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C’est dans un auditorium bondé (204 places) du Musée de la civilisation que s’est tenu ce débat. Dans le coin favorable au projet du tramway, il y avait Christian Savard (Vivre en ville) et Karine Gagnon (Directrice adjointe à l’information et chroniqueuse au Journal de Québec). Pour le clan du 3e lien, Jérôme Landry (Chroniqueur au Journal de Québec et animateur de radio). Le chroniqueur émérite du Journal de Québec, Michel Hébert (aussi blogueur) intervenait par le biais de courts témoignages préenregistrés avant la présentation du projet de la Ville de Québec. Il est actuellement au Portugal. Ses opinions se situent entre les deux. Quant au journaliste et chef du bureau d’enquête au parlement de Québec pour le Journal de Québec, il animait le tout.
Dans la salle, Québec 21 y était très représenté (Jean-François Gosselin, Stevens Mélançon) avec plusieurs partisans. Démocratie Québec n’a pas laissé sa place avec le conseiller Jean Rousseau et Anne Guérette en personne, sans oublier Mbaï-Hadji Mbaïrewaye. Un ingénieur (Robert Vandewinkel) favorisant un projet de métro à 8 milliards attendait son tour pour s’adresser à la foule.
Si, du choc des idées jaillit la lumière, elle n’éclairait pas beaucoup ce soir (28 mars 2018). Jérôme Landry qui a l’habitude de travailler pour Contreverse Inc n’a pas raté son but. Pour lui, les gens de Québec sont des nord-américains favorables au tout-à-l’auto, et seul le 3e lien aura réponse aux problèmes de congestion. Pressé de dire par Karine Gagnon quel serait le nom de l’expert pouvant appuyer son propos, il en fut incapable. Faut dire que la chroniqueuse essaie depuis des mois d’en trouver un et jusqu’à date, ce fut sans résultat. L’animateur de radio a répété les clichés connus de certaines radios de Québec quant à la mairie, tout en demandant un référendum, invoquant le coût important des travaux projetés (3 milliards). Interrogé par Antoine Robitaille s’il fallait aussi un référendum pour un projet de barrage dans le Nord évalué à 6 milliards, la réponse n’est pas venue. Enfin, le chroniqueur affirme que les consultations à venir sont inutiles car elles ne pourront arrêter le projet.
Karine Gagnon est souvent intervenue en invoquant « les faits ». Elle a d’ailleurs publié plusieurs articles révélant ses recherches. Elle voulait sans doute illuster la difficulté d’argumenter avec quelqu’un qui n’a pas cette rigueur.
Les interventions en vidéo du chroniqueur Hébert ont apporté de l’humour (c’est rare chez lui) et des idées séduisantes. Manifestement, ce dernier croit au projet tout en ne croyant pas du tout aux coûts projetés. Mais ses propos n’ont pas jeté un éclairage significatif sur le tout.
Enfin, Christian Savard nous a donné les éléments habituels du credo de Vivre en Ville quant au transport collectif. Rien de bien nouveau.
Il y aurait eu nettement avantage à raccourcir le spectacle qui a commencé d’ailleurs avec 10 minutes inexpliquées de retard. Et de commencer beaucoup plus tôt la période de questions ce qui aurait permis non seulement un bel échange avec les panélistes, mais de découvrir enfin ce qu’en pensent les gens ayant pourtant payé (entre 15$ et 12$) pour y assister. D’ailleurs, dès que le signal fut donné, des dizaines de mains se sont levées.
Un détail: à notre arrivée, notre présence sur la liste des gens était vérifiée mais nulle question sur le moyen de transport utilisé pour se rendre au Musée … Le résultat aurait été très intéressant !
En somme, une belle soirée pour le Journal de Québec.