Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Archives pour la catégorie « Patrimoine et lieux historiques »

Protection du patrimoine bâti à Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 juin 2022 Commentaires fermés sur Protection du patrimoine bâti à Québec

Québec, le 20 juin 2022 – La Ville de Québec propose une série d’actions concrètes pour protéger le patrimoine bâti sur son territoire qu’elle soumet au conseil municipal. La dernière mouture de la Loi sur le patrimoine culturel et d’autres dispositions législatives, adoptée par le gouvernement du Québec, exige entre autres que les municipalités mettent en place plusieurs mesures d’ici les prochaines années concernant la protection du patrimoine, l’entretien des bâtiments et le contrôle des démolitions.

Afin de se conformer aux nouvelles exigences du projet de loi 69, la Ville va de l’avant avec les mesures à mettre en place, souhaitant même pousser plus loin la réflexion en matière de démolition et d’entretien des bâtiments. Des modifications réglementaires sont également proposées pour assujettir plus de bâtiments sous la juridiction de la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (CUCQ).

La Ville poursuit la réalisation de l’inventaire de tous les bâtiments patrimoniaux incluant ceux antérieurs à 1940 sur son territoire, ce dernier inventaire devant être à jour en 2026.

« La Ville de Québec souhaite être un leader en matière de protection du patrimoine bâti sur l’ensemble de son territoire, a affirmé Mme Mélissa Coulombe-Leduc, membre du comité exécutif responsable de l’urbanisme et du patrimoine. Nous travaillons sur plusieurs fronts pour répondre aux exigences du gouvernement, mais aussi afin d’aller plus loin et dépasser les attentes. Aujourd’hui, nous envoyons un message clair qu’il s’agit d’une des priorités pour notre administration. Il est primordial pour la Ville d’être proactive et d’aller de l’avant avec la protection de notre héritage qui témoigne de notre passé et qui marquera notre futur. »

Une proposition pour resserrer les normes sur l’occupation et l’entretien des bâtiments
Un Règlement sur l’occupation et l’entretien des bâtiments et des autres constructions (R.V.Q. 3021) est proposé en remplacement du Règlement sur la salubrité des bâtiments et des constructions (R.V.Q. 773).

Il reprend essentiellement les normes existantes en matière d’occupation et d’entretien des bâtiments, mais des ajouts permettront à la Ville d’assurer un meilleur contrôle en vue de conserver l’intégrité des bâtiments, d’empêcher leur dépérissement, de les protéger contre les intempéries et d’en assurer la sécurité, en plus de favoriser l’occupation des bâtiments.

Des normes visant la préservation et la pérennité des bâtiments patrimoniaux sont aussi identifiées. Parmi ces nouvelles normes à mettre en place, un bâtiment patrimonial devra être maintenu à une température minimale de 10 degrés Celsius et à un taux d’humidité relative inférieur à 65 % durant la saison froide.

Si le règlement est adopté, il sera aussi interdit de barricader les ouvertures d’un bâtiment, sauf temporairement, le temps de procéder à la réparation ou au remplacement. Pour un bâtiment patrimonial ou lorsqu’il est situé dans un secteur assujetti à la CUCQ, le bois devra être peint en noir ou d’une couleur uniforme à celle du revêtement du mur où il se situe.

Comme par le passé, le projet de règlement prévoit des pouvoirs d’inspection ainsi qu’un régime de sanctions. Toutefois, comme permis dans le projet de loi 69, il est proposé que les amendes maximales en cas d’infraction à une disposition de ce règlement soient haussées, pouvant atteindre jusqu’à 250 000 $ par infraction, comparativement à 20 000 $ actuellement.

Les citoyens seront d’ailleurs invités à des activités de participation publique pour poser leurs questions et donner leur avis sur ce projet de règlement.

Une démarche concertée pour la réglementation sur la démolition
En accord avec sa Stratégie de développement durable, la Ville considère qu’il est préférable pour l’environnement de restaurer un bâtiment plutôt que de le démolir. Ainsi, ce règlement interdira la démolition d’un bâtiment, à moins que le requérant ne puisse démontrer la nécessité ou les avantages d’une démolition.

En réponse aux exigences du projet de loi 69, le règlement devra prévoir la mise en place d’un comité qui analysera les demandes de démolition pour les immeubles ayant une valeur patrimoniale. Les analyses se feront au cas par cas, à la lumière des critères établis tels que la détérioration de la qualité de vie du voisinage, l’état de l’immeuble visé par la demande, la valeur patrimoniale ou le coût de la restauration. Les citoyens seront informés des demandes de démolitions traitées par le comité et pourront faire connaître leur opposition à la démolition, le cas échéant. En considération de l’information reçue, le comité prendra ensuite une décision. Le comité devra tenir les séances devant le public permettant ainsi aux citoyens d’y assister.

La Ville souhaite mettre en place un règlement qui va au-delà des obligations gouvernementales. Ainsi, des réflexions seront prévues pour évaluer l’inclusion d’immeubles non patrimoniaux, les procédures à mettre en place pour le cheminement des demandes de démolition selon le type de bâtiment ou la possibilité de faire une demande de révision d’une décision.

Pour s’assurer de couvrir tous les angles afin de se doter d’un règlement sur la démolition complet et qui considère différents points de vue, la Ville va rencontrer, durant l’été, les experts et les acteurs du milieu, incluant les membres de la Table d’acteurs clés sur le patrimoine. Elle présentera ensuite à l’automne les orientations préliminaires aux experts, en plus d’inviter les citoyens à prendre part à la réflexion. Le projet de règlement sera présenté à l’hiver à l’occasion de la consultation publique, pour une adoption et une application d’ici le 1er avril 2023.

Rappelons que d’ici l’entrée en vigueur du règlement, une mesure transitoire est mise en place afin d’informer le ministère de la Culture et des Communications au moins 90 jours avant la délivrance d’un permis relatif à la démolition d’un immeuble construit avant 1940.

Une mise à jour du Règlement sur la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec pour protéger plusieurs bâtiments à court terme
Dans l’attente de la réalisation des inventaires complets et d’ici la mise en place du comité sur la démolition, des modifications au Règlement de la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (R.V.Q. 1324) sont proposées au conseil municipal afin d’encadrer et de préserver, à court terme, plusieurs bâtiments :

· Ajout de 800 bâtiments datant d’avant 1940 dont la valeur patrimoniale est présumée ou établie qui seront maintenant assujettis à la CUCQ s’ils font l’objet d’une demande de démolition totale ou partielle;
· Attribution d’une valeur patrimoniale supérieure ou exceptionnelle à 47 bâtiments à la suite d’une mise à jour de la valeur patrimoniale de plusieurs dizaines de bâtiments par la Ville. La CUCQ aura maintenant une juridiction plus complète en ce qui concerne les travaux qui ont une incidence sur leur apparence extérieure.

Parmi ces 847 bâtiments, 22 sont des églises ou des anciennes églises qui seront maintenant soumises à la CUCQ. Cette addition permettra à la Ville de mieux encadrer leur préservation et également les projets de développement éventuels.

Une fois le règlement adopté au conseil municipal, une lettre sera transmise à toute adresse concernée par cette modification afin de communiquer les renseignements pertinents aux propriétaires, en plus de répondre à leurs questions.

Le communiqué

Voir aussi : Patrimoine et lieux historiques.

Un projet immobilier de 5 M$ sur la côte de la Fabrique

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 juin 2022 Commentaires fermés sur Un projet immobilier de 5 M$ sur la côte de la Fabrique

Diane Tremblay
Journal de Québec

Douze lofts seront construits dans un immeuble patrimonial.

Un promoteur immobilier de Québec s’engage à préserver le cachet patrimonial de l’édifice qu’il a acquis sur la côte de la Fabrique, même s’il transforme les lieux en douze unités résidentielles de luxe avec une terrasse sur le toit.

Le Groupe MurrayLe Groupe Murray affirme avoir eu un coup de cœur lorsqu’il a fait l’acquisition en octobre 2020 du bâtiment voisin de la Maison Simons, situé au 26 et au 28, côte de la Fabrique, à Québec.

L’immeuble patrimonial, construit en 1867, avait été acheté par la Maison Simons en 2016. Cet investissement s’inscrivait alors dans un plan d’expansion. Le contexte ne s’y prêtant plus, l’entreprise s’est départie de cet édifice, il y a deux ans, et c’est le Groupe Murray qui en a fait l’acquisition.

Le promoteur a commencé un projet de revitalisation de 5 millions $. Les travaux consistent à construire douze unités résidentielles de luxe et à faire l’ajout de deux étages à l’arrière de l’immeuble.

« On n’a pas eu de dérogation. Tout était conforme. On est resté dans la conformité pour avoir le permis plus rapidement », a précisé Maude Murray, directrice générale du groupe.

L’effet de la COVID

Les unités seront offertes pour de la location à long terme. Le rez-de-chaussée conservera sa vocation commerciale puisqu’une galerie d’art s’installera dans les lieux d’ici la fin de l’été. En ce qui concerne les unités, les Lofts de la Fabrique, elles seront prêtes d’ici la fin de l’année.

« C’est une vieille bâtisse. Il y a toujours des imprévus. On a eu un peu de retard. Avec la COVID, ça n’aide pas non plus pour la livraison des matériaux », a indiqué Mme Murray.

Les unités, qui auront une superficie d’environ 500 pieds carrés, présenteront un look contemporain, selon la directrice générale, tant par la conception que la finition qui sera composée de matériaux nobles. C’est la firme d’architectes Agence Spatiale qui a été retenue pour concevoir les espaces. La construction a été confiée à L2 Construction.

Vieux-Québec

Le Groupe Murray est particulièrement présent dans le Vieux-Québec. La plupart de ses 200 unités locatives sont situées en haute-ville et en basse-ville.

« Les immeubles patrimoniaux, c’est notre spécialité en fait », souligne Mme Murray.

L’entreprise familiale, qui est active dans le milieu depuis une vingtaine d’années, concentre ses acquisitions près des attraits touristiques. Selon le promoteur, les Lofts de la Fabrique profitent d’un emplacement exceptionnel, au cœur du Vieux-Québec.

L’article

Le communiqué

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Histoire, Logement locatif ou social, Patrimoine et lieux historiques.

Redécouvrez 10 églises disparues du paysage de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 12 juin 2022 Commentaires fermés sur Redécouvrez 10 églises disparues du paysage de Québec

Jean-François Caron
Historien
Société historique de Québec

Journal de Québec
12 juin 2022

Au Québec, à partir des années 1840 et pendant plus de cent ans, l’Église connaît une expansion fulgurante. La construction de très grandes églises se multiplie et celles-ci deviennent des éléments incontournables du paysage québécois. Plusieurs n’hésitent pas à les qualifier de «châteaux du Québec». Cependant, avec la Révolution tranquille, la pratique religieuse s’étiole et ces beaux édifices sont désertés. Il faut néanmoins continuer à les chauffer et à les entretenir, un défi de plus en plus lourd pour les autorités religieuses.

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* Merci au Lecteur assidu qui nous a signalé cet article

Un billet précédent sur l’église du Très-Saint-Sacrement

Voir aussi : Église, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.

Les lauréats du Prix du patrimoine 2022 de la ville de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 3 juin 2022 Commentaires fermés sur Les lauréats du Prix du patrimoine 2022 de la ville de Québec

Toutes les informations

Voir aussi : Patrimoine et lieux historiques, Québec La cité.

Le patrimoine et ses coûts: le cas de l’église du Très-Saint-Sacrement

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 2 juin 2022 Commentaires fermés sur Le patrimoine et ses coûts: le cas de l’église du Très-Saint-Sacrement

La paroisse vient de publier sur son site un document très intéressant.
Le voici.

Et il y aussi cet article du journal Le Devoir.

Voir aussi : Église, Patrimoine et lieux historiques.

L’église du Très-Saint-Sacrement classée par le ministère de la Culture

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 mai 2022 4 commentaires

Source : David Rémillard, Ici Québec, le 23 mai 2022

Après deux ans de tergiversations, l’église du Très-Saint-Sacrement est désormais classée et protégée par le ministère de la Culture, a appris Radio-Canada. Une décision qui va à l’encontre de la volonté de la paroisse Bienheureuse-Dina-Bélanger et du diocèse de Québec.

L’information a pu être confirmée auprès de deux sources près du dossier. La nouvelle devrait être officialisée lundi.

L’église du Très-Saint-Sacrement, située sur le chemin Sainte-Foy, est fermée au culte et désacralisée depuis 2019. Cette année-là, la paroisse avait dû condamner le bâtiment d’urgence après avoir décelé des problèmes de structure menaçant la sécurité des usagers. Deux ans plus tôt, des pierres du parement de l’église s’étaient effondrées.

la suite

Pourtant en 2018 :

La démolition de l’église du Très-Saint-Sacrement envisagée.

Une décision pour l’avenir La Fabrique doit pouvoir conclure la vente projetée en mai 2020 de l’ancienne église du Très-Saint-Sacrement. Cette vente est essentielle pour rembourser les dettes de la Fabrique encourues pour assurer sa sécurisation et son entretien, 1,8 M$ à ce jour, et pour générer des revenus de placement permettant d’assurer l’entretien et la préservation de l’église Saint-Michel. Il est impératif que la ministre de la Culture et des Communications ne classe pas bien patrimonial l’ancienne église du Très-Saint-Sacrement. Un classement rendrait impossible toute vente à la valeur du marché et condamnerait la Fabrique à la faillite. Cela entraînerait la fermeture des églises Saint-Michel et Saint-Charles-Garnier.

Mise à jour: Le communiqué officiel classant l’église comme bien patrimonial La ministre annonce également qu’elle compte octroyer une somme de 4 M$ pour permettre la réalisation des travaux les plus urgents qui pourraient permettre la réouverture au public de ce bâtiment d’exception

Le communiqué de la Ville de Québec en réaction au classement La Ville tend la main au Diocèse, aux acteurs de la communauté ainsi qu’aux gouvernements du Québec et du Canada, pour qu’une réflexion soit menée rapidement de manière concertée sur cet enjeu, en amont des fermetures, pour éviter de se retrouver devant des périodes de transition de plusieurs années. « La ville de Québec peut jouer un rôle de catalyseur en favorisant l’émergence de projets dont les retombées seront bénéfiques pour la vitalité des quartiers où sont situés les bâtiments, mais elle ne pourra pas en assumer tous les coûts, rappelle Mme Coulombe-Leduc. »

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Haute-ville, Patrimoine et lieux historiques.

Patrimoine bâti : l’administration Marchand va resserrer l’étau réglementaire

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 mai 2022 Commentaires fermés sur Patrimoine bâti : l’administration Marchand va resserrer l’étau réglementaire

David Rémillard
Radio-Canada

Les responsables de bâtiments patrimoniaux partout sur le territoire de la ville de Québec auront bientôt davantage d’obligations. Pour se conformer aux nouvelles normes provinciales, mais aussi pour donner l’exemple, l’administration du maire Bruno Marchand veut serrer la vis aux propriétaires négligents et ajouter des immeubles à l’inventaire de la capitale.

« Québec, c’est le berceau de notre territoire, c’est le berceau de notre identité. Et le patrimoine fait selon moi partie de notre identité », affirme sans détour Mélissa Coulombe-Leduc, en entrevue à Radio-Canada.

Élue dans Cap-aux-Diamants sous la bannière de Québec forte et fière l’automne dernier, la nouvelle responsable du patrimoine au comité exécutif prévoit l’adoption de plusieurs modifications réglementaires dès cette année. « La Ville de Québec se doit d’être un des leaders, certainement, en matière de préservation du patrimoine bâti », insiste-t-elle.

D’emblée, la Ville ne tardera pas à se conformer aux nouvelles exigences de la Loi sur le patrimoine culturel et de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, modernisées il y a un peu plus d’un an. Québec, assure Mme Coulombe-Leduc, ne se contentera pas de faire le minimum et ne va pas attendre l’échéance fixée par le provincial pour agir.

La feuille de route de l’administration Marchand prévoit plusieurs annonces d’ici la fin de l’année, dont certaines dès ce printemps.

« On a l’intention d’aller chercher ces pouvoirs-là dans les prochains mois pour donner plus de mordant à notre réglementation sur le patrimoine bâti ». Mélissa Coulombe-Leduc

Obliger l’entretien

La loi provinciale demande maintenant aux municipalités de se doter d’un règlement d’entretien d’ici 2026. Ces règlements, dont le contenu est à définir par chaque ville ou MRC, visent de façon générale à empêcher le dépérissement des bâtiments patrimoniaux sur leur territoire.

À Québec, la Ville veut forcer les propriétaires à prendre soin des immeubles sous leur responsabilité, même si ces derniers ne sont pas occupés. L’objectif est d’éviter ce qui est communément appelé le phénomène des démolitions « par abandon », un problème cité par la Vérificatrice générale du Québec en 2020.

« Si tu veux tuer ton chien, tu dis qu’il a la rage. En matière de patrimoine, ça prévaut aussi. Si tu veux démolir un bâtiment, tu dis qu’il n’est plus bon », image Mélissa Coulombe-Leduc. Trop souvent, déplore-t-elle, la Ville constatait qu’un immeuble n’était effectivement plus en état, voire non sécuritaire, ne laissant d’autre choix que de démolir.

Ces états de décrépitude avancée, dans certains cas, étaient le résultat de la négligence des propriétaires eux-mêmes, se désole l’élue, rappelant qu’il s’agit d’un problème répandu partout en province. « Souvent, on constatait qu’il y avait des propriétaires qui n’entretenaient pas un bâtiment délibérément. »

La Ville de Québec a présentement le pouvoir d’intervenir lorsque l’état d’un bâtiment compromet la sécurité des citoyens, par exemple. Elle peut aussi exproprier, mais ces démarches peuvent prendre des années avant de se conclure devant les tribunaux.

Elle veut maintenant aller plus loin et se doter de mécanismes d’intervention pour forcer des entretiens préventifs.

« Avant qu’on se rende là, comment on peut intervenir? C’est à ça qu’on veut s’attaquer ».  Mélissa Coulombe-Leduc

Selon Mélissa Coulombe-Leduc, la Ville entend notamment imposer des seuils minimum pour le chauffage d’un immeuble patrimonial inoccupé, ou encore décréter l’interdiction d’ouvrir les fenêtres l’hiver « pour accélérer la dégradation », une pratique semble-t-il connue des instances municipales.

L’élue refuse pour le moment de s’avancer sur les paramètres exacts de la réglementation, toujours en cours d’écriture, ni de dire si l’approche sera punitive, avec par exemple des amendes plus salées pour les contrevenants.

Les nouvelles lois provinciales exigent d’autre part que les municipalités se dotent d’une réglementation sur les démolitions. Dans la capitale, la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec, instance unique dans la province, remplit en partie ce mandat, mais uniquement sur le territoire qui lui est assujetti.

« Dans un futur règlement, l’ensemble du territoire de la ville de Québec sera couvert par un règlement sur les démolitions », explique Mélissa Coulombe-Leduc.

Des ajouts à l’inventaire

La Ville de Québec, qui détient déjà un inventaire bien garni de ses bâtiments patrimoniaux, en ajoutera davantage à court terme.

Ces bâtiments se retrouveront sous la responsabilité de la commission d’urbanisme. Mélissa Coulombe-Leduc mentionne entre autres l’addition de bâtiments plus contemporains.

Dans la Loi sur le patrimoine culturel, il est inscrit « qu’une municipalité régionale de comté doit adopter et mettre à jour périodiquement un inventaire des immeubles construits avant 1940 qui sont situés sur son territoire et qui présentent une valeur patrimoniale ».

Il n’y a pas d’obligation au-delà de cette date, bien que toute municipalité « peut également y inclure des immeubles dont la construction est plus récente ». La Ville de Québec travaille actuellement à l’évaluation de certains bâtiments qui seront ajoutés « dans les prochaines semaines ».

Éviter les surprises

Si elle ne peut faire la promesse qu’il n’y aura plus de démolition de bâtiments patrimoniaux à Québec, Mélissa Coulombe-Leduc mise gros sur le dialogue pour éviter de se retrouver « devant les faits accomplis ». Son souhait est que la Ville « ne travaille plus dans l’urgence ».

Pour maintenir les canaux de communication ouverts, une table de concertation a déjà été mise en place avec différents acteurs de la société civile. « Il y a plusieurs experts, plusieurs intervenants, plusieurs acteurs de la société qui interviennent en matière de patrimoine bâti », souligne-t-elle.

La table n’aura pas de pouvoir réglementaire, mais pourra permettre les échanges et les réflexions sur les différentes orientations que souhaite prendre la Ville en matière de patrimoine bâti. L’ensemble des réglementations en cours d’écriture seront, par exemple, soumises à la réflexion de ces partenaires.

Les sociétés d’histoire, des groupes d’intérêts et divers experts pourront ainsi couvrir certains angles morts ou soumettre leurs préoccupations.

La Ville doit également rétablir les ponts avec le diocèse de Québec, avec qui les échanges ont été particulièrement difficiles dans le passé. Mme Coulombe-Leduc veut « voir venir les coups » et ainsi préparer longtemps d’avance la requalification de certains bâtiments excédentaires.

Elle évoque une perspective « de développement durable » et estime que la préservation du patrimoine religieux est nécessaire à la fois pour valoriser le patrimoine bâti que pour desservir les communautés.

Si elle s’engage à en faire plus, la Ville, prévient l’élue, ne peut tout porter seule. À Québec, la responsabilité de protéger le patrimoine bâti est selon elle « partagée » entre les propriétaires privés, la Ville et le ministère de la Culture.

Elle invite finalement à ne pas oublier le gouvernement fédéral dans l’équation, souvent « oublié » mais responsable de plusieurs bâtiments patrimoniaux dans la capitale, dont les Nouvelles Casernes.

L’article

Voir aussi : Patrimoine et lieux historiques.

Réaménagement de la place de l’Hôtel-de-Ville

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 mai 2022 3 commentaires

Avancement des travaux

Les travaux préparatoires au chantier sont complétés sur la rue Pierre-Olivier-Chauveau.
Les travaux préparatoires au chantier au coin de la rue Couillard et de la rue Saint-Jean seront complétés dans la semaine du 9 mai 2022.

L’ensemble des travaux de foresterie urbaine sont complétés pour 2022.

Les travaux d’excavation débuteront dans la semaine du 9 mai 2022.

À compter du lundi, le 9 mai 2022, et ce, jusqu’à la fin octobre 2022 :

Côte de la Fabrique

Fermeture complète de la côte de la Fabrique entre la rue Sainte-Famille et la rue des Jardins.

Détour de la circulation via la rue Pierre-Olivier-Chauveau, la rue Sainte-Anne, la rue d’Auteuil, la rue Saint-Louis, la rue du Fort et la rue de Buade.

La circulation locale pour les résidents et commerces sera permise entre la rue des Jardins et la rue Pierre-Olivier-Chauveau.

Rue des Jardins

Fermeture complète de la rue des Jardins entre la côte de la Fabrique et la rue du Buade.
Détour de la circulation via la rue Pierre-Olivier-Chauveau, la rue Sainte-Anne, la rue d’Auteuil, la rue Saint-Louis, la rue du Fort et la rue de Buade.

Rue Sainte-Famille

Fermeture complète de la rue Sainte-Famille entre la rue de Buade et la côte de la Fabrique.

Détour de la circulation via la rue de Buade, rue des Jardins, rue Sainte-Anne, rue Pierre-Olivier-Chauveau, et la rue Garneau.

La circulation locale pour les résidents et commerces sera permise entre la rue Garneau et la zone de chantier.

L’accès aux commerces et aux résidences sera maintenu en tout temps.

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Histoire, Patrimoine et lieux historiques, Transport.

Expertise réalisée sur l’église du Très-Saint-Sacrement

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 13 avril 2022 Commentaires fermés sur Expertise réalisée sur l’église du Très-Saint-Sacrement

Véronique Demers
Monmontcalm

Une grue est récemment apparue devant la façade de l’église du Très-Saint-Sacrement. Une firme d’ingénierie s’en sert pour inspecter l’état de la maçonnerie et de la structure du bâtiment, dans le cadre d’une expertise indépendante. Le rapport découlant de cette expertise sera livré sous peu à la ministre de la Culture et des Communications du Québec, Nathalie Roy.

Rappelons que la ministre Roy a jusqu’à la fin mai pour classer ou non comme bien patrimonial l’église du chemin Sainte-Foy, à l’angle de la côte Saint-Sacrement. Advenant un avis favorable, l’église serait protégée. La ministre de la Culture et des Communications a déjà prorogé sa décision d’un an.

« La paroisse Dina-Bélanger a déjà fourni un rapport d’ingénierie. L’expertise indépendante en cours, pilotée par le ministère de la Culture et des Communications, représente la suite d’une démarche qu’on a entreprise. On est bien contents. On aura l’heure juste­ », résume en entrevue Louis Bélanger, d’Espace communautaire Saint-Sacrement (auparavant SOS Saint-Sacrement), dont la mission est de préserver et de revaloriser le bâtiment.

Joint également au téléphone, l’ancien conseiller municipal du district Montcalm–Saint-Sacrement, Yvon Bussières, a qualifié de « dernier legs » à ce titre son appui à l’organisme, en vue d’obtenir une expertise indépendante approfondie sur le parement extérieur. La résolution a été adoptée à l’unanimité, lors du conseil d’arrondissement de La Cité-Limoilou, le 16 août 2021.

« Peu de valeur scientifique »

Selon Gérard Busque, curé à la paroisse Bienheureuse-Dina-Bélanger, l’expertise menée par le ministère de la Culture et des Communications « n’a pas de grande valeur scientifique ».

« Les professionnels qui s’occupent de l’expertise en cours n’ont pas vraiment accès aux zones sécurisées. Il y a deux semaines, une inspection visuelle a été faite pour l’intérieur de l’église. Pour l’extérieur, comment une inspection adéquate peut-elle être faite par dessus les toiles et les câbles d’acier? », se questionne-t-il.

Le curé Busque souligne que dans les résultats de l’expertise demandée par la fabrique Dina-Bélanger, le clocher ouest est en désuétude, au point où il faudrait qu’il soit complètement démonté, pour être ensuite reconstruit.

« Depuis que l’église est désacralisée, on a dû mettre près de deux millions dans divers travaux de consolidation, de chauffage et de maintenance. Il a été évalué qu’il en coûterait entre 7 et 10 millions pour effectuer les réparations de base », souligne-t-il.

« Il y a aussi la toiture en cuivre qu’il faudra bientôt remplacer. C’est bon pour 70 ans, mais elle en a 95 ans. Espace Saint-Sacrement a la tête dans les nuages; où l’organisme va-t-il trouver l’argent? », conclut le curé Busque.

L’article

Voir aussi : Église, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.