Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Archives pour la catégorie « Transport en commun »

Des travaux effectués malgré l’incertitude reliée au tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 15 novembre 2020 25 commentaires

Source : Taïeb Moalla, Le Journal de Québec, le 15 novembre 2020

Même si le gouvernement Legault a annoncé qu’il n’autorisera pas la mouture actuelle du projet de tramway, la Ville de Québec a continué cette semaine d’investir et de sonder le marché dans le cadre du mégaprojet de 3,3 milliards $.

Dans un sommaire décisionnel rendu public jeudi, on apprend que la municipalité remboursera près de 1,9 million $ au Canadien National (CN) pour « les services professionnels et l’acquisition de certains matériaux requis pour la reconstruction de la structure ferroviaire située sur la 1re Avenue, relativement aux travaux sur l’emprise de la voie ferrée avec le Canadien National, dans le cadre du projet du Réseau structurant de transport en commun (RSTC) ».

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Voir aussi : Tramway à Québec, Transport, Transport en commun.

Pourquoi le tramway de Québec a-t-il disparu, en 1948?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 13 novembre 2020 Commentaires fermés sur Pourquoi le tramway de Québec a-t-il disparu, en 1948?

Catherine Lachaussée
Radio-Canada

Le tramway électrique est resté longtemps sur les rails à Québec avant d’en être éjecté. Entré en fonction en juillet 1897, il est retiré de la circulation en mai 1948, après 50 ans de loyaux services. Pourquoi a-t-il disparu des rues? Pour plusieurs bonnes raisons, explique l’un des spécialistes du sujet à Québec, l’historien amateur Jean Breton.

Des économies de bouts de chandelle

La rentabilité des compagnies de tramway est un vrai défi au début du 20e siècle. Leurs finances étaient souvent précaires. En 1919, elles ont été 26 en Amérique du Nord à se retrouver en faillite précise Jean Breton.

Elles ne profitent d’aucune subvention publique et reposent entièrement sur les investissements de leurs actionnaires. Aussi, par souci d’économie, la Quebec Railway Light and Power Company s’est souvent tournée vers le marché des véhicules usagés pour renflouer sa flotte, au grand dam de sa clientèle.

À partir de 1916, le réseau de la capitale s’est rempli de vieux wagons dépareillés, souvent inconfortables, achetés d’abord à Philadelphie, puis à Montréal, New York, Boston et Toronto. Cette série d’achats malheureux va culminer pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que les bonnes affaires étaient devenues rares.

Une crise économique qui fait mal

En 1929, le krach boursier de Wall Street vient bouleverser l’économie du monde entier, et la Quebec Railway n’est pas épargnée. En un an, l’affluence dans ses véhicules a baissé de moitié, explique Jean Breton. Ses revenus provenant essentiellement de la billetterie, la compagnie s’est retrouvée dans une situation difficile quand elle s’est vue forcée de geler ses tarifs pour ménager sa clientèle appauvrie.

Elle avait pourtant un atout important dans son jeu : elle détenait le monopole de la vente d’électricité pour toute la ville! Mais à cause de la crise, ses tarifs d’électricité aussi avaient dû être revus à la baisse.

Cette disette tombait mal. Elle venait d’investir une fortune pour refaire son réseau de rails de 42 kilomètres, acheter de nouvelles voitures et remplacer 200 poteaux pourris, qui menaçaient de tomber avec leur filage électrique.

Le tramway sur les rails dès 1865

Québec a eu son tramway dès 1865, mais il s’agissait de voitures tirées par des chevaux, sur rails, mais sans filage électrique. Cette première version de notre transport en commun est demeurée en service jusqu’à l’arrivée du tramway électrique. Plusieurs des circuits du temps ont d’ailleurs servi de point de départ au réseau plus moderne qui a pris la relève, mais la porte Saint-Jean a dû être démolie pour laisser passer les nouveaux tramways et leur encombrant système de poteaux et de fils.

Des détours à n’en plus finir

L’un des problèmes qu’affronte le tramway électrique dès ses débuts, en 1897, c’est l’étroitesse de nombreuses rues de la ville. Plusieurs n’ont qu’une seule voie. Cette contrainte va entraîner la création de longs circuits en forme de boucles, où les tramways ne circulent que dans un sens. En basse-ville, les circuits du Vieux-Limoilou, de Saint-François d’Assise-Stadacona et de Saint-Sauveur-Saint-Malo s’avèrent particulièrement pénibles pour les usagers, qui perdent un temps fou à aller d’un point A au point B.

Les automobilistes et les camionneurs, de plus en plus nombreux dans les rues, amplifient le problème, reprochant aux tramways de leur bloquer la voie, alors que les tramways, de leur côté, subissent les inconvénients d’une circulation qui s’alourdit d’année en année.

La banlieue négligée

Au fil du temps, la Quebec Railway semble s’être déconnectée des besoins de certains usagers, installés de plus en plus loin du centre-ville. Alors que l’administration des débuts avait su se servir du réseau pour développer la banlieue, celle qui suit dans les années 1920 semble plus soucieuse de faire des profits que de jouer les promoteurs.

En 1930, alors que la ville connaît une croissance considérable, la compagnie fait face à une série de plaintes d’usagers insatisfaits de Charlesbourg, Saint-Sacrement et Limoilou, qui réclament tous qu’on améliore le service. Les transformations demandées s’avèrent coûteuses, et le manque d’écoute de la compagnie envers sa clientèle en périphérie contribue à ternir sa réputation.

L’autobus fait son numéro

L’autobus cohabite avec le tramway dès 1916 dans la banlieue de Québec, et gagne vite en popularité. N’ayant pas besoin de rails pour rouler, il nécessite peu d’investissements, et s’avère très flexible.

En 1938, la compagnie Ford profite de la tenue à Québec du congrès annuel de l’American Transit Association pour présenter au maire Lucien Borne et à tous ses conseillers un petit bus carré de 25 pieds et de 27 sièges, dans lequel on les amène en tournée à travers la ville.

La visite se conclut chez Champoux, un concessionnaire en vue de la capitale, qui se fait un plaisir de vanter les multiples avantages du bus Ford par rapport au tramway. Ces premiers bus étaient tout petits, encore plus qu’un Midibus. On les appelait des boîtes à lunch, illustre Jean Breton.

Mais le maire est conquis.

La Ville est fatiguée d’entendre ses citoyens se plaindre du tramway. Il faut qu’on enlève ces tas de ferraille qui traînent dans le milieu de nos rues aurait déclaré un conseiller excédé. En 1938, la Ville décide que tous les tramways sur son territoire devront être remplacés par des bus avant le 31 août 1941. Et elle commence progressivement à retirer les rails des rues.

Un scénario condamné à se répéter?

En 1938, Sillery devient la première ville de la région à rouler exclusivement en bus. Les plans de Québec sont cependant retardés par l’arrivée de la guerre. L’accès restreint au carburant ainsi qu’aux pneus, à partir de 1942, l’oblige à se rabattre sur ses tramways pour plusieurs années encore. Elle doit même en acheter de nouveaux pour réussir à maintenir son service, alors que les rares autobus acquis jusque là roulent à pleine capacité.

Mais la transition n’est que partie remise. En mai 1948, les derniers tramways de la capitale sont retirés des rues. Ils connaissent une triste fin. La plupart sont brûlés. Seuls quelques-uns prennent le chemin de musées nord-américains.

Le mouvement de transition vers l’autobus est alors international, rappelle Jean Breton. Au début des années 1960, les villes qui ont choisi de conserver leur réseau de tramway — comme Toronto — font figure d’exceptions. Aux États-Unis, le cartel Esso/Goodyear/GM a joué un rôle majeur en encourageant les villes à se débarrasser de leurs tramways au profit du bus, rappelle Breton. Mais à Québec, le problème semble avoir été surtout économique. Remplacer les voitures coûtait une fortune. Pour une compagnie privée, c’était insoutenable à long terme.

En 2020, le portrait semble assez différent. D’une part, les réseaux de transport en commun peuvent compter sur les fonds publics, mais une nouvelle équation a aussi fait son apparition : la question environnementale.

« On n’avait aucun souci écologique, en 1938. C’est probablement ce qui est le plus fort aujourd’hui pour motiver un retour du tramway, en plus du fait que la technologie a bien changé. À l’époque, quand un tramway passait dans la rue, c’était un véritable tremblement de terre. Aujourd’hui, avec les wagons de dernière génération, les choses risquent d’être bien différentes », conclut-il.

L’article avec plusieurs photos d’époque.

Voir aussi : Histoire, Projet - Tramway, Tramway à Québec, Transport, Transport en commun.

Le Bureau de projet du réseau structurant de transport en commun réagit au rapport du BAPE

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 11 novembre 2020 4 commentaires

Québec, le 11 novembre 2020 — Accompagné du Réseau de transport de la Capitale (RTC), le Bureau de projet du réseau structurant de transport en commun a fait le point sur les principales conclusions du rapport du BAPE et les avis portant sur le projet de construction d’un tramway à Québec. Des 91 avis formulés par la commission, 93 % étaient déjà sous contrôle ou en voie d’être répondus par le Bureau de projet.

« J’ai été surpris par les conclusions et la nature des avis quand on considère toute l’expertise de haut niveau dévolue à ce projet depuis toutes ces années ainsi que la collaboration que nous avons eue avec le BAPE », a déclaré M. Daniel Genest, directeur du Bureau de projet. Depuis décembre 2019, la Ville de Québec a déposé une étude d’impact sur l’environnement et des études sectorielles au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), a répondu à 253 questions, a participé à l’audience publique du BAPE, en y déposant notamment 67 documents additionnels, et a répondu à 169 questions de la commission. Au total, près de 19 000 pages de documents ont été fournies.

M. Genest a tenu à souligner la rigueur du travail accompli par son équipe qui a évalué toutes les options et qui a su bonifier le projet au fil des ans. De plus, l’ensemble des parties prenantes impliquées dans le projet, tant au niveau régional, provincial, national qu’international, ont su faire profiter la Ville de leur expertise. Dans la planification minutieuse de ce projet, le Bureau de projet est en échange régulier avec des organismes gouvernementaux, tels que la Société québécoise des infrastructures (SQI) et le ministère des Transports du Québec (MTQ), des experts et des groupes environnementaux.

Une planification du territoire et du transport en commun intégrée

La planification de l’aménagement du territoire est une démarche rigoureuse et aboutie. La Ville rappelle que le schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Québec, entré en vigueur en février 2020, place le réseau structurant de transport en commun (RSTC) au cœur de la stratégie d’aménagement de l’agglomération de Québec. Ce schéma poursuit divers objectifs, dont, entre autres, de consolider la desserte en transport en commun, de générer une hausse de l’utilisation des services du RTC, de densifier et de bonifier les secteurs les mieux desservis par le transport en commun et de bonifier et consolider les liens piétonniers et cyclables donnant accès aux pôles d’échanges et stations. Suivant l’adoption de ce schéma, la Ville de Québec a jusqu’en 2022 pour mettre à jour son plan directeur d’aménagement et de développement (PDAD), incluant les secteurs bordant le futur tramway.

C’est dans ce contexte qu’elle a lancé la démarche consultative de vision d’aménagement pour le développement du secteur Chaudière. La localisation de la fin de ligne de tramway au Terminus Le Gendre permet de desservir ce secteur à requalifier avec une solution de transport performante et d’intercepter d’importants flux de déplacement de l’ouest du territoire. On estime à plus de 17 000 les déplacements provenant de ce secteur en pointe du matin. Soulignons que la station à l’intérieur du Terminus Le Gendre sera celle où il y aura le plus grand nombre de montées sur la ligne de tramway en pointe du matin, selon l’étude d’achalandage actualisée, dont la méthodologie a été reconnue et approuvée par le MTQ. Il s’agit d’un achalandage aussi important que ce que l’on retrouve aux pôles de Sainte-Foy et de Saint-Roch.
Le RSTC s’inscrit donc dans une perspective régionale : il relie non seulement les pôles d’activités majeurs de la ville de Québec, mais jumelé au projet de couronne périphérique présenté en juin dernier, il permet également de capter les flux de déplacements en provenance des banlieues et des MRC limitrophes, tissant ainsi une véritable toile qui assurera la connectivité régionale.

Le tramway et son tracé : le bon mode au bon endroit

Un service de transport en commun efficace se fonde sur une fréquence, une amplitude de service et un tracé optimal. Le réseau structurant de transport en commun incarne l’équilibre entre ces paramètres et s’appuie sur d’autres composantes tout aussi cruciales, soit la densité et l’accès à pied au réseau, qui réfèrent au milieu construit, ainsi que le nombre d’usagers, soit l’achalandage. Le projet actuel prévoit le bon mode de transport au bon endroit et intègre l’ensemble de ces composantes interreliées. Il a été démontré, une fois de plus, que le tramway, comme colonne vertébrale du réseau structurant, est le mode adapté pour répondre techniquement au tracé et à la capacité requise pour déplacer les voyageurs, tout en s’intégrant harmonieusement à son milieu. Le choix technologique du tramway est le fruit d’analyses rigoureuses et toutes les itérations au projet au fil des ans ont pointé vers le tramway comme mode privilégié. En 2015, les conclusions de l’étude de faisabilité Tramway / SRB démontraient que le mode service rapide par bus (SRB) ne permettait pas de répondre aux besoins de déplacements. Le projet du tramway, par la suite, a été bonifié pour arriver au projet connu aujourd’hui, qui s’inscrit dans le Plan stratégique du RTC adopté par la Communauté métropolitaine de Québec et approuvé par le gouvernement du Québec. Ce projet, dans sa portée et ses choix technologiques, a reçu l’aval des gouvernements supérieurs.

Quant au tracé du tramway, il est au bon endroit pour répondre aux besoins identifiés et s’appuie sur 40 ans d’études. Le tracé permet de bien desservir et relier les grands générateurs de déplacements, en s’implantant là où les densités d’activité humaine et les volumes de déplacements sont les plus forts.

Milieu biophysique, milieu humain et gouvernance

Sur la question des milieux biophysique et humain, le Bureau de projet souligne qu’il est déjà en contrôle de la grande majorité des avis formulés par la commission dans cette catégorie. Parmi les gestes qui sont en suivi actuellement, soulignons l’amélioration de l’expertise en foresterie urbaine, les considérations environnementales dans la vision d’aménagement du secteur Chaudière et certains éléments de communication en phase de réalisation.

Quant à la gouvernance, celle mise en place répond parfaitement aux besoins d’un projet d’envergure tel le réseau structurant de transport en commun.

Prochaines étapes

Au final, 69 avis formulés par le BAPE sont sous contrôle et 16 sont en suivi donc en voie de l’être. Six avis ne satisfaisant pas les exigences du BAPE font l’objet d’une justification ou sont jugés inapplicables.

Le Bureau de projet poursuit donc son travail tout en maintenant le dialogue avec les citoyens, les diverses parties prenantes et les consortiums qualifiés. Dès l’autorisation du Conseil des ministres obtenue et les modifications législatives nécessaires apportées, l’appel de propositions pourra être lancé.

À propos du réseau structurant de transport en commun

Après des années de consultation et d’études, la Ville de Québec s’apprête à mettre en œuvre le plus important projet de transport en commun de son histoire. Fonctionnel dès 2026, le réseau structurant de transport en commun améliorera la qualité de vie des citoyens, favorisera une meilleure fluidité de la circulation et assurera une cohabitation harmonieuse entre l’ensemble des usagers de la route.

Le communiqué

Avis.BAPE.Tramway Les avis du BAPE et les réponses du bureau de projet. Très intéressant !

Mise à jour: Une entrevue à Radio-Canada du directeur-général (Daniel Genest) du bureau de proje. Il y précise, entre autres choses, que la dernière demande du ministre Bonnardel demanderait un délai additionnel de 30 mois pour le projet de transport structurant à Québec.

«Aucun sens» de couper la portion ouest du tramway Stéphanie Martin (Journal de Québec)

Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Le rapport du BAPE dévastateur pour le projet de tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 9 novembre 2020 79 commentaires

Source : Taïeb Moalla, Journal de Québec, le 9 novembre 2020

Dans un rapport très critique rendu public lundi matin, le BAPE estime que le futur tramway de Québec ne répond pas «de façon optimale» aux besoins de la région de la Capitale-Nationale. Il suggère à la Ville de Québec d’examiner d’autres options pour un réseau de transport structurant. «La commission considère qu’il est nécessaire que l’initiateur procède à une nouvelle analyse des options permettant, le cas échéant, de développer un projet qui réponde davantage aux défis de mobilité sur le territoire, dans une perspective régionale, en mobilisant, notamment, certaines des études réalisées ces dernières années», concluent les commissaires du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans leur rapport de 441 pages.

D’après eux, «même si le projet de tramway proposé constitue incontestablement une amélioration du réseau de transport collectif de la ville sur le plan de l’offre de service, sa capacité à répondre de manière optimale aux défis de mobilité de la ville, et plus largement à ceux de la Communauté métropolitaine de Québec, n’est pas démontrée. Cela est d’autant plus préoccupant lorsque l’on considère le montant des fonds publics engagés et les importantes répercussions du projet sur le milieu».

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Le rapport intégral

La réponse de la Ville de Québec:

Publication du rapport du BAPE sur le tramway : un rapport tronqué, biaisé et incohérent juge la Ville de Québec

Québec, le 9 novembre 2020 — La Ville de Québec a réagi à la publication, ce matin, du rapport du BAPE portant sur le projet de construction d’un tramway à Québec. Contre toute attente, la Ville y a trouvé peu de propositions ou d’orientations qui lui permettraient de faire progresser le volet tramway de son réseau structurant de transport en commun. La Ville a plutôt relevé une série d’affirmations erronées et contradictoires. Elle en vient ainsi à la conclusion qu’il ne s’agit pas d’un rapport d’analyse, mais plutôt d’un rapport de consultation tronqué, biaisé et rempli d’incohérences.

« Je suis renversé, s’est exprimé M. Régis Labeaume, maire de Québec. Après des travaux de seulement quatre mois, avec une équipe réduite d’analystes, la commission prétend que le projet n’est pas optimal pour la ville de Québec, tant du point de vue de la planification du transport en commun que de celui de l’aménagement du territoire. La commission n’a pas tenu compte des efforts rigoureux de planification réalisés depuis maintenant 10 ans. Ces efforts sont imbriqués dans nos planifications territoriales en termes d’aménagement et de transport et découlent de l’expertise de haut niveau de nos équipes. Plusieurs itérations et propositions ont vu le jour avant d’en arriver au projet de réseau structurant de transport en commun proposé par la Ville. Tous ces exercices ont considéré le tramway comme mode privilégié, puisqu’il répond à la fois aux contraintes géographiques de Québec et à la demande en transport en commun. »

« De plus, le rapport de la commission tronque complètement les bénéfices positifs permanents, qui sont explicitement démontrés dans l’étude d’impact sur l’environnement. Ce sont plus de 1000 pages, ainsi que plusieurs études sectorielles, qui ont été déposées auprès du MELCC, a ajouté M. Labeaume. Ces documents ont d’ailleurs été jugés recevables par le MELCC, et ce, avec la perspective de l’ensemble des ministères impliqués. À ce titre, depuis des mois, la Ville collabore avec plusieurs ministères et organismes du gouvernement du Québec, qui l’ont accompagnée stratégiquement dans la planification et la conception du projet et qui ont endossé les différentes étapes franchies. Elle a également compté sur l’apport de nombreux spécialistes internationaux. »

« Les conclusions du rapport discréditent également complètement les appuis gouvernementaux déjà reçus. Tant les gouvernements libéral et caquiste au niveau provincial que le gouvernement fédéral ont déjà consenti à financer le réseau structurant, rappelle M. Labeaume. La Ville a également reçu l’appui des organismes en développement durable du Québec et de la région, de la communauté d’affaires et des organisations jeunesse. Ce sont 126 mémoires favorables au projet qui ont été déposés dans le cadre de l’audience publique, soit 68 % de tous les mémoires reçus, une majorité claire. Certains des avis contenus dans le rapport se retrouvent également en complète contradiction avec le projet de loi n°66 qui vise à accélérer la réalisation de grands projets d’infrastructures publiques, essentiels à notre relance économique. »

Des incohérences et des faussetés

À la lecture du rapport de plus de 400 pages et des 14 pages composant son sommaire et sa conclusion, plusieurs éléments soulevés par la commission méritent d’être précisés ou rectifiés, notamment en regard du cadre budgétaire, de la portée régionale du projet ainsi que de l’arrimage avec le Tunnel Québec-Lévis, de l’aménagement du territoire et du développement de la ville, des prémisses à considérer pour la configuration d’un réseau de transport en commun, du choix du mode de transport, du tracé retenu ainsi que de la consultation citoyenne.

À ce titre, et ce, malgré les insinuations de la commission, la réalisation du projet du Tunnel Québec-Lévis n’a jamais été une condition du gouvernement provincial pour que la Ville de Québec réalise son projet. Le tramway et le réseau structurant ont toute leur raison d’être, avec ou sans cette infrastructure. De même, les 22 km du tracé du tramway visent à desservir les axes où l’on retrouve la plus forte concentration d’activités et de déplacements. Il s’agit de la colonne vertébrale sur laquelle les services en périphérie, incluant ceux des MRC limitrophes et de la Rive-Sud, se grefferont. Le mandat de la commission était de mener une audience publique concernant la construction d’un tramway sur le territoire de la ville de Québec. Il est ainsi surprenant que la portée de ses conclusions s’effectue à l’échelle du territoire de la Communauté métropolitaine de Québec. Il importe également de rappeler que le réseau structurant est inscrit au Schéma d’aménagement et de développement révisé de l’agglomération qui a d’ailleurs été approuvé par le gouvernement du Québec. Finalement, le rapport laisse croire que la Ville s’astreint à un budget de 3,3 milliards de dollars, alors que le respect du budget est plutôt un impératif fixé par le gouvernement du Québec. Ce dernier a répété à de multiples reprises qu’il financerait le projet à hauteur maximale du 1,8 milliard de dollars.

Une commission qui déborde de son mandat

La Ville de Québec considère que la commission a élargi le mandat qui lui a été confié par le ministre. Rappelons que le mandat reçu par le BAPE consistait à :

[…] tenir une audience publique concernant le projet de construction d’un tramway sur le territoire de la ville de Québec dans le cadre du projet de réseau structurant de transport en commun par la Ville de Québec et de […] faire rapport de ses constatations ainsi que de l’analyse qu’il en aura faite. En effet, les enjeux que soulève le projet, notamment en lien avec le choix du tracé, la circulation, les nuisances potentielles associées au chantier et l’acceptabilité sociale, justifient la tenue d’une audience publique […]

La commission a plutôt choisi d’analyser le projet de réseau structurant dans son ensemble, dans lequel s’inscrit le tramway, ce qui dépassait déjà la portée de son mandat. En aucun cas, celui-ci ne consistait à revoir le mode de transport en tant que tel, mais bien plutôt à analyser les enjeux soulevés par le projet de tramway proposé. La commission s’est également attardée à plusieurs autres aspects qui excédait le cadre de son mandat, dont la tarification sociale, l’incidence du projet sur les femmes ainsi que l’aménagement du territoire sur lequel elle met une emphase démesurée.

Prochaines étapes

La Ville rappelle qu’elle a demandé elle-même de se présenter en audience publique auprès du BAPE, dans le cadre du processus d’évaluation environnementale. Elle s’attendait à un exercice du BAPE constructif qui lui aurait permis d’améliorer le projet. La Ville estime que toutes les questions relatives à la pertinence du tramway comme mode de transport, à la complexité de son insertion dans la trame urbaine et au choix des secteurs desservis ont été traitées dans le cadre de l’étude d’impact sur l’environnement, de l’audience publique de même que dans les réponses fournies aux 422 questions reçues, dont 253 questions du MELCC et 169 questions de la commission. À ce titre, elle a fait preuve d’une grande collaboration en répondant à toutes les questions de la commission d’enquête, autant lors de l’audience publique que dans ses demandes ponctuelles postérieures. La Ville considère qu’elle a agi avec transparence et diligence tout au long du processus.

« La Ville ne reviendra pas à l’étape de l’analyse des options, a conclu M. Labeaume. À vouloir suranalyser, nous paralysons notre société. Il est maintenant temps d’agir. Faire autrement se résumerait à pénaliser les citoyens de Québec, d’aujourd’hui et de demain, qui méritent un réseau structurant de transport en commun. L’étude d’impact sur l’environnement, jugée recevable par le MELCC, démontre clairement les bénéfices importants, positifs et permanents pour Québec et ses citoyens. Le tramway et son réseau répondent aux besoins de mobilité et aux défis de notre territoire. Les citoyens de la merveilleuse ville de Québec, mais également de toute la grande région, bénéficieront d’un service attrayant ainsi que d’une intégration urbaine de qualité et sensible aux quartiers traversés. La Ville de Québec poursuit son travail, sous le signe de la collaboration avec le gouvernement et les parties prenantes impliquées, et continuera à faire preuve d’ouverture et de transparence. »

Le communiqué

Le communiqué du REM suite à leur rapport du BAPE avec annotations ajoutées par la Ville de Québec. A lire.

Réaction des Jeunes de Québec pour la mobilité durable au depôt du rapport du BAPE

La job de bras du BAPE François Bourque (Le Soleil)

La CAQ rejette l’actuel projet de tramway Jean-François Néron (Le Soleil). Un extrait: Le ministre des Transports a tranché. Son gouvernement n’appuie pas le projet de tramway si la Ville n’y apporte aucune amélioration pour desservir les banlieues. François Bonnardel a confirmé les intentions de la CAQ mardi matin au lendemain du dépôt d’un rapport dévastateur du Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE), déconseillant le gouvernement d’y donner son aval. «Ce projet ne sera pas appuyé par le gouvernement s’il n’y a pas d’améliorations, de bonifications pour les banlieues de Québec», a déclaré le ministre.

La réaction d’Anne Guérette au rapport du BAPE lors d’une entrevue à Radio-Canada

Labeaume a raison : ce rapport est une honte François Cardinal, éditorialiste, La Presse. Un extrait: Le maire Labeaume a raison : ce rapport est une « honte ». Il rappelle en ce sens le rapport du BAPE de 2017 sur le Réseau express métropolitain (REM). Un rapport qui démolissait le projet de train électrique comme s’il s’agissait d’une usine de liquéfaction de gaz naturel (on est d’ailleurs impatient de lire le rapport sur GNL Québec après ces deux rapports…). Le problème du REM : il n’était pas parfait et ne réglait pas tous les problèmes. Le problème du tramway de Québec : même chose. Il « ne permet pas à lui seul d’atteindre tous les objectifs de mobilité durable », selon les commissaires, donc sa contribution s’avère « incertaine, voire limitée » ! Manifestement, on oublie que la perfection n’est pas de ce monde. Et que le mieux est l’ennemi du bien. Le tramway de Québec, comme le REM à Montréal, a ses défauts. Mais les deux projets ont le mérite de desservir des milieux denses où le potentiel de transfert de l’auto au transport collectif est fort. Ils font également le lien avec le réseau routier et les parcours existants de bus, de métro ou de métrobus. Mais de ça, les commissaires ne font rien. Comme s’ils n’avaient pas plus d’intérêt pour la partie « environnement » de leur mandat que pour celle portant sur les « audiences publiques ».

Voir aussi : Tramway à Québec, Transport, Transport en commun.

Jean-François Gosselin a hâte de dévoiler son projet de transport pour Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 31 octobre 2020 14 commentaires

Jean-Luc Lavallée
Journal de Québec

À un an de l’élection à la mairie, Jean-François Gosselin piaffe d’impatience à l’idée de dévoiler son propre projet de transport structurant qui exclura tout tramway et risque de faire la part belle au métro.
En entrevue éditoriale avec Le Journal, hier, le chef de Québec 21 nous a confirmé que la composante tramway a totalement été évacuée du projet qu’il présentera aux électeurs de la capitale.

«Ça, c’est clair. Il n’y a pas de tramway. On l’a regardé de tous bords, tous côtés, on a regardé tout ce qui s’est fait dans le monde. Avec les particularités de Québec, avec l’hiver, il n’y a pas de tramway», lance sans détour le chef de l’opposition.

Quand on lui demande s’il mise sur un métro, il prend une pause, boit une gorgée d’eau et esquisse un large sourire. La réponse viendra «en temps et lieu», lâche-t-il. «Vous allez l’aimer, mon projet, c’est la seule chose que je peux dire.»

Au fil des ans, il dit avoir «évolué» par rapport au transport collectif. Le Jean-François Gosselin de 2017 ne jugeait pas utile que Québec se dote d’un mode de transport collectif lourd.À l’époque, il prônait essentiellement des améliorations au réseau d’autobus du RTC : de nouveaux parcours, une meilleure fréquence, l’ajout de navettes et de stationnements incitatifs.

«Je pense encore ça, sauf que ça a évolué. Après trois ans, je suis convaincu que ça prend un projet mais ça prend le bon projet. Québec est rendue là. Le financement est là aussi. Trois milliards $ pour améliorer la mobilité sur le territoire, c’est beaucoup d’argent. C’est une opportunité qu’on ne peut pas manquer.»
«En 2017, j’arrivais, j’avais besoin de mieux connaître la ville, les besoins, de mieux connaître ce qui se fait ailleurs. Je n’ai pas manqué une seule minute des consultations publiques sur le projet de tramway, j’ai écouté tout ce que les citoyens avaient à dire. Ça a fait évoluer ma vision des choses.»

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Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Forage sous-fluvial en prévision du troisième lien

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 21 octobre 2020 6 commentaires

Source : Stéphanie Martin, Journal de Québec, le 21 octobre 2020

Des forages sous-marins pour le tracé central du troisième lien sont en cours de réalisation, dans le lit du fleuve, près de la gare fluviale de Québec. La barge de forage est amarrée à quelques centaines de mètres du rivage, en face des bâtiments de la Garde côtière canadienne. On y aperçoit des pieux d’ancrage, de la machinerie et une foreuse. Le porte-parole du ministère des Transports (MTQ) Nicolas Vigneault a confirmé au Journal qu’il s’agit bel et bien des premiers sondages sous-marins réalisés depuis le lancement d’un nouvel appel d’offres en février dernier.
Ils sont faits dans le cadre des études géotechniques réalisées pour le tunnel entre Québec et Lévis.

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Tunnel et tramway: que veut-on intégrer au juste?

Voir aussi : Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

Le RTC acquiert un ancien entrepôt pour ses Métrobus

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 8 octobre 2020 3 commentaires

Source : Taïeb Moalla, Journal de Québec, le 8 octobre 2020

Au lieu de construire un troisième garage flambant neuf de 200 M$, le Réseau de transport de la Capitale (RTC) a conclu une entente en vue d’acquérir l’ancien entrepôt de la Maison Simons, au parc industriel Frontenac. Cette «opportunité d’affaires» devrait permettre au RTC d’économiser de l’argent.

Dans un communiqué de presse émis mercredi soir, RTC a annoncé la conclusion d’une entente pour l’acquisition d’un troisième centre d’exploitation après ceux situés sur Armand-Viau et à Lebourgneuf.

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Voir aussi : Transport en commun.

RTC: valideurs nouvelle génération

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 1er octobre 2020 5 commentaires

Des valideurs de nouvelle génération seront installés sur certains de nos véhicules
En 2020, le RTC a fait l’acquisition de valideurs de nouvelle génération, plus lisibles que les anciens. Pour l’instant, le nouveau valideur a été installé à l’essai dans un seul midibus. Il sera installé, au cours des prochaines semaines, à l’avant et à l’arrière des autres midibus et à l’avant des nouveaux autobus standards.

Valideur VPE430
Lecteur de carte à puce intégré au valideur
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Voir aussi : Transport, Transport en commun.

Coopérative du monorail à grande vitesse: Projet de transport collectif à la Ville de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 17 septembre 2020 10 commentaires

Madame la ministre déléguée, Monsieur le ministre,

Votre ministère, en partenariat avec la Ville De Québec et le gouvernement du Canada, a alloué 3,3 G$ pour l’implantation d’un réseau structurant de transport collectif dans la Ville de Québec.

Faisant suite au dépôt, en octobre 2019, du rapport de l’analyse comparative de la firme Systra qui recommandait d’aller dans ce sens, la Ville de Québec a opté pour la mise en place d’un système de tramway. Et ce, bien que le monorail suspendu proposé par la COOP MGV soit le moins coûteux de tous les autres systèmes sur rail.

Si l’on considère que 22 km seront couverts par le projet de tramway et qu’un budget de
3,3 milliards y sera consacré, force est d’admettre que le coût de déploiement tournera autour de 150 M$/km pour le tramway de la ville de Québec. Soit six fois plus cher au kilomètre que le coût estimé du monorail suspendu.

Avec la même somme, selon nos estimations, la COOP MGV serait en mesure, à raison de 25 M$/km, de régler une fois pour toutes la question du transport municipal à Québec et du 3e lien! Les habitants de la grande région de Québec pourraient bénéficier non seulement d’une liaison Lévis- Québec (3e lien) mais en plus, d’un service par monorail suspendu sur des parcours totalisant 100 km dans la ville de Québec et ses banlieues proches. Une offre unique. À un coût unique!

Le document

Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Boulevard Hochelaga – travaux au coin de la route de l’Église

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 9 septembre 2020 Commentaires fermés sur Boulevard Hochelaga – travaux au coin de la route de l’Église

Voici deux photos des travaux d’élargissement du boulevard Hochelaga au carrefour de la route de l’Église. Il m’aurait fallu un peu plus de temps pour me rendre en arrière des centres d’achat pour voir l’ampleur réelle des travaux. Pour un prochain billet…

Le réaménagement du boulevard Hochelaga commencera en mai prochain.

Ajout photo gracieuseté de Gérald Gobeil :

Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Tramway à Québec, Transport.