Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Archives pour la catégorie « Transport »

Une élection référendaire pour le tramway, point final

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 mars 2021 1 commentaire

Robert Martel
Points de vue
Le Soleil

Avant tout, laissez-moi féliciter le premier ministre François Legault de même que ses élus de la région de Québec. Votre perspicacité a tôt fait de remarquer que le «projet du siècle du tramway», comme l’appelle le maire Labeaume, projette plutôt l’image d’un canard boiteux.

Après le rapport dévastateur du BAPE traitant du devis descriptif du tramway, ces élus avaient alors en main des arguments de poids, non politiques, afin de calmer le Mesmer municipal qui insistait pour faire passer le tout comme une lettre à la poste. Il a beau y aller de ses «shows de boucane» ou faire défiler les forts en gueule du lobbyisme des affaires et des promoteurs immobiliers, son projet demeure vraiment loin d’être rassembleur comme il le prétend.

La construction de son amphithéâtre l’a fait élire avec une confortable majorité. C’était la réponse, un peu naïve avouons-le, du populus qui attend encore ce fameux retour des Nordiques. On ne peut toutefois pas contester sa victoire de 2009. Une certaine mairesse Boucher de Sainte-Foy avait posé un geste de consultation semblable en y allant d’une élection référendaire pour son projet d’hôtel de ville. Honneur lui soit rendu, car elle n’a pas hésité à consulter officiellement la population au lieu d’y aller sans l’aval des citoyens. Contrairement au maire Labeaume avec son tramway, elle ne s’est jamais contentée de sondages du jour bienveillants, de simagrées et d’un cirque publicitaire teinté de bouffonneries complaisantes de la part de certains. Finie la légèreté! Le vrai sondage, l’élection officielle, ne se nourrit pas de relations occultes. Plus de commedia dell’arte, plus de spectacle, plus de Tartuffe. Vox populi vox Dei. La voix du peuple est la voix de Dieu.

Qu’arrive enfin l’élection de novembre qui saura donner l’heure juste, le vrai pourcentage des gens qui désavouent une telle dépense, non pas de millions, mais de milliards de dollars.

D’ici là, il serait intéressant que le maire puisse répondre à certaines questions pour lesquelles il a toujours louvoyé sans jamais y répondre.

Pourquoi avoir ridiculisé le parti d’Anne Guérette qui prônait un tramway comme priorité de son programme en 2017?
Les électeurs qui étaient contre le tramway ont-ils voté pour le programme d’équipe Labeaume ou contre celui de Mme Guérette?
Les électeurs de 2021 qui sont contre votre tramway vont-ils inscrire leur X dans la case de votre adversaire à la mairie?
Les électeurs qui sont contre votre tramway vont-ils inscrire leur X dans la case de l’adversaire au titre de conseiller municipal?
Imaginons une seconde que vous sortez gagnant de l’élection, mais que votre équipe est minoritaire, que comptez-vous faire pour réaliser votre tramway en sachant qu’aucun budget de dépenses ne réussira à être accepté ni encore moins voté pour aller de l’avant?
En sachant pertinemment, dès le début de votre éventuel nouveau mandat, que le tramway ne se réalisera pas, quelle sera votre décision? La porte d’en avant ou la sortie de cave?

Il est vraiment dommage que le maire Labeaume ait fait fi de la grogne qui s’est vite répandue dans tous les quartiers. Il ne veut pas l’admettre, mais sait toutefois qu’il ne saura se soustraire à la dure réalité. Il n’aura pas été le seul, car l’ancien maire L’Allier rêvait également de laisser son legs, un majestueux escalier entre la basse-ville et la haute-ville pour célébrer en grande pompe le 400e de la ville en 2008.

Contrairement au maire Labeaume, M. L’Allier ne s’est pas acharné contre vents et marées même si la France s’était engagée à défrayer la moitié de l’escalier… Et l’on ne parle pas ici de la somme pharaonique de 3,3 milliards… mais de 100 millions.

M. Labeaume, montrez-vous beau joueur pour une fois. Oubliez votre tramway à l’ancienne et le retour de fils électriques. Reprenez au moins l’idée du legs de l’escalier abandonné par M. L’Allier. Vous récupérerez beaucoup de gratitude et, qui sait, une élection de l’Équipe Labeaume, avec ou sans vous comme chef! Et vous aurez l’appui du premier ministre et de ses élus de la région de Québec. Wow!

Le texte

Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

Québec: les six bêtes noires du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 mars 2021 21 commentaires

Marc Simard
Québec
Points de vue
Le Soleil

Ainsi, selon ce qui a été publié dans les médias sur le projet de tramway à Québec depuis quelques semaines, la source principale du blocage gouvernemental à l’encontre de celui-ci résiderait dans l’opposition des six députés caquistes de la Capitale-Nationale. Ceux-ci sont, par ordre alphabétique: Mario Asselin (Vanier-Les Rivières), Joëlle Boutin (Jean-Talon), Éric Caire (La Peltrie), Geneviève Guilbault (Louis-Hébert), Jonatan Julien (Charlesbourg) et Sylvain Lévesque (Chauveau).

Nous avons donc affaire ici à six individus, élus députés à la faveur de la vague caquiste de 2018, qui ont décidé, pour des motifs qui restent encore à éclaircir et qui sont pour l’heure masqués derrière l’expression «mieux desservir les banlieues», de démolir un projet de réseau de transport structurant sur lequel des spécialistes en transports publics et des institutions de la région travaillent depuis une vingtaine d’années. Pourtant, aucun d’entre eux n’a de réalisations exceptionnelles à son crédit et aucun ne possède la moindre expertise dans ce domaine.

Pour mémoire, écrémons leurs CV respectifs: Mario Asselin détient un bac en sciences de l’activité physique et un certificat en pédagogie et s’est surtout fait connaître pour son travail dans les médias; Joëlle Boutin a un bac en économie et politique et une maîtrise en administration publique et a œuvré principalement en marketing; Éric Caire est un programmeur-analyste dont la carrière est essentiellement politique; Geneviève Guilbault a une formation en communications (bac et maîtrise) et a travaillé dans ce domaine; Jonatan Julien est comptable, il détient une maîtrise en administration publique et il s’est fait connaître comme conseiller municipal; enfin, Sylvain Lévesque a un bac en sciences sociales et un certificat en droit, et une expérience professionnelle limitée au domaine de l’emploi.

À quel titre donc ces six individus, nonobstant leurs fonctions de députés, peuvent-ils s’ériger en spécialistes du transport en commun, renverser un processus fondé sur des études scientifiques et jeter bas un projet qui a l’appui d’une majorité de la population (56% à la mi-février 2021 et plus de 60% dans les quartiers centraux)?

On est donc en droit de se demander ce qui anime la demi-douzaine de députés caquistes de la Capitale-Nationale dans cette opposition forcenée au tramway: manque de vision ou d’envergure? Conscience écologique anémique? Peur des roitelets des radios privées? Patronage électoral? Petites vengeances? Toutes ces hypothèses ont sans doute un fondement de vérité, mais aucun de ces motifs ou de ces carences ne saurait justifier le sabordage d’un projet écologique qui, de surcroît, contribuera à la nécessaire relance de l’économie dans la Capitale-Nationale au sortir de la pandémie.

Présumément élus pour défendre et promouvoir les intérêts de la Capitale-Nationale dans le caucus caquiste, ces tristes sires la rabaissent et lui nuisent.

On ne doit pas oublier que le projet de transport en commun actuel façonnera l’image de la Ville et aura une grande influence sur la qualité de la vie à Québec pour plusieurs décennies. Pour ces raisons, il ne peut être laissé entre les mains d’amateurs motivés par la joute électorale.

On s’interroge aussi sur la petitesse déplorable des élus de la CAQ qui n’ont pas daigné inviter dans leur forum les députés Catherine Dorion (Taschereau) et Sol Zanetti (Jean-Lesage) afin d’entendre leurs opinions de députés de Québec favorables au tramway.

Pour les citoyens de Québec et pour la santé de la planète, ce blocage partisan et électoraliste est une calamité qui démontre le peu de respect du gouvernement Legault pour les premiers et son manque de sensibilité pour l’écologie. Il est à espérer que les noms des six députés caquistes qui œuvrent à torpiller le tramway soient inscrits dans le grand livre de l’infamie et que les électeurs de Québec se souviennent de leur vilenie lors des élections de 2022.

Le texte

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Tramway: une saga qui dure depuis 3 ans

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 28 février 2021 4 commentaires

Stéphanie Martin
Taïeb Moalla
Journal de Québec

Le plus gros projet de l’histoire de la Ville de Québec est aujourd’hui dans l’incertitude, alors que trois consortiums attendent sur la ligne de départ. Tour d’horizon de cette saga qui concerne tous les contribuables du Québec.

Le tramway de Québec est né en mars 2018. Quelques mois après la dernière élection municipale qui a porté le maire Régis Labeaume à la tête de la capitale pour un quatrième mandat, avec une écrasante majorité.

Pourtant, en campagne électorale, le maire avait rejeté l’option d’un tramway telle que proposée par un parti adverse, Démocratie Québec, tout en se disant en faveur d’un réseau structurant.

Ce fait demeure une épine dans le pied de son administration depuis. Régis Labeaume est talonné par le chef de l’opposition, Jean-François Gosselin, qui martèle que la population n’a jamais pu se prononcer sur le projet du maire. Cette semaine, même le ministre des Transports, François Bonnardel, a fait sienne cette rhétorique.

Pour se défendre des critiques qui l’accusaient d’avoir élaboré un projet sur un coin de table, Régis Labeaume référait aux années d’études qui ont été réalisées depuis le Plan de mobilité durable de la Ville de Québec, en 2011. Ce plan identifie le tramway comme l’outil numéro un pour améliorer la mobilité à Québec.

Ce sont des fonds limités qui ont empêché la Ville d’aller dans cette direction, faisait valoir l’administration Labeaume. D’où le choix, en 2015, d’opter pour un SRB, service rapide par bus, pour son projet de réseau structurant, en partenariat avec Lévis. Ce dernier a connu une fin abrupte lorsque Lévis a quitté le navire, au grand déplaisir de Régis Labeaume, qui est en froid avec le maire de la Rive-Sud depuis.

«Réseau structurant»

C’est encore une question de sous qui a ramené le tramway à l’avant-plan en 2018. Le gouvernement libéral de l’époque, mené par Philippe Couillard, a donné à Québec les moyens de ses ambitions. L’État s’engageait alors à appuyer financièrement le projet.

L’administration du maire ne se contente pas d’élaborer un tramway. Elle tisse un «réseau structurant» qui desservira le centre-ville et les banlieues, grâce au tramway comme colonne vertébrale, mais aussi à un trambus (bus rapide en voie dédiée) en basse-ville et à des voies dédiées aux autobus en périphérie.

Le projet est plutôt bien reçu dans la communauté et très largement salué par les experts.

Explosion des coûts

Le financement a donné lieu à toute une saga, et c’est finalement l’intervention de Montréal, qui a accepté de céder 800 millions $ de fonds fédéraux qui lui étaient destinés, qui a tranché le litige. L’enveloppe de 3,3 milliards $ était désormais scellée.

Mais les choses se corsent quand la Ville, à l’étroit dans ce budget, fait le choix d’abandonner le trambus pour compenser la hausse de 700 millions $ du tramway. La décision est suivie d’un rapport du BAPE désastreux.

Le gouvernement Legault met le frein fin 2020 et demande à Québec de s’assurer d’une desserte convenable des banlieues. Régis Labeaume s’échine à prouver que son projet répond à ce critère, mais la CAQ demeure insatisfaite.

Une série de négociations, d’abord secrètes, puis éventées cette semaine par le maire, mènent à l’impasse. Le premier ministre et le maire de la capitale sont à couteaux tirés.

Consortiums en attente

Pendant ce temps, la municipalité attend le décret gouvernemental qui lui permettrait de lancer son appel d’offres. Trois consortiums, attirés par le mégaprojet, attendent depuis plus de six mois. Le maire craint qu’ils ne déchantent et quittent.

Le clan Legault réplique que les fonds fédéraux sont disponibles jusqu’en 2023 et assure qu’il ne veut pas retarder inutilement le projet. Après des mois de tergiversations, les yeux sont tournés vers le gouvernement québécois, qui doit proposer un nouveau tracé… dans les prochaines semaines.

Ce qu’a dit le maire Régis Labeaaume:

Octobre 2017, lors de la dernière campagne électorale municipale.

«Il n’y aura pas un projet de transport collectif qui va créer l’adhésion et le consensus si on ne peut pas servir la population du nord de la ville et de l’est de la ville.»

Mars 2018

«Québec entre dans la modernité [avec ce réseau] audacieux, ambitieux et rassembleur.»

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Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

RTC: parcours 79 prolongé

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 26 février 2021 2 commentaires

Québec, le 26 février 2021 – Dès ce samedi 27 février, le service du printemps entrera en vigueur au Réseau
de transport de la Capitale (RTC). En nouveauté, le parcours 79, qui relie L’Ancienne-Lorette à la station Belvédère en passant par le terminus les Saules, sera désormais prolongé pour desservir le parc industriel de l’Espace d’innovation Chauveau.

Le RTC invite les clients à consulter son site Web ou l’application RTC Nomade temps réel pour connaitre les services offerts dans leur secteur et pour vérifier si leurs parcours habituels font l’objet de changements. Dès aujourd’hui, il est possible de préparer un déplacement dans le planificateur d’itinéraire en sélectionnant une date égale ou ultérieure au samedi 27 février 2021, date à laquelle tous les changements entreront en vigueur.

En continuité avec le service d’hiver 2020, certaines modifications ont été apportées aux horaires des parcours eXpress 200 et 300 afin d’ajuster le service à la réalité du télétravail et de la formation à distance. Si nécessaire, le RTC procèdera à des ajustements afin de répondre adéquatement aux besoins de la clientèle.

Le RTC rappelle également à la clientèle que le laissez-passer mensuel Général est désormais disponible sur son application mobile gratuite de paiement mobile, RTC Nomade paiement.

Voir aussi : Transport en commun.

Labeaume rencontrera Legault au sujet du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 25 février 2021 Commentaires fermés sur Labeaume rencontrera Legault au sujet du tramway

Stéphanie Martin
Journal de Québec

Les discussions sur le tramway se transportent en haut lieu. Après des semaines de tergiversations autour du plus gros projet de l’histoire de la capitale, le maire de Québec discutera directement de la question avec le premier ministre.

C’est Régis Labeaume qui a initié la demande de rencontre «dans l’intérêt supérieur de la région de la Capitale-Nationale». Mardi, le maire a écrit à François Legault. «Il faut que le premier ministre s’implique. Ça doit retomber sur son bureau», a exprimé Régis Labeaume jeudi.

«Je sollicite une rencontre avec vous et avec le ministre des Transports, François Bonnardel, afin que nous puissions travailler ensemble pour trouver une solution à ce projet important pour l’avenir de notre capitale québécoise et surtout pour sa relance économique post pandémie», a écrit le premier magistrat de Québec à M. Legault.

Le premier ministre a accepté l’invitation, a indiqué M. Labeaume. Il a demandé que le maire rencontre d’abord M. Bonnardel, ce que M. Labeaume estime «correct».

Le maire a résumé les tiraillements des derniers jours à un objectif commun : «Vous et moi souhaitons doter la région d’un réseau performant au bénéfice de l’ensemble des citoyens», a-t-il écrit au PM.

L’article

Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

Décortiquer le tracé du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 25 février 2021 4 commentaires

Stéphanie Martin
Journal de Québec

Deux experts se prononcent sur les changements qui ont été proposés ces dernières semaines.

Le maire de Québec a révélé cette semaine des scénarios qui ont été sur la table pour le tracé du tramway au cours des derniers mois. Le Journal a demandé à deux experts d’analyser les changements proposés et de donner leur point de vue sur les avantages et inconvénients de retirer ou d’ajouter certains segments du parcours de 22 km.

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RTC: 50 ans

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 25 février 2021 Commentaires fermés sur RTC: 50 ans

Québec, le 25 février 2021 – Le 27 février 2021 marquera le 50e anniversaire du premier jour d’opération de la Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec (CTCUQ), devenue la Société de transport de la Communauté urbaine de Québec (STCUQ) en 1994 et le Réseau de transport de la Capitale (RTC) en 2002. Pour souligner cet évènement marquant et faire revivre ces 50 ans d’histoire en commun, plusieurs initiatives sont déployées dès maintenant et pour la prochaine année.

Le site internet

Voir aussi : Transport, Transport en commun.

Projet de tramway: le tracé ne sera «pas complètement charcuté» (François Bonnardel, ministre des transports)

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 24 février 2021 5 commentaires

Charles Lecavalier
Journal de Québec

Bonnardel se base sur des études et l’avis des élus pour élaborer sa proposition.

Le gouvernement caquiste a rejeté « l’entente de principe » conclue sur le tramway de Québec après des discussions au Conseil des ministres. La nouvelle mouture pourrait retarder le projet de quelques mois, admet le ministre des Transports.

« On ne va pas charcuter complètement le tracé […] On veut livrer le meilleur projet sans retarder, ce n’est pas vrai que je veux que ça prenne deux ans de plus », a lancé M. Bonnardel en entrevue avec Le Journal mardi.

Mais le réseau structurant doit être amélioré, et « si cela doit prendre des mois de plus, ça prendra quelques mois de plus », a-t-il ajouté.

M. Bonnardel réplique ainsi à la sortie du maire de Québec, Régis Labeaume, qui a dévoilé la veille qu’une entente de principe sur le tracé du tramway était survenue avant Noël. Cet accord n’a pas passé la rampe lorsqu’il a été présenté au Conseil des ministres et au gouvernement, a reconnu le premier ministre François Legault en point de presse.

Cette volte-face fait suite à « une plus grande consultation […] à l’interne » faite en janvier. « Beaucoup de personnes jugeaient que les banlieues n’étaient pas bien desservies […] », a-t-il expliqué.

Le ministre Bonnardel, qui dit de son côté qu’il n’y avait pas d’entente, se base sur plusieurs éléments pour rédiger sa proposition.

Les études de la Ville de Québec ;
Une étude d’achalandage du ministère des Transports qu’il ne veut pas encore rendre publique ;
Des discussions avec les députés de la région.

« Il est normal que les députés de Québec se disent : comment viens-tu desservir mon coin à moi ? Là je parle des députés du gouvernement, mais pour moi, c’est important que les députés de l’opposition aussi soient bien desservis », a-t-il affirmé.

Dans sa sortie, le maire de Québec a mis en garde contre un retard potentiel de deux ans.

François Bonnardel croit qu’en empruntant des chemins connus, par exemple, le projet de phase deux du tramway vers d’Estimauville ou des scénarios de garage déjà étudiés, il pourrait écourter le processus. Le budget pourrait également être revu à la hausse, a-t-il ajouté.

Sa refonte a deux objectifs. Réduire le temps de transit des gens de la banlieue éloignée – « si les temps ne sont pas bons, l’usager va rester dans son auto. Et il ne faut pas qu’il reste dans son auto », dit-il – et augmenter l’achalandage de la « colonne vertébrale », le tramway.

Avant novembre

Il aimerait tout de même que le dossier soit réglé avant novembre. « Le but n’est pas du tout d’emmener ça en référendum à la prochaine élection municipale. Le but c’est de s’entendre et de s’assurer qu’il y a une réponse à toutes les interrogations des élus municipaux et provinciaux », a-t-il souligné.

L’article

Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

Tramway et CAQ: l’entrevue du ministre Bonnardel

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 24 février 2021 2 commentaires

L’entrevue à la radio de Radio-Canada. 14 minutes 15 secondes

Agnès Maltais dénonce le sort réservé au tramway par la CAQ Louise Boisvert (Radio-Canada). Un extrait: Dans une rare entrevue accordée à Radio-Canada, l’ancienne députée de Taschereau n’hésite pas à qualifier l’impasse de crise. Si le projet déraille, c’est en grande partie en raison de l’opposition des députés de Québec, déplore Agnès Maltais. Elle affirme que le troisième lien est plus important pour eux que le tramway et que le temps presse pour présenter ce projet avant la prochaine élection. Ils sont en train de modifier les plans de tout le monde pour arriver avec quelque chose d’à peu près acceptable. Même si ça retarde le projet de tramway et que ça coûte des centaines de millions de dollars de plus aux contribuables de Québec, ils sont prêts à l’accepter. Agnès Maltais, ancienne députée de Taschereau et ministre responsable de la Capitale-Nationale. Mme Maltais qualifie les jeux de coulisses qui se déroulent depuis des mois d’inacceptables.

Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

Le spécial du chef

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 24 février 2021 8 commentaires

Paul Journet
La Presse

Pour le Réseau express métropolitain (REM), François Legault commence sa réflexion en cherchant le meilleur projet, peu importe le coût. Alors qu’à Québec, il pense petit. Il impose un corset budgétaire, puis ratatine le projet.

Pour le REM, un jeune projet qui divise les experts, il fonce. Mais pour le tramway, qui mûrit depuis plus d’une décennie et qui fait consensus chez les urbanistes, il freine.

Ce que M. Legault veut, le Québec l’obtient. C’est ainsi qu’on avance vers l’arrière, de retour aux laides années de la politisation arbitraire des transports en commun.

S’il subsistait un doute, il a disparu lors de la conférence de presse de mardi. M. Legault s’est défendu d’improviser en bloquant la nouvelle mouture du tramway. Il a assuré « consulter » des gens.

Qui ? Des membres. Des conseillers et des députés.

M. Labeaume est un grizzly mal léché. Plusieurs caquistes de la région l’aiment aussi peu que son tramway, et cela inclut la vice-première ministre Geneviève Guilbault, responsable de la Capitale-Nationale. Ils voudraient s’approprier le tramway pour en faire un projet bleu caquiste, et le lancer de préférence en même temps que le troisième lien.

Pour la Coalition avenir Québec (CAQ), le tramway et le troisième lien doivent aller ensemble. Mais l’un est presque prêt, tandis que l’autre reste embryonnaire. Par exemple, le coût du tramway a bondi à cause des complications liées à la difficulté de creuser sous la colline Parlementaire, alors imaginez un tunnel reliant Lévis à Québec…

Il est vrai que le BAPE a critiqué le tracé du tramway. Mais le défaut se corrigerait en investissant plus. À l’échelle du budget en infrastructures (130 milliards pour 2020-2030), un ajout de 300 millions est marginal. La capitale de la nation québécoise – la seule ville de sa catégorie au pays sans réseau de transport structurant – le mérite.

Mais des caquistes font le contraire. Ils demandent des modifications aux allures de sabotage. Après avoir demandé au maire de rétrécir le trajet pour économiser, ils lui reprochent de mal desservir les banlieues. Ils s’opposent à la branche menant à Cap-Rouge, sachant que cela déplacerait le garage et retarderait donc l’appel d’offres imminent, pour lequel trois consortiums étaient préqualifiés.

Selon ce qu’a rapporté M. Labeaume, le ministre des Transports, François Bonnardel, a proposé un compromis en décembre : écourter la ligne menant à Charlesbourg, et développer plutôt des voies réservées et des circuits d’autobus en banlieue. Une entente de principe aurait été conclue, dit la Ville. Il ne s’agissait que de propositions, rétorque M. Bonnardel.

Peu importe qui dit vrai, cela ne change rien au nœud : des élus caquistes ne veulent rien savoir d’un projet cosigné par le maire, et ils ont eu l’oreille de M. Legault.

Pourtant, ce n’était pas les gens les plus fiables à consulter… Les députés aiment dire qu’ils connaissent leur circonscription, mais ce n’est pas en additionnant leurs intérêts qu’on trouvera le bon tracé. Planifier les transports collectifs exige de se mettre à une certaine hauteur pour voir les gens se déplacer comme des petites fourmis. Cela requiert des calculs. Des modèles pour prévoir les déplacements. Une vue d’ensemble de l’impact d’une décision sur tout le réseau.

Bref, une expertise.

Après tout, on parle de milliards de dollars investis pour gérer les déplacements durant les prochaines décennies dans la capitale nationale.

C’est plate à dire, mais le gros bon sens ne suffit pas toujours.

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