Stéphane Desjardins
Journal de Montréal
Vous voulez vous acheter une maison? Vous pensez que la banlieue est moins chère que la ville? Refaites vos calculs.
Certes, le prix au pied carré d’une maison sera probablement moins élevé à Saint-Amable, Saint-Colomban ou Mascouche, qu’à Ahuntsic, Dollard-des-Ormeaux, sur le Plateau ou même à Pointe-aux-Trembles. Et c’est généralement plus cher dans la Haute-Ville ou à Sainte-Foy qu’à Neufchâtel ou Beauport. Mais le prix ne fait pas foi de tout. Il faut aussi tenir compte des besoins de votre famille, de la qualité et du coût de la vie, de votre budget, de vos liquidités et de la valeur de votre actif.
Par exemple, une majorité de jeunes familles misent sur la banlieue parce qu’ils estiment qu’ils ne peuvent se payer l’équivalent à Montréal. Pourtant, la vie banlieusarde comporte souvent des coûts cachés insoupçonnés, confirmés par des études qui se multiplient. Prenez les transports: une voiture moyenne coûte environ 10 000 $ par année à rouler (achat/location, essence, entretien, amortissement). Au bout de 25 ans, soit la durée normale d’une hypothèque, cette deuxième voiture banlieusarde financera votre maison située en ville.
Plus ou moins ?
En 2013, Luc Gagnon et Pierre-Olivier Pineau, de HEC Montréal, ont démontré qu’un couple avec deux enfants vivant en ville avec une seule voiture peut acheter une maison de 210 000 $ plus cher que le même ménage ayant choisi la banlieue et deux autos. S’ils roulent 20 000 km par année, ça équivaut à une hypothèque de 160 000 $. En fait, sur 40 ans, le coût de la vie sera moins élevé pour un couple se déplaçant en transports en commun, même si leur maison coûte 250 000 $ de plus à Toronto qu’à la banlieue, selon le Globe & Mail. Même logique à Montréal et à Québec.