Une vidéo de Radio-Canada réalisée par Alexane Drolet
Une vidéo de Radio-Canada réalisée par Alexane Drolet
Voir aussi : 0 - Revue de presse, Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Projet - Le Phare de Québec.
François Bourque
Le Soleil
Depuis deux ans, j’ai cherché à obtenir copie des études ou analyses sur l’évaluation des coûts à la charge de la ville de Québec pour le projet Le Phare (rebaptisé depuis Humaniti).
J’avais en tête les coûts des réseaux d’aqueduc et d’égout, du réseau routier à refaire, des connexions au transport public et des enjeux de sécurité publique (protection incendie).
Je pensais aussi aux coûts du pôle d’échanges Ste-Foy (qui a depuis été relocalisé) et aux terrains qu’il faudrait exproprier pour réaliser les travaux d’infrastructures autour du Phare.
La Ville de Québec a dit non et Groupe Dallaire, qui avait préparé une partie des documents que je demandais, a dit non aussi.
Le 2 avril 2019, j’ai demandé à la Commission d’accès à l’information (CAI) de réviser cette décision.
Trois auditions (d’abord sur place, puis à distance) ont été tenues, entrecoupées de COVID et de plusieurs remises ou demandes de remises pour des motifs pas toujours convaincants.
Cette fois par exemple où un avocat a demandé une autre remise parce qu’il n’avait pas réussi à ouvrir un Cd-Rom. Son entreprise planifie un gratte-ciel de 65 étages, mais n’arrive pas à trouver les ressources techniques pour ouvrir un enregistrement. La demande a cette fois été refusée.
Deux ans se sont donc écoulés et la juge administrative Guylaine Giguère vient de rendre sa décision : demande de révision rejetée.
La décision est finale et sans appel quant aux faits.
L’information que je cherchais à obtenir concerne l’entente ville-promoteur que Québec et Groupe Dallaire était à négocier au printemps 2019.
Des ententes de même nature sont signées lors de tous les projets qui impliquent un partage des coûts d’infrastructures entre la ville et un promoteur.
Dans le cas du Phare, je soupçonnais que les coûts seraient importants, vu l’ampleur du projet et des travaux requis autour du site de l’ancienne Auberge des Gouverneurs (coin Lavigerie/boulevard Laurier).
Il était déjà connu à l’époque que les réseaux municipaux (eaux usées, aqueduc, routier) n’avaient pas la capacité pour un projet d’une telle envergure.
J’ai eu la naïveté de penser que cette information était d’intérêt public. Je le pense toujours, mais à l’évidence, ça ne suffit pas.
Ces informations ne seront pas accessibles avant la conclusion d’une entente éventuelle entre la ville et le nouveau promoteur Cogir.
Reste à voir quelle part de l’information pourrait alors devenir accessible. Dans tous les cas, l’encre sera sèche sur les contrats et il ne sera plus possible de changer quoi que ce soit au projet.
Il importera peu alors que des citoyens, groupes ou élus puissent trouver que le projet (Phare-Humaniti) implique un coût public trop élevé pour le bénéfice que pourrait en tirer la ville.
La Loi sur l’accès à l’information vise (en théorie) à favoriser l’accès aux documents publics.
Mais elle prévoit aussi une (longue) liste d’exceptions pour lesquelles une administration peut refuser l’accès.
La ville de Québec avait invoqué 6 articles d’exception (22, 23, 24, 27, 37 et 39) pour refuser l’accès aux documents qui décrivent l’ampleur des coûts publics pour le projet Le Phare.
La CAI a analysé la réponse de la ville pour trois de ces articles (22, 23 et 39). Vu les conclusions auxquelles elle arrivait, la juge Giguère a estimé qu’il n’était pas nécessaire de poursuivre l’analyse pour les trois autres articles.
Article 22
L’article 22 permet de refuser l’accès à des renseignements financiers ou techniques si leur divulgation peut nuire à une négociation. Ou risque de causer une perte à la ville ou de procurer à quelqu’un d’autre un avantage appréciable.
Cet article vise à assurer l’équilibre entre le principe de transparence des administrations publiques et les forces économiques du marché, rappelle la juge Giguère.
J’avais plaidé que les informations demandées étaient déjà connues de la ville et du promoteur Dallaire et que leur divulgation ne pouvait donc pas nuire à la négociation.
Peut-être pas à cette négociation-là. Mais divulguer des évaluations de terrains pourrait nuire aux négociations avec d’autres propriétaires et causer une perte pour la ville, a conclu la CAI.
Article 23
L’article 23 permet à un tiers (ici le Groupe Dallaire) de refuser que soient divulguées des informations commerciales, financières ou techniques détenues par une administration publique, mais qui lui appartiennent et qui ont un caractère «confidentiel»
On parle ici d’estimés de coûts de travaux pour l’ajout d’aqueduc, le réaménagement de rues, l’acquisition de terrains, etc.
La CAI as reconnu le caractère confidentiel de ces informations.
Article 39
L’article 39 permet de refuser l’accès à un document d’analyse jusqu’à la décision finale dans un dossier.
Après avoir examiné les documents que je demandais, la CAI a estimé qu’il s’agissait bien d’analyses produites dans le cadre d’un processus décisionnel encore en cours.
Ce processus n’est d’ailleurs toujours pas terminé, aucune entente de partage des coûts n’ayant encore été signée entre la ville et le promoteur Cogir.
***
Me voici donc Gros-Jean comme devant. Et vous aussi par le fait même. Pas plus avancé qu’au jour de ma demande initiale, en mars 2019.
Combien va coûter à la ville le projet Humaniti qui a succédé au Phare?
La hauteur de la tour principale a été réduite de 65 étages à 53. Mais il est prévu trois autres tours à 31, 31 et 40 étages, ce qui reste une densité considérable pour cet îlot.
On parle toujours d’y loger un hôtel ainsi que 1151 unités de logement, 453 condos, des espaces commerciaux et de bureaux, etc. Les infrastructures municipales n’ont pas été conçues pour une telle intensité.
Les villes font souvent valoir que les grands projets rapportent des taxes nouvelles.
Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas si vrai qu’il y paraît.
Si un promoteur construit, c’est parce qu’il croit que son projet répond à un besoin et qu’il y a un marché pour les pieds carrés qu’il planifie.
Les pieds carrés qui ne se construiraient pas sur un îlot se construiront ailleurs et rapporteront les mêmes taxes à la ville.
L’opportunité d’un projet ne se mesure pas uniquement aux revenus de taxes qu’il procure à la ville.
L’impact sur la circulation et sur la qualité de vie du voisinage me semble beaucoup plus important.
Le projet, même revu un peu à la baisse, continue de pose un défi d’acceptabilité sociale. Le Programme particulier d’urbanisme (PPU) «négocié» avec les citoyens à l’époque (2021) avait fixé le seuil à 30 étages sur cet îlot. En passant outre, la ville remet en cause la crédibilité de son propre PPU.
***
Dans un marché d’édifices à bureaux fragilisé par la pandémie, concentrer autant de pieds carrés sur un seul îlot risque de repousser des projets qui auraient pu naître sur d’autres îlots vacants du boulevard Laurier et de la route de l’Église.
Ces îlots vacants sont des nuisances quand on veut donner vie à une artère et y développer le plaisir d’y aller marcher, comme l’administration Labeaume dit vouloir le faire dans le nouveau centre-ville de Sainte-Foy.
***
Derrière (ou devant) le Phare, il y avait cette idée d’un repère fort à l’entrée de la ville et d’un message que Québec entrait dans les ligues majeures du gratte-ciel. Pour pas exagérer, disons la Ligue Américaine.
Il me semble que cette vision d’un monde où «sky is the limit» a pris du plomb dans l’aile avec la pandémie. On a davantage envie de parcs, de jardins et d’échelle humaine que de projets immobiliers démesurés.
Et raison de plus si le projet doit coûter un bras en infrastructures publiques. J’aurais aimé pouvoir y mettre un chiffre. Ce sera pour une autre fois peut-être. Après une prochaine demande d’accès.
J’attendrai cette fois que le contrat soit signé. Ce sera plus difficile de dire non.
L’administration municipale, si c’est toujours la même qui est aux commandes, sera rassurée et sans doute satisfaite : il sera trop tard. Trop tard pour nuire à «leur» projet, aussi controversé soit-il.
Drôle de conception de la démocratie, mais la Loi sur l’accès permet qu’il en soit ainsi.
Oui à l’information pour écrire l’histoire à retardement, mais non si ça déplaît à un partenaire d’affaires de la ville ou si ça risque d’influencer une décision publique en gestation.
Lors de la première audition, en octobre 2019, j’ai entendu deux fois un témoin de la ville expliquer que la divulgation des informations serait «inconfortable». On préférait attendre la conclusion du contrat final.
C’est en effet moins confortable quand les enjeux sont connus du public que si on négocie de façon discrète à l’abri des regards.
La CAI n’a pas relevé cette remarque que pour ma part, j’avais trouvée révélatrice et significative.
Au-delà des considérations légales légitimes, les administrations publiques ont souvent cette inclinaison à rester discrètes et confortables, plutôt que d’affronter le débat public comme il conviendrait pourtant en démocratie.
Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Commercial, Condo, Logement locatif ou social, Projet - Le Phare de Québec.
C’est assez tranquille sur le site du projet appelé anciennement «Le Phare». Aurons-nous droit à du mouvement bientôt ?
Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Condo, Logement locatif ou social, Projet - Le Phare de Québec.
Jean-Michel Genois Gagnon
Journal de Québec
Le promoteur immobilier Michel Dallaire voit d’un bon œil la révision du projet de tramway exigée par le gouvernement afin de mieux desservir les banlieues. Une décision qui ne devrait pas avoir d’impact sur le projet Le Phare, qui se fera en partenariat avec le groupe montréalais COGIR.
«Le gouvernement a été clair. Il veut quand même un tramway», a répondu au Journal M. Dallaire, président et chef de la direction du Groupe Dallaire.
«Ce que j’en décode, c’est qu’il y a des secteurs qui coûtent peut-être trop cher à construire et qu’avec cet argent-là, on pourrait aller encore plus loin dans les banlieues. C’est une bonne nouvelle», a poursuivi celui qui s’est toujours montré en faveur d’un réseau structurant à Québec.
Sainte-Foy : une priorité
Selon l’homme d’affaires, notamment propriétaire de plusieurs terrains vacants à Sainte-Foy, le boulevard Laurier et le pôle Sainte-Foy doivent tout de même demeurer une priorité dans les plans des concepteurs. Il s’agit également de l’endroit qui assurera l’interconnexion avec les bus de Lévis.
«Peu importe le nom [tramway, trambus, service rapide par bus] que tu vas lui donner, le boulevard Laurier est l’axe central est-ouest à Québec pour le pôle d’emplois. Tu ne peux pas l’enlever du projet, c’est là où il y a le plus de monde et de trafic», estime M. Dallaire.
«Si on va plus loin, c’est une excellente nouvelle. Cela signifie que les gens qui vont avoir accès au réseau structurant vont venir d’encore plus loin. On augmente ainsi son efficacité», poursuit-il.
Les délais n’auront pas d’impact
Ce dernier concède toutefois que si le projet venait à ne pas voir le jour, il devrait faire de nouveau ses analyses pour Le Phare. Par contre, les possibles délais supplémentaires causés par les demandes du gouvernement ne devraient pas avoir d’impact sur son échéancier. Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, le Groupe Dallaire devait héberger le pôle Sainte-Foy sous son projet Le Phare. Après avoir refait une partie de ses devoirs, la Ville a finalement ciblé les terrains d’iA Groupe financier derrière le Canadian Tire pour y aménager ses installations.
Ce changement a entraîné une révision complète du projet immobilier du Groupe Dallaire et de son associé.
Un article précédent sur la situation du projet Le Phare
Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Projet - Le Phare de Québec, Projet - Tramway.
Jean-Luc Lavallée
Journal de Québec
Le complexe Le Phare, à la tête des ponts, sera nettement moins imposant que prévu avec sa tour la plus haute qui atteindra 47 étages au lieu de 65, selon la plus récente mouture du projet obtenue par Le Journal.
L’architecture du projet du Groupe Dallaire, qui est désormais associé à COGIR Immobilier dans cette aventure, n’est pas encore définie.
Il faudra donc attendre encore avant de pouvoir se faire une idée sur l’aspect extérieur des quatre tours. L’esquisse sommaire que nous vous présentons a cependant le mérite de bien établir la nouvelle volumétrie des bâtiments.
Au début du mois de mai, Le Journal avait mis la main sur des documents faisant état d’une tour de 45 étages. Or, le projet, qui fait l’objet de discussions constantes entre la Ville de Québec et le promoteur, a encore évolué, a-t-on pu constater à la lecture des documents de travail sur lesquels nous avons mis la main.
L’ensemble comprend toujours quatre tours dont le gabarit a également été revu. Outre la tour la plus haute qui s’élève à 47 étages (180 mètres), les plans montrent aussi une tour de 40 étages (au lieu de 51 étages) et deux autres tours de 31 étages (au lieu de 31 et 18 étages).
La superficie totale de plancher sera donc réduite considérablement. Elle a été ramenée à 180 127 mètres carrés, une diminution de 36 % de l’espace disponible.
Comme nous le révélions en mai, les espaces à bureaux et ceux réservés aux commerces ont été revus à la baisse d’environ 60 %. Exit la résidence pour aînés (RPA) qui devait accueillir 394 personnes.
Beaucoup plus de logements et de condos
En revanche, la vocation résidentielle et hôtelière du complexe prend du galon.
Le nombre de logements grimpe en flèche, passant de 701 unités à 994 et les condos aux étages supérieurs seront également plus nombreux (433 au lieu de 394). L’hôtel, quant à lui, comptera 50 chambres additionnelles (pour un total de 206).
À l’origine, le Groupe Dallaire avait l’ambition de faire culminer la plus haute tour à 65 étages, ce qui lui aurait permis de détenir le record du gratte-ciel le plus haut à l’est de Toronto. Avec 47 étages, cet exploit ne sera pas atteint. La Ville de Montréal compte déjà trois édifices de 50 étages et plus. Les promoteurs souhaiteraient maintenant amorcer le chantier à la fin de l’année 2021 si tout va bien.
Changements réglementaires
Les élus de la Ville de Québec se réuniront en séance extraordinaire mercredi matin pour adopter, par ailleurs, des résolutions concernant des modifications réglementaires qui touchent Le Phare.
Un des règlements vise à éliminer l’obligation d’aménager un pôle d’échanges intermodal et une gare d’autocar. Cette exigence ne tient plus depuis que la Ville a confirmé que le pôle d’échanges du tramway sera finalement aménagé plus à l’est, près de la route de l’Église.
Une consultation publique devra également être tenue éventuellement pour entériner des changements aux règles d’urbanisme dans ce secteur de l’arrondissement Sainte-Foy.
Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Condo, Logement locatif ou social, Projet - Le Phare de Québec.
Taïeb Moalla
Journal de Québec
La tour principale du Phare de Québec culminera à 45 étages, soit 20 de moins que prévu. Des changements majeurs, incluant l’arrivée d’un nouveau partenaire d’affaires, sont au menu du mégaprojet privé, a appris Le Journal.
Le vaste projet va compter 60 % moins de bureaux que prévu. Les unités d’habitation seront diminuées et la salle de spectacle de 1250 places ne verra tout simplement pas le jour. Aussi, le nombre total de cases de stationnement sera abaissé. Par contre, il est prévu que la capacité hôtelière soit augmentée.
La dernière mouture du Phare, sur laquelle nous avons pu mettre la main, n’a donc plus grand-chose à voir avec celle dévoilée, en grande pompe, début 2015. Il y a cinq ans, on parlait d’un nouveau «symbole» pour Québec et on vantait l’avènement du plus haut gratte-ciel à l’est de Toronto.
Certes, il est toujours question de quatre tours à bâtir à Sainte-Foy, à la tête des ponts. Mais la tour principale ne fera plus que 45 étages. Les trois autres tours devaient respectivement s’élever à 51, 30 et 18 étages, selon les derniers plans dévoilés par Groupe Dallaire en juin 2018. Or, les nouvelles esquisses consultées laissent penser que ces hauteurs seront également revues à la baisse.
Nouveau partenaire principal
Si le Groupe Dallaire demeure un partenaire financier du projet, on note l’avènement d’un nouveau partenaire principal – COGIR Immobilier – qui administre entre autres près de 20 000 logements au Québec, en Ontario et aux États-Unis, incluant un réseau de 50 résidences privées pour aînés.
Plus spécifiquement, DevMcGill, division de développement de COGIR, sera désormais aux manettes. DevMcGill est à l’origine du projet mixte luxueux Humaniti dans le Quartier international de Montréal.
Prêt pour la fin 2024?
Le souhait des promoteurs du Phare est désormais de relancer rapidement le projet pour pouvoir amorcer la construction en octobre 2021. Si tout va bien, on prévoit achever les travaux en trois ans, soit vers la fin 2024.
Des modifications réglementaires seront nécessaires. On évoque notamment le retrait de l’obligation de construire un pôle d’échange pour le tramway. Il s’agit là d’une formalité, puisque l’administration Labeaume a annoncé, début 2020, que ce pôle ne sera finalement pas situé sous le Phare.
Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Commercial, Projet - Le Phare de Québec.
Stéphanie Martin
Jean-Michel Genois Gagnon
Nicolas Lachance
Journal de Québec
Sans pôle d’échanges, Groupe Dallaire admet que Le Phare sera revu, et ce, peut-être même à la baisse. Selon nos informations, le projet actuel ne tiendrait plus qu’à un fil, et des sources affirment même qu’il serait mort. Joint par Le Journal, le président du Groupe Dallaire, Michel Dallaire, a accepté de faire le point sur son imposant projet immobilier de 65 étages.
Depuis l’automne, plus personne au Groupe Dallaire ne travaille sur la conception de ce développement à Sainte-Foy.
L’homme d’affaires répète qu’il attend les plans finaux du pôle d’échanges avant de relancer le chantier. Le maire de Québec a assuré hier que le site sera connu «le plus rapidement possible».
«C’est certain que le projet va lever. Est-ce qu’on va le moduler? Est-ce qu’on va le revoir? Ce n’est pas impossible», répond pour la première fois M. Dallaire. «Dans nos plans, il y avait une galerie marchande. On ne la mettra pas s’il n’y a pas de trafic», poursuit le promoteur immobilier.
Lundi, le directeur du projet de réseau structurant, Daniel Genest, a affirmé que Le Phare n’était plus l’emplacement privilégié pour aménager le pôle d’échanges. M. Dallaire ne cache pas qu’il était au courant que la Ville évaluait d’autres possibilités. Son gratte-ciel devait sortir de terre l’an dernier.
À l’automne, il plaidait que la construction des quatre tours était sur la glace jusqu’en 2021 parce que la Ville voulait revoir au complet le pôle d’échanges du tramway.
Un développement assuré
«S’il y a moins de trafic que prévu en raison d’un changement d’endroit pour le pôle d’échanges, c’est certain qu’on va revoir certaines parties du projet. Il va tout de même y avoir un développement», promet M. Dallaire.
Mais va-t-il encore avoir une tour de 65 étages? «On verra, je ne veux pas spéculer. […] Si nous ne sommes pas connectés avec le tramway et qu’aucun hôtelier ne démontre de l’intérêt, c’est certain qu’on va couper certains étages. On va devoir analyser l’impact», dit-il.
Le financement pas bouclé
Depuis plusieurs mois, des sources affirment que le Groupe Dallaire est incapable de boucler le financement du Phare. La rupture avec Cominar aurait fait mal à l’entreprise qui peinerait à trouver des partenaires d’affaires.
L’incapacité de signer des baux avec des particuliers pour remplir les locaux lui ferait également très mal. De son côté, le Groupe Dallaire assure que l’organisation a ses partenaires financiers pour réaliser le projet.
L’entreprise concède toutefois qu’elle ne sera pas en mesure de démarrer le chantier cette année, et ce, même si la Ville fournissait les plans finaux pour le pôle d’échanges. «Peu importe le scénario, il faut revoir les plans. Sans pôle d’échanges, il faut revoir la structure. Avec le pôle d’échanges, il faut intégrer Lévis. Pour moi, c’est reporté au minimum en 2020-2021», conclut-il.
Voir aussi : Projet - Le Phare de Québec.
François Bourque
Le Soleil
CHRONIQUE / Le renvoi sur les planches à dessin du pôle d’échange du Phare et la confusion des messages publics ont semé (ou conforté) chez plusieurs l’impression que le projet de tramway est improvisé et mal barré.
La Ville s’en défend. Elle plaide qu’il est normal pour un projet de cette ampleur de ne pas connaître encore tous les détails et de devoir reprendre des analyses et faire des ajustements.
Il en sera ainsi pendant toute la période de planification, soit trois années encore.
À quel moment faudrait-il commencer à s’inquiéter de la gouvernance d’un grand projet? Y a-t-il des signaux ou indicateurs auxquels il faudrait être attentif?
Je n’ai pas trouvé de réponse à cette question. Ce qu’on sait cependant, c’est qu’il y a des imprévus dans tous les grands projets. Dans celui du REM à Montréal par exemple.
(…)
Les grands projets d’infrastructures sont aujourd’hui beaucoup plus complexes qu’à l’époque de la Révolution tranquille, rappellent les économistes Louise Lambert, Luc Meunier et Denis Robitaille, dans un article paru l’été dernier.
Texte intégral de cet article.
Leurs observations, tirées de leur expérience dans l’appareil d’État, me semblent valoir aussi pour de gros projets privés comme le Phare.
À l’époque, on a souvent pu construire sur des «terrains vierges», ce qui était plus simple que les projets d’aujourd’hui dans un tissu urbain beaucoup plus densifié.
Il n’y avait pas alors les mêmes obligations de protéger l’environnement. (Le BAPE n’a été créé qu’en 1978.)
(…)
Cela pose un enjeu de communication. À quel moment a-t-on suffisamment de réponses techniques pour informer les partenaires financiers et le public, sans trop nuire à l’image du projet et de ses promoteurs?
On s’empêche parfois de bonifier un projet parce qu’on est embourbé dans la machine administrative et politique, m’a confié un ex-gestionnaire de projets d’infrastructures.
«On sent, dit-il, que les autorités au gouvernement ont de la misère à s’ajuster en cours de route».
D’autres ont le jugement plus sévère.
Le géographe et professeur Martin Simard, du Centre de recherche sur le développement territorial (CRDT) de l’Université du Québec à Chicoutimi, est de ceux-là.
«La montée des politiciens populistes ou entrepreneurs aux opinions bien arrêtées va visiblement à l’encontre de cette leçon de l’histoire en faveur de réflexions mûries et nuancées.»
Voir aussi : Projet - Le Phare de Québec, Projet - Tramway.
Jean-Michel Genois-Gagnon
Journal de Québec
Le Phare étant retardé, plusieurs promoteurs pourraient en profiter pour accélérer leurs projets sur le boulevard Laurier, estime un expert de l’immobilier. Cominar projette, entre autres, un développement qui pourrait atteindre jusqu’à 28 étages.
« Nous avons beaucoup d’intérêt de potentiels locataires pour ce site à proximité du Phare. C’est un terrain qui pourrait accueillir un immeuble de la superficie du Complexe Jules-Dallaire en termes de droits aériens », indique au Journal Caroline Lacroix, vice-présidente aux communications au Fonds de placement immobilier Cominar. Ce dernier est propriétaire du 3000, boulevard Laurier, depuis 2016. La direction avait déboursé 14,6 millions $ pour acheter le terrain à l’assureur SSQ.
Initialement, SSQ voulait y construire un projet mixte de deux tours, dont un édifice qui devait atteindre 25 étages. Impossible pour le moment d’obtenir les plans de Cominar. La direction mentionne être en « réflexion » et en « discussion » avec la Ville.
Comme autres chantiers à proximité du Phare qui pourraient voir rapidement le jour, le promoteur Immostar a déboursé près de 16 millions $ en 2018 pour faire l’acquisition de 16 lots entre le CHUL et la résidence Ékla du Groupe Maurice.
Selon nos informations, un développement multirésidentiel devrait être présenté à la population cet automne.
Par ailleurs, le groupe immobilier ACERO prévoit construire un immeuble de sept à neuf étages sur le boulevard Laurier, à un jet de pierre de l’hôtel Alt Québec.
Tramway: d’autres changements à venir Baptiste Ricard-Châtelain (Le Soleil). Un extrait: Régis Labeaume tient, par ailleurs, à rassurer les investisseurs nombreux qui ont acquis des terrains sur le boulevard Laurier afin d’y construire des immeubles. «On est au courant des projets sur le boulevard Laurier. Et plus il y en aura et mieux ce sera, parce que cette entrée de Québec est tellement laide, décourageante, déprimante. Tout le côté nord va se bâtir. On le souhaite ardemment.»
Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Commercial, Projet - Le Phare de Québec.
François Bourque
Le Soleil
CHRONIQUE / Le nouveau délai de deux années pour une mise en chantier annoncé par le promoteur Michel Dallaire et le licenciement de 71 employés affectés au projet rendent la question inévitable : est-ce le début de la fin pour le projet du Phare et de sa tour de 65 étages?
Le conseiller exécutif de la Ville de Québec, Rémy Normand, parle d’un simple «pas de côté», mais les signaux s’additionnent sur les difficultés du projet.
L’argument voulant qu’il faut mettre Le Phare sur pause le temps de revoir les plans du pôle d’échanges d’autobus est incontournable.
Un promoteur ne peut pas continuer à planifier une construction s’il sait que les plans, les volumes à prévoir et les accès au sous-sol sont appelés à changer.
On note ici que ce n’est pas le promoteur qui a demandé à revoir les plans et qu’il est en cela une victime des circonstances.
Cette pause forcée arrive cependant à un moment presque providentiel pour le promoteur Dallaire qui peinait à rassembler les conditions lui permettant de mettre son projet en chantier.
Non seulement n’aura-t-il plus à expliquer pourquoi son projet tarde tant, mais la Ville vient de lui donner un excellent motif pour réclamer un dédommagement pour le retard.
Je ne suis pas l’avocat de la Ville ni celui du Groupe Dallaire, mais un projet qui retarde coûte plus cher et quelqu’un finit par devoir payer.
Et si le projet devait être abandonné, le promoteur pourra maintenant en rejeter une part de responsabilités sur la Ville.
Depuis la rupture avec Cominar, Michel Dallaire pilote seul le projet du Phare. Il n’a pas fait de cachette de ses difficultés à trouver assez de locataires pour lancer le projet.
Ni de ses difficultés de financement pour un projet initialement évalué à 755 millions $, mais dont le coût risque de grimper avec les retards. Des locataires pourraient se lasser d’attendre une date de livraison qui devient de plus en plus hypothétique.
Il n’y a par ailleurs toujours pas d’entente sur le partage des factures d’infrastructure municipales liées au Phare.
(…)
Relocaliser le pôle d’échanges permettrait un tracé de tramway plus direct vers le marché public et d’éviter un détour de 600 mètres par Le Phare dans un tunnel en «U» compliqué et coûteux.
Et si le projet de Phare devait s’éteindre, on éviterait de se retrouver avec un pôle d’échanges avec rien au-dessus, dans le voisinage ingrat des bretelles d’autoroutes.
Si la Ville a de bonnes raisons de maintenir quand même le site du Phare, elle devrait expliquer pourquoi, plutôt que de servir des réponses arrogantes (et parfois mensongères) qui desservent le projet et l’intérêt public.
Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Commercial, Projet - Le Phare de Québec, Projet - Tramway, Transport en commun.