Isabelle Porter
Le Devoir
Québec — L’ancien responsable de Cité verte, Jean Morency, envisage de participer à l’appel d’offres de la Ville pour l’écoquartier d’Estimauville.
L’ancien p.-d.g. de SSQ-Immobilier participerait à l’appel d’offres via sa nouvelle entreprise, la Société de développement Eximm. «On regarde la possibilité de déposer à d’Estimauville, je ne vous le cacherai pas», a-t-il déclaré hier.
Le Devoir a également appris qu’Eximm collaborerait dans ce projet avec l’un des groupes immobiliers auxquels on doit le quartier du DIX30 à Brossard. Une information que M. Morency n’a pas démentie hier. «On regarde des choses effectivement. J’ai quitté SSQ pour faire de l’immobilier, moi, alors, je vais continuer à en faire, c’est sûr!»
M. Morency a quitté la SSQ il y a quelques mois, après avoir amorcé le premier écoquartier dans l’est du Canada, le projet de Cité verte. En juillet, le groupe Le Massif avait annoncé son embauche comme responsable du développement immobilier, mais ses projets avec Eximm étaient jusqu’à présent restés confidentiels. La Ville de Québec a lancé en décembre un appel d’offres (ou appel de propositions) pour la première phase de l’écoquartier d’Estimauville. Les consortiums intéressés ont jusqu’au 30 mars pour faire des offres.
Avant de lancer ces démarches, la Ville avait procédé à un appel de propositions «préliminaire» afin de jauger l’intérêt des promoteurs. Deux d’entre eux avaient alors manifesté de l’intérêt pour d’Estimauville, et quatre pour l’autre projet d’écoquartier de la ville, Pointe-aux-Lièvres.
Hier, M. Morency n’a pas voulu faire de commentaires précis sur sa participation à l’appel d’offres. «Tant que ce n’est pas déposé, il faut faire attention à ce qu’on fait.» Il a toutefois réitéré son intérêt pour les écoquartiers. «Vous le savez, j’aime ça, les écoquartiers. La Cité verte, c’est mon bébé. Je vous l’ai dit, je pense que c’est la nouvelle façon de développer et il ne faut pas arrêter. Il faut qu’il s’en fasse, des écoquartiers. Que ce soit d’Estimauville, que ce soit Pointe-aux-Lièvres, qu’il y en ait d’autres à Montréal, c’est tant mieux.»
La Ville explique la baisse des exigences
Toujours par rapport à d’Estimauville, la Ville a réagi hier à l’article publié dans Le Devoir du 31 décembre sur la mise à l’écart des technologies vertes de chauffage urbain et de système souterrain de gestion des déchets.
Selon la porte-parole de la Ville, Marie-Christine Magnan, si ces technologies ne figurent pas dans les documents d’appel d’offres, c’est pour laisser aux promoteurs intéressés «de la marge de manoeuvre et de la latitude» afin qu’ils «puissent faire des propositions innovantes». Même s’ils ne sont pas obligés de recourir à un système de chaufferie urbaine, ceux qui recourent à ce type de système obtiendront plus de points, poursuit-elle.
Le coût de ces technologies a également pesé dans la balance. «On s’est dit que, compte tenu des coûts que ça peut engendrer par la suite pour la revente [ndlr: des résidences, commerces et bureaux], il y a peut-être lieu d’élargir le spectre.»
L’appel d’offres attribue aussi des points supplémentaires aux propositions qui incluent un maximum d’espaces pour les piétons et les cyclistes, un réseautage des espaces verts, une stratégie pour limiter les stationnements et l’utilisation de matériaux écologiques dans la construction.