Stéphanie Martin
Agence QMI
Le maire Labeaume veut révolutionner la façon de payer pour prendre le transport en commun à Québec et permettre l’embarquement par toutes les portes dans le tramway, les trambus et tous les autres bus, afin d’accélérer les temps de parcours.
«Il faut que ça roule, dit Régis Labeaume. Les méthodes traditionnelles, c’est long. Sur le temps de parcours, le mode de paiement va être fondamental. On doit passer à une autre vitesse en termes de mobilité parce qu’on n’est pas là actuellement.»
Régis Labeaume a rencontré les autorités du Bay Area Rapid Transit (BART), qui s’occupent des trains de banlieue de la ville de San Francisco. Un réseau qui prend de l’âge, mais qui demeure extrêmement populaire. Il a discuté des méthodes de paiement utilisées par les clients du BART. Ceux-ci utilisent l’équivalent de la carte Opus.
Pour Québec, il veut cependant ce qu’il y a de plus moderne, avec l’arrivée du transport structurant. D’abord, on vise un changement important dans le mode de paiement. Sans éliminer complètement le paiement traditionnel, celui-ci se fera éventuellement principalement sur téléphone intelligent, à partir d’un compte qui pourra être rechargé sur internet.
Le maire Labeaume étudie aussi la possibilité d’adopter le «paiement sur l’honneur». Cela permettrait aux usagers d’embarquer par n’importe quelle porte du véhicule qu’ils empruntent, du tramway au simple bus. Ils devraient simplement scanner leur titre de passage à l’entrée de la station, ou à la porte du véhicule, sur des bornes de paiement.
On dit «sur l’honneur», car personne n’est posté à l’entrée pour vérifier si chacun a un titre valide. En revanche, des inspecteurs peuvent se pointer en tout temps et contrôler les passagers, imposant des amendes aux contrevenants.
(…)
La Ville de Montréal a d’ailleurs réalisé un projet pilote sur trois parcours et, devant le succès obtenu et un gain de plus de 1600 heures en deux ans, elle a décidé de l’étendre à 13 autres lignes de bus. Et on a réalisé que contrairement à ce qu’on pourrait croire, la fraude n’était pas si fréquente.
«Ça fait plus de 15 ans qu’on demande ça au Réseau de transport de la capitale. Il y avait une résistance au changement. Mais toutes les villes en Europe ont ça. Ça accélère l’embarquement et le débarquement. Tout ce que ça demande, c’est un petit lecteur de carte. Étant donné qu’on va l’avoir dans le tramway, on doit habituer les gens. Ce changement peut amener une amélioration en efficacité et en rapidité au service», a indiqué M. Turgeon.
L’exemple de Montréal
– Embarquement à toutes les portes
– Plus de 1600 heures de gain en temps d’embarquement sur les trois lignes du projet pilote
– 88% des clients approuvent la démarche
– 77% des clients sont satisfaits de cette pratique
– 72% des clients remarquent un temps d’embarquement plus rapide
– 76% des chauffeurs apprécient cette pratique
* Québec Urbain a rencontré M. Rémy Normand, responsable du RTC au sein du Conseil de Ville, lors du Colloque sur la sécurité routière et le paiement par cellulaire est à l’étude, la difficulté étant « la création de comptes-clients ». Aucune échéance ne semble fixée …