Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Construction dans le secteur des ponts?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 22 juin 2021 4 commentaires

Un appel d’offre est ouvert par le MTQ pour d’importants travaux dans le secteur des ponts. Son titre révélateur est : »Avant-projet définitif, plans et devis, accompagnement des travaux liés à l’interconnexion du transport en commun des échangeurs au nord des ponts, ave des Hôtels, Route 175 et boul. Laurier (Québec) »

L’appel d’offre

On parle d’un tunnel sur le boulevard Laurier (devant Lavigerie, donc un autre tunnel que celui pour le pôle d’échange), une passerelle piétonne de la gare de train de Ste-Foy jusqu’à l’avenue des hotels et une refonte de l’avenue des Hotels avec beaucoup de construction de murets. Qu’est-ce que le MTQ prévoie dans ce secteur? Il semble que ce soit pour arrimer le transport en commun de la rive-sud (comme son titre l’indique) et en tenant compte de l’objectif de la passerelle, que du résidentiel pourrait potentiellement être prévu, mais nous n’avons aucune information à part ce document (en fichier attaché). Peut-être que des lecteurs de Québec urbain en savent plus que nous?

Merci à une lectrice assidue

Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Transport.

Après la démolition, voici ce qui sera construit au 333, Grande Allée Est…

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 22 juin 2021 6 commentaires

Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil

La démolition du 333, Grande Allée Est a suscité beaucoup d’intérêt chez les lecteurs du Soleil la semaine dernière. Mais nous n’avions pas en main la vision finale du promoteur pour l’immeuble de six étages qui poussera sur les gravats. Voici donc la plus récente mouture.

Martin De Rico est évaluateur agréé chez De Rico experts-conseils. Il a également développé une entreprise de gestion immobilière, Appartements Urbains. C’est elle qui pilote la transformation de l’immeuble bien connu de la Grande Allée Est pour le compte d’un investisseur montréalais. Un chantier d’environ 10 millions $.

Le bailleur de fonds de la métropole ne voulait pas administrer les bureaux qui se trouvaient dans l’ancien bâtiment issu de la fusion du «petit château» et de la structure moderne des années 1990, explique-t-il. «Il y avait beaucoup de désuétude. [Et] 22 000 pieds carrés ça coûte beaucoup trop cher à opérer.»

L’acquéreur voulait donc des logements. «C’est tout du locatif, il n’y a rien à vendre, c’est tout à Dans le petit château du début du XXe siècle, 4 «maisons de ville» seront aménagées, explique M. De Rico. Des logis sur deux étages.

L’aile à construire autour, comptera une trentaine d’appartements. «Des unités de type studio, 3 ½, 4 ½ et 5 ½ de 500 à 1800 pieds carrés.»

«Tout le stationnement qui est en dessous on va le conserver», ajoute-t-il. Il y a 52 cases de stationnement.»

Néanmoins, notre interlocuteur estime qu’entre le quart et le tiers de locataires n’auront pas d’autos! Il se base sur les besoins des résidents d’autres bâtiments dont il s’occupe dans les parages. «Dans les trois propriétés qu’on administre dans le secteur, de 20 % à 25 % des gens n’ont pas de voiture.»

La proximité des plaines d’Abraham, de l’avenue Cartier, du Vieux-Québec ainsi que la présence de nombreux trajets de transport en commun suffiraient à plusieurs.

Pour des détails, il faut visiter le site Web. La livraison est annoncée pour l’été 2022.

Les autres immeubles gérés par les Appartements Urbains dans le quartier sont : la Passerelle construit durant la rénovation du IGA Deschênes du chemin Sainte-Foy; le 105, chemin Sainte-Foy, à l’intersection de l’avenue Cartier; le 120, René-Lévesque Ouest.

L’article

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Logement locatif ou social.

Portrait de l’habitation à Québec de janvier à mai 2021

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 21 juin 2021 Commentaires fermés sur Portrait de l’habitation à Québec de janvier à mai 2021

Québec, le 21 juin 2021 – La Ville de Québec présente un portrait enviable du marché résidentiel sur son territoire et réitère sa volonté de répondre aux besoins de 2 000 ménages en attente d’un logement subventionné et des jeunes familles souhaitant acquérir une première propriété.

« Les taux d’intérêt à la baisse et les salaires à la hausse ont favorisé une demande marquée sur le marché de l’habitation, a déclaré le maire de Québec, M. Régis Labeaume. Le nombre important de permis délivrés depuis le début de l’année et de mises en chantier démontrent que l’offre suit la demande. Cependant, les besoins des jeunes familles et des ménages à faible revenu demeurent. D’ailleurs, avec 511 unités du programme AccèsLogis réservées depuis janvier 2021, le nombre d’habitations disponibles pour démarrer de nouveaux projets de logements sociaux et abordables d’ici la fin de l’année est à zéro. Compte tenu du délai moyen de deux ans entre l’attribution des logements et le début de la construction, si aucune nouvelle unité n’est attribuée, une diminution considérable des mises en chantier en 2023-2024 est à prévoir. »

Selon les données de recensement, à Québec, un ménage sur cinq consacrait plus de 30 % de son revenu pour se loger en 2016. Afin de contrer ce phénomène, la Vision de l’habitation prévoit la création de 2 600 nouveaux logements sociaux et abordables d’ici 2025, notamment grâce à la Fiducie foncière communautaire de Québec. Pour atteindre son objectif, la Ville vise l’obtention d’unités supplémentaires AccèsLogis.

La suite

Portail et enjeux de l’habitation à Québec

Voir aussi : Condo, Logement locatif ou social, Résidentiel.

Les terres des Soeurs de la Charité

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 21 juin 2021 Commentaires fermés sur Les terres des Soeurs de la Charité

Québec, 20 juin 2021

Lettre ouverte Initiée par l’Institut Jean-Garon et Voix citoyenne, cosignée par 30 groupes et 129 itoyens et citoyennes.

à M. André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
à la Congrégation des Sœurs de la Charité de Québec
aux autorités de la Ville de Québec
aux partis politiques municipaux en campagne électorale à Québec

ASSURER L’AVENIR « NOURRICIER »
DES TERRES DES SŒURS DE LA CHARITÉ,
UN DEVOIR COLLECTIF !

Un important enjeu de société à Québec, et même au Québec, est l’avenir « nourricier » des Terres des Sœurs de la Charité (TSC). Cette congrégation y a opéré pendant plus d’un siècle une ferme associée à l’ex-Centre hospitalier Robert-Giffard. Enclavées dans une agglomération de plus de 600 000 habitants, à six kilomètres du Château Frontenac, ces terres de grande qualité sont cultivées en continu depuis 350 ans.

Aberration pour les « développeurs » d’une époque révolue, cette situation présente pourtant des avenues extraordinaires : sécurité alimentaire, circuits courts, reconnexion ville-agriculture, lutte contre les changements climatiques, éducation et patrimoine, voilà autant de valeurs qu’incarne cette propriété de plus de 200 hectares.

En grande partie grâce à une mobilisation citoyenne remarquable, un projet d’agrandissement du périmètre d’urbanisation incluant les TSC a été rejeté par le gouvernement du Québec en 2019, ce qui a récemment entraîné leur rétrocession à la congrégation par la Société Terres d’espérance.

Ce retournement de situation donne actuellement lieu à diverses réflexions pour bâtir un consensus quant à la vocation future des TSC. Mais un avenir « nourricier » n’est pas encore acquis, malgré ces développements récents porteurs d’espoir.

Il manque un projet fédérateur, susceptible de rallier toutes les bonnes volontés autour de l’objectif d’une vocation agricole de proximité pour, dans un premier temps, mener à une acquisition, vraisemblablement par une fiducie d’utilité sociale agricole (FUSA). Ces terres y seraient ainsi définitivement à l’abri de la spéculation et préservées pour les générations futures. La démarche devrait déboucher sur leur mise en valeur en tant que site exceptionnel d’agriculture urbaine. Avec ce modèle unique en Amérique du Nord, le Québec ferait parler de lui !

Des partenaires essentiels

Pour franchir ce pas de l’acquisition et de la mise en valeur des TSC, le soutien du gouvernement québécois et de la Ville de Québec apparaît essentiel. Un projet « TSC-Nourricier » crédible, novateur et susceptible d’attirer les investissements requis devra s’intégrer à une véritable stratégie d’agriculture urbaine de la Ville de Québec, et être sécurisant et motivant pour les Sœurs de la Charité.

Rappelons certains faits justifiant un solide engagement du gouvernement :

Il a refusé en 2019 d’inclure ces terres zonées agricoles dans le périmètre d’urbanisation de l’agglomération de Québec, rendant ainsi possible la présente réflexion.
Depuis plus d’un an, il incite fortement les Québécois à l’achat local.
Son ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation reconnaît que « les terres des Sœurs de la Charité, par leur qualité agronomique et leur localisation unique, sont des terres agricoles exceptionnelles qui constituent un patrimoine inestimable pour la population québécoise. »[1]
L’avenir des TSC sera un enjeu de la campagne électorale à Québec ; un parti s’est déjà engagé[2]. Nous souhaitons vivement une unanimité autour de cette question pour que l’administration municipale tourne définitivement le dos à l’urbanisation.

Soyons clairs : nous ne demandons pas aux pouvoirs publics d’acquérir cette propriété mais cette option est une possibilité. Des contributions financières significatives de leur part seraient tout au moins normales. Le gouvernement et la Ville pourraient aussi aider de plusieurs manières en accompagnant une démarche vers une agriculture de proximité multiforme (exemples : incubateur d’entreprises bio, recherche, démonstration pour les familles et les écoles).

Enfin, les religieuses pourraient faciliter un retour à la collectivité de ces terres patrimoniales en acceptant de considérer une offre d’achat compatible avec une vocation agricole.

Les Terres des Sœurs de la Charité de Québec ont acquis une valeur de symbole quant à la résistance face à une conception dépassée de l’aménagement urbain. Il faut maintenant qu’elles deviennent emblématiques d’une intégration réussie de l’agriculture en ville pour faire de Québec et du Québec des leaders dans cette voie d’avenir. Un véritable projet de société dont notre communauté a grand besoin !

Nombre de signataires : 160, dont 30 groupes et 130 citoyens et citoyennes

Institut Jean-Garon et Voix citoyenne (initiateurs)

Syndicat UPA Québec-Jacques-Cartier
Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale-Côte-Nord
Union paysanne
Protec-Terre
Les Urbainculteurs
Craque-Bitume
AmiEs de la Terre
Au coin de ma rue, une forêt qui nourrit
Les Incroyables comestibles de Charlesbourg
Croque mon potager – Maizerets
Chantier se nourrir concertation en sécurité alimentaire à Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge
Forêt Charlesbourg
Organisme citoyens Croque ton quartier
Mouvement pour une ville Zéro déchet
Transition Capitale-Nationale
Table citoyenne Littoral Est
Verdir St-Roch
Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert
Accès St-Laurent Beauport.
Cercle citoyen au coeur de Sainte-Foy
Comité des citoyens et des citoyennes du quartier Saint-Sauveur
Mouvement des Travailleuses et Travailleurs Chrétiens de la région de Québec
Comité pour densification respectueuse
Coalition pour l’arrondissement historique de Sillery
Collectif La ville que nous voulons
Action Environnement Basses-Laurentides
Regroupement vigilance hydrocarbures Lanaudière (RVHQ)
Comité de citoyens pour l’action climatique et environnementale de Durham-Sud (RVHQ)

Lili Michaud, agronome
Pierre Fournier, agronome
Caroline Dufour-L’Arrivée, agronome, biologiste, M.Sc.
Hélène Alarie, agronome
Manon Boulianne, prof. retr. ass. Sciences sociales – Département d’anthropologie
André Demers, Ph. D. Études urbaines
Patrick Provost et Thierry Lefèvre, coord. regroupement Des Universitaires
Victor H. Ramos, anthropologue, Président honoraire de CASA latino-américaine
Michel O’Neill Ph.D., Professeur émérite, Université Laval
Dr Carol Vachon, Physiologie, B.Sc. Biol. consultant en nutrition
Benoit Limoges, biologiste
Jean-Pierre Amyot, agriculteur
Ann Fiset, agricultrice
Normand Lévesque
Paul Crête
Pierrette Vachon-L’Heureux
Alain D’Eer
Michèle Dumas Paradis
Mbai-Hadji Mbairewaye
Lucie Pelletier
Nadine Galy
Suzanne Cotte
André Bérubé
Ginette Evarts
Hélène Matte
Christiane Gagnon
Anne-louise Fortin
Patricia Shink
Marie-Claude Bourret
Yves Massicotte
Suzie Beaulieu
Céline Mercier
Maurice Gendron
Fernand Trudel
Brigitte La Salle
Hélène Paré
Andrée O’Neill
Ulla Gunst
Jacinthe Bhérer
Nicole Moreau
Alice Guéricolas-Gagné
Carolle Dussault
Jean Lacoursière
Xavier Fonteneau
Daniel Campeau
Sylvie Giroux
Danielle Lafrenière
Raymond Landry
Sonia Gilbert
Mélanie Tremblay pour Kilam Winter (6 ans)
Jean-Paul Lussiaà-Berdou
Christiane Theberge
Khadija Saïd
Lucie Pagé
Germain Cliche
Christiane Desrochers
Gaëtan Tremblay
Marthe Côté
Jean-Yves Bernard
Lise Roy
Pierre-Paul Sénéchal
René Généreux
Serge Morel
Hélène Garant
Yvon Tanguay
Michèle Fournier
Pierre Vagneux
Mary Shee
Yves Carrier
Joanne Watson
Ann Cooper
Louise Vermette
Danielle Roberge
Claire Binet
Hélène Lavallée
Renaud Blais
Roseline Drolet
Paul-André Giguère
Michel Laberge
Christian Loupret
Marie-Émilie Lacroix
Gilles Poirier
Martine Bernier
Lina Savard
Étienne Gravel
Joanie Amyot Marquette
Richard Legeault
Johane Huot
Sophie Gagnon
Véronique Mimeault
Chantal de Verteuil
Catherine Gagnon
Fernand Therrien
Jacques Larose
Lucie Bergeron
Michel Côté
Anne Delpech
Michaël Potvin
Enrico
Anne Potvin
Pierre Drouin
Phyllis Leclerc
Léonce Naud
Hélène Lavallée
Louis-H. Campagna
Danielle Adam
Denis L. Lefebvre
Fernand Dumont
Suzanne Gagnon
Guy Briois
Doris Dion
Mathieu Bonsaint
Marie Céline Domingue
Danielle Beaudoin
Martine Sanfaçon
Jean Falaise
Kay Wolfe-Falaise
Martin Couture
Gisèle St-Pierre
Germain St-Pierre
Diane Marion
Daniel Desroches
Denis Boyer
Michelle Fountaine
Louis Chabot
Sébastien Bouchard
Michel Jacques

[1] Réponse du ministre André Lamontagne à une pétition déposée à l’Assemblée nationale en février 2021 demandant l’achat des TSC par le gouvernement du Québec – mars 2021
[2] Bruno Marchand promet un immense jardin sur les terres des Soeurs de la Charité | JDQ (journaldequebec.com)

Voir aussi : Agriculture urbaine, Arrondissement Beauport.

Un projet mesuré pour le carrefour historique de Sillery

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 19 juin 2021 2 commentaires

François Bourque
Le Soleil

Nouveau débat et mobilisation de citoyens sur un projet immobilier aux portes de l’arrondissement historique de Sillery.
Rien de commun cependant avec d’autres qui ont attiré l’attention ces dernières semaines. Celui du 955, Grande Allée (édifice de Loto-Québec) par exemple, que la Ville vient de renvoyer sur les planches à dessin.

Le projet d’immeuble résidentiel sur le site de l’ancienne station-service Ultramar, coin Maguire et chemin Saint-Louis, est d’une autre nature. Beaucoup plus acceptable au plan urbain et de la qualité de vie du voisinage.

La Ville de Québec souhaite y permettre trois étages et 17 logements avec un édicule donnant accès à une galerie sur le toit orientée sur le chemin Saint-Louis pour protéger l’intimité des voisins derrière.

Ce projet n’implique pas de démolition d’immeuble patrimonial. Pas de perte de paysage ou de points de vue précieux. Pas d’arbres, de boisés ou de verdure sacrifiés. Pas de hauteur démesurée. Pas d’effet de mur comme souvent avec les très gros immeubles.

Pas d’impact notable sur la circulation. Pas de matériaux ou de formes qui détonnent avec la rue Maguire ou la brique rouge des immeubles en face, chemin Saint-Louis (restaurant Montego et boutique Sports Maguire).

On est ici à proximité d’une rue commerciale où les résidents pourront aller à pied et on est tout près du transport en commun.

Au plan urbain, il est difficile de trouver à redire de ce projet dont un des promoteurs, Mario Bernardo, est propriétaire du Montego en face.

Ceux qui s’y opposent semblent oublier que le zonage actuel permet déjà quatre étages sur l’ensemble du terrain, plus un édicule sur le toit. Le zonage actuel oblige aussi à un rez-de-chaussée commercial.

Le changement proposé vise à réduire la hauteur permise à trois étages et fait disparaître l’obligation commerciale. Cela fait de la place pour cinq logements de plus que le zonage actuel (17 au lieu de 12).

L’amendement au PPU Sillery et au zonage vise aussi à permettre un seul bâtiment sur le site plutôt que deux ou trois. Cela rendrait possible un stationnement en sous-terrain plutôt qu’en surface.

On le sait. Tout immeuble nouveau, même le plus modeste ou le plus réussi, dérange l’ordre établi.

Les voisins immédiats y perdent toujours un peu d’air, d’intimité ou de vue. Leur réflexe de protéger leurs «acquis» est légitime, même quand l’intérêt général peut justifier un projet.

Échaudés par les ambitions parfois démesurées des administrations publiques, les conseils de quartier et autres groupes militants sont aussi devenus méfiants. On ne s’en surprend plus et il est difficile de les blâmer.

J’ai pourtant sursauté devant l’avis de la Coalition pour l’arrondissement historique de Sillery. Le groupe s’oppose à ce projet pour le motif que sa «modernité et l’emprise de la construction… détonnent avec l’esprit du lieu de ce carrefour».

L’esprit du lieu?

On parle ici d’une station-­service désaffectée et de sa cour d’asphalte.

Partout ailleurs, les citoyens supplient la Ville d’activer la reconstruction sur les terrains vacants des anciens postes d’essence.

La Coalition et le conseil de quartier voudraient ici que la Ville ou la Commission de la capitale nationale achète le terrain et en fasse un parc ou une porte d’entrée de l’arrondissement historique de Sillery.

Ils évoquent la présence sur le terrain derrière de la maison patrimoniale Timmony (construction 1835) où ont logé les marchands de bois et anciens maires de Sillery Charles et James Timmony.

Cette maison est en effet reconnue pour sa valeur «supérieure» dans le répertoire du patrimoine bâti de la Ville.

L’accès à cette maison se faisait à l’origine par le chemin Saint-Louis, mais ce lien n’existe plus.

Vouloir le restaurer ou l’évoquer mènerait tout droit dans la cour arrière des citoyens qui habitent la maison qui a sa façade sur la rue Louis-H.-LaFontaine.

Pour atténuer l’impact visuel, la Ville exigera du promoteur qu’il aménage un mur vert du côté de la maison Timmony, m’informe la conseillère Émilie Villeneuve.

Pour ce qui est d’un parc, on convient tous de leur importance dans la vie des quartiers. Sauf que c’est difficilement un enjeu ici.

Il y a dans le quadrant voisin de ce même carrefour le grand cimetière Mount Hermon qui descend jusqu’à la falaise en contre-bas. C’est un des très beaux «parcs» de Québec.

Les autorités publiques ne peuvent quand même pas acheter tous les terrains vacants pour éviter aux voisins de subir un nouvel immeuble.

La Coalition plaide avec raison pour le respect du «plan de conservation du site patrimonial de Sillery». Celui-ci couvre tous les quartiers au sud du chemin Saint-Louis, de la côte Gignac à la rue de Laune. Cela inclut le secteur du chemin du Foulon au pied de la falaise.

Le ministère de la Culture a juridiction sur ce site et devra se prononcer sur le changement demandé au PPU et au zonage pour l’ancienne station Ultramar.

Je ne veux pas présumer de sa décision, mais le ministère avait approuvé l’actuel PPU Sillery créé en 2015.

Ce plan s’intéresse à toutes les caractéristiques du site historique : cadre naturel, réseau viaire (rues), système parcellaire (découpage des lots), cadre bâti, unités de paysage, qualités visuelles, patrimoine archéologique, etc.

Ces «témoignages» de différentes époques doivent être protégés dans «un esprit de continuité et de cohérence», indique le plan.

Pour les nouvelles constructions, le plan demande de s’inspirer des «caractéristiques historiques du milieu d’insertion», mais «sans imiter les bâtiments existants, de manière à affirmer son époque de construction».

La Commission d’urbanisme de la Ville de Québec devra aussi se prononcer sur l’architecture et l’intégration au voisinage du nouvel immeuble.

Dans l’ordre actuel des choses, la question du patrimoine arrive à la fin du processus d’approbation des projets.

Serait-il plus opportun de le faire au début? C’est ce que suggère Pierre Vagneux, président de la Coalition pour l’arrondissement historique.

Un questionnement «patrimonial» doit précéder la discussion, croit-il. M. Vagneux déplore que le «réflexe patrimonial» que l’on aurait dû avoir n’ait «pas été initié».

Je ne sais pas si ça aurait changé quelque chose dans le débat présent, mais la question mérite d’être posée.

Des citoyens et groupes de pression arrivent régulièrement à faire reculer les villes ou des promoteurs. Parfois sous la menace d’un référendum; parfois par la pression publique ou simplement par la discussion.

L’exemple le plus récent est celui du 955, Grande Allée, mais il y en a d’autres.

On a vu ce printemps le promoteur d’un gros projet résidentiel sur le chemin des Quatre-Bourgeois revoir les plans avec la Ville après avoir entendu les craintes des citoyens.

Nicolas Côté, de Clef Développement, a fractionné en quatre le «mur-édifice» qui était prévu; il a augmenté les marges de recul dans la cour arrière et a abaissé les hauteurs en deçà des hauteurs autorisées.

Au final, «le projet respectera l’ensemble de nos préoccupations, trois étages, environ 14 mètres de marge arrière et pas de mur édifice», se réjouit le porte-parole du groupe de citoyens du voisinage, Robert MacKay, dans un courriel envoyé au Soleil il y a quelques jours.

M. MacKay salue au passage la négociation menée par la Ville avec le promoteur. «Nous avons l’impression que les urbanistes de la Ville ont fait un bon travail et ont tenu compte de nos préoccupations», dit-il.

Cela vaut la peine d’être souligné.

L’été dernier, l’administration Lehouillier à Lévis a rapidement revu son plan de circulation aux abords du parc de l’anse Benson après avoir entendu les critiques de citoyens.

On ne dira jamais assez à quel point le dialogue et l’écoute permettent d’améliorer les projets et leur acceptabilité.

Mais il arrive aussi que des citoyens étirent l’élastique au point de compromettre la viabilité de tout projet et de condamner des terrains à l’immobilisme. Il faut alors être capable de dire c’est assez.

La chronique

Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Commercial, Logement locatif ou social.

Autres billets récents