Excellent commentaire de M. Desjardins! Au risque de me faire tirer quelques tomates, j’adore le programme de Pierre Bernier, et ne comptez pas sur moi aussi, humble collaborateur de Québec Urbain, pour rire de lui! ;-)
On a décidément besoin de quelques politiciens idéalistes dans cette mer de « girouettes à la langue de bois » qui ont la cote, hélas, depuis quelques années dans nos sociétés dites évoluées…
À noter que la photo ci-haut n’illustrait pas cet article.
Source: David Desjardins, Voir Québec, 25 octobre 2007.
Pierre Bernier ressemble à son atelier-musée du vélo de la rue Saint- Jean. Bric-à-brac, broche à balle, hirsute: on est loin des boutiques branchous et des fluos dopés au carbone qui les fréquentent.
Contrairement à la vaste majorité des gens de sa génération, ce fou de la pédale qui sillonne les rues juché sur sa bécane antédiluvienne n’a pas renoncé aux idéaux d’égalité, de démocratie, de partage équitable du fric et des lieux publics (il parlera surtout de nos routes, de la dictature automobile). Plus le « gros bon sens » nous éloigne de ces idéaux, plus il voit sa génération confondre société de loisirs et consumérisme individualiste, plus il grimpe sur les pédales, en danseuse, cherchant à rattraper le peloton pour lui crier: heye les boys, vous avez pris le mauvais embranchement au dernier carrefour!
En ce qui concerne la course à la mairie dans laquelle il s’embarque officiellement cette semaine, Pierre en a contre l’arrivisme des autres candidats qui promettent systématiquement un régime minceur pour l’appareil municipal. (…)
Sa cause? C’est surtout celle du vélo, malmenée par la dictature des voitures, ridiculisée par les politiciens (souvenez-vous les douches de Mme Boucher). Mais c’est aussi l’étalement urbain, la déshumanisation du travail des cols bleus coupés du monde à bord de leurs balayeuses et déneigeuses mécanisées, la disneyification du Vieux-Québec (à propos de l’îlot des Palais contre lequel il s’insurge, il dira: est-ce que les Égyptiens reconstruisent les pyramides?), ou l’obsession du retour de la LNH. En bon écolo, il est évidemment contre le Red Bull Air Race.
Comme je vous le disais d’entrée de jeu, Bernier est hors du temps, en marge du progrès pour le progrès, de la société du divertissement qui fait diversion.
Il s’en trouvera pour se moquer. Ne comptez pas sur moi. (…)
La suite. À consulter aussi, le billet suivant: Circulez svp!.