Source: Marie Caouette, Le Soleil, 12 avril 2008.
Dans les ruines du Manège militaire, ravagé par les flammes vendredi dernier, a germé un sujet de débat inattendu en ce printemps de 400e à Québec : la préservation de notre patrimoine. Alors que l’unanimité semble régner pour la reconstruction du bâtiment incendié, Le Soleil a questionné Martin Dubois et Marcel Junius. Quel avenir pour notre passé?
L’historien de l’architecture Martin Dubois n’a aucune hésitation. «Il faut reconstruire» le Manège militaire, qui était «une image très forte, une icône de la ville», au fond de la perspective créée par la place Georges-V. (…)
Cette idée du patrimoine n’est pas neuve, insiste Marcel Junius, un architecte et urbaniste retraité, rencontré cette semaine. Elle s’inscrit dans une mouvance internationale très vivante en Europe, née dans les années 70-80, dit-il; le patrimoine est alors devenu moins élitiste et a commencé à inclure le vernaculaire, c’est-à-dire ces choses qui meublent la ville, en font le charme et la qualité de vie au quotidien. (…)
Il règne actuellement une atmosphère un peu semblable à celle qui, dans les années 70, a amené la démolition de grands pans du passé du Québec, observe-t-il. En 1972, lorsque M. Junius est entré en poste aux affaires culturelles, le sous-ministre Guy Frégault lui confiait, au cours d’une visite du chantier qu’était alors la place Royale, qu’il fallait toujours insister sur la continuité, à Québec.
Des quartiers de Montréal ont presque complètement disparu à cette époque. À Québec, on a rasé les maisons victoriennes de la Grande Allée pour ériger le bunker… (…)
La suite. À consulter, entre autres billets: Trois questions à Réginald Auger sur les problèmes du patrimoine architectural à Québec.