Gabriel Béland
La Presse
(Québec) La sortie d’un tunnel autoroutier en plein centre-ville de Québec ne ferait que répéter les erreurs du passé et ajouter une balafre de plus au visage de la capitale, ont dénoncé mercredi soir plusieurs citoyens lors d’une assemblée organisée par la députée Catherine Dorion.
Quelques dizaines de citoyens se sont rassemblés à l’invitation de la députée de Taschereau. Le rassemblement a eu lieu dans une salle à un jet de pierre de l’éventuelle sortie du tunnel Québec-Lévis. Mme Dorion avait organisé l’assemblée pour « tâter le pouls » de ses électeurs. Sa circonscription regroupe les quartiers centraux de la ville.
« Le quartier St-Roch, depuis des décennies, passe sous le bulldozer des constructions de bretelles d’autoroute. Ça fait depuis les années 60 qu’on essaye de réparer ces erreurs-là », a déploré Frédérique Lavoie, du Conseil de quartier de St-Roch.
Le nouveau tracé du troisième lien prévoit une sortie dans ce quartier en plein cœur de Québec, en face du stade de baseball Canac. Le maire de Québec, Régis Labeaume, a critiqué ce choix.
« Jeudi passé, on a consulté nos gens au Conseil sur cette question, a ajouté Mme Lavoie. Tout le monde trouvait ça assez absurde comme projet. »
Des citoyens de St-Roch n’ont toujours pas digéré la mise en place d’une autre autoroute à l’est de leur quartier. La construction de Dufferin-Montmorency dans les années 70 a entraîné la démolition d’une paroisse entière de St-Roch, en plus de signer la mort du quartier chinois de la capitale.
« Ç’a créé des endroits hostiles à tout piéton en plein centre-ville », déplore Simon Parent, designer urbain. « Alors qu’on essaye à l’international de s’affranchir de ce modèle-là, la CAQ nous propose une autre autoroute au centre-ville. »
Sortie plus au nord ?
La grande majorité des intervenants ont exprimé des inquiétudes quant au projet. Rappelons que le gouvernement Legault, qui défend bec et ongles l’idée d’un tunnel entre Québec et Lévis, privilégiait d’abord un tracé à l’est.
Mais en janvier, le gouvernement a mis de côté le tracé qui devait passer sous la pointe de l’Île d’Orléans. Québec favorise désormais un tunnel de 9 km qui relierait les centres-villes de Québec et Lévis.
Régis Labeaume a critiqué l’idée d’aménager une sortie d’autoroute au centre-ville. Le maire a suggéré d’installer la sortie du tunnel plus au nord, rue Soumande.