
À la Ville, on a confirmé cette semaine qu’elle avait été détruite sans autorisation. « Compte tenu de cet état de fait, la Ville a demandé l’arrêt des travaux et évalue présentement ses recours en lien avec la réglementation d’urbanisme », a commenté son porte-parole David O’Brien.
Sur place, une clôture bloque l’accès au terrain mais on peut voir au travers du treillis qu’il ne reste plus rien de l’imposante maison face au fleuve. À l’avant, une pancarte rappelle les plans originaux d’agrandissement prévus à l’origine pour la « Villa Cap-au-Diable ». On y souligne qu’elle constitue « une pièce importante du mouvement moderne de l’architecture résidentielle à Québec. »
Joint mercredi, le propriétaire Yves Laperrière n’a pas voulu faire de commentaires. M. Laperrière a acquis la maison de la famille Labeaume en mai 2019 au coût de 1 215 000 $.
Selon nos informations, il ne pourra pas construire de nouveau bâtiment sur le terrain, le règlement de contrôle intérimaire interdisant les nouvelles constructions dans les secteurs en forte pente.
Par ailleurs, la Ville est en train de resserrer ses règles pour mieux protéger les bâtiments d’intérêt patrimonial. Plus tôt cette semaine, Le Soleil révélait que pas moins de 500 immeubles pourraient s’ajouter à la liste des maisons de valeur jugée « supérieure » ou « exceptionnelle » protégées par la Commission d’urbanisme.
Ces derniers mois, les menaces pesant sur plusieurs bâtiments d’intérêt ont fait les manchettes à Québec : maison Pasquier, maison Jolin-Bédard, maison Déry, église Saint-Coeur-de-Marie et plus récemment, l’église Saint-Sacrement.
Un billet précédent: Défense du patrimoine immobilier: critiquée, la Ville de Québec lance une offensive
Voir aussi : Architecture urbaine, Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Patrimoine et lieux historiques.
Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
La conseillère municipale Marie-Josée Savard a récemment reçu une lettre de la Ville de Québec à son domicile. Un avertissement. Elle ne pourra plus rénover l’extérieur de sa maison, surtout pas la démolir, sans obtenir l’autorisation de la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (CUCQ). Un expert en patrimoine devra la visiter avant d’autoriser des travaux majeurs. Pas de passe-droit pour la vice-présidente du comité exécutif, justement responsable du dossier du patrimoine!
Comme plus de 500 de ses concitoyens, Mme Savard vient donc de constater par la poste que la mairie révise ses dossiers. Des centaines d’habitations de la capitale qui n’étaient pas classées comme ayant une valeur patrimoniale «supérieure» ou «exceptionnelle» pourraient prendre du galon. Ce qui les placera de facto sous l’autorité de la CUCQ, le bras de la municipalité chargé de préserver les bâtiments les plus signifiants.
«J’ai une vieille maison d’à peu près 200 ans», révèle Mme Savard durant une entrevue avec Le Soleil, à l’hôtel de ville. Une ancienne expertise n’avait toutefois pas conclu que la demeure méritait de se retrouver sous la chape municipale, malgré son âge. La politicienne aurait donc pu, par exemple, obtenir facilement un permis de démolition sans qu’on puisse s’interposer.
Elle devra maintenant se soumettre à un nouvel examen patrimonial.
Et, en attendant que le dossier de Mme Savard soit analysé — comme les 500 autres de la pile —, la Ville a décidé de jouer de prudence. Ces propriétés, qui ont «un fort potentiel», sont assujetties temporairement à la CUCQ.
Pourquoi cette soudaine offensive d’envergure de la Ville de Québec pour défendre le patrimoine immobilier? La réponse se trouve peut-être dans… les médias.
La maison Pasquier rasée. La maison Déry effacée. L’église Saint-Cœur-de-Marie disparue. La maison Pollack en décrépitude. La maison Jobin-Bédard sauvée in extremis par la ministre de la Culture…
Les assauts contre le patrimoine ont fait la manchette au cours des dernières années, ont soulevé les passions populaires. Et la municipalité n’a pas toujours joué le beau rôle.
«Ça a un peu ébranlé la Ville», évalue Martin Dubois, consultant de la firme Patri-Arch. «Il a fallu en perdre quelques-unes pour réveiller un peu les gens, pour aller de l’avant.»
Fin 2018, un premier lot de 90 adresses a été placé sous les auspices de la CUCQ. Un groupe de 42 a suivi en 2019. Puis, il y a peu, la Ville a frappé un grand coup avec les 500 habitations.
«Il fallait que ça se fasse», commente Martin Dubois. «Ça aurait dû être fait avant.»
Voir aussi : Patrimoine et lieux historiques.
Ce règlement entre en vigueur le jour de la publication du présent avis, soit le 17 décembre 2019
Ce règlement modifie le Règlement sur la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec afin de prévoir des objectifs et critères qui portent sur les travaux de démolition et de réutilisation du sol à l’égard de certains sites de bâtiments à valeur patrimoniale présumée. Ainsi, la conservation des bâtiments localisés sur ces sites, qui ont une valeur patrimoniale supérieure ou exceptionnelle, est visée. Ces sites sont identifiés à l’annexe I du présent règlement.
Voir aussi : Message d'intérêt public, Patrimoine et lieux historiques.