Tout près de la porte St-Jean se trouve l’un des plus vieux monuments historiques du Canada : la redoute Dauphine. Qu’est-ce qu’une redoute ? On définit le mot redoute par : petit ouvrage de fortification isolé. Le début de sa construction remonte à 1712 mais elle ne sera achevée qu’en 1748. Le traité d’Utrecht en 1713 assurant la paix entre la France et l’Angleterre, on jugea inutile d’achever les travaux. La redoute devait faire partie de la ligne ouest des fortifications de la ville et servir de logis à 100 soldats français. Selon les plans originaux, la redoute devait accueillir 8 canons et 2 mortiers.
C’est l’ingénieur français Chaussegros de Léry qui termina la construction de la redoute en 1747-1748. Elle servit alors de caserne pour les soldats des Compagnies franches de la Marine. Ces troupes assuraient la défense des citoyens de la colonie, ainsi que le lucratif marché de la fourrure.
Suite à la conquête de la Nouvelle-France par l’Angleterre, la redoute servit de mess et d’appartements pour les officiers anglais de différents régiments et ce, jusqu’à ce que les troupes quittent le pays en 1871. Les militaires britanniques ajouteront plusieurs bâtiments autour de la redoute, dont une poudrière, des ateliers et une écurie. Durant la guerre d’indépendance des États-Unis, on s’en servit également comme prison pour les insurgés américains capturés lors d’offensives en sol canadien. On raconte qu’un groupe de prisonniers américains tenta de venir en aide à leurs compatriotes venus assiéger la ville. Ils complotèrent pour s’échapper de la prison, maîtriser les gardes de la porte St-Jean et allumer des feux dans la ville. Ces feux devaient être le signal indiquant aux soldats américains d’attaquer Québec. Mais le complot fut découvert à temps par les soldats britanniques.
En 1879, le gouvernement canadien ouvrit à Québec une cartoucherie (appelée l’Arsenal fédéral) près de la redoute. Le bâtiment accueillit les surintendants de la cartoucherie jusqu’à sa fermeture en 1964.
Aujourd’hui la redoute Dauphine appartient toujours au gouvernement canadien et fait partie du Parc de l’artillerie.
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