Julie Couture
Journal de Québec
Plusieurs points de friction subsistent toujours autour du tramway de la Ville de Québec, ce qui empêche le projet d’obtenir le feu vert. Tout d’abord, le gouvernement Legault et la Ville de Québec ne s’entendent toujours pas sur le tracé du projet de tramway du maire Labeaume. Au cours de discussions récentes, des craintes auraient encore été soulevées concernant le tronçon ouest, a appris TVA Nouvelles.
Même si le maire Labeaume a affirmé qu’il y a un consensus pour l’ouest, des voix dénoncent toujours que ce tronçon du tramway se ferait au détriment du secteur D’Estimauville, où les besoins en transport sont très grands.
Comme le rapportait TVA Nouvelles en décembre, certains sont en faveur d’un tracé, à l’ouest, sans la portion dans Charlesbourg, mais qui inclurait la desserte par autobus de banlieue annoncée par la Ville au coût de 144 millions $. Cette option permettrait d’épargner 200 millions $..
Ceux qui critiquent le tronçon ouest dans le secteur de Legendre sont d’avis que celui-ci est inutile et qu’il répond davantage aux besoins de la Ville en matière de développement urbain.
Ils soutiennent que la Ville favoriserait la construction de «grosses maisons» pour aller chercher des «taxes juteuses» au détriment des besoins en transport en commun criants dans le secteur D’Estimauville.
De plus, on ne considère pas que la Ville augmentera réellement le développement urbain en optant pour le secteur de Legendre, mais que celui-ci sera simplement déplacé et que la progression annuelle demeurera autour de 1,5 % ou 2 %.
Garage municipal
Il y a également des divergences d’opinion concernant l’argument du maire voulant qu’il ne peut pas délaisser le tronçon ouest du tramway, car c’est le seul endroit où il peut construire le garage municipal du tramway, a appris TVA Nouvelles. Certains pensent que cet argument ne tient pas la route et que d’autres terrains à Québec pourraient accueillir l’édifice. D’autres terrains auraient d’ailleurs déjà été identifiés.
De son côté, le maire Labeaume a assuré qu’il n’y pas d’autres terrains à Québec qui peut accueillir ce garage dans un aussi bon rapport qualité-prix. La solution n’est pas la même pour tous, mais il semble, à l’heure actuelle, y avoir consensus sur une ligne de tramway qui part de la tête des ponts jusqu’à la colline parlementaire.
Comme l’enveloppe est fixée à 3,3 milliards $, on envisagerait que la portion pour la colonne vertébrale du tramway soit réduite à 2 milliards $ et que celle pour les autobus pour la desserte des banlieues, comme les secteurs D’Estimauville, de Beauport, de Saint-Émile et de Val-Bélair soit augmentée à 1 milliard $.
À quand une décision?
Le bureau du ministère des Transports du Québec (MTQ) a indiqué qu’il n’est pas pressé de régler la question. Un porte-parole a affirmé qu’aucun échéancier n’a été donné et qu’une décision sera rendue en temps et lieu.
Le bureau du maire, quant à lui, a répété qu’il est pressé d’avoir le feu vert pour aller en appel de proposition, soulignant au passage que ce dossier affectera les thèmes de la campagne électorale municipale.
Le maire lie même son avenir politique au projet de tramway qu’il aimerait pouvoir lancer avant de partir.
L’opposition aimerait plutôt que le projet de tramway devienne la question de l’urne aux prochaines élections municipales pour que la population puisse se prononcer. La question devra être tranchée par le premier ministre qui ne semble pas pressé de se prononcer.
L’article
Tramway de Québec : Régis Labeaume frustré de voir Montréal priorisée Fanny Samson (Radio-Canada) avec les informations d’Olivier Lemieux. Un extrait: « En marge d’une conférence de presse sur le financement de logements abordables, le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, a admis que la situation était sérieuse. « J’entends mes concitoyens qui souhaitent que ça progresse, que ça avance, souligne-t-il, précisant tout de même que les trois ordres de gouvernement travaillent à l’unisson.» Il craint aussi, comme le maire, une augmentation des coûts si le projet continue d’être retardé. « On veut éviter de jouer à la roulette russe, parce qu’il y a d’autres régions au Canada qui aimeraient bien compétitionner pour cet argent-là, et d’autres régions au Québec».
Le projet de tramway fait du surplace. À qui la faute? Louise Boisvert (Radio-Canada). Un extrait: «Le gouvernement fédéral laisse entendre que le financement du réseau structurant ne sera pas réservé pour l’éternité. L’argent est convoité par d’autres municipalités. Le député de Québec ajoute que tous ces retards vont finir par faire gonfler la facture. Dans les faits, l’entente signée en 2018 avec le gouvernement du Québec est valide pour 5 ans. M. Duclos le sait.»