Source: Magazine Jobboom, octobre 2008.
Collaborateur du New York Times Magazine en tant que spécialiste des questions environnementales et économiques, James Howard Kunstler a publié un essai choc intitulé La fin du pétrole : Le vrai défi du XXIe siècle.
Dûment documenté, cet ouvrage d’anticipation géopolitique décrit notre monde sans pétrole bon marché. «D’ici à trois ans, prévoyait Kunstler en 2005, nous vivrons les premiers effets d’un grand bouleversement que j’appelle la Longue Catastrophe.» La fin du pétrole entraînerait des guerres, des crises sociales, l’éclatement de l’Empire américain et un appauvrissement important de tout l’Occident. Au mieux, d’ici à quelques décennies, notre mode de vie serait légèrement supérieur à celui de nos ancêtres au XVIIIe siècle. (…)
Notre dépendance actuelle vis-à-vis du pétrole est totale. Notre agriculture, nos transports, nos banlieues, nos vêtements, tous les conforts et luxes de notre temps doivent leur existence aux carburants fossiles bon marché. Nous ne pourrons absolument pas continuer à vivre comme nous le faisons sans ce type d’énergie, c’est impensable. (…)
Q › Quelles solutions proposez-vous?
Il n’y a pas de solutions pour conserver nos modes de vie actuels. Plusieurs réponses intelligentes à nos problèmes existent, mais elles demandent des changements significatifs dans nos comportements.
Pourquoi ne pas commencer par restaurer le système ferroviaire nord-américain? En fonctionnant à l’électricité, par exemple, il coûterait beaucoup moins cher que le système aérien, qui agonise un peu plus chaque jour. Les États-Unis et le Canada sont les deux seules nations modernes du monde à ne pas avoir un système de transport ferroviaire efficace…
Une autre option serait de retourner vivre dans des habitations plus modestes, au cœur de quartiers dynamiques pourvus de services accessibles autrement qu’en voiture. Tout le contraire des mégabanlieues qui poussent partout en Amérique du Nord.
Nous devrions aussi intégrer les paysages agricoles à ces nouveaux aménagements. L’agriculture d’aujourd’hui, totalement dépendante du pétrole, fait face à d’insurmontables difficultés. Nous devrons donc bientôt produire notre nourriture autrement, de manière plus traditionnelle, plus locale, sur des plus petites fermes, près d’où nous vivons. (…)
La suite. À consulter, entre autres billets: Normand Mousseau publie « Au bout du pétrole ».